21 Octobre 2013
Elle avait hésité pendant près de deux heures avant de répondre à son message. « Veux-tu sortir prendre un verre avec moi ? ». Trois semaines plus tôt elle avait déjà répondu non à son invitation et pourtant, le voilà qui tentait une relance. Eden n'était pas dupe : il s'était fait des illusions et voulait jouer sa chance dans un rendez-vous à l'extérieur. Seulement pour elle, il était encore beaucoup trop tôt pour s'attacher de nouveau à quelqu'un d'autre. Elle ne pouvait pas se permettre d'aller à ce rendez-vous.
D'un autre côté, voilà trois semaines déjà que les cours de tango avaient commencé avec ce partenaire-ci et elle le trouvait plutôt attachant. Certes, ce n'était pas un très bon danseur mais il s'accrochait et faisait de son mieux pour suivre le rythme que la jeune femme lui imposait sans ménagement. Toutefois, elle ne le voyait que comme un danseur, comme son partenaire avant tout ! Il n'était pas une cible, il n'était pas abordable. De plus, aborder quelqu'un qui semble déjà conquis n'était pas un véritable challenge et Eden savait ce qu'elle aimait par dessus tout dans la conquête amoureuse : la conquête ! Or, dans ce cas présent, elle n'avait qu'à prononcer le mot « oui » pour qu'il se jette sur elle.
Évidemment, il ne montrait jamais son côté affamé lorsqu'ils dansaient tous les deux mais la jeune femme avait repéré quelques œillades par-ci par-là, quelques coups d'oeil donnés discrètement au détour d'un pas de danse. Elle ne lui avait rien dit ou reproché mais avait tout de même noté dans un coin de sa tête qu'elle lui plaisait et qu'à présent, il avait ruiné toutes ses chances de la séduire.
Eden relut le message une nouvelle fois : « Veux-tu sortir prendre un verre avec moi ? ». Elle jeta son smartphone sur son lit et se laissa tomber à son tour, face contre l'oreiller. Ne pouvait-il pas tout simplement la laisser tranquille ? Ne voyait-il pas qu'elle n'était pas réceptive à ses gestes ? Non pas qu'il n'avait aucun charme comme elle l'avait déjà noté auparavant mais elle ne pouvait pas sortir avec lui. Une ombre flottait encore au-dessus d'elle. Une ombre invisible prête à s'abattre sur son esprit dès qu'elle relâcherait la pression qui la maintenait sur ses jambes durant le temps d'une journée. Elle savait que cette peur était irrationnelle, qu'il l'avait quitté, qu'il ne reviendrait pas.
Mais la douleur était là, présente et vive dans sa poitrine, créant un vide que rien ne pourrait venir combler. Rien, si ce n'était un nouvel amour. Cependant ce ne serait pas ce gars là !
Elle prit le téléphone d'un geste brusque, appuya sur la touche « répondre » et lui envoya : « Oui, pourquoi pas ? ».
Einstein disait que le temps ne s'écoulait pas de la même façon pour tout le monde. Eden comprit qu'il avait raison quand elle se rendit compte de ce qu'elle venait d'envoyer. La seconde lui parut durer une éternité. Elle resta bouche bée à regarder le message s'éloigner vers son destinataire sans la moindre possibilité de retour en arrière. Lorsque la seconde suivante s'abattit enfin dans sa perception du temps, Eden se prit la tête entre ses mains et se tira les cheveux.
– Mais pourquoi j'ai répondu ça ?!
Mortifiée, elle essaya de réfléchir à une combine qui lui permettrait d'annuler le précédent message : elle se serait trompé de destinataire ? Non, on ne répond pas « Oui, pourquoi pas » à une centaine de questions, surtout quand la réponse attendue est celle-ci. Elle aurait oublié à qui appartenait le numéro et vexerait le dit-gars ? Impossible, cela faisait trois semaines qu'ils parlaient régulièrement par message le soir.
D'ailleurs, en pensant à cette excuse, la jeune femme se rendit compte qu'elle ne savait presque rien de lui alors qu'ils conversaient pratiquement tous les soirs. Il faisait des études de droit et entamait sa troisième année. Il était célibataire et pratiquait les arts martiaux. Elle n'avait quasiment aucun autre détail à son sujet.
C'est cette réflexion qui l'amena à penser que ce verre n'était pas une si mauvaise idée après tout : il y allait pour la draguer, elle y allait pour en savoir plus à son sujet. Elle n'avait aucun chance de craquer pour lui dans cette optique-ci et pourrait en apprendre davantage sur ce mystérieux jeune homme.
Quelques minutes plus tard, elle avait reçu sa réponse : « Super, rendez-vous à 21 heures au bar de l'Artiste ». Elle avait déjà entendu parlé de ce pub. Il se situait dans une petite rue du 1er arrondissement dont le nom lui échappait complètement. C'était un endroit assez sobre où quelques intellos se retrouvaient pour venir discuter autour d'une bière. Il était rare qu'une bagarre éclate dans ce genre de bistrot. Est-ce que ce choix lui en apprenait plus sur sa personnalité ou bien avait-il choisi ce bar en pensant qu'il s'agissait de l'ambiance qu'elle préférerait ?
Eden se posait visiblement trop de questions et devait à présent choisir la tenue qu'elle porterait ce soir. Un autre dilemme pensa-t-elle : entre ce qui était trop sexy pour un simple rendez-vous et ce qui était trop banal pour un rendez-vous, le choix était vraiment compliqué.
– Si seulement les hommes comprenaient ce qu'on vit avant chaque rendez-vous...
Lorsque l'heure fatidique sonna, Eden se trouvait dans le métro, en direction du bar indiqué plus tôt. Évidemment, elle était en retard, comme d'habitude. Elle se laissait toujours une marge de cinq à dix minutes pour faire patienter les gens. S'ils avaient vraiment envie de la voir, ils ne feraient aucun commentaire. Dans le cas contraire, elle savait à quoi s'en tenir.
Cette fois-ci, c'est le métro qui avait du retard. Heureusement, la station débouchait non loin du bar où elle avait rendez-vous. D'un pas rapide, elle rejoignit la rue en question. C'est là qu'elle le vit, debout, le dos droit dans sa veste de costume noire strillée de fines rayures blanches. Il portait une chemise bleue claire qu'il n'avait pas pris la peine de rentrer dans son jean foncé, donnant à son style un petit décontracté qu'elle ne trouva pas si déplaisant. Il était même plutôt charmant d'un point de vue tout à fait objectif. Ses cheveux bruns étaient dressés en pointe grâce à une touche de gel. Voilà bien la seule chose qu'elle aurait pu lui reprocher.
Il posa les yeux sur elle lorsqu'elle s'engouffra dans la rue et un sourire éclaira son visage. Un autre signe de ce que je sais déjà, pensa-t-elle.
Ce sourire semblait si sincère qu'elle avait presque de la peine d'être venue pour ruiner tous ses espoirs. Il donnait à son visage un air enfantin qu'elle n'avait encore jamais vu apparaître sur lui.
C'est la première fois qu'elle le voyait sourire d'ailleurs.
– Tu es superbe ! déclara-t-il en lui faisant la bise.
– J'ai mis un temps fou à me préparer ! C'est dingue comment les tenues du quotidien te paraissent toutes banales quand tu dois en mettre une pour un rendez-vous.
– Parce que c'est un rendez-vous ? demanda Alan en souriant à nouveau.
– Oui... Non... Enfin je sais pas... J'ai pensé que c'était un rendez-vous vu que tu voulais qu'on prenne un verre.
– Entre amis, oui. J'ai bien compris le message, il y a quelques semaines.
Eden se sentait affreusement gênée en rentrant dans le bar. Elle avait mis pour l'occasion une petite robe noire saillante au niveau de la taille et assez décolletée pour obliger quiconque aurait quelques intentions mal placées à regarder dedans. Visiblement, en voyant la clientèle attablée dans l'établissement, sa tenue paraissait un peu trop chic. Cependant, elle allait de bon ton avec celle d'Alan qui se fichait du regard des quelques badauds qui les observèrent en passant la porte.
Ils s'installèrent à une table et commandèrent un verre de porto chacun. Rouge pour lui, rosé pour elle. Eden jeta un timide coup d'oeil à son cavalier et vit sur son visage un air malicieux qui ne lui ressemblait pas du tout. Elle commençait à penser qu'il avait une double personnalité assez troublante : lors des cours de danse, il était froid, stoïque et massif tandis qu'il paraissait tendre, rieur et plaisantin dans le monde extérieur. Voilà une interrogation de plus à porter à la liste de celles dont elle voulait absolument une réponse.
Leur commande arriva rapidement, ce qui brisa le silence de glace qui avait failli s'installer avec eux autour de la table. Ils trinquèrent et burent une gorgée.
– Alors ? fit Alan. C'est mieux que des textos, non ?
– C'est plus direct, c'est sûr ! Mais comme ça on reste pas seul chez soi.
– Tu as l'habitude de rester seule ?
– Non je sors régulièrement avec des copines. Surtout en ce moment...
– Pourquoi ?
– C'est un peu compliqué, répondit-elle évasivement.
– Peine de coeur ?
Il avait posé la question à tout hasard, semblait-il. Il n'attendait pas particulièrement une réponse et avait simplement l'air intéressé par sa propre histoire. Eden s'aperçut qu'elle avait été stupide de croire qu'il désirait quelque chose de plus intime et se demanda si elle ne s'était pas faite des illusions afin de soulager sa peine.
– Oui, en quelque sorte.
– Tu veux en parler ? l'interrogea-t-il gentiment.
– Je n'en parle déjà pas à mes amies.... C'est pas contre toi ! C'est juste que j'ai pas envie de m'étendre sur le sujet.
– Tu as raison !
Alan regarda autour d'eux, scrutant les gens tandis qu'une musique jazz assez douce s'élevait dans l'espace ambiant. Elle était douce et Eden se laissa bercer par les première notes de musique.
– Je t'aurais bien proposé une danse mais dans ce bar et sur du smooth jazz, ça va être compliqué !
– Tu veux pas plutôt me parler un peu de toi ?
– De moi ?
– Oui ! Qu'est-ce qui t'effraie ? J'ai relu quelques uns des messages qu'on s'est envoyé et j'ai vu que je ne savais presque rien de toi.
– C'est pas vrai ! répondit-il en riant. Tu sais déjà pleins de choses sur moi, c'est juste que tu as mal lu les messages que je t'ai envoyé.
– Comment ça ?
– Par exemple, tu m'as demandé il y a quelques jours où est-ce que je voulais vivre plus tard. Je t'ai juste répondu, « au plus près du ciel ». Logique oblige : gratte-ciel, New-York City ! Je suis attiré par l'Amérique.
Il semblait particulièrement fier de son raisonnement et Eden en vint à penser qu'il avait le même petit ton prétentieux qu'elle. Elle sourit en se faisant cette réflexion, cherchant par la même occasion un moyen subtil de le contrer.
– Ça pouvait tout aussi bien signifier « dans les nuages » et ça aurait beaucoup plus reflété ton état d'esprit !
– Touché ! répondit le jeune homme en souriant.
– Et si je te demande ta date d'anniversaire tu réponds quoi ?
– Sagittaire et toi ?
– Bélier !
– Deux signes de feu, parfait pour s'entendre !
Il lui fit un clin d'oeil, elle répondit par le même petit signe. Cependant, elle se rendit compte qu'elle avait toujours détesté les clins d'oeil et qu'elle ne comprenait même pas pourquoi elle avait répondu avec ce petit sourire en coin et ce clignement de paupière. C'était stupide !
– Attention, fit-elle, le feu ça brûle !
– J'adore jouer avec le feu !
La conversation était en train de tourner autour de ce qu'elle avait redouté et Eden ne voyait pas bien comment elle pourrait se défaire de cette situation. D'autant plus que ce jeu l'amusait beaucoup et qu'elle n'avait pas autant souri depuis la dernière fois qu'elle avait vu son dernier petit ami. Rire était le meilleur des remèdes contre la douleur, elle le savait. Cependant, est-ce qu'Alan prenait cette discussion au sérieux ou bien jouait-il avec elle comme il le faisait depuis l'instant où elle avait pénétré dans la rue ? Elle ne parvenait pas encore à le cerner complètement et restait prudente.
– On n'avait pas dit qu'il ne s'agissait pas d'un rendez-vous ? exposa la danseuse en souriant.
– Si, bien sûr ! Si tu étais un rendez-vous à moi je t'aurais invité au restaurant ou dans un endroit un peu plus chic pour que tu te sentes obligée de m'inviter chez toi pour prendre un dernier verre puisque j'aurais payé l'addition de façon tout à fait gentleman. A ce moment-là j'aurais essayé de t'embrasser une fois chez toi, tu m'aurais d'abord repoussé mais, prise par l'envie soudaine, tu aurais fondu sur moi et on aurait fait l'amour toute la nuit ! Sauf que là...on est dans un bar ! Donc tu n'as rien à craindre.
Il lui fit un nouveau clin d'oeil lorsqu'elle explosa de rire. La jeune femme ne savait pas si c'était son ton décalé ou bien la situation qu'il venait de décrire qui la fit rire mais, en tous les cas, il avait parfaitement réussi à la détendre en une seule tirade habilement choisie.
– Effectivement, c'est d'une logique implacable, très cher !
– Je vous avais bien dit que je n'attendais rien de vous, Madame, et je... Oh ! Pardon !
Voulant aller trop vite pour attraper son verre, il l'avait malencontreusement poussé et le fond de porto qui stagnait dans celui-ci se renversa sur la table et glissa sur la robe d'Eden.
– C'est pas grave. Je vais nettoyer ça, je reviens. Tu peux surveiller mon sac, s'il te plaît ?
Alan s'excusa une nouvelle fois et acquiesça tandis qu'elle le laissait seul à table. Elle passa un peu d'eau sur le revêtement du tissu et remercia le ciel que sa robe soit d'un noir brillant. La tâche ne se verrait pas mais il faudrait qu'elle la lave aussitôt en rentrant. Tout en frottant les endroits marqués par le vin portugais, Eden s'interrogea sur le déroulement de ce soir. Elle ne s'était pas du tout attendue à ce genre de discussion et elle appréciait réellement la compagnie du jeune homme. Son seul faux pas était d'avoir été maladroit. D'ailleurs, en y repensant, il n'était jamais maladroit, même lorsqu'il tentait de faire de son mieux pour danser, il ne trébuchait pas. Il se trompait simplement dans les pas de danse. Faute d'inattention ou acte délibéré ?
Eden se précipita en dehors des toilettes, sans un bruit pour l'observer de loin. Il était toujours à table, son portable dans une main et un crayon dans l'autre. Il notait quelque chose sur un bout de papier.
Elle revint à grands pas et le vit s'activer pour cacher le papier dans sa poche.
– Qu'est-ce que tu faisais ? demanda-t-elle innocemment.
– Je notais une adresse qu'un ami vient de m'envoyer. C'est celle d'un excellent kiné ! Avec tous ces cours de danse et mes cours de karaté, j'ai mal partout. J'ai bien besoin de me détendre un peu.
– Parce que tu as des amis ? lâcha-t-elle sur un ton provocateur.
Elle était beaucoup trop méfiante. Eden avait oublié toute notion de prudence après son raisonnement sur sa maladresse et s'aperçut qu'elle était peut-être allée trop loin.
– Pas des masses, non. Mais quelques amis fidèles qui me suivent depuis un bout de temps. Enfin...un ami fidèle surtout.
– Il s'appelle comment ?
– Andrew. Mais c'est pas lui qui m'a envoyé l'adresse. A dire vrai, je n'ai pas de ses nouvelles depuis un moment et ça m'inquiète un peu. Il a déjà disparu comme ça de la circulation mais il m'avait toujours prévenu auparavant.
– Il aura peut-être eu un empêchement cette fois-ci ? tenta-t-elle de le rassurer.
– Oui, peut-être.
Il ne semblait pas du tout convaincu par cette hypothèse.
– Et du coup, qui était cet autre ami ?
– Une connaissance que j'ai croisé il y a quelques mois. On avait été au lycée ensemble et on s'était perdu de vue. Depuis, on a repris un peu contact mais je préfère garder mes distances. Il a jamais été très fiable.
Eden hocha la tête et continua à essayer d'en savoir un peu plus sur la vie de son cavalier. Il n'était pas très bavard et ne répondait que par énigmes ou presque mais il parvenait souvent à la faire rire. C'était un exploit pour un quasi-inconnu.
La soirée se déroulant sans accroc et leur troisième verre terminé, ils sortirent du bar alors que minuit approchait à grands pas. Alan proposa à Eden de la raccompagner jusqu'à son immeuble sans quoi elle risquait de faire une mauvaise rencontre à cette heure tardive de la soirée. Il lui assura que c'était uniquement pour la protéger et, étrangement, elle le crut sans hésiter.
Sur tout le trajet, ils continuèrent à se parler de leur vie. Enfin, c'était plutôt elle qui lui racontait la sienne. La jeune femme avait toujours été d'une nature assez bavarde et lui, poliment, il l'écoutait déblatérer tout un tas d'anecdotes sans grand intérêt mais rebondissant sur chacune d'entre elle pour montrer son attention à ce qu'elle racontait.
Contrairement à toutes ces fois où elle le croyait incapable de sentiments doux et de bonnes intentions durant les cours de danse, elle découvrait petit à petit une personne au caractère sensible et attentionné. Elle en vint presque à regretter son premier jugement.
Toutefois, à mesure que l'on se rapprochait de son appartement, la jeune femme se posait tout un tas de questions : est-ce qu'elle le faisait monter, finalement ? Le trouvait-elle à son goût ? Devait-il faire partie de sa vie ?
Non, la réponse à toutes ces questions était un non catégorique et sans appel. Elle était seule depuis peu de temps et ne voulait pas retenter une histoire qui pourrait lui exploser à la figure avec un homme qu'elle ne connaissait pas encore assez. C'est la raison pour laquelle, arrivés en bas de son immeuble, elle s'entendit prononcer :
– Tu veux monter prendre un dernier verre ?
Elle le vit sourire une nouvelle fois, sincèrement, alors qu'il se pencha sur elle. Il rapprocha doucement son visage du sien et leurs souffles s'entremêlèrent, créant un unique nuage de fumée. Pendant une seconde, elle crut qu'il allait l'embrasser. Et pendant une seconde, elle en eut envie.
Cependant, il tourna la tête au dernier moment et posa sa bouche à la commissure de ses lèvres, avant de lui murmurer d'une voix douce et suave :
– On est pas allé au restaurant...
Il fit demi-tour et lui souhaita bonne nuit en lui tournant le dos, s'éloignant à grands pas dans la fraîcheur de cette nuit d'Octobre. Un rayon de lune vint éclairer sa rue, laissant dans le sillage du jeune homme une traînée de lumière blanche. Elle cligna des yeux et, l'instant d'après, elle avait disparu comme elle était venue.
Eden grimpa les marches de son appartement lorsqu'elle fut certaine qu'il ne ferait pas demi-tour et déverrouilla sa porte d'entrée.
Une fois dans sa chambre, elle se laissa tomber sur le lit une nouvelle fois et se maudit d'avoir ne serait-ce que pensé à l'embrasser. Il ne lui plaisait pas ! Pas du tout ! Il était mignon, il avait du charisme et de la conversation et il répondait particulièrement bien aux petites attaques verbales qu'elle parsemait dans chaque discussion. Mais c'était avant tout un homme, attiré par les femmes et qui se savait en confiance avec elles. Il n'aurait aucun mal à aller voir ailleurs et elle ne pourrait pas supporter de se sentir rejetée une nouvelle fois pour une autre.
Elle alla donc prendre une douche, se démaquiller et se mit au lit aussi rapidement que possible. La soirée avait été délicieuse mais elle ne s'était pas du tout attendue à une telle fin ! Elle qui avait voulu ruiner ses espoirs, c'était à son tour d'en entretenir et de ne pas comprendre comment elle pourrait les faire disparaître.
L'étudiante chercha son téléphone dans son sac à main pour y régler son alarme quotidienne avant de dormir. En l'attrapant, elle sentit sous ses doigts un morceau de papier collé au dos de l'appareil. Elle le retourna et vit inscrit au crayon à papier : bonne nuit, signé A. Et en guise de o, la lettre avait été remplacée par un petit cœur.
Au fond, il lui plaisait, si...
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