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XXXVII. Le Ressuscité


« Les sœurs Moires, la main dans la main, fléaux de terre et de mer, ainsi vont en rond, en rond. Trois tours pour toi, et trois pour moi, et trois de plus, pour faire neuf. »


***


Felix se dépêchait de remonter l'aile du Palais, courant presque quand il fut à nouveau pris d'un malaise, l'obligeant à s'arrêter. Il manqua une fois encore de tomber, la tête lourde et le corps engourdi. On le vidait de son énergie.

La puissance que dégageait Minho sous la peine, bien que maintenant lié à Glass, était en train d'affecter le lien du Geai Bleu et directement leur leader qui puisait lui-même dans ses forces pour maintenir la Mère dans sa prison dimensionnelle. Felix pouvait presque entendre ses pleures de là où il était, et la mâchoire contracter, il fit tout son possible pour se redresser. Il devait le rejoindre, vite. Avant qu'il ne fasse une bêtise.


« Felix ! Héla le Roi dans son dos. Tu peux pas y aller !

- Il le faut ! Il souffre et si je n'interviens pas, il va finir par épuiser notre magie à tous et ça va libérer la Mère de sa prison...

- Fais lui confiance, il va retrouver sa raison.

- Comment tu peux imaginer une chose pareille ! Criait Felix. Il vient de perdre celui qu'il aime ! Il n'y a rien à raisonner, rien à vouloir sauver. Il risque de se faire engloutir par les Moires. Je dois le rejoindre... »


Mais c'était déjà trop de force épuisée, Felix s'effondra à genoux et Christopher le retint à temps par les épaules. Il était transpirant, fiévreux. Son visage devenait blafard et le Roi ne pouvait que l'observer, choqué et impuissant. Minho était en train de le tuer.

Dans les marais, les Dames de la forêt, Fuselle, Ambroisie et Soupir dansaient autour du Mage Noire. Une danse magique, semblable à des silhouettes féminines toutes de voiles vêtues, qui tissaient des fils de lumière autour de Minho. Leur magie condensée, ancienne, provenant de la terre et de l'eau, elles chantaient et dansaient. La pression spirituelle que dégageait le mage mêler à celles des anciens esprits avait réveillé des forces bien cachés dans le sol, des créatures mythiques qui grondaient, prêtes à sortir de leur cage. La porte des Terres Obscures était en train de s'ouvrir.

Minho ne contrôlait rien. Il était amorphe, totalement dominé et son cœur meurtri. Les Dames se délectaient de sa souffrance jusqu'à finir par affecter Glass lui-même qui avait senti son nouveau maître perdre pieds. Ses grandes ailes entouraient la cimes sombres des arbres et il venait s'y écraser d'un seul pas.


« Ressaisis toi ! » Criait le dragon.


La magie noire l'enveloppait et ce n'était en rien une sensation agréable. Un nuage de poison pour une bête divine comme lui mais il ne pouvait l'abandonner. Lorsqu'un dragon liait son âme avec un homme, il l'accompagnait dans la vie comme dans la mort.


« Falen ! Tu vas tous nous faire tuer si tu te laisses dominer par ton contrôle ! Ta magie va corrompre celle du Geai Bleu dans son ensemble et ta terre ! Ton royaume tout entier va sombrer ! »


Le rire cristallin des Dames de la forêt faisait échos à ses rugissements. Le dragon chassait leurs esprits qui venait tenter de l'entrainer aussi dans leur danse macabre. Grognant et croquant dans le vide mais ce n'était que des spectres. Les Moires étaient au moins aussi anciennes que sa mère, Ysondre, il n'avait aucune emprise sur elles.


« MINHO ! Hurlait à nouveau Glass. Réveille-toi ! »


Fais ton voeu. Fais le et nous l'exaucerons. Chantaient les Moires.


Totalement submergé, Minho n'était qu'une coquille vide, dépourvu de paroles et pourtant ses pensées, ses tourments fusaient en même temps que le chant mystique. Ses yeux améthyste gorgés de pouvoirs se levaient avec cette lueur malsaine, cette possession noire. Une colère profonde qui avait jadis avait emporté Zephilis dans une spirale de vengeance et qui risquait de l'entrainer lui, aujourd'hui.

On lui avait pris ce qui comptait le plus à ses yeux. Sa moitié. Son âme immortelle hurlait à la mort et le lien qu'il avait avec le reste de la faction était si tenu qu'il pourrait se rompre d'une seule petite poussée. Alors le Mage Noire serait totalement possédé par les Terres Obscures et chacun de ses démons. La porte s'ouvrirait et des démons comme la Mère envahiraient le monde des hommes, une bonne fois pour toute. Tout serait engloutis. Et il n'en avait que faire. Car c'était le monde des hommes qui était corrompu, nocif, qui avait mérité assez de chance comme ça. Il lui avait pris ce qu'il aimait le plus, une fois de trop, sa seule raison de continuer.

Le Royaume, son titre, les autres Mages ? Ça n'avait pas d'importance à cet instant précis. Il n'était plus lui. Il n'était pas Felane.


Je souhaite...

Je souhaite...


« NON ! MINHO ! TAIS TOI ! » Crachait le dragon dont les flammes bleues remontaient les babines, au risque d'incendier les marais.


Mais la magie des Moires les aspirait, devenait encore plus intense. Le dragon jouait leur jeu et s'insultait pour ça. Les Dames riaient encore et plutôt que de rires cristallins, ces derniers devenaient plus macabres, sardoniques. Les jolies Dames devenaient monstrueuses. Leurs visages vieillissaient, grossissaient, se déformaient. Elles ressemblaient à des monstres qui peuplaient les cauchemars des enfants.


Oui, vas-y, fais ton vœu Roi de Pandore.


Je souhaite...


« Ce n'est pas pour ça que tu es venu me libérer Minho ! Tu m'as rendu ma liberté et je t'ai vouée ma vie en échange ! Que veux-tu en faire maintenant ? Je t'en prie ! Si tu laisses les Terres Obscures s'ouvrir, le sacrifice sera trop grand. Minho ! »

Mais le Roi n'entendait rien. Il ne voyait rien. Le dragon fulminait. Il n'avait plus le choix. Il ne le voulait pas mais c'était son dernier recours. Il devait l'arrêter. Sa tête se baissait au niveau de l'homme dont la silhouette demeurait immobile, il ouvrit lentement la gueule. Le feu bleu se concentrait dans sa gorge, continuant de regarder le dos de celui qui l'avait libéré, qui l'avait sauvé.

Je suis désolé, Falen. Tu me laisses plus le choix.

Mais un nouveau cri retentit au-dessus de leur tête. Un cri de dragon, un autre. Et l'ombre qui se projetait sur eux engendra un trouble dans la danse des Moires. Le sort se dissipait et bientôt au lieu des chants, des exclamations de mécontentement, de terreur. Elles craignaient la créature qui se manifestait mais elles ne pouvaient fuir. Elles étaient attachées à cette terre et invoquer par Minho, elles devaient attendre qu'il fasse son souhait.

Le Roi regardait à son tour le ciel, retrouvant peu à peu ses esprits. La peine se lisait encore sur son visage souillé mais il n'était plus sous l'emprise de sa haine débordante. Il n'était qu'une âme esseulée qui ouvrait à nouveau les yeux.

Glass répondait à l'appel du nouveau venu. Les Moires criaient à leur tour alors que le dragon revenait et son souffle chaud se propageait au milieu des arbres. Le souffle de ses grandes ailes lui parvenait maintenant distinctement et dans atterrissage puissant, l'animal atterrit à côté du premier. Les deux dragons pratiquement de la même taille, Glass légèrement plus massif mais l'aura que dégageait l'autre était sans pareil. Il était vaporeux, rayonnant d'un blanc de neige éternel comme une divinité tout droit sorti d'un rêve prophétique.

Sa tête plus allongée, les yeux, verts émeraudes, fixés sur le monarque. Il ouvrit doucement la gueule mais au lieu de flamme, ce fut un corps qu'il laissa tomber.

Minho mit quelque seconde à regarder ce qu'il avait craché, et quand il reconnut le visage endormi de Jisung, il se réveilla d'un seul coup. Frappé par la foudre, il courut pour le rejoindre, glissant sur la boue pour se mettre à ses pieds. Les mains tremblantes et la bouche ouverte de sons qui ne sortaient pas.


« J...Jisung...Nom de...Il est... !

- En vie », répondait le dragon blanc.


Les yeux de Minho se remplissaient à nouveau de larmes mais de soulagement. Son cœur éclatait à nouveau alors qu'il se penchait pour toucher le visage endormi, mal au point du Mage Blanc. Jisung était dans un sale état. Entre la vie et la mort. L'une de ses ailes était brisée, le sang avait séché, imprégnait ses vêtements et rependait cette odeur spécifique de métal. Son épaule était aussi déboitée et des plaies plus grandes recouvraient ses jambes et son torse. L'hémorragie était arrêtée mais il n'était pas sorti d'affaire. Il regardait à nouveau le dragon blanc, plongeant son regard dans les pupilles émeraude.


« Ysondre », lui dit alors.


Le dragon millénaire leva tout juste le crâne en signe de confirmation.


« Il faut l'emmener à la dryade, elle pourra le sauver, intervint Glass.

- Mais avant cela, il faut terminer ce que tu as commencé, Roi de Pandore », grondait la voix matriarcal d'Ysondre.


La mère de Glass avait une aura dévastatrice. Cela sonnait comme un ordre voire un reproche mais Minho savait que bien qu'autoritaire, ce n'était pas une menace. Ce n'était qu'un rappel à l'ordre. Il observait une dernière fois le visage endormi Jisung. La gratitude remplaçait le désespoir. Il était plus mort que vif mais il pouvait y croire. Il s'était si facilement laisser submerger par l'influence de la magie noire, sans plus de raison de s'accrocher. Toutes les émotions négatives avaient été exacerbé par les Moires et leur danse. Et sans l'intervention d'Ysondre, il aurait cédé. C'était honteux de l'avouer pour un mage du Geai Bleu mais c'était le cas, si le dragon ne lui avait pas ramené Jisung, s'il ne lui avait pas donné une raison, Minho aurait laissé les ténèbres gouverner cette terre. Et avant qu'il puisse le regretter, ils auraient tous été corrompus et détruit.


« La salive des dragons a des vertus de guérison mais ça ne tiendra pas longtemps, rappelait Glass.

Minho se redressait enfin. Il ravala sa culpabilité et regardant une fois encore son barde, il reprit une profonde inspiration.

- Je vais en finir rapidement. »

Glass eut un grognement de satisfaction, retrouvant enfin le Nécromancien.

« Merci. Dit il en leur tournant le dos. Merci de l'avoir ramené. Et de m'avoir ramené. »


Les deux dragons restaient en retrait alors que la danse des Dames reprenait de plus belles mais cette fois l'aura du Mage Noire était totalement sous contrôle et augmentait la pression jusqu'à les faire plier. Le vent tournait et les lueurs des fils tissés des Moires se tendaient, criaient comme des voix stridentes.


« Je souhaite..., soufflait Minho au milieu vacarme. Renvoyer la Mère en Terres Obscures et en échange, je vous rends votre liberté. »


***


Felix sentit la porte se refermer. La prison dimensionnelle disparue et la Mère avec elle. Elle avait été renvoyée et son pouvoir n'était plus affecté. La pression qui s'exerçait sur ses épaules devenait plus légère, jusqu'à disparaître complètement.

Après sa perte d'énergie soudaine, il avait été emmené auprès de Beomgyu et Ryujin, à défaut de pouvoir bénéficier de l'aide de Seungmin. En sentant l'affaiblissement du lien du Geai Bleu, son corps avait lâché prise et son esprit était littéralement en train de se dissocier. Il imaginait que la perte de Zephilis devait y ressembler. Le lien qui se rompt, comme plongé dans le noir, totalement isolé puis la mort spirituelle. Et l'espace d'une seconde, il songea à Fenrir, à ce qu'il avait ressenti lorsque le peuple de la forêt lui avait privé de son âme immortelle. Cette introspection incontrôlable ne durait pas mais ça ne l'empêchait de revenir comme des réminiscences des sentiments ingérables. De questionnements auxquels il n'avait pas de réponse. Felix essayait d'isoler ces réflexions, de les confiner dans un coin de sa tête, pour le moment.

C'était encore trop frais, trop sensible pour réussir à complètement les décortiquer. Il n'était pas capable de les assumer et il craignait que cela ne cause plus de tort. Il ne pouvait pas se permettre d'être déconcentré. Il était encore un mage en apprentissage, même s'il était Zephilis, il savait que rien ne serait pas facile. Il ne fallait pas sous-estimer les forces d'Haendel, leurs mages comptaient parmi les meilleurs, des invocateurs, de sorciers et surement des nécromanciens.

Il devait oublier ses interrogations sur ses origines. Sur Fenrir. Sa mère. La cérémonie.

Il fermait les yeux en formulant son vœu. Retarder l'inévitable en espérant que sa fuite en avant, ne lui saute pas à la figure, quand il sera en face de lui.

Finalement, quelques heures plus tard, les choses s'étaient calmées. Toujours faible, mais rassuré car il sentait le lien d'Enkil. Faible mais en vie. Minho avait également retrouvé sa stabilité et il avait accompli sa tâche. La Mère n'était plus. Elle avait disparue et c'était une menace en moins à gérer.

Sur son passage ne se dressait plus qu'une seule personne.


« Ca va mieux ? » Demandait Ryujin en entrant dans la pièce avec une décoction de l'herboriste.


Elle était aussi en tenue. Capitaine de la faction des mages d'Agora mais aussi une grande guerrière, Ryujin avait enfilé son armure légère, prête à rejoindre le front et partir avec leur convoi, dont le départ avait été retardé à la suite de sa perte brutale de puissance.

Il remerciait silencieusement la jeune femme, récupérant la petite potion qu'il but sans rechigner.


« Oui, merci », il lui dit d'une voix plus faible qu'il ne l'aurait cru.


Felix n'avait pas encore eu le temps de beaucoup lui parler depuis qu'il avait quitté la Capitale d'Agora. Elle s'était occupée de la garde de Hyunjin, il l'avait même cru en relation avec le prince, au départ. Ou en tout cas, l'avait redouté. Ryujin était une belle femme, forte. Une fille Seo que tous respectaient et admiraient comme on pouvait admirer son frère. Elle avait su être là pour Hyunjin quand lui ne le pouvait pas, elle était sa meilleure amie et c'était un certain réconfort que de savoir que Hyunjin n'était pas totalement seul.

Ça ne le mettait pas nécessairement plus à l'aise en sa présence, même s'il savait parfaitement qu'elle aimait quelqu'un d'autre. Qu'il n'y a jamais eu aucune relation romantique entre eux. Elle partageait ce lien spécial avec le jeune héritier Vagari, qu'il ne pourra jamais saisir complètement. Hyunjin avait trouvé une sorte de mère chez elle, une confidente et il lui faisait aveuglément confiance.

C'était plus fort que lui, il en était un peu jaloux.

La petite tension entre eux ne semblait pas gêner Ryujin. Elle avait toujours ce petit sourire avenant, respectueuse de la réticence de Felix à se laisser plus aller en sa présence, elle préférait ne pas le brusquer. Son extravagance habituelle devenait plus calme lorsque Hyunjin n'était pas dans les parages, comme si elle savait. Mais elle en était persuadée, un jour, ils deviendront eux aussi de bons amis.


« Tu retrouves tes forces. Je le sens. La montée de ta force spirituelle revient de manière exponentielle.

Felix acquiesça, buvant la dernière goutte la décoction.

- Tu peux prévenir le Roi qu'on va pouvoir reprendre la route.

- D'accord. »


Elle récupéra la petite fiole et se dirigeait vers la sortie du petit local.


« Ryujin ! » l'appelait Felix.

La jeune femme se retourna.

« Merci. Merci pour tout. » il lui sourit


Et elle comprit exactement pourquoi. A son tour elle souriait et quittait la pièce.


Remis sur pieds, Felix ne trainait pas plus longtemps et rejoignait déjà l'armée qui se mettait en marche. Les factions, les corps se regroupaient et la commanderie était au complet. Wooyoung, San, tous étaient en préparation, resserrant les liens de leurs gants de cuir, des plaques de leurs amures. Jake tirait sur la corde de son arc, Jeongin glissait son arme dans son fourreau. Yeonjun donnait quelques directives. En se glissant au milieu des soldats, Felix sentit cette pointe d'adrénaline se mêlait à l'appréhension. Le sentiment étouffé et l'ombre de Fenrir qui revenait encore le hanter. Il secouait la tête pour le faire fuir puis s'arrêta devant le Roi, accompagné de son frère.

Hyunjin lui sourit aussi tôt. La douceur qui s'en dégageait se propageait dans son corps comme une douce pommade, il mourrait d'envie de lui prendre la main mais il préférait s'abstenir. Même si leur relation n'était pas un secret, il ne voulait devenir une attraction plus qu'il ne l'était déjà. Le Roi Christopher levait déjà les yeux au ciel devant le regard énamouré qu'ils partageaient, du petit gloussement qu'ils retenaient chacun de leur côté et de cette ambiance mielleuse qui les enveloppait. Mais il était heureux pour son frère, autant qu'il l'était pour Felix.

Felix se tournait enfin vers lui, le regardant de la tête au pieds. Le Roi portait une armure un peu plus étincelante que celle des autres ce qui ne manquait pas de lui tirer un petit rictus moqueur.


« Elle a pas beaucoup servi celle-ci, Majesté.

- Je suis Roi, tu crois que j'utilise la même armure à chaque bataille.

- Quel gaspillage de fonds publics.

- Je vais en parler au Grand argentier, enchérissait Hyunjin.

Chan lui sourit. Voilà qu'ils se liguaient contre lui, c'était une première. Il y a de ça un an, il devait presque les séparer pour éviter qu'ils s'entretuent. Les choses changent et ce n'est pas désagréable.

« Allons y, ignora le Roi un petit sourire satisfait. On est à un jour à cheval de la bataille.

- Alors on se retrouve là-bas. »


Felix s'approcha brusquement de Hyunjin, glissant sa main sur sa taille et lui dérobant un baiser rapide. Hyunjin n'eut même pas le temps de réagir, les joues empourprer par son geste et les yeux papillonnant alors que Felix lui servait un grand sourire. Il mima du bout des lèvres.


« Attends moi. Je ne serai pas long. »


Le brun pouffa sa gêne d'un petit rire étouffé, passant son bras sur son visage, espérant en camoufler les rougeurs. Felix n'aimait pas être au centre de l'attention mais il n'aurait pu partir sans un dernier baiser de son prince. Il ne lui dit pas qu'il l'aimait mais il lui criait intérieurement. Leurs regards s'accrochaient à nouveau alors que le mage s'écartait de quelques pas en arrière. Il essayait de lui transmettre silencieusement, le rassurer et Hyunjin sentait son sourire s'effacer. Encore une séparation. Ce n'était pas facile. Ils se retrouvaient à peine et le bleuté devait déjà repartir. Il savait qu'il n'avait pas le choix, que c'était sa destinée, son devoir. Tout comme il était de son devoir de rester sur le trône, en attendant le retour de son frère, en attendant qu'on le proclame Empereur.

Pourtant il sentait cette séparation plus difficile que les autres. Car tous d'eux s'orientaient vers un accomplissement parallèle, qui pouvait se finir de manière violente et catastrophique, tout comme elle pouvait les élever au rang pour lequel ils étaient né.

Hyunjin, héritier de l'Empereur Eivor, Felix, le mage Zephilis du Geai Bleu.

L'ombre de leurs anciennes vies planaient dans leur dos et s'observait de la même façon, regrettant peut-être les choix qui les avait tous conduit ici, à cet instant précis.

Il était temps de réparer leurs erreurs.

Regroupant ses mains ensemble, Felix souleva un courant d'air autour de lui, arrachant des petites acclamations des soldats et qui commençaient à former un cercle, l'observant, intrigués. Le mage augmentait la vitesse des courants, regardant une dernière fois Hyunjin.

Reviens vite, mima le Prince.

Et Zephilis frappa le sol de son poing avant de s'élancer, repoussant l'élément au sol comme une vague qui fit tomber la première rangée de soldat et il disparut déjà de leurs champs de vision, filant à travers les nuages.

Wooyoung, San, Jake et les autres étaient tous gagner d'un sentiment galvanisant, cette sensation qu'avec de telles personnes à leur côté, aucune défaite n'était à craindre.


***


Sorti des décombre comme un mort revenu à la vie, Fenrir recouvrait enfin la surface. Le corps recouvert de terre et de boue. Ses longs cheveux tombaient devant son visage. Il était en rage, bouillonnait, alors que des soldats autour de lui aidait à s'extirper. Trois monteurs de dragons avec leurs montures étaient arrivés pour le sortir des gravats. Une partie de la montagne où était construit le Palais de cristal était éventré, sans endommager la structure.

Les dragons rugissaient, maintenus par leur harnais. Ces derniers étaient bien moins grands que Glass, moins fort et cela s'expliquait parce qu'ils n'étaient pas de la lignée du dragon millénaire. Impressionnant certes mais sans cette part spirituelle légendaire dont pouvait jouir la progéniture d'Ysondre. Ils étaient semblables à des répliques mais loin d'égaler la puissance des dragons originels. Et ce n'était pas étonnant, il fallait avoir des capacités extraordinaires pour pouvoir dompter un dragon comme Glass, de simples monteurs n'en seraient pas capables, furent-ils les plus doués de toute son armée.

Mais ça serait suffisant, pour le moment. Fenrir crachait la poussière mélangée au sang qui coagulait dans sa bouche. Son corps se remettait lentement de son combat, son sang de dragon lui permettait de récupérer plus vite. Ses blessures guérissaient à vue d'œil. Il marchait sur les morceaux de roches, passait la manche sur sa bouche pour s'essuyer grossièrement avant de rejoindre le reptile de glace. Ses yeux perçants se voulaient menaçant mais se retrouvaient bien vite plus effrayé par l'aura du monarque qui tira sur la corde tenant les brides de sa gueule.


« Majesté, vous..., l'appelait le monteur responsable du dragon.

- Envoyez deux des dragons sur Vulci, vous me rayez cette ville de la carte puis vous vous chargez de Calcano. Je veux le reste des dragons en direction de Mirin. Et faites venir tous les invocateurs, les mages et les sorciers du pays. Je veux voir Mirin brûler, c'est clair ?

- Bien Majesté, répondait les autres.

Le monteur dépossédé de son dragon s'inclina simplement, ravalant sa salive.

- Majesté, Frey est trop petit pour vous. Nous pourrions faire revenir Kherin, il n'est pas aussi grand que Glass mais...

- Ca ne sera pas nécessaire. Frey sera suffisant pour ce que j'en ferai. »


Le monteur sentit une sueur froide alors qu'il regardait l'animal, un regard désolé. Un monteur et son dragon grandissaient ensemble, vivaient ensemble mais il ne pouvait rien faire contre son Roi et recourbant simplement l'échine, il savait déjà, qu'il ne le reverrait jamais. Car Fenrir ne se dirigeait pas en direction d'Agora et la frontière Nord. Fenrir volait haut dans le ciel, forçant l'animal à accélérer jusque dans les terres glaciales, blanche et dont l'air était si froid qu'il lui brûlait les paumons.

Jusqu'au Lac d'Urenal.

Le dragon rugissait et retombait en piquer sur la surface lisse. Fenrir se cramponnait et lui ordonnait d'aller plus vite jusqu'à heurter le miroir de l'eau et passer de l'autre côté.

La naissance des dragons. Un dragon lambda naissait sous l'offrande d'une goutte de sang des Sørensen.

Pour réveiller un être plus ancestral, l'offrande devait être plus conséquente et Ysondre, l'esprit gardien, devait donner son autorisation mais Fenrir était doué pour tirer parti situations les plus désavantageuses. En tant que descendant de reptile de glace, il avait senti la présence d'Ysondre, il savait que c'était elle qui était venu chercher le Mage Blanc. Et cela ne signifiait qu'une chose, Ysondre avait abandonné sa place. Fenrir avait donc toute l'attitude pour franchir le portail des Terres Obscures, offrir Frey et arrivé dans les tréfond du nid. De ses pertes, il en faisait une force et pouvait ainsi revoir sa stratégie. Minho pouvait bien garder Glass, il n'en avait plus besoin.

Enchaîné par Ysondre elle-même, Fenrir s'approchait de la gueule noire, des yeux rouges du seul dragon d'obsidienne encore vivant : Appollyon.

Des crocs aussi noirs que la pierre volcanique, né dans la Ceinture d'Os à l'époque où ces créatures étaient aussi présentes dans le Sud du continent, une époque où le Geai Bleu n'existait pas, Appollyon avait brûlé cités et armées entières aux côtés de Rainer Sørensen, le tout premier de la lignée.

Fenrir le regardait d'un air de défi, la majestueuse bête à la hauteur de sa quête.

A la mort de son ancêtre, le dragon d'obsidienne avait été jugé trop instable, indomptable et avait été renvoyé en Terres Obscures. Ce dernier ne s'était même pas rebellé, jugeant qu'il n'avait plus aucun intérêt dans le monde sensible et à défaut d'avoir un compagnon assez puissant pour chevaucher à ses côtés, il avait laissé Ysondre lui mettre ses chaînes.

Appollyon était un accomplissement, un dragon que même Fenrir redoutait de ne pouvoir contrôler mais il était le seul capable de vaincre ses ennemis.


« Viens à mes côtés, Appollyon. A nous deux, nous pourrons conquérir le monde. »


Le dragon le jaugeait, sans un mot, son grognement sourd semblait venir des entrailles du monde invisible. Il regardait son corps allongé se redresser et non moins de quatre ailes s'étendre.


« Tu es un Sørensen, mais seras-tu capable de voler avec moi ? Si tu es trop faible, tu te consumeras de l'intérieur et disparaîtra à tout jamais, dans ce monde comme dans tous les autres. Es tu certain de ce que tu souhaites ?

- J'en suis certain. Si tu me prêtes ta force, je te donnerai la mienne. »


Fenrir tira une dague de sa ceinture et trancha la paume de sa main, laissant son sang coulé sur le sol, aux pieds du dragon noir. Il murmura les premières phrases du vœux, l'alliance de leurs deux âmes. Le dragon l'observait faire puis finalement s'inclina, en signe d'acceptation.

Et revenant du tréfond du nid, s'envolant au plus haut du ciel après avoir déchiré le Lac d'Urenal, jusqu'à le faire s'évaporer, le dragon d'obsidienne crachait ses flammes blanches, battant de ses quatre ailes jusqu'à la frontière du Royaume. Traversant la mer et apercevant dans l'horizon, les armées en marches d'Agora. 


.



Bonsoir bonsoir !

Et oui Ysondre est une femelle pour ceux qui ne l'avaient pas compris. C'est la maman de Glass 😌

Et nous avons l'entrer dans la place d'un dragon noir ! Appollyon est un ange dans le destruction dans la Bible ! Et oui j'ai plein d'inspirations diverses (et surtout parce que c'est le méchant du jeu For Honor haha !)


Nous sommes dans la dernière ligne droite de la guerre, les deux/trois prochains chapitres sont consacrés à la bataille, sur deux front : un à Pandore avec Minho et le second dans le Nord d'Agora avec les autres.

Hyunjin aura sa propre implication en parallèle, sur un plan plus diplomatique. 


Je pense qu'il me reste environ 5 ou 6 chapitres :)


A bientôt !

D.




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