Le chapitre 17 imaginé par @Giselle_Marion
Ce texte est écrit dans le cadre du concours de "l'île Maudite"
remportera-t-il le match ? Est-ce celui-ci que vous
souhaitez que je publie ?
Aidez-moi ! Tous vos avis comptent !
Une peluche pour Emily et un flacon de parfum pour Sahra, voilà ce que j'avais prévu d'acheter au duty free lors de notre halte à Dubaï. J'avais bien regardé le catalogue mis à ma disposition dans le filet accroché sur le dossier du siège devant moi. A moins que ma fille ne préfère cette réplique d'avion de ligne qui semblait imiter le bruit des réacteurs en marche. Sahra serait ravie avec une bouteille de liquide ambrée qui marquait sa peau d'une empreinte reconnaissable entre mille, depuis la première fois que je lui avais offerte, lors de notre premier anniversaire de mariage.
— Nous n'allons pas tardé à arriver au-dessus des Emirats, m'avait annoncé James. Tu devrais attacher ta ceinture, il peut y avoir des turbulences au-dessus du désert, à cause des masses d'air chaud et froid qui se croisent.
***
Le souffle d'air surchauffé qui brûle mon visage, des flammes qui me lèchent le visage. Je n'ai pas vu la lumière blanche qui zèbre l'obscurité, mais je suis sûr d'avoir à nouveau remonté le temps. Je sens l'étau métallique autour de ma cheville et cette odeur, l'odeur de la mort. La peur d'être une nouvelle fois coincée dans la carlingue en feu me tire de mon inconscience. J'ouvre les yeux et suis comme aveuglé par la luminosité des rayons du soleil, qui annoncent une matinée bien avancée. Je frotte le bandage sali en bas de ma jambe, la seule entrave à mes mouvements, c'est la douleur lancinante d'une plaie qui cicatrise difficilement.
Je me réveille donc une fois de plus sur cette plage, près de mon feu toujours éteint. Je suis contraint de remarquer que l'odeur qui perturbait mon cauchemar n'est que la mienne. Je me demande quand je pourrais prendre une douche. A quand remonte la dernière fois que l'eau a glissé sur ma peau dans une salle de bain propre carrelée de blanc ? Une journée, un mois ou des années ? Je préfère ne pas y penser.
Mon objectif du jour : retrouver le reste de l'appareil. J'espère trouver d'autres survivants, mais surtout je tiens à m'éloigner de ce bout de terre où j'ai déjà tant souffert de la perte de mes compagnes de survie. Je regarde autour de moi pour déterminer par où commencer les recherches. Mes yeux captent de petits rectangles de couleurs vives qu'agite la brise venant de la mer azur. Des sachets vides de friandises et de biscuits apéritifs parsèment la piste créé par mes pas, du feu éteint jusqu'à l'avion. Je m'étais promis de plus y mettre les pieds dans ce tas de ferraille, mais je suis surpris : mon butin ne me semblait pas si conséquent quand je l'ai rapporté avec moi, après l'avoir retiré du premier tiroir de la réserve roulante du personnel d'équipage. Je me souviens même d'avoir glissé chaque emballage dans l'un des sacs, où j'avais cherché plus tôt des vêtements secs, en me demandant bien pourquoi et surtout pour qui, je faisais l'effort de ne pas souiller ce paysage. Je n'avais reconnu ni le goût, ni la texture des aliments avalés. Regarder les sachets marqués de slogans réconfortants, ma langue poussant chaque bouchée sèche au fond de ma gorge, m'avait tout de même mis en joie.
Je suis le chemin tracé par les papiers colorés qui couvrent mes empreintes. Mon éducation me pousse à les ramasser, l'un après l'autre. Je frissonne alors que la chaleur est harassante. Des empreintes dans le sable, les miennes évidemment, et d'autres à peine plus grande, mais tout de même. La tête me tourne : la faim, la soif ou une insolation ? Je passe la main sur mon front pour essuyer des gouttes de sueur. Ces empreintes imprimées dans le sable ne sont pas les miennes, c'est une évidence.
***
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