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5- L'inconnue

-Elle doit avoir aux alentours de dix-neuf ans, commenta Sherlock tandis que Rory et John examinaient l'inconnue.

-C'est tout ? S'étonna John. Tu ne nous donnes pas la constitution de son dernier repas, le nom de son petit copain et la taille de son chien ?

-Je ne sais pas, avoua enfin Sherlock, à la fois honteux et énervé. Tous ce que je peux déduire d'elle est contradictoire. Ses habits sont usés par le sable, comme s'ils étaient là depuis des années. Pourtant, elle est en bonne santé, et paraît s'être endormis hier au plus tard. Ses vêtements ressemblent à ceux de l'époque victorienne, mais ce sont des faux, un simple déguisement.

-Pourquoi une fille habillée selon la mode d'il y a deux siècles viendrait se balader dans le désert et s'endormir au milieu des livres ? Lança Dean, visiblement perdu.

-Vous croyez que tous ça lui appartient ? Demanda Amy.

-Comment les aurait-elle transportés jusqu'ici ? Répondit Sherlock.

John ne dit rien, légèrement angoissé. Depuis qu'il le connaissait, Sherlock était pour lui un repaire. Quand il doutait, c'était toujours à lui qu'il allait se rattacher. Le voir aussi confus le déstabilisais et l'inquiétais.

-Elle vient peut-être d'une autre dimension, comme nous, commenta Rory, qui s'y connaissait, en belles endormies. Attendez, elle se réveille !

-Rory ? Souffla la fille, l'air un peu perdue.

-Vous vous connaissez ? Demanda Amy, pas très amicale.

-Quoi ? Mais non, nous ne nous sommes jamais rencontré ! Se défendit son mari.

La jeune fille se mit debout, pieds nus dans le sable.

-Peut-être, intervint le Docteur, que nous ne nous sommes pas encore rencontré, tout simplement. Voyage temporels obligent. Enchanté, je suis...

-Le Docteur, sourit l'inconnue. Le onzième docteur.

-Eh ! S'exclama Amy, vous ne nous avez jamais dit ça, à nous !

-Où suis-je ? Demanda la jeune fille en tournant la tête autour d'elle, dévisageant chaque personne présente avec un sourire. Est-ce un rêve ?

-Excellente question ! Lui répondit John. Aucune idée et... aucune idée. Mais probablement pas.

-Nous avons tous été transporté dans une autre dimension, expliqua Sherlock, que l'incongruité de la situation rendait conciliant. Vous avez sûrement subi le même sort. D'où venez-vous ?

-Je ... Les traits de l'inconnue se tendirent de surprise, puis de peur. Je n'en sais rien.

-Ne paniquez pas, lui dit gentiment Sam. Quel est votre nom ?

-Je ... Je ne me souviens pas...

-Concentrez-vous, lui lança Sherlock, son peu de tact de nouveau envolé. Votre prénom, ça ne doit pas être si compliqué !

La jeune fille se prit la tête entre les mains, tandis que son visage se plissait sous l'intensité de son effort. Ses traits s'agrandirent soudain d'effrois.

-NON ! Hurla-t-elle. IL... il pourrait m'entendre...

Sa voix n'était plus qu'un chuchotement désormais. Elle tremblait, les mains sur ses oreilles, les yeux si serrés qu'ils n'étaient plus que deux plis, deux traits de douleur. Avant que Rory ait put la retenir, elle tomba à genoux.

-Il arrive, sanglota-t-elle.

-Qui ? Demanda gentiment le Docteur en se penchant sur elle. Qui ?

-Aidez-moi...

Elle semblait soudain plus jeune, simple fillette apeurée.

-Aidez-moi...

-Bien sûr, la réconforta Rory, le Docteur aide toujours ceux qui en ont besoin.

-Je sais, souri la petite fille au milieu de ses larmes. Mais il... IL ARRIVE !

Son hurlement résonna quelque seconde avant de s'intensifier, se changeant lentement, progressivement, en grondement sourd, inquiétant.

La dune, derrière eux, s'ouvrit en deux.

De ses entrailles jaillis le même dragon rougeoyant dont ils avaient surpris le vol, une heure plus tôt. Il y eu un autre hurlement. Celui d'un loup. D'une meute de loups immense, qui sortirent du sable comme autant de démons.

Une main agrippa la cheville de Sherlock, qui lâcha un glapissement.

Comme une fleur qui éclot, Moriarty s'extirpa de la terre, son éternel sourire plaqué sur la face. Un peu plus loin surgit du sable un être mécanique, humanoïde argenté à la tête carrée, puis un homme chauve à la peau blanche et au nez écrasé...

Les frères Winchester n'attendirent pas la fin du défilé pour tirer dans le tas.

Mais de leurs armes ne surgirent aucune balles. Seulement quelques cliquetis, comme si les chargeurs étaient vides.

-ON SE CASSE ! Hurla Dean, soulevant l'approbation générale.

-Courez ! Cria à son tour le Docteur en partant vers la forêt, les autres sur ses talons.

-La fille ! S'exclama soudain John alors qu'il avait presque atteint la lisière du bois.

La fillette était restée sur place, prostrée.

-JOHN ! Non ! Appela Sherlock en voyant l'ex-militaire repartir en arrière, emportant avec lui ceux qui le suivaient, Castiel, Amy et Rory.

-CAS ! Hurla Dean en jaillissant des arbres pour aller à leur suite, son frère, Sherlock et le Docteur directement derrière lui.

Mais aux premiers pas qu'ils firent en dehors de la forêt, il n'y avait plus rien.

Plus de désert, plus de monstres, plus de jeune fille... Seules des ruines leur faisaient face, les restes d'une antique ville mangée par la forêt.

D'un accord tacite, ils firent un pas en arrière, dans l'espoir de retrouver leurs amis... 

Mais la ville ne bougea pas.

-Nous avons changé de dimension, souffla le Docteur, blême.

-COMMENT RETOURNE-T-ON LÀ-BAS ? Hurla Dean en frappant un arbre.

-Je... Je ne sais pas, répondit le Docteur.

-Mais on ne peut pas les laisser affronter la horde de monstres tout seul ! Repris le chasseur, du désespoir dans la voix.

-J'ai peur... souffla le docteur, échangeant avec ses compagnons le même regard terrifié, qu'ils ne puissent compter que sur eux.


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