Le chapitre 17 imaginé par @Saahthegrey
Ce texte est écrit dans le cadre du concours de "l'île Maudite"
remportera-t-il le match ? Est-ce celui-ci que vous
souhaitez que je publie ?
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Aucune idée de l'heure qu'il est lorsque j'ouvre les yeux. Il est tôt puisque sans volets ni matelas je me réveille dès les premiers rayons du matin.
La température est encore douce et je m'active aussitôt pour partir à la fraîche. De toutes façons je n'ai pas de salle de bain ou de choix de pantalons à faire. Je prends un sachet d'M&M's en guise de petit déjeuner et bois quelques gorgées d'eau. Combien de temps je vais partir ? Il va me falloir un sac plus adapté pour contenir mes précieuses denrées pendant ma randonnée.
La mer refoule sur la plage tous les matins quantités de déchets liés au crash. J'essaye de récupérer tout ce qui pourrait m'être utile. Une boite de Doliprane serait pour moi l'occasion de faire une vraie fête. A peine recouvert de sable je devine alors la bretelle noire et bleue d'un sac à dos. Un objet désigné pour la randonnée, technique avec des sangles et des aérations. Je m'aperçois avec bonheur qu'il est également étanche lorsque je l'ouvre pour le fouiller. Son contenu est intact. Pas d'eau, pas de sable à l'intérieur. J'en retire un pull en laine polaire légère mais chaude, un livre, un portefeuille, une casquette et des lunettes de soleil ainsi qu'un stylo. Pas de bouffe. Je suis deg'.
Le portefeuille m'apprend que le sac et son contenu appartenaient à un certain Charles Calmels. Il y a la photo d'une fille en short sur une montagne aussi, je me demande si elle l'attend encore à l'heure qu'il est. Charles devait aimer randonner avec elle et il lisait "Dans les forêts de Sibérie" de Sylvain Tesson. L'accident d'avion lui aura peut-être permis de ne pas aller jusqu'au bout de ces deux cent cinquante pages de pignolage condescendant. Je place la casquette et les lunettes de soleil sur ma tête et bourre le sac avec les bouteilles d'eau et les friandises. C'est un peu lourd mais je ne peux pas me permettre de laisser une goutte ou une miette derrière moi.
Le soleil se met à taper très vite et je marche sur la plage en longeant la forêt pour me préserver un maximum à l'ombre des cocotiers.
Je bois régulièrement une petite gorgée pour ne pas me déshydrater et descendre un litre d'un coup, je mouille la casquette dans la mer pour me garder la tête au frais même si le sel me gratte le crâne.
Avec le stylo j'essaye de me faire un itinéraire de fortune en notant les éléments marquants que je croise dans les pages du livre. Tronc tordu, gros rocher, liane vert foncé, souche pourrie...
La plage et la forêt semblent être infinies.
J'ai dû marcher plusieurs heures en évitant le sable brûlant tant que je le pouvais. Pas de trace de l'avion. Pas un bout de plastique, ni d'acier. Rien.
A l'ombre d'un gros palmier je m'assois quelques instants pour manger des cacahuètes au chocolat et finir ma première bouteille. Je ferme les yeux pour apprécier cette pause bienvenue. Un bruit de cascade qui s'écoule me vient aux oreilles. J'entends des rires de femmes et des éclaboussures. Les éclats de voix et les gloussements de ma femme et de ma fille qui jouent dans l'eau juste derrière moi. Quand je veux me lever pour aller les rejoindre mon rêve prend fin.
J'ai les yeux humides et le cœur lourd lorsque je reprends la marche. Toujours la mer, le sable et les arbres : paysage et routes immuables.
Il m'est de plus en plus difficile de marcher. Mes lèvres sont craquelées par le sel et le soleil, Charles n'a pas pensé à la crème solaire dans son sac. Je commence à penser que tout cela est vain et que j'aurais dû rester là où j'étais ; la terreur de crever tout seul d'une insolation me gagne peu à peu. J'entame une seconde bouteille lorsque je trébuche et manque de foutre le liquide précieux dans le sable. Au bout de mon pied, un morceau d'acier émerge du sable.
Flash.
Je lève alors les yeux et distingue un peu plus loin les restes de ce qui doit être un avion. Mon avion. La joie qui m'envahit est malheureusement de courte durée, la carcasse échouée à quelques mètres devant moi présente toutes les caractéristiques d'un Mustang P-51. Après avoir couru jusqu'à l'avion militaire de la Grande Guerre, je commence à en faire le tour, muet de surprise, en le touchant pour m'assurer qu'il ne s'agit pas une fois de plus d'un mirage. L'acier chauffé par le soleil me brûle les doigts. Lorsque je m'approche de ce qui fut l'aile droite de l'appareil je distingue alors le pilote assis dans le sable qui me tourne le dos.
- Bonjour... Vous êtes seul ? Je m'appelle Haron et...
- Haron !?! Putain vieux frère il t'en a fallu du temps ! Je t'attends depuis des lustres, moi ! dit James en se retournant vers moi dans son habit de chasseur.
***
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