Jeff lâche un rire ironique comme s'il me trouvait stupide de ne pas savoir où nous nous trouvons. Je lui lance un regard noir qui prend de suite effet: son sourir s'efface pour laisser place à un visage plus sérieux. Il pose à son tour sa brioche à moitié manger sur la table puis relis ses mains d'un air important sans lâcher mon regard. Ses yeux verts me fixent avec attention, comme s'il attendait quelque chose de ma part. Un geste? Un mot? Un regard? Mais un soupire colérique lui suffit pour qu'il prenne la parole:

- Ici, Alicia, commence-t-il d'un ton solennel, Nous sommes au Quartier des Brainsmart.

- Des Brains... smart? Répété-je doucement comme si le redire m'aiderais à comprendre.

- Tu comprendra assez vite, Déclare-t-il fièrement.

Il n'a pas répondu à ma question. Il n'a fait que m'embrouiller un peu plus. Je sers les dents, comme pour me retenir de l'insulter. Je ne veux pas attirer l'attention sur moi, pas ici au milieu de ce monde que je ne connais pas. Et encore moi dans cette ridicule robe blanche. Je pose mes coudes sur la table avant de prendre ma tête entre mes mains et de fermer les yeux. J'essaie de me concentrer pour rassembler mes souvenirs; Mike, Jeff, mon nouveau voisin. Lorsque soudainement, je pose une main au niveau de mon cou, un air affolé: j'ai perdue mon collier. Je ne sais pas vraiment ce qu'il représente pour moi, mais je sais qu'il est important. Jeff n'a pas besoin de me poser la question pour comprendre et m'invite à me lever pour le suivre. Nous empruntons une nouvelles fois l'escalier en descendant. Cette fois-ci nous nous confondons parfaitement avec les autres, calmes et paisibles probablement à cause d'une lourde digestion. J'esquisse un sourir à cette pensée. Nous débouchons à nouveau dans la grande salle du hall. De ce point de vue-ci, j'aperçois que sur le mur d'un face, d'autres portes s'y trouvent. Des personnes en entrent et sortent d'un pas pressé excepté de la porte central. C'est de celle-ci que je suis sortie. Je les comprends; cette salle n'a rien d'agréable. Elle est beaucoup trop lumineuse, beaucoup trop blanche et beaucoup trop petite. Elle me donne l'impression d'une chambre d'hôpital... mais en pire.

- Part là, m'indique Jeff en pointant du doigts la porte la plus à gauche du mur.

Je le suis à grand pas. Il est beaucoup plus grand que moi. Lorsqu'il fait un pas, j'en fais deux. Contrairement à moi, lui marche sans taper dans des épaules, sans se faire écraser les pieds, sans recevoir de curieux regard, mélange de colère et d'étonnement. Jeff pousse la petite porte en bois, et à mon grand étonnement, nous débouchons dans un ascenseur plus propre que jamais. Je vais m'appuyer contre le miroir du fond avant de jeter un regard à mon reflet de droite. Des cernent se dessinent sous mes yeux. Et ce n'est surement pas faute de n'avoir pas assez dormit. Mes cheveux blonds tombent en cascade sur mes épaules, lisse et bien coiffé. Ce qui m'étonne; j'ai dormis pendant 4 jours.Peut-être n'ai-je pas bougé? Peut-être quelqu'un est-il venu s'occuper de moi pendant mon sommeil? Je frissonne à cette idée. J'ai de grands yeux bleus. Je ne me trouve pas particulièrement belle mais si j'aimais quelque chose chez moi, ce serait mes yeux. Leur couleur océan sont parsemé de quelques tâches plus clair, ce qui leur donne l'impression de briller comme du diamant. Mon corps est fin, peut-être même trop fin. Je ne suis pas très costaux ce qui, je pense, est un gros désavantage. J'ai les traits du visage fins et de petites mains aux longs doigts squelettique. Je ne suis pas moche mais je ne suis pas belle non plus. Je n'aime pas vraiment ce que je suis. Mais je fais avec. Une petite cloche indique que nous sommes arriver. Jeff pousse de nouveau la porte qui donne, cette fois-ci, sur un long couloir en bois recouvert un tapis couleur pourpre. Des tableaux de fleurs et de montagne sont accroché aux murs. Il n'y a pas de fenêtre, seulement dans lampes dorés suspendus au plafond arrosant le couloir d'un couleur jaunâtre.
Je suis toujours Jeff qui marche à grandes enjambé, passant une à une devant les portes. Je regarde le numéro de chacune d'entre elles. 75, 76, 77, 78, 79, 80... nous nous arrêtons devant celle-ci. Jeff frappe lourdement à la porte bien vernis.

- Vas-y entre Jeff! S'écrit une voix que je ne tarde pas à reconnaitre.

Si il y a bien une personne que je n'ai pas envie de voir en ce moment, c'est Mike. Mais je n'ai pas le choix. Où pourrai-je aller dans ce labyrinthe de portes, de couloirs et de salles immenses? Jeff prends alors la poignet doré dans sa main, la tourne puis m'invite à passer devant lui. J'entre dans une salle qui se trouve être une chambre. Il y a un lit au fond, une table en boit au milieu, une télé et un canapé sur lequel se trouve Mike. Un sentiment de haine m'envahit, comme la dernière fois où je lui avais attrapé le poignet sans trop savoir pourquoi. D'ailleurs, je ne sais toujours pas pourquoi. Mais je fais confiance à mon instinct. Je sais que ce garçon m'a fait du mal. Et j'ai l'intuition qu'il serait capable de recommencer... oui mais, recommencer quoi? A contre-coeur je m'assois à ses côtés. Il me sourit, je ne lui retourne pas. Je suis trop fatigué pour être faussement heureuse de le voir.

- Tout va bien? Me demande-t-il alors en s'accoudant sur ses genoux, penchant sa tête sur le côté pour attirer mon regard.

- Oui. Où est mon collier?

- Ah! S'exclame-t-il.

Il se lève d'un bond, se dirige vers son lit, soulève son oreiller et dévoile le bijoux écarlate. Il a dormit avec? Je le dévisage. Il a vraiment dormit avec? Mais... pourquoi? Je jette un œil à Jeff adossé contre un mur, près de la porte. Ses traits sont tendus, il fixe Mike, analyse le moindre de ses gestes. Je me lève à mon tour, m'approche de lui et lui arrache des mains mon précieux bijoux. Je le garde serré entre mes doigts. Je le fixe. J'ai toujours cette impression... qu'a chaque fois que je le regarde, des souvenirs essaient de refaire surface. Alors je le regarde avec encore plus de persistance. Je vais finir par me souvenir.  Je le sers encore plus, les contours de la perle s'enfonce dans la paume de ma main. Je vais me souvenir! Je veux me souvenir!

- Alicia! M'appelle Jeff qui me fait sortir de cette sorte de transe.

Il pose une main sur mon épaule avant de la presser. Lorsque je le regarde, contrairement à Mike, aucuns sentiments ne me reviennent. Je n'ai aucun indice sur lui qui puisse m'aider à me souvenir de qui il est. Il me prend le bijoux des mains. J'oppose une légère résistance avant de le laisser faire. Je sens ses mains frôler mon cou. Puis il accroche la chaine du collier. Je ne bouge pas, je me pose des questions. S'il m'aimait... et si je l'aimais en retour. J'ai dû lui briser le cœur lorsqu'il a appris que je ne me souvenais pas de lui. Ou peut-être que je me trompe sur toute la ligne... peut-être est-ce juste un simple ami? Je l'espère. Je ressors de la pièce de ma propre initiative. De toute façon, ils me suivront, ils en sont obligés s'ils ne veulent pas me perdre dans cet immense immeuble. Je regarde à droite, je regarde à gauche. Le couloir à l'air de s'entendre à l'infinie. Je décide de retourner à l'ascenseur. Mais Jeff m'attrape le bras.

- Tu as ta chambre ici, m'annonce-t-il en souriant.

- J'ai mon appartement à Boston, rétorqué-je.

- Tu dois rester ici, renchérie Mike.

Je lui jette un regard noir. Mais je regrette subitement. Je ne devrais pas lui en vouloir pour quelque chose dont je ne me souviens pas, mais c'est plus fort que moi. C'est presque un réflexe. Je soupire en haussant les épaules. Encore une fois; je n'ai pas le choix. Je crois bien que tant que je ne serais pas sortit d'ici, je n'aurais plus le choix. Je serais obligé de les suivre, malgré moi. Je marche dans les pas de Jeff qui me ramène jusque la porte 83. Toutes les portes sont semblable, seul le numéro gravé sur une plaquette dorée me permet de les distinguer. Je ne me sens pas à ma place ici. Je ne sais pas combien de temps je vais devoir rester ici, mais j'espère que je pourrais bientôt revenir à ma vie paisible. Et revoir mon voisin. Je ne sais pas pourquoi. Mais j'ai soudainement envie de le revoir. De lui parler, d'apprendre à le connaître... je n'ai peut-être qu'envie de rentrer chez moi. Et sentir l'odeur de poussière que dégageait mon appartement. Elle me semblait désagréable la première fois, mais maintenant, elle me manque.

- Tu es la seule à pouvoir ouvrir la porte, me dit Jeff en désignant la poignet. Enfin, toi et les surveillants.

Je regarde alternativement ses yeux verts, puis la poignet. Je n'avais pas encore remarqué jusqu'à maintenant, que aucune porte ne porter de serrure. Juste une poignet reflétant la lumière jaunâtre des lampes.

- C'est un dispositif de sécurité qui a était mis en place depuis... un certain jour, rajoute Mike. Il n'y a que ta main qui puisse ouvrir la porte.

Comment est-ce possible? Je n'avais jamais vu de dispositif pareil... Comment est-ce que cela marche? Probablement par la reconnaissance des empruntes digitales... c'est devenu une mode aujourd'hui. Mais je ne suis pas sûre qu'il soit infaillible aux plus astucieux. Je pose alors ma main sur la poignet froide. Je ressens soudainement un petit choc électrique. Je retire subitement ma main. Mais le regard insistant de Jeff me pousse à recommencer. Et à nouveau je pose ma main, un nouveau choc électrique me traverse la main tout entière mais cette fois-ci, je garde mes doigts fermement replié contre l'acier doré. Un déclic s'entend puis, je tourne la poignet et pousse la porte. Elle me laisse découvrir une pièce semblable à celle de Mike. Avec un lit dont les draps ne sont pas fait, un canapé beige et une télé, une table et une armoire, une fenêtre et un tableau.

- Rejoins nous chez Mike quand tu te seras... changé, me dit Jeff en me regardant dans ma robe blanc.

Je fronce les sourcils puis referme la porte. Je m'avance sur le parquet en bois, grinçant et me dirige vers l'armoire faite du même bois clair que tout les autres meubles de la pièce. J'ouvre les portes crissantes puis y découvre seulement une seule et unique couleurs: du noir. Comme ces personnes en bas qui guetté je ne sais quoi au milieu de la foule. Quelque chose ce dégonfle alors en moi. Qu'espère-je trouver? Des robes, des fleurs et des paillettes? J'attrape mollement un leggings noir ainsi qu'un débardeur. Je les enfile tout les deux en quatrième vitesse. Il ne fait pas très chaud ici... je frissonne un peu avant de me diriger vers la porte. Mais celle-ci s'ouvre avant que je n'ai pu ouvrir la poignet. Est-ce qu'elle s'ouvre automatiquement? Mais la réponse me vient très vite: non. Un homme de quelques années de plus que moi entre, avec dans les bras, une veste en cuir noir. Il stop son pas lorsque son regard atterrit sur moi. Il ne devait pas s'atteindre à me voir ici. Ses yeux noirs perçant me dévisage un moment. Il a une mâchoire carré, un fin nez, des joues creusés, et des lèvres pincées. Ses sourcils broussailleux se froncent.

- Je ne pensais pas que tu serais déjà dans ta chambre. Dit-il d'un ton plat de sa voix grave en passant une main dans ses cheveux bruns.

Mes yeux restent rivé sur lui. Il est grand, beaucoup plus grand que moi, et il est imposant, tout en muscle. Il est habillé de noir. Il doit surement surveillé ce qu'il se passe, comme tout les autres, et bientôt, comme moi. Il me tend la veste de cuir. Je mets quelques secondes à réalisé son geste. Il ne me rappelle rien. Je ne devais surement pas le connaitre. Un nouveau frisson me prend. J'enfile précipitamment la veste alors que lui, repart, sans dire un mot de plus. J'hésite un instant avant de le rappeler;

- Attends! M'exclame-je en faisant un pas en avant.

- Driss, me répond-il simplement. Je m'appelle Driss.

Puis la porte se referme sur lui. Quel rencontre étrange. Pourquoi n'ai-je pas réussi à décroché un mot face à lui? Je reste un moment pensive, seule au milieu de la pièce. Je mets machinalement une de mes mains dans la poche droite de ma veste. Je sens comme une pièce de carton enroulé d'épais morceau de tissus. Je le sors puis l'observe étonné; ce sont des élastique rouge. J'en retire un et balance les autres sur le matelas derrière moi. Je me tresse les cheveux sur le côté droit puis me regarde dans le miroir de l'armoire. Je suis Alicia, j'ai 16 ans et je ne sais plus où s'est égaré ma vie. J'aimerai pouvoir poser des questions, et qu'on me réponde sans m'en imposer d'autre en retour. J'aimerai qu'on m'explique, qu'on me rassure. Que quelqu'un me prenne dans ses bras... et ne me lâche plus jamais. Je ressors dans le couloir, passe devant deux portes puis toque à la numéro 80. Personne ne me répond. J'essaie d'ouvrir, mais elle est verrouillé. Je pousse un soupire agacé puis m'adosse contre le mur, les bras croisés. Une petite cloche retentit, je la reconnais. Je tourne le regard vers la seule porte qui se trouve sur le mur d'en face, celle de l'ascenseur. Elle s'ouvre sur Jeff et sur une fille à la peau métissée, au visage fin et allongé, elle hausse ses sourcils bien dessiné en découvrant le couloir. Ses yeux gris parcourt les murs avant de s'arrêter sur moi. Je remarque alors qu'elle est en robe blanche. Comme moi il y a encore quelques minutes. Ses cheveux bouclés et bruns ne touche pas ses épaules. Jeff se dirige vers moi à grand pas.

- Désolé, j'ai été appelé en urgence, me lance-t-il en souriant tout en désignant la fille qui la suit.

- Ce n'est pas grave...

- Est-ce que je peux savoir où je suis maintenant? S'exclame la fille en tirant violemment sur le T-shirt de Jeff.

- Lâche moi! S'énerve-t-il en la repoussant.

J'attrape alors la fille par le bras. Je lui lance un regard de compatissance. Je sais ce qu'elle ressent. Je lui passe alors un bras au dessus des épaules et fait face un Jeff. Je lui jette un regard de défi. Il fronce les sourcils, il ne doit pas comprendre. Tant mieux. Puis son regard s'éclaircit, il sourit avec arrogance;

- Très bien, annonce-t-il. Alors je te laisse lui expliquer!

Je lui réponds d'un silence.

- Sa chambre est au numéro 85, rajoute-t-il.  Tu es une surveillante, ta main te permet d'ouvrir n'importe quelles portes.

Puis il s'éloigne en me jetant un dernier regard un peu coupable. Coupable de me laisser la charge de m'occuper d'une nouvelle arrivée. Mais cela n'aurait pas pu tomber mieux. Un sentiment de puissance se gonfle en moi. Je connais mieux cet endroit que cette fille. Oui, c'est vrai que je ne le connais pas vraiment. Mais j'en sais déjà plus qu'elle. Je l'invite à me suivre dans le couloir. Nous ne faisons que quelques pas pour tomber devant le numéro 85. Je pose ma main sur la poignet puis sers les dents au moment où le jus passe dans mes doigts pour ne rien laisser paraitre. Pourquoi cela n'a-t-il pas marché pour la chambre de Mike?

- Comment c'est possible? S'exclame-t-elle. Il n'y a pas de serrure?

- C'est un dispositif de sécurité très élaboré, explique-je machinalement en me rappelant des paroles de Mike. Seul toi et les surveillants peuvent entrer dans cette chambre.

- Et tu es un surveillant? Me questionne-t-elle.

- On peut dire ça.

Nous entrons dans la pièce. Je me dirige vers son armoire. Curieuse de savoir quelle sera la couleur qu'elle dévoilera; noir. Peut-être que tout le monde porte la couleur noire? Je lui balance un débardeur et un leggings. Elle les rattrape difficilement. Puis les enfiles tandis que je regarde par la fenêtre.

- Où sommes nous? Me demande-t-elle soudainement en me rejoignant près de la fenêtre. et qui es-tu?

- Je m'appelle Alicia... et je ne sais pas vraiment où nous sommes.

Elle me regarde en levant les sourcils. Cela à l'air de l'étonné.

- Moi c'est Selina. Aujourd'hui j'ai eu 16 ans.

Mon anniversaire était il y a 4 jour. Moi aussi je suis arrivé ici le jour de mes 16 ans... est-ce un hasard? Probablement. Mais ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi nous sommes ici. Ont-ils besoin de nous? Avons nous vraiment quelque chose à voire avec ce "Brainsmart"? Je me laisse tomber sur son lit, le regard perdu quelque part sur le mur d'en face. Dans quelle affaire suis-je tombée? Ils m'ont dit qu'ils avaient besoin de moi. Je regarde Selina, ont-ils besoin d'elle aussi? Je soupire bruyamment.

- Comment es-tu arrivé ici? Lui demande-je quand elle vient s'assoir à mes cotés.

- Un garçon du nom de ... Mike, m'a dit que je devais venir les aider. Je n'ai pas tout compris... il m'a dit que j'avais oublié... et il m'a donné ce collier. Puis ensuite plus rien. Le trou noir. Et me voilà.

Elle désigne le collier qu'elle porte autour du cou. Il est semblable au mien, mais bleu. Je me pétrifie, que ce passe-t-il? Je touche alors du bout de mes doigts la perle rouge que je porte autour du cou. Les trait du visage de Selina se tirent alors. Elle se pose des questions, tout comme moi. Elle ne sait pas non plus ce qui lui est arrivé, comment et pourquoi elle est venue ici. Je ne suis pas du genre à laisser des questions sans réponse. Je vais trouver, je vais comprendre, et je vais éclater ce mystère. Je me relève puis lui sourit.

- Il ne faut pas que tu t'inquiète... lui dis-je.

- Je ne suis pas inquiète, réplique-t-elle en se levant pour me faire face.

Tout à coup, quelqu'un toque trois fois à la porte. Aucune d'entre nous ne répond, mais la porte s'ouvre quand même. C'est un surveillant. C'est Driss. Il se place devant la porte, les bras croisés, silencieux. Selina regarde un moment avant d'envoyer:

- C'est qui lui?

- Lui... répète doucement Driss d'un ton sobre. C'est celui qui va vous apprendre ce que vous devez savoir.

Il me jette un coup d'œil avant de nous faire signe de le suivre. "Apprendre ce que vous devez savoir". Qu'est-ce qu'il entend par là? Allons-nous enfin savoir ce que nous sommes censé faire ici? Selina s'approche de lui, approche son visage tout près du sien, elle fronce les sourcils, elle se tient droite. Elle a du cran.

- Avant, commence-t-elle doucement. Dit nous ce qu'on fait ici.

Le regard de Driss la fusil, mais celle-ci ne bouge pas. Je n'aurais pas osé défier son regard si longtemps. Il est grand, il a un regard froid qui ne laisse transparaitre aucun de ses sentiments, de ses émotions. Il serait difficiles de dire si de la rage boue au fond de ses pupilles rétrécie ou si simplement, il trouve Selina bête et immature pour oser lui répondre. Quoi qu'il en soit, son regard quitte les yeux gris de mon amie avant de se poser sur moi.

- Les novices ne sont pas censé se retrouver ensemble, lâche-t-il d'un ton sec sans bouger. Peu importe. Suivez-moi.

Selina lâche une plainte, mélange de colère et d'incompréhension. Elle me regarde et je lis à travers ses yeux; "on le suit?". Je hoche la tête avant d'emboiter le pas derrière celui de Driss qui s'éloigne déjà dans le couloir. Nous repassons devant le numéro 80, la chambre de Mike, pour rejoindre l'ascenseur. La porte de la pièce est ouverte, avec dans l'encadrement, Jeff, appuyé sur le cadre de bois. Il nous regarde passer, silencieux, un sourir doux au bout des lèvres. Je l'ignore. Je me concentre sur le dos de Driss devant moi afin de retenir la tentation de croiser son regard. Il ne faut pas que je m'abaisse à lui. Je suis Alicia, une étudiante de Boston, je n'ai rien à faire ici. Et je ne le connais pas. Nous entrons dans l'ascenseur qui nous fait descendre à un niveau négatif. Je pensais que nous retournerions dans le hall principal, bondé de monde grouillant dans tout sens. Mais non, et je n'en suis pas mécontente, dans cette salle, il y a tellement de personne qu'une impression d'étouffement me prend à chaque fois. Comme s'il n'y avait pas assez d'air pour nous tous. Si je suis surveillante. J'espère qu'en aucun cas je ne serais chargé de surveiller cet endroit.
Je sers soudainement les dents; mais qu'est-ce que je raconte? Mon seul but aujourd'hui, c'est de retourner vivre ma vie tranquille chez moi. J'ai eu tort ce jour là; je pourrais vivre avec sur la conscience l'idée qu'une part de ma vie s'est envolée.

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Et voilà encore une petite partie de mon histoire... si quelque chose cloque faites le moi remarquer ;) Pour le moment il n'y a pas d'image mais c'est parce que j'ai du mal à en trouver qui convienne à l'histoire enfaite... sauf si un ciel avec des oiseaux ça vous convient je sais pas :P 

Aller! Bientôt la suite!

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