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22 Juillet 2014

- Quel jour sommes-nous ?

C'est la première question que m'avait posé le médecin lorsque je me suis réveillé ce matin. Je me sentais vaseux, comme si je sortais d'une mauvaise soirée où j'aurais décidé de trop boire. Le flou ambiant autour de moi me forçait à me frotter les yeux pour tenter de rester éveillé. J'aurais voulu répondre facilement mais même l'effort de réfléchir était trop éreintant pour moi.

Une sensation de douleur commençait à parcourir ma nuque emprisonnée dans une minerve. Je voulus passer ma main dans mes cheveux mais je ne sentais plus aucun muscle de mon corps. Je ne parvenais plus à bouger le moindre membre. Mes yeux s'ouvrirent un peu plus, sous l'effet de la terreur sans doute.

- N'ayez pas peur, Alan. Vous n'êtes pas paralysé : vous êtes anesthésié. Nous avons préféré garder votre corps à l'abri de la douleur le temps que vous puissiez pleinement vous réveiller.

- Où suis-je ? demandai-je d'une voix rauque.

- Vous êtes à l'hôpital St-Marc de Paris.

- Qu'est-ce qui s'est passé... ?

- Répondez d'abord à ma question, Alan. Quel jour sommes-nous ?

Mes yeux cherchèrent pendant une seconde un indice sur les murs blancs comme neige qui m'entouraient. Je tentai vainement de me souvenir de quoi que ce soit mais ce fut peine perdue. Le noir complet s'insinuait peu à peu en moi, m'obligeant à rester dans le brouillard.

- Je...ne sais pas.

- En quelle année sommes-nous ?

Celle-là, c'était facile !

- 2011 !

Le médecin, qui était assis sur mon lit, se releva doucement et nota quelque chose sur son calepin. Je voulus lui demander plus de détails mais il semblait préoccupé par quelque chose. Je tournai légèrement la tête vers la fenêtre et regardai dehors : je ne voyais que la cime d'un arbre qui caressait la vitre devant laquelle je me trouvais. Le ciel, sans nuage, était d'un bleu miroitant et m'éblouit rapidement. Je dus me forcer à détourner le regard et scruter les draps dans lesquels j'étais couché. Il fallait que je réfléchisse, que je mette mes idées en ordre : que m'était-il arrivé ? Pourquoi me trouvai-je à l'hôpital ? Et surtout, pourquoi me posait-on toutes ces questions ?

La première pensée qui me vint fut que j'étais tombé dans la rue et que l'on vérifiait simplement l'état de mon cerveau. Toutefois, ma seconde pensée me désarçonna un peu plus : je n'avais pas le moindre souvenir d'être tombé quelque part. Je n'avais pas le moindre souvenir du tout ! Le flou qui entourait mon esprit se faisait plus lourd à chaque seconde qui tombait sur moi. Ce brouillard intense se transformait peu à peu en une matière liquide qui me faisait ployer petit à petit. Je tentai d'avancer dans ma propre tête mais rien ne me revenait. J'étais emprisonné dans mon propre esprit.

Le médecin se racla la gorge et ramassa son carnet dans la poche arrière de son jean.

- Quel est votre dernier souvenir, Alan ?

- Je... Je me souviens que mes parents m'ont acheté un nouvel ordinateur pour mon entrée à la faculté de droit. Ça doit être ça. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que vous répétez sans cesse mon prénom ?

- Quel est le dernier événement marquant dont vous vous souvenez ?

- Mon bac, je suppose.

Le médecin soupira et vint se rasseoir près de moi.

- Alan, j'ai une mauvaise nouvelle pour vous. Ça ne va pas être facile à avaler et sachez que nous disposons d'une cellule psychologique pour vous aider à passer le cap.

- Allez-y...

- Il semblerait que vous ayez perdu une partie de votre mémoire. Nous sommes le 22 Juillet 2014. Vous avez déjà effectué trois années d'études dans l'enseignement supérieur et vous vous êtes fait agressé, il y a près d'un mois. D'après les dernières analyses, vous auriez pris un coup sur l'arrière de votre nuque donné par un objet très lourd. Des passants vous ont trouvé inconscient dans une petite rue. Vos proches...

Le reste de la nouvelle se perdit dans le néant. Je ne parvenais plus à comprendre les mots qui sortaient de la bouche de cet homme habillé de blanc. Amnésique ? Moi ? Il devait y avoir une erreur ! Cependant, la douleur dans ma nuque, cette douleur récurrente qui tendait à s'amplifier dès que je bougeai le cou, tentait de me prouver le contraire.

Un mois ? J'aurai été inconscient pendant un mois ? Et mes parents ? Sont-ils venus me rendre visite ? Et ma copine ? Remarque... Peut-être que je n'avais plus de petite amie en 2014 ? Selon moi, je sortais avec une petite rousse, du nom de Marlène, qui me donnait du fil à retordre. Notre couple était au bord de la rupture et je ne supportais plus ses caprices quotidiens. Cela m'étonnerait que cette histoire ait tenu trois ans.

Peu importe ! La nouvelle était trop dure à digérer pour que je me soucie de cela en ce moment. Je sentais mon ventre se tordre et ma tête se mit à tourner. Je fermai les yeux pour ne plus voir le visage du médecin qui me regardait avec un semblant de compassion.

- Si cela peut vous aidez, dites-vous que ce que vous avez n'est pas mortel et probablement provisoire. Je dois allez annoncer un cancer du foie juste après vous, ce sera beaucoup moins facile !

Peut-être voudrait-il que je le remercie en plus ? Je ne répondis pas. Je ne voulais pas répondre. Je ne voulais plus parler.

- L'anesthésiant ne fera plus effet d'ici une heure. En attendant, je crois que l'on veut vous voir.

La porte se ferma et se rouvrit en ce qui me sembla n'être qu'une seule seconde. Peut-être n'y avait-il eu qu'une seule seconde d'ailleurs. Toute ma famille défila devant mes yeux en l'espace de plusieurs heures. Je n'avais rien à leur dire. Absolument rien à dire. Que pouvait bien raconter un type qui avait perdu trois ans de sa vie ? Je ne savais pas ce qui c'était passé il y a un mois. Je retrouvai ma mère amaigrie, l'air malade. Mon père avait des cernes plus grandes que des valises et ma sœur se montra moins agréable que jamais. Ma grand-mère s'était laissée dépérir d'après ce qu'ils avaient pu m'apprendre. J'aurais voulu faire un commentaire. J'aurais voulu parler et réagir. Mais je n'avais rien à dire. Je n'avais rien à répliquer. Je fis entendre le son de ma voix pour leur dire que j'allais bien mais que je voulais me reposer. Je ne voulais plus voir personne. Ils sortirent les uns après les autres avant que la pièce ne redevienne silencieuse.

Je reprenais ma position d'origine, tourné vers la fenêtre, pour réfléchir un peu. Ma sœur me semblait bien plus âgée que dans le souvenir que j'avais gardé d'elle. Elle ne m'avait même pas sourit, elle n'avait même pas montré sa joie de me revoir. J'aurais voulu hurler ! J'aurais voulu crier ma détresse. Mais à quoi bon ? De toute façon, je savais déjà que rien ne sortirait de ma gorge.

Une larme coula sur ma joue. Je pouvais enfin me laisser aller. Personne ne me regarderait pleurer et je n'aurai aucune honte à éprouver. La douleur physique n'était rien comparée au manque que je ressentais de ne pas savoir qui j'étais et ce que j'étais devenu durant ces trois dernières années.

Une autre larme roula sur ma joue. Si ces gouttes d'eau avaient pu avoir une couleur, elles auraient été noires, sans aucun doute. Noires de tristesse, noires de colère... J'aurais tellement voulu pouvoir me rappeler.

- Tu veux que je repasse, peut-être ?

Doucement, mes yeux quittèrent la fenêtre et se tournèrent vers la nouvelle venue. Je ne savais pas que l'on pouvait trouver quelqu'un aussi beau. Je ne savais pas qu'il existait sur cette Terre des personnes aussi féeriques et enchanteresse à regarder. Ses pupilles embrasèrent les miennes à l'instant même où elles se rencontrèrent, créant un champ d'attraction.

Pendant une seconde, j'eus la très nette impression que je la connaissais, que je savais qui était cette personne qui me fixait d'un œil mouillé et terne. Pourquoi était-il mouillé cet œil d'ailleurs ? Je ne répondis pas à sa question, ne sachant que répondre. J'étais en train de pleurer une minute auparavant et à présent je ne voulais plus détacher mes iris des siens. Quel était donc cet étrange phénomène ?

Je fis non de la tête et la jeune femme accepta ainsi de pénétrer dans cette chambre si peu accueillante. Elle avança de trois pas et se retrouva juste à côté de moi. D'ici, je pouvais discerner chacun de ses traits : elle était tout simplement sublime. Ses cheveux châtains étaient coupés dans un carré plongeant relativement court. Quelques centimètres de plus auraient mis la forme de son visage en valeur mais cette coiffure lui allait parfaitement bien lorsque je plongeais mon regard dans le sien. Ses yeux étaient d'un vert noisette assez foncé. Je vis le contact se faire entre mes pupilles turquoises et les siennes et je sentis cette attraction que j'avais éprouvé un instant plus tôt.

La jeune femme cligna des yeux, me rappelant que je ne pouvais pas fixer quelqu'un aussi longtemps sans que cela ne paraisse bizarre. Après tout, c'était peut-être une bonne amie à moi ou tout simplement une connaissance que je venais de rencontrer. Ces détails me transpercèrent brusquement, choisissant ce moment magique pour m'obliger à me souvenir que je n'étais rien d'autre qu'un infirme à cet instant précis. Un handicapé de la mémoire...

Je vis ses dents mordiller sa lèvre inférieure, comme si elle se retenait pour ne pas pleurer. Elle avait l'air si touchante, si fragile. Je ne souhaitais plus qu'une chose : me lever de mon lit et aller la prendre dans mes bras pour lui dire que tout allait bien et qu'elle ne devait pas s'en faire pour moi. Cependant, j'étais cloué au lit et aucun mot ne sortit de mes entrailles. La seule chose qu'elle put voir c'était l'admiration et l'acharnement que je mettais à la dévisager. Je vis une larme couler sur sa joue et tomber sur sa poitrine enserrée dans un haut rouge démuni de décolleté. Il était boutonné jusqu'à son cou et mettait en évidence un petit collier en argent dont le milieu étincelait d'un véritable rubis.

Je fis un effort surhumain pour ne pas me concentrer sur les courbes de son corps divin et tenta de me ramener à la raison. Toutefois, je n'arrêtais pas de poser mes yeux simultanément sur ses lèvres et sur son collier. Des souvenirs essayaient de percer la carapace que l'amnésie avait crée mais rien ne filtra. Rien. Absolument rien.

- Les médecins m'ont dit que tu ne te souvenais de rien depuis 2011. C'est ça ?

Je sentis dans le ton de sa voix qu'elle priait pour que ceci soit une mauvaise blague. Je voyais dans ses yeux la crainte, la peur d'être rejetée. Que pouvait-elle donc craindre ? En une seconde je savais ce que j'aurais probablement dû toujours savoir : je ferais n'importe quoi pour elle. Pourtant, elle ne le ressentait pas. Elle ne voyait pas à quel point j'étais subjugué. Elle n'attendait que ma réponse, peut-être fatidique.

- Oui.

Deux nouvelles larmes coulèrent sur ses pommettes. Quelles douces pommettes ! Leur trait était si fin que je voulus caresser sa joue mais mes muscles ne bougèrent pas d'un centimètre. Sa main arrêta l'une des larmes et essuya l'autre.

- Tu ne te souviens pas de moi, donc ?

- Non.

La réponse, bien que logique, fusa vers elle comme l'aurait fait une flèche trempée dans l'acide. La douleur sembla terrible pour elle et cette souffrance, je la ressentis dans mes tripes lorsque je vis son visage se crisper sous l'effort qu'elle faisait pour ne pas fondre en larmes.

- Je m'appelle Eden. On s'est rencontré il y a presque un an. On dansait et on chantait et...

Je buvais chacun de ses mots mais elle arrêta net sa phrase.

- Oublie ce que je viens de te dire ! C'était idiot de venir. J'attendrai que tu sortes de l'hôpital et que tu viennes me voir... si tu viens...

Elle tourna les talons et fit quelques pas vers la porte. Je ne sais pas si l'ordre vint de mon cerveau ou s'il s'agissait simplement d'un réflexe. Toutefois, mon bras fila vers le sien et saisit son poignet d'un geste vif.

- Reste...

Eden resta muette.

- Reste, je t'en prie. Je n'ai pas la moindre idée de qui tu es, de qui nous sommes et de qui tu aimerais que je sois. Mais sache qu'en rentrant dans cette pièce, j'ai senti en moi tout un flot d'émotions. Je sais que je te connais. Je sais qu'il y a quelque chose entre nous. Laisse-moi juste la possibilité de le découvrir une nouvelle fois. Aide-moi à y parvenir.

Elle campa sur ses positions pendant plusieurs secondes qui me parurent une éternité. Finalement, elle revint s'asseoir près de moi et attrapa ma main qui l'avait saisie pour ne plus la lâcher.

- Qui es-tu ?

- Ta petite amie.

La réponse, en soi, était celle à laquelle je m'attendais. Cependant, savoir que j'avais réussi à décrocher une jeune femme aussi belle que la créature qui se tenait devant moi me faisait à nouveau croire en ma chance.

- Nous sommes ensembles depuis quelques temps déjà. Tout se passait très bien si ce n'est

que...

- Eden, je vais avoir besoin de détails, beaucoup de détails...

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