Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

EPILOGUE SUITE



Il y avait quelque chose de fascinant à regarder la jolie Générale Kang perdue dans ses pensées.

Depuis qu'ils étaient revenus de Londinium, Jian avait cet air parfois un peu absent, elle regardait dans le vide, légèrement ému et les yeux brillant d'un souvenir qui la rendait visiblement heureuse. Et dès qu'elle revenait à la réalité, c'était la déception et le soupire las qui franchissait ses lèvres, avant de reprendre sa tâche ou aller à une quelconque réunion, inspection de routine. 

Pour ceux qui savaient un peu près décortiquer les expressions du visage et qui connaissait bien la jeune femme, sa léthargie aléatoire était assez facile à comprendre. L'Empereur par exemple, lui chuchotait parfois des petits "tout va bien ?" avec une mine mi-inquiète mi-joyeuse. C'était une étrange sensation que de voir son chef des armées transi d'amour comme une adolescente et de savoir qu'elle était très loin de l'objet de ses désirs. 

Elle avait fini par avouer dans le secret du bureau du monarque - et après avoir été plusieurs fois questionné - qu'elle avait effectivement rencontré quelqu'un. Un garçon de Londinium, a priori un mignon boulanger et l'Empereur su immédiatement à qui elle faisait allusion, quand elle avait commencé à le décrire. Le monde était décidemment bien petit, il se souvenait parfaitement de sa propre discussion avec le jeune homme et il ne se doutait pas à quel point encore, il partageait encore des points communs. 


" Laisse me deviner, il s'appellerai pas Ben par hasard ?" Lui avait demandé Jisung un jour que Hyunjin était venu réfléchir sur le bord du toit de la tour Nord. 


Là même où le Mage Blanc aimait aimait bien faire halte lors de ses long périples à travers le monde. C'était le point le plus culminant du château, a fortiori de la ville et donnait à Hyunjin la possibilité de regarder le territoire du port et de ses habitants. Ca lui permettait de faire le vide, comme il aimait le faire à Mirin, sur le rempart Sud. 


"Tu le connais ? Demanda le brun assis aux côtés du Mage, à regarder l'horizon.

- C'est un ami de Felix. On a dormi dans l'auberge de ceux qui l'avait recueilli enfant et il est venu passé la soirée avec nous, sourit Jisung en souvenir de cette soirée particulièrement festive et arrosée. 

- Alors il connait Felix...

- Hum, plus que ça. Ils étaient amants de ce que j'ai compris. 

Hyunjin se fige brutalement, les yeux grands ouverts, il regarde Jisung plus choqué que jamais et ce dernier se rend alors compte qu'il a peut-être été trop loin dans la révélation. 

- Oh mais t'inquiète ! C'est du passé ! Et ça l'était déjà l'époque ! Je veux dire, il s'est rien passé entre eux. Enfin...Pas que je sache. Non ! Je suis sûr. M'écoute pas ! Je dis n'importe quoi." 


Hyunjin a du mal à saisir tout ce qui sort de la bouche de l'ébène. En réalité, il n'est pas vraiment jaloux ou fâché. En fait, il est juste surpris. Bien sûr, Felix a eu une vie avant lui et il était bien placé pour le savoir puisqu'il l'a attrapé en train de se faire la fille d'un aubergiste à leur arrivée à Agora, dans des toilettes. 

A cette époque déjà, le vagabond l'intéressait plus que de raison, au point de le faire rager comme un enfant parce qu'il ne voulait pas accepter qu'il ressentait de l'attirance pour lui. Il était en total rejet avec ses sentiments mais il se souvient bien avoir été en colère et ça l'avait bouffé un moment, de voir à quel point, lui, ne l'intéressait pas. Pas comme il aurait aimé. Enfin, c'était ce qu'il croyait. 

Un petit sourire se dessine sur les lèvres de Hyunjin, repensant par la perte de temps qu'aura été son entêtement. Mais il pouvait en rire maintenant. 


" Merde tu m'inquiètes, tu vas pas le faire exécuter le pauvre, il était juste amoureux de ton homme mais il a rien tenté ! Felix a toujours été raide dingue de toi, il pensait qu'à te retrouver, tous les jours il nous a bassiné avec ça, et en plus ! Ce jour là justement, il nous a fait une crise parce qu'il était loin de toi, et qu'il sentait que tu avais besoin de lui. 

- Calme toi, tempéra Hyunjin. Je vais rien lui faire. Pour tout te dire, ça me dérange pas. Je sais que Felix m'aime, et ça me rassure un peu de savoir qu'il a eu une autre personne dans sa vie, qui lui a apporté un véritable amour sincère et sans condition. Ca a surement fait de lui ce qu'il est aujourd'hui. Je souhaite beaucoup de bonheur à ce garçon. 

Jisung se sentit soulagé mais toujours aussi impressionné de voir à quel point Hyunjin avait changé. Le pouvoir l'avait fait murir à une vitesse parfois déconcertante. 

- J'ai cru que j'avais fait une boulette. Non parce que j'adore Zaen Philis, mais il peut être flippant quand il s'énerve. J'avais pas envie d'être la source d'une de vos disputes et qu'il m'attache ensuite sur le mas du château pour me punir.

- Pourtant il faut de super nœuds avec ses lianes.

Jisung fronce les sourcils, un air de dégoût sur le visage. 

- Je veux pas connaître vos jeux bizarres..."


Pour toute réponse, Hyunjin éclate de rire, balançant doucement ses pieds dans la vide. Un silence apaisant reprend entre eux, se souvenant alors du début de la conversation et de ce qui tracassait en premier lieu l'Empereur. 


" Tu crois que je dois faire quelque chose ? Pour Jian. 

- Tu veux jouer les entremetteurs ? 

- Tu devrais la voir, c'est tellement adorable et en même temps, ça me brise le cœur. Je sais qu'elle lui a à peine parler, mais ça l'a marqué comme jamais. On dirait une petite fille sur son premier crush ! J'ai envie qu'elle soit heureuse. "


Jisung secoue la tête, imaginant parfaitement la sévère Générale, totalement amourachée et il serait bien tenté d'aller la taquiner lui aussi, mais il sait comme ça peut être dur de subir la distance avec l'être aimé et de ne pas pouvoir s'en rapprocher. 

Pour lui, c'était un choix aujourd'hui. Parce qu'il ne pouvait pas rester aux côtés de Minho comme il le voudrait et comme Minho le voudrait, à cause de leurs lois stupides, et qu'il préférait dès lors partir, que de subir les regards désapprobateurs, ceux de la Reine mère, des conseillers et de la population. Il aimait sa liberté, plutôt que d'être enchainé à une culture qu'il n'épousait pas. Il ne voulait pas devenir Prince consort ou il ne savait quel titre, pour se soumettre à des règles qu'il n'approuvait pas. Alors il partait, pour mieux revenir auprès de lui. Mais parfois la distance le dévorait de l'intérieur. 

Au moins il savait qu'il pouvait le retrouver, dès qu'il en avait envie. Ce n'était pas la cas de la jolie Jian. 


" Parles en à Seungmin. 

- Pourquoi Seungmin ? 

- Parce que c'est le maître de l'espace temps. 

Jisung se redressait sur ses jambes, tapotant la poussière sur ses fesses. 

" Et donne à ta Générale la permission de minuit, et un laisser-passer à Ben pour qu'il puisse venir la retrouver et lui faire essayer sa botte de verre ! "


Sur ses mots, Jisung se jetait dans le vide, ouvrant grand ses ailes et repartait comme il était venu. Hyunjin le regardait encore de longues secondes, songeant à son idée. Il avait peut-être bien envie de jouer les entremetteurs. 

Mais d'abord, il allait faire culpabiliser l'homme de sa vie et lui soutirer tout ce dont il avait envie, pour lui avoir caché son terrible secret à l'odeur de levain. 


***


" En mission diplomatique pour quoi faire ? Demanda Jian interloquée. Et surtout, pourquoi moi ? Je suis vôtre garde personnel ! Je peux pas m'éloigner de vous. 

Hyunjin pinçait ses lèvres en avant, lui donnant une moue un peu infantine. 

- Parce que j'ai confiance en vous. Et j'ai vraiment besoin que vous partiez pour Mirin dès aujourd'hui. Il faudra aller remettre ce pli à l'Alchimiste en personne."

Hyunjin se levait de son fauteuil pour donner l'enveloppe scellé à la Générale qui continuait de regarder le message d'un air dubitatif. Elle commençait à bien connaître son Empereur et il lui cachait visiblement quelque chose. 


" Je ne comprends toujours pas pourquoi je dois le faire, je veux dire, Zephilis est rentré hier, il pourrait aller le rejoindre bien plus vite que je ne le ferai ou bien vous pourriez utiliser ce truc là, cette espèce de vase qui permet de communiquer à distance. 

- Non non, comme je vous l'ai dit. J'ai besoin que vous le fassiez vous-même. La Capitaine Seo Ryujin vous attendra à l'entrée du Palais, elle vous conduira jusqu'au mage sans attendre. 

- Bon...J'ai la sensation que vous ne me laissez pas le choix. 

- Vous avez tout compris, sourit Hyunjin de toutes ses dents. Voyagez léger, mais penser à prendre une tenue pour le vol. 

- Le vol ? Je ne vais pas à Mirin à cheval ?

- Pas vraiment.

- Comment ça ?"


Puis au milieu de leur discussion, venait frapper à la porte un cavalier de la garde de Pandore. Jian leva un sourcil, le cavalier s'inclina immédiatement devant l'Empereur, avant d'en faire de même devant la Générale. Il retira son casque que Jian connaissait bien et qui était différent des casques ordinaires. En effet, seul la cavaleries ailée avait ses motifs en spirales sur leur casque peint de noir. 


" Général, je suis prêt à vous conduire à Mirin."


Jian se tourna vivement en direction de son monarque qui était toujours tout souriant. Les bras croisés sur le torse et d'une main nonchalante, il lui faisait signe de partir. 

Elle n'aimait pas ça. Elle avait la sensation de tomber dans un piège et en bonne combattante, tout son corps se crispait à l'idée d'être confronté à une situation imprévisible. Son Empereur était pourtant sûr de lui et parfaitement fier de ses idées. Elle craignait le pire mais elle n'arrivait vraiment pas à savoir ce que ça pouvait être, et en quoi ça pouvait être lié à Kim Seungmin, l'Alchimiste. 

Elle suivi néanmoins le cavalier à reculons, gardant le pli dans ses mains. La bête ailée était déjà devant la grande porte, tout près du pont de pierre qui liait le château au reste de la ville. Il y avait pas mal de monde à cette heure ci, qui allait et venait dans la cour du château. Le cheval attirait toujours les foules et plutôt que d'être effrayé par sa robe sombre et son aura tout droit sortie des Terres Obscures, l'animal symbolisait surtout leur alliance avec Pandore. Vulci était une terre indépendante et fière, mais ils continuaient à garder une certaine affection pour la patrice qui les a protégé pendant des nombreuses années. Revoir la cavalerie ailée, c'était se souvenir de tout ce qu'ils avaient fait pour les aider. 

Penché sur son balcon, Hyunjin avait directement vue sur le pont et il regardait sa Générale continuer d'avancer avec beaucoup de méfiance. Sa réserve était vraiment amusante. Il se pencha un peu plus en avant et main autour de la bouche, il lui cria :


" Amusez vous bien !

- M'amusez ? Chuchota Jian encore plus perplexe. 

- Je vous en prie Général, lui dit la main le cavalier déjà sur sa monture. 

- Euh oui..."


Elle grimpa donc derrière l'animal tenant dans sa main le pli qui n'était même pas scellé. Elle osa alors le passer au dessus de ses yeux pour le mettre à la lumière du soleil et comme elle s'y attendait, il n'y avait absolument rien d'écrit. Choquée, elle jeta un nouveau regard vers l'Empereur qui lui fit de grand de signe de main et elle n'eut même pas le temps de protester que déjà elle s'envolait. 


" T'as l'air tout excité, murmurait Felix en s'approchant de l'Empereur toujours penché sur son balcon. 

- J'ai l'impression d'envoyer ma fille à marier, il confiait tout euphorique. 

- Jian est plus vieille que toi. 

- Bah on est une famille un peu spéciale vois tu, je vais envoyer ma fille plus âgée marier le premier amour de l'homme de ma vie. 

- Ahem...Dis comme ça", baissait légèrement les yeux Felix. 


Hyunjin se retournait pour le regarder, maintenant appuyé sur le rebord. Felix venait de revenir d'un énième voyage jusqu'à la forêt de Pandore où il s'était enquis de l'état du portail et notamment du retour des Moires dans les marais. Bien que Lia essayait de le rassurer, il ne pouvait s'empêcher de redouter un déséquilibre en faisait revenir des créatures aussi puissantes que les Dames de la forêt. Plus d'Oro ou d'Ysondre pour l'aider à contenir tout ce beau monde, il avait un rôle encore plus important à cet égard. 

Les responsabilités lui allaient pourtant tout aussi bien qu'à lui, Felix était un Zephilis exemplaire, respecté et Hyunjin tenait son rôle d'Empereur avec autant de ferveur. Il faisait un couple idéal. Idéalement puissant mais aussi avec leur petit vice qui venait égailler leur rapport. Hyunjin s'était délecté d'exiger de son amant tous ses caprices la veille, quand il apprit pour Ben. Et si Felix avait tenté vainement de noyer le poisson, de faire comme si c'était rien, de crainte de blesser Hyunjin, il avait fini par comprendre que c'était loin d'être le cas. Hyunjin voulait juste s'amuser et profiter de cette petite faiblesse pour obtenir encore plus d'attention.

Même avec toute la maturité du monde, on ne changeait pas totalement le Prince arrogant qu'il avait rencontré sur le port. 

Soulagé, Felix avait gentiment cédé. Parce qu'il était heureux qu'il lui fasse confiance sans en demander plus, en plus de le trouvait mignon, quand il quémandait. 

Souriant sur cette pensée, Felix se rapprocha de son amant, glissant ses bras autour de sa taille et se hissant très légèrement pour venir atteindre ses lippes déjà étirer en un petit sourire satisfait. Un baiser déposé et le mage reculait, des fourmis dans les jambes et le cœur palpitant.


***


" Bienvenu à Mirin Générale Kang, s'inclina très légèrement Ryujin. J'espère que vous avez fait bon voyage. 

- Des jours de voyages pour un pli vide, je vous avouerai que j'ai connu mieux, pestait Jian. Mais je suis curieuse finalement de comprendre pourquoi l'Empereur m'a envoyé voir l'Alchimiste avec cette hâte."


Ryujin ne semblait pas plus choquée que ça, Jian aurait dû s'en douter, à en juger pour son petit air mutin qu'elle essayait de cacher, la mage devait être parfaitement au courant de la fameuse "mission secrète" de l'Empereur. 


"Je suis sûr que vous n'allez pas regretter votre long voyage, Général. Suivez moi d'abord, un bon bain vous fera du bien. Seungmin vous attendra la salle des cérémonies."


Dubitative, Jian dut se faire une raison. Elle devait aller au bout de cette histoire. Elle pourra toujours se plaindre à son retour. Et puis, elle était heureuse de pouvoir reprendre un bon bain, après un vol à travers le pays. Mirin était à l'opposé de Vulci, c'était loin d'être la porte à côté. 


Mirin était bien différente de Vulci en été, ici l'air était moins lourd et plus frais, elle pouvait sentir les effets de la végétation dense qui entourait la Capitale du Royaume d'Agora, mais aussi la proximité du fleuve Saja. Elle était venue rarement et jamais seule jusqu'à maintenant. Elle avait la sensation d'être une invitée, plus qu'en voyage diplomatique, même si elle avait toujours sa tenue de chef des armées. Elle croisait par moment d'autres militaires qui la saluait, puis en entrant dans le grand Palais, elle tomba directement sur le Commandant Seo qui portait sur ses épaules une petite fille aux nattes tout aussi foncé que la chevelure corbeau de son porteur. 


" Ryujinnie ! S'exclamait la jeune fille bras tendues.

- Oh ma princesse ! S'enthousiasmait la mage en courant directement jusqu'à l'enfant pour la voler des épaules du Commandant. 

Changbin regardait les deux filles, attendri, avant de se tourner vers Jian et s'approcher. 

- Général Kang, dit il sans être pour autant protocolaire. Heureux de vous revoir. 

- Moi aussi. Dois je vous appeler encore Commandant ou bien Prince consort ? 

Changbin ne put s'empêcher de rougir, riant néanmoins de cette attention. 

- Je n'ai pas encore été intronisé, alors on va se contenter de Changbin, qu'en pensez vous ? 

- Alors ça sera Jian, pas Général Kang. 

- Parfait."


La petite poussait des petits cris sous les attaques de Ryujin qui la chatouillait sans scrupule. Changbin soupira, visiblement éreinté par l'énergie de la petite mais loin d'en être malheureux.

Jian avait appris que le Roi d'Agora avait adopté une petite orpheline. Suite à la guerre, Vulci n'était pas la seule qui avait besoin d'être reconstruite, Mirin avait été prise dans les flammes des dragons et avait bien failli partir en fumée, comme l'avait été la Capitale de l'Empire, jadis. Agora avait été dans le deuil pendant de longues semaines qui avaient suivi la fin de la guerre, le Roi avait fait tout ce qu'il fallait pour aider son peuple, mais aussi avec le soutien d'autres nations. Et si on peut reconstruire les bâtiments, on ne peut faire revenir les morts à la vie. Il y avait eu beaucoup de perte. Beaucoup de civils. Et dans le décombre, alors que le Roi arpentait les rues de la ville basse après la mort de Fenrir, revenant tout juste de son combat, encore blessé, entouré de son armée, il avait entendu des pleures. 

Caché sous des tas de béton et de granit, une petite fille aux cheveux noires et aux yeux lilas, lui rappelant étrangement ceux de Minho.

Une enfant avec le premier signe de Felane. C'était inattendue. Voire impossible et pourtant ce n'était pas un fait de son esprit. Il le sentait au fond de lui.


" La vie, même immortelle, trouve toujours son chemin", lui avait dit la chamane. Elle était bien une descendante du peuple de la forêt, à savoir comment elle avait vécu tout ce temps dans la ville basse de Mirin, il n'en savait rien. L'enfant avait à peine cinq ans et visiblement, plus aucun souvenir de sa vie avant le massacre. 


"Ca reviendra, c'est le traumatisme. Mais même si on est un potentiel élu, on ne vient pas du ciel. La petite avait surement des parents, ou bien des gardiens. Elle nous en dira plus quand elle aura retrouver la mémoire."


En attendant, Chan l'avait gardé au château et ce fut une évidence, tant pour lui que pour Changbin. Ils n'avaient même pas besoin de poser la question. 


" Sara, tu veux bien aller demander à Shion de faire préparer une chambre pour la dame, avec un bain chaud, lui demandait alors Ryujin.

- Oui !"


Et la petite ravie de sa mission, partait en courant dans les couloirs, hurlant le nom de Shion, l'intendant du Roi qui s'était retrouvé nounou du jour au lendemain. 


" Sacrée énergie, souffla Ryujin avant de revenir vers Jian et Changbin. Je me demande comment tu fais frangin. 

- T'étais pire qu'elle à son âge, j'ai donc un peu d'expérience. 

- C'est sûr qu'à côte de toi, tout le monde avait l'air plus difficile. Tu passais ta vie cacher derrière les jambes de papa, riposta la jeune sœur. 

- Parce que tu essayais de me mordre Ryujin, tu me disais que j'aurai bon goût avec de la persillade. 

- Oh ca va ! J'avais de l'humour. 

- T'avais trois ans surtout."


Le frère et la sœur continuaient de se chamailler, Jian les observait amusée et de meilleure humeur qu'en arrivant. Mais lui revenait alors la raison de sa venue et elle se trouvait à nouveau dans le brouillard. 

Ryujin fini par la conduire jusqu'à une chambre pour invités prestigieux. Jian n'était pas habituée. A chaque fois qu'elle était venue, elle avait dormi dans le bâtiment réservé aux militaires. Ici les appartements étaient dignes de chambres royales et elle se sentait perdu dans ce grand espace luxueux. Plusieurs domestiques étaient venu remplir son bain à tour de rôle, faisant également déposer des fleurs qui dégageaient un douce fragrance dans l'eau devenue laiteuse par les différentes fioles versées. 

Elle allait être parfumée. Encore quelque chose de nouveau mais cette fois elle se sentait gênée. Elle était traitée comme un hôte de marque mais pas seulement. En réalité, elle était traitée comme une dame et ça la mettait mal à l'aise. 

Néanmoins, elle ne voulait pas faire offense à ses hôtes alors après avoir retirer son armure, elle se glissa dans le bain, une jambe après l'autre, regardant les petits pétales à la surface, glisser et venir se coller à sa peau. L'eau chaude lui faisait un bien fou mais elle avait encore du mal à se détendre totalement. 


" Vous voulez que je vous coiffe Madame ? "


Madame...Pas de Général. Jian déglutit, puis timidement, hocha juste la tête. Ca ne faisait pas de mal d'être pomponnée. Non ? 

La servante apporta une brosse et détacha les longs cheveux blond de la militaire. Doucement, elle fit verser de l'eau chaude avec une décoction moussante à la douce odeur d'amende sur sa tête, massant, démêlant les nœuds de sa chevelure. Ce n'était pas une tâche facile. La servante essayait d'être délicate et Jian voulut lui dire de ne pas s'en faire, elle n'était pas douillette mais elle avait la sensation qu'elle pourrait la vexer alors elle la laissait faire, jusqu'à finir par dompter sa crinière. 


" Vous avez de magnifique cheveux Madame. Je vous laisse terminer votre bain."


La servante sortit, un petit sourire avenant et laissa Jian barboter encore un moment. Le silence devenait assourdissant, la blonde passait des doigts dans ses cheveux humides, les trouvant étonnamment doux au touché. Elle en regardait maintenant la pointe, la lumière se refléter sur ses longues mèches qu'elle n'avait jamais pris la peine de regarder. Elle les trouvait beaux. Ses cheveux qu'elle s'était juré de finir par couper mais qu'elle avait gardé long pour une raison inconnue, comme si au fond il représentait une petite part de sa féminité qu'elle n'avait jamais souhaité exhiber. Parce qu'avant d'être une femme, c'était un soldat, elle se fichait des apparences, de son sexe, des préjugés. Elle n'en avait pas honte, loin de là, mais ça n'avait juste pas d'importance à ses yeux. 

Oui elle s'en fichait. Mais ramenant alors ses jambes contre elle, elle continuait de regarder ses cheveux dans l'eau, se demandant si le boulanger, lui aussi s'en fichait.


***


" Une téléportation ? Mais où ça ? Demanda Jian perplexe devant Seungmin qui préparait déjà le cercle de son incantation. 

- A Londinium. 

- Je ne comprends pas."

Seungmin terminait alors le tracé et revint au centre, secouant ses mains et posant enfin son regard sur la Générale. Ses cheveux longs étaient détachés. Elle portait une tenue plus décontractée que son équipement militaire habituelle, pas d'armure, pas d'épée d'un mètre cinquante. Elle avait toujours un pantalon de cuir, et des bottes hautes, un peu moins lourdes que celles qu'elle portait habituellement. Son chemiser beige aux manches bouffantes et le corset de cuir marron resserrait une silhouette étonnamment fine. Non pas que Seungmin s'était déjà posé la question mais il n'avait juste jamais fait attention. Ryujin lui avait prêté des vêtements de toute évidence, prétextant que celles qu'elle amené sentant le crin de cheval. 


" J'ai juste eu l'ordre de vous téléporter près du port. Pour éviter que vous choquiez tout le monde, vous serez un peu à l'écart mais vous retrouverez vite le chemin de la ville je pense. 

- Vous pensez ? 

- Ne le dites à personne mais...Seungmin lui fit un clin d'oeil. C'est pas encore ma spécialité, on va dire. 

Jian écarquilla soudainement les yeux tendis que les runes au sol s'illuminaient, soulevant doucement ses cheveux. L'énergie magique gagnait l'espace et faisait vibrer les arabesques sur la peau du mage. 


" Attention, vous n'avez que la permission de minuit. Il faudra revenir au même endroit pour que je puisse vous ramener. Sinon, il faudra vous débrouiller et rentrer par vos propres moyens.

- Mais...Mais !"


Mais Jian avait déjà disparu et au lieu de retrouver Seungmin au milieu de la salle des cérémonies, elle ouvrit les yeux sur le port. L'air iodé, le bruit des bateaux et les voix des marin. Elle était en haut de la colline qui descendait ensuite jusqu'aux quais et regardait autour d'elle, ne comprenant ni ce qu'elle faisait là, ni pourquoi. 


" Générale ? C'est bien vous ? "


Son cœur battait à tout rompre et alors qu'elle se retournait doucement, elle le vit encore, ce grand sourire charmant qui l'avait fait chavirer en une fraction de seconde. 


" J'ai vu une grande une lumière et je me suis dit que ça pouvait être un mage du Geai Bleu. Vous avez aussi des pouvoirs Générale ? "


Jian déglutit, les mots coincés dans sa gorge. Elle devait vite retrouver ses esprits mais c'était compliqué quand le garçon qui la mettait dans tous ses états était en train de se rapprocher, tenant deux grands sacs de farine sur ses épaules et qu'il déposait maintenant à ses pieds. 


" Je n'ai pas de pouvoirs...", dit elle alors d'une petite voix. 


Ben l'avait parfaitement entendu mais il était toujours aussi intrigué, ne sachant pas pourquoi elle semblait si mal à l'aise en sa présence. Est-ce qu'il lui faisait peur ? Ca serait ridicule. Elle était une héroïne de guerre, il n'avait rien de menaçant et il était certain qu'elle pourrait le maîtriser en une fraction de seconde. Était elle simplement mal à l'aise en société ? Il pouvait le comprendre, ce n'était pas le garçon le plus sociable non plus, il avait aussi vite tendance à perdre ses moyens. Il se souvient encore comment il était timide devant Felix. 

A bien regarder, il devait ressembler un peu près à la Générale à cet instant. Au moins mignon. 

Il sentait encore ce petit picotement dans la poitrine qui lui donnait envie de sourire bêtement. Ca chatouillement qui le forçait à s'avancer. Un pas de plus, par pur réflexe. Il se retrouva alors juste sous son nez. La jeune femme sentit le rapprochement et s'arrêta aussi tôt de respirer, levant lentement ses paupières sur le blond qui la dépassait d'une tête.  Elle avait de grands yeux bleu, d'une couleur sombre comme un océan déchaîné sous la tempête et dans lequel on s'enfonçait, pour disparaître dans ses abysses. L'océan qu'il regardait parfois du haut de cette colline alors que Felix était parti et qu'il espérait un jour revoir lui revenir. 

Ce sentiment de solitude l'avait gardé dans le brouillard de longs mois, totalement et éperdument amoureux d'un homme qui était destiné à un autre. Mais aujourd'hui, il y songeait seulement avec nostalgie, se souvenant simplement de l'amour qu'il avait ressenti pour lui comme une chance, plutôt qu'une malédiction. Sauf que penser à Felix à cet instant le fit se sentir coupable et il en perdit son sourire. La Générale s'écarta alors, sentant que Ben lui avait échappé et qu'elle était surement la seule à se sentir aussi perturbée par leur proximité. 

Elle avait peut-être changé d'allure, s'était parfumée, coiffée mais ça ne changeait rien à ce qu'elle était. A qui elle était. Et c'était bien la première fois, qu'elle en avait honte. Ses dents se serraient à mesure qu'elle sentait la douleur vive dans sa poitrine. Se détestant de donner autant d'importance à quelque chose qui jusque là, ne l'avait jamais gêné. 

Et ce n'était plus si agréable que ça d'être tout près du boulanger, ça faisait mal. 


" Vous êtes venue seule ? Demanda finalement Ben pour rompre se silence qui avait changé de ton. Je vous dépose en ville ? 

- Je..."


Une seconde elle hésita. Elle regarda les bateaux plus bas, souhaitant s'enfuir rapidement et ramasser le reste de sa fierté piétiné avant de le regretter. Sauf qu'elle mettrait des jours pour rentrer, alors qu'il lui suffisait d'attendre minuit et revenir ici.


" D'accord."


Ben dut s'écarter tandis que Jian le contournait d'un pas rapide, brusque. La gêne touchante de la jeune femme était maintenant plus amer. Elle ne le regardait plus dans les yeux mais les raisons étaient différentes et il se sentait mal. Il avait la sensation qu'il avait commis une erreur, même s'il ne savait pas encore pourquoi ça le dérangeait autant. Il n'avait rien dit, rien fait et pourtant, il savait que ce n'était pas ce qu'il voulait. Il se mordit la langue, frustrée et regardant maintenant son dos penché pour venir porter un des gros sacs de farine, il comprit. 

Il la trouvait simplement extraordinaire. La plus extraordinaire des personnes qu'il ait jamais vu. 


***


Une fois de retour en ville, Jian aida Ben à ranger les sacs de farine dans le petit local qui servait aussi de logement au boulanger. Le rez-de-chaussée était un véritable atelier de confection, il y avait des ustensile, des établis entier de préparations et de pains de la vieille que ce dernier allait rassembler pour donner aux fermiers. 

L'endroit sentait comme son propriétaire, et ça lui chatouillait les narines, autant que ça faisait palpiter son cœur mais aussi tôt ressenti, aussi tôt elle se sentait mal. Elle voulait s'éloigner de lui, arrêter de penser qu'elle pouvait avoir une chance. Elle voulait redevenir qui elle était et ne plus se soucier de ce genre de choses sans importance. Elle n'avait pas besoin d'homme dans sa vie, pas besoin de s'inquiéter d'être désirable, d'être aimé, elle était la Générale de l'armée de l'Empire, elle était comblée. Ses sentiments fugaces et fragiles n'avait pas de place dans son quotidien. 

Elle inspira alors profondément, jetant un dernier regard au profil du garçon qui terminait de ranger le dernier sac, puis elle détourna les yeux, le rouge aux joues et une boule dans le ventre. Elle était bête. Elle était bête d'être autant touchée pour des choses aussi futiles et de ne pas pouvoir s'en défaire comme elle le voudrait. Et croisant son reflet dans la fenêtre du local, alors que soleil se couchait et renvoyait les éclats dorés de ses longs cheveux bouclés, elle sentait la boule qui s'était longé dans son estomac remonter dans sa gorge et commencer à lui brûler les yeux. 

Elle sentait alors les larmes brouillés sa vue et rapidement, elle se rua vers la sortie sous le regard perplexe du boulanger qui l'entendit juste sortir en courant. 


" Attendez ! "


Mais Jian ne l'écoutait pas, elle n'arrivait pas à s'en empêcher, elle n'arrivait à s'arrêter de courir. Elle ne voulait pas pleurer et encore moins devant lui mais elle ne courait pas très vite et elle ne savait même pas où elle allait, Ben n'eut aucun mal à la rattraper alors qu'elle approchait d'un vieux quartier presque désert et qui longeait la rivière. Elle descendit les marches qui la rapprochait de l'eau et passait sous un petit pont de pierre avant de sentir la main de Ben la retenir. 


" Est ce...Est ce que j'ai dis ou fait quelque chose qui vous a blessé ? Ou bien vous ne vous sentez pas bien ?" 


Jian baissait la tête, incapable de le regarder dans les yeux parce qu'elle avait trop peur de fondre littéralement en larmes. Et lorsqu'elle sentit les doigts du boulanger glisser sur son front pour dégager son regard et l'attirer à lui, elle perdit tout espoir. 


" Je suis désolé ", il murmura comme s'il était lui-même blessé. 


Il parcourait maintenant son visage avec ce regard compatissant qui lui faisait encore plus de peine. Il avait pitié d'elle. C'était pire que tout. Elle avait vraiment touché le fonds. 


" Pourquoi ? Elle demanda alors d'une voix rauque, ravalant ses larmes. 

- De toute évidence, je vous ai fait de la peine. 

- Vous n'avez rien fait."


Et c'était vrai. Il n'avait rien fait. C'était elle qui s'était montée la tête, elle qui avait eu le coup de foudre pour un inconnu et qui pensait pouvoir lui plaire, en devenant quelqu'un d'autre. Elle était la seule fautive de son malheur. Il n'avait jamais eu aucun geste, aucune parole qui aurait pu lui laisser croire le contraire. C'était quelqu'un de bien, et elle était une femme idiote. Tout simplement. 

Elle se dégagea une fois de plus, mettant une fois encore de la distance mais Ben ne la laissa pas faire, retenant sa main dans la sienne. 


" Je...Je suis encore désolé mais vous ne voudriez pas qu'on passer un peu de temps ensemble ce soir ? Je peux vous faire visiter, vous faire découvrir la ville. La nuit Londinium est très jolie. 

- Juste tous les deux ? 

- Euh oui ! Si ça vous dit. Je vous trouve...trouve..."


Et il se perdait encore une fois dans ses prunelles abyssales. Sa mâchoire se décrochait lentement. Elle était suspendue à ses lèvres et lui n'avait qu'une envie, furieuse, obsédante maintenant qu'il en prenait conscience. Il voulait l'embrasser. Maintenant. L'embrasser jusqu'à en perdre haleine, la serrer dans ses bras et la voir s'abandonner, l'entendre soupirer, l'entendre l'aimer. 


" Je vous trouve..., il ravalait sa salive. Enfin, j'aimerai bien apprendre à vous connaître. 

- Oh...Me connaître. Vous savez il n'y a pas grand chose à savoir, vous savez déjà que je suis Générale, ma vie se résume un peu près à ça.

- Alors inventez mais ne partez pas tout de suite...S'il vous plaît. "


Ses yeux s'écarquillaient et Jian en perdait toute contenance, son visage devenait rouge pivoine, sa bouche s'ouvrait et rien n'en sortait. Elle tremblait, avait envie de se cacher mais la main chaude du boulanger dans la sienne l'empêchait de couvrir son embarras. A la place, elle gonflait les joues, et acquiesça silencieusement. Ben sentit un poids quitter ses épaules et soulagé, il la tirait simplement par la main, sans la brusquer, pour revenir sur leurs pas. Il revenait dans les rues plus bondées de Londinium, se mêlant à la foule. 

Et toute la nuit durant, il la trainait dans les rues lumineuses de la ville portuaire. Se baladant de petites échoppes, en petites placettes. Ils mangèrent sur un petit rempart une tourte maison que lui offrit Ben. Il lui fit découvrir des petits endroits cachés, où poussait parfois des fleurs d'un blanc immaculé, brillant sous les reflets de la Lune. L'arrière d'une usine de textile, où les draps nouvellement teint était suspendus comme d'immense rideaux qui virevoltait sous le vent et leur permettaient de se cacher, riant comme des enfants de quelques minutes d'immaturité. 

Puis la découverte d'une rue si étroite, qu'il fallait la passer de côté, pour aboutir enfin aux dessus des toitures collées de plusieurs maisons, donnant alors une magnifique vue sur toute la ville et les lumières du château. 

Jian laissa un profond soupire s'échapper de ses lèvres, assis sur le bord du toit, pieds dans le vide. Elle battait de ses bottes contre le béton. Elle n'entendait plus le bruit de la ville, ce n'était que silence et le calme de la nuit. Une nuit magique. 


" Regardez ce que je nous ai trouvé. "


Ben vint s'asseoir à ses côtés, lui tendant alors une petite bouteille de vin qu'il avait encore une fois récupéré elle ne savait où. Elle lui sourit, tandis qu'il lui tendait la bouteille, elle fit sauter le bouchon avec les dents, et bu une bonne gorgée, sous les yeux éberlué de Ben qui était toujours plus surpris. Si fascinante et hors du commun, il n'avait pas de mot pour décrire à quel point elle s'encrait dans son esprit. 

Dans son cœur. 


" Je vous remercie pour cette nuit. Je me suis bien amusée, dit elle en lui tendant la bouteille un petit sourire sur les lèvres. J'ai rarement l'occasion de faire ce genre de chose. 

- Quelle chose ? De vous amuser ? 

- Oui, en quelque sorte. Non pas que je ne sois pas heureuse, je suis Générale, j'ai toujours voulu le devenir mais je ne sais rien faire d'autre. Et je n'ai jamais imaginé que je pourrai avoir envie un jour...D'être autre chose. Même quelques heures."

Un doux silence prend place entre eux. Jian rabat ses jambes sur son torse et les entoure de ses bras avant de poser son menton et de regarder l'horizon. Un tendre sourire sur les lèvres. Ben tend alors main pour venir toucher de la pointe des doigts le haut de la joue de la belle. La sensation sur sa peau la fait frémir et se tourner dans sa direction. De longues secondes suspendues dans le temps, les deux âmes isolées se perdent dans une discussion imprononcée. Les yeux dans les yeux. Il ne se passe rien et pourtant tout défile, tout se mêle et se démêle, c'est une danse invisible. Une danse qui leur retourne le cœur, fait briller un peu plus les étoiles au dessus de leur tête. L'odeur de la mer, du levain, le parfum de fleurs des cheveux dorés. 

Elle est parfaite. Il est hypnotique. 


" Quelques heures...Quelques minutes. Je les prends tous..." Il susurre du bout des lèvres, happé par celles plus brillantes, légèrement entrouvertes de la belle blonde. 


Se penchant alors en avant, franchissant l'espace qui les sépare dans une lenteur calculée, faisant battre le cœur de Jian toujours plus vite. Elle l'accompagne, glisse son regard à chacun des millimètres qu'il franchi et quand son souffle s'échoue sur son visage, ses lèvres, elle ferme lentement les yeux et laisse la douce caresse de sa peau venir se déposer sur la sienne. Pressant, épousant ses lippes avec délicatesse. Sa poitrine se compresse puis se relâche. C'est une sensation subtile, secrète d'un millier de pétillement. Comme un feu d'artifice caché qui résonne tout doucement et gagne en intensité à chaque fois qu'elle le sent bouger, pincer, tourner son visage, puis se rapprocher pour mieux l'emprisonner. Les mains rugueuses du boulanger viennent caresser sa nuque, remontent dans ses cheveux et l'attirent encore plus contre lui, faisant augmenter son rythme cardiaque, l'afflux sanguin dans ses veines au point de l'essouffler. 

Jian s'écarte, à bout de souffle mais demeure tout près. Ben n'est pas mieux, les yeux mi-clos, le front poser contre le coin de sa tête. Il le cœur qui tambourine en échos dans ton son corps. 

Jamais encore il n'avait été aussi ébranlé par un baiser. Jamais il ne s'était senti aussi tremblant, inquiet à l'idée de gâcher ce moment. Car elle était tout ce qu'il avait toujours voulu, tout ce qu'il avait toujours espéré. Elle était faite pour lui et il ne l'attendait même pas. 


" Jian...

- Ben...

- Reste avec moi. Encore un peu. 

- D'accord."



.





















Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro