Je vis Dan se relever avec difficulté, le corps recouvert de bleus et d'égratignures. Le corps de Sam gisant dans un bain de sang sur le sol. Je me retenais de tomber, agrippée à ma chaise, c'était une vraie boucherie ! Comment ce jeu avait-il commencé ? Comment en étions-nous arrivés là ?

Quelques jours plus tôt :

J'entortillais mes cheveux avec le bout de mon stylo en étouffant un bâillement.
Les cours de mathématiques ce n'était pas vraiment incroyable.
Heureusement que je me situait au fond de la salle, si je ne suivais pas le cours, ce n'était pas flagrant au moins.

Je regarda Dan, mon voisin de table, et lui sourit pour lui montrer que je partageais son ennui. Il me rendit mon sourire puis retourna à son bricolage.
Elly, ma meilleure amie me fit signe de loin, quand je vis ce qu'elle me montrait discrètement, je sourit de nouveau. Elle fit glisser sur le sol dans ma direction ce qui était probablement le dernier magazine TOP DE TENDANCE pour adolescents.

Elly était la définition même de la super copine. Elle adorait les scoops sur les stars, et me prêtait toujours les derniers magazines et vêtements dernier cris. Elle est d'une famille plus qu'aisée, alors que moi, je n'ai plus que mon père, ma mère étant décédée.
Je ne suis donc pas très riche, j'ai tout juste assez d'argent avec mon père pour subvenir à nos besoins, alors les beaux vêtements? Il m'est inutile d'y songer.

Je ramasse donc le magazine et regarde sa couverture : c'est bien le dernier numéro.
Je le cale sous mon cahier alors que Dan me sourit moqueur.

- Tu n'arrive pas à suivre le cours au point de lire ces bêtises ?

- Comme tu peux le voir, je réplique souriante.

Il soupire et secoue sa tête, mais reprends de nouveau malgré tout son activité.
J'essaie de regarder le tableau, la professeure, mais rien n'y fait ! Et ce n'est pas faute d'avoir essayé.
Je discerne vaguement 4 rangées devant les cheveux blonds cendrés facilement identifiables, de mon petit ami.
Ha, si seulement nous étions ailleurs !
Je regarde l'heure et j'ai l'impression que les aiguilles tournent au ralenti alors que je lis.
Après ce qui me semble une éternité, la sonnerie retenti enfin.
Je me lève et une main se pose sur mon épaule, je sursaute puis vois mon copain.

- Alors, Cerise ?

- Oui ? Je lui demande.

- Bah, tu viens ? On a art plastiques !

Alors que je range vite mes cahiers pour ne pas le faire attendre, Dan l'interpelle.

- Hé, Sam, arrête de l'embêter, elle va bousiller ses cahiers si elle les rangent trop vite. Et ce serait dommage vu le nombre de note qu'elle prends, il ajoute en me faisant un clin d'œil.

- Ce n'est pas à toi de me dire comment me comporter avec ma petite amie.

- C'est bon je rigolais juste un peu, fit Dan en levant ses mains l'air innocent.

Sam lui fait une tape amicale dans le dos puis me prends par la main et m'entraîne à l'extérieur, comme j'ai fini de ranger mes affaires.
Nous traversons la cour, et montons les escaliers avant d'attendre patiemment dans le couloir que le professeur nous fasse entrer.
Ce qu'il fait sans plus tarder.
Je m'assied sur ma chaise et dépose mon sac au pied de celle-ci.

Je demande à aller aux toilettes, chose que mon professeur m'accorde. C'est assez pratique, les toilettes sont jumelés à la salle. Je franchis la porte et m'assied sur le toilette.

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Lorsque je revient dans la salle, le professeur explique ce que nous allons faire pendant le cours. Je reprends ma place et je discute avec mes amis pendant qu'il parle.
Soudain, quelque chose s'inscrit sur le tableau sans que personne n'y touche.
Des filles crient de surprise mais le professeur leurs fait signe de se calmer parce que c'est sûrement un canular.
Mais malgré tout, une majorité d'élèves, moi y compris, lisent ce qu'il y a d'écrit sur le tableau.

RÈGLE 1 :

PERSONNE NE DEVRA SORTIR DE LA SALLE DE CLASSE TANT QUE LA SONNERIE SIGNIFIANT LA FIN DU JEU N'AURA PAS RENTENTIE. SI VOUS DÉSOBÉISSEZ À CETTE REGLE VOUS MOURREZ D'UNE CRISE CARDIAQUE OU D'ASPHIXIE.
SI QUELQUE PERSONNE EXTÉRIEURE QUE CE SOIT VENAIT À TENTER DE S'Y INTRODUIRE IL MOURRAIT DE LA MEME FAÇON QUE CEUX QUI SORTIRONT.
VOS PARENTS RECEVRONT UN MESSAGE DE MISE EN GARDE.

BIENVENUS À TOUS DANS LE JEU DE LA REINE.

Des murmures étouffés se font entendre alors que le professeur réclame le silence. Mais moi aussi, je m'interroge : un jeu ? Une mort par crise cardiaque ? Qu'est ce que c'est que ces bêtises ?
Pour rassurer les élèves apeurés le professeur va vers la porte et la passe en soupirant. Puis, il entre de nouveau dans la salle.

- Vous voyez ? Il ne m'est rien arrivé, je vais parfaitement bien. Calmez vous, et reprenons le cours.

Peu de temps après avoir prononcés ces mots il tombe à genoux, les yeux écarquillés. Il n'a pas l'air bien. Alors qu'il se tient la gorge cherchant plus d'air, quelques élèves téméraires s'approchent. Il s'étale alors de tout son long sur le sol. Je regarde la scène, horrifiée. Une autre question arrive dans nos esprits inquiets, malheureusement confirmée par un élève qui prends son pouls :

- Il est mort.

Tout mon corps est parcouru de spasme violent et Sam me serre dans ses bras pour me rassurer.
L'air grave, une élève prénommée Harriet, demande :

- Qu'est ce que l'on peut bien faire ?

- Et comment se fait-il que notre professeur soit mort, comme ça, sans que rien nl personne aux alentours n'entre en contact avec lui ? Ce n'est pas normal de mourir de cette façon alors qu'il était en pleine forme avant, surenchéri Jenny, une fille à lunette avec qui j'ai peu parlé jusqu'à présent.

Il y a de nouveaux échanges de regard à travers la classe et je me blottis encore plus contre mon petit ami.

- Dit, tu pense que l'on va tous mourir de cette façon si d'autres règles tombent ? Je lui demande.

- Je t'aurais bien rassurée mais c'est impossible dans ces circonstances. En plus si il y avait écrit règle 1 au tableau ça peut laisser à penser qu'il y en aura d'autres.

Comme je me demande pourquoi il parle des inscriptions au passé je regarde le tableau, et elles n'y sont plus ! En revanche, autre chose s'inscrit :

Plus que 28 pions sur l'échiquier ? Déjà un mort ? Essayez au moins de vous donnez la peine de survivre !

Je frissonne encore car, à peine les autres élèves ont-ils lus ce qu'il y avait d'inscrit, que ça s'efface de nouveau.