BONUS
Le jour du couronnement de Changbin en tant que Prince consort, titre que l'on donnait à l'époux du Roi, Jeongin ne cessait de tirer sur ses nouveaux apparats. Sa grande cape bleu marine pesait lourd sur ses épaules, sans parler de son armure scintillante, bien qu'elle fût plus légère que ce qu'elle paraissait, lui qui était si frêle n'avait pas l'habitude d'avoir un tel poids sur les épaules.
Ce poids lui faisait battre le cœur à vive allure, lui donnait des sueurs froides alors que l'assemblée réunie de nobles, d'officiels et de personnes haut placées dont il n'avait pas encore appris correctement les noms, le scrutait et le jugeait.
Il se demandait encore comment Changbin avait pu le choisir pour le remplacer, il n'était pas le meilleur, ni le plus naturellement doué. Il n'était même pas issu d'une bonne famille, n'exerçait aucune influence particulière. Pourtant le Commandant en chef des armées était venu le trouver dans les locaux de l'armée royale, avec le Capitaine San, chef de sa section et l'avait désigné sans plus de formalités.
« C'est ordre ? Lui avait demandé Jeongin quelque peu déstabilisé.
- Tu veux que ça en soit un ?
- Je...Non. Mais je ne comprends pas.
- Tu n'as besoin de comprendre, juste d'accepter et me suivre. »
Il n'en avait pas cru ses oreilles, ni ses yeux, croyant presque à une mauvaise blague. Ça ne pouvait être que ça, Changbin le prenait pour un autre. Ou bien c'était un poste « en attendant de ».
« En attendant de quoi ? C'est toi que je nomme, Yang Jeongin, en tant que garde personnel du Roi. Tu ne t'en penses pas capable ?
- Si, bien sûr mais !
- Alors tu mets en doute mon jugement ?
- Non !
- Tu penses que j'agis à la demande de Seungmin ou de Felix ?
- C'est le cas ? »
Changbin avait froncé les sourcils, visiblement blessé dans sa fierté de chef militaire et Jeongin s'était aussi tôt mordu la langue pour avoir osé remettre en cause son intégrité. San avait lâché un profond soupire, puis il s'était avancé, déposant sa main lourde mais ferme sur son épaule, le faisant revenir à la réalité.
« C'est une bonne chose Jeongin. On ne t'aurait jamais proposé ce poste simplement par convenance. C'est un poste important, tu crois que le Commandant Seo t'aurait confié la garde du Roi, de son futur époux, simplement pour faire plaisir à quelqu'un ou pour satisfaire les exigences d'un quelconque mage ?
- J'ai...Non. Bien sûr.
- Alors accepte l'honneur qui t'aies fait. Tu le mérites. Tu es un bon soldat. Tu es récompensé pour ta loyauté, ton courage mais pas seulement. Tu devras prouver qu'il a fait le bon choix sans jamais te reposer sur tes acquis.
- Tu as encore beaucoup à apprendre et je m'en chargerai personnellement », avait confirmé Changbin.
Sur ces mots, il n'avait eu d'autre choix que de le suivre et lui faire confiance. Il avait dès lors gagné l'aile dédié aux appartement royaux. Ryujin était venue l'aider à s'installer, affecter spécialement à la garde de Sara, la petite fille de la ville basse que le Roi et Changbin avait recueilli. Ils ne l'avaient pas encore adopté officiellement mais elle était leur pupille, elle les appelait tous les deux « papa », ce qui n'avait dérangé ni l'un ni l'autre. Si vite acceptée, et si vite traité en Princesse par toute la Cour.
Alors qu'il avait tout juste poser ses affaires et qu'il se rendait compte de ses futurs responsabilité, Jeongin s'était senti envahi par la panique. Au milieu de l'espace vide de sa grande chambre, entre le lit et son bureau officiel, regardant la tenue officielle du garde royal, le souffle l'avait manqué, sa tête s'était mise à tourner et il s'était alors aussi tôt dirigé vers la banquette qui longeait la grande fenêtre. A peine s'était il penché en avant, qu'il sentit un léger courant d'air sur sa droite et rapidement une épaule puis une main venir le soutenir dans sa perte d'équilibre.
« Je suis là... »
Cette voix, il l'avait aussi tôt reconnu. Alors que ses yeux se révulsaient et qu'il avait encore du mal à calmer les palpitations de son cœur, les mèches brunes de Seungmin lui chatouillait la joue, ses doigts s'étaient glissés sur son cou et l'avait tourné dans sa direction, le maintenant tout contre lui. Son regard inquiet, sa bouche légèrement entrouverte et si proche de la sienne attirait automatiquement son regard. Affaibli par sa chute de tension, ses réactions étaient ralenties, si peu contrôlées alors que jusqu'ici il faisait tout pour maintenir la distance, garder la tête froide mais impossible alors qu'il était si près. Si doux avec lui.
Depuis quelques mois, Seungmin avait pris l'habitude de se glisser dans son lit, totalement à l'improviste pour s'enfuir au lendemain. A la lueur du jour il redevenait ce garçon indifférent, pas perturbé le moins du monde par la situation. Il ne le niait pas davantage, quand Jeongin était venu à lui pour lui demander des explications du bout des lèvres, Seungmin lui avait simplement répondu qu'il en avait envie.
« Envie ?
- Oui. J'aime être avec toi. »
Ses mots résonnaient comme une confession mais c'était se tromper sur leur signification première. Imaginer que Seungmin avait enfin ouvert son cœur à des sentiments qu'il ne connaissait pas. Jeongin avait immédiatement senti que ce n'était pas le cas.
Aimer, n'avait pas du tout le même sens pour le mage. Il parlait d'une simple réaction chimique, comme un enfant qui appréciait le goût d'une sucrerie. Il n'y avait rien de plus profond. Seungmin n'avait même pas besoin de lui expliquer, de s'excuser pour son comportement, alors qu'il savait parfaitement que les sentiments de Jeongin étaient plus complexes que les siens. Le soldat avait ravalé sa déception, incapable pour autant de se détourner, il avait acquiescé silencieusement et était reparti.
Et s'il pensait que Seungmin finirait par s'en lasser ou par comprendre que ça lui faisait plus de mal que de bien, il n'en était rien. Le mage venait de plus en plus souvent le retrouver, surtout depuis la fin de la guerre. Ses gestes n'en étaient pas moins tendres, son regard et sa voix chaude qui le suppliait dans les mêmes de pur abandon étaient autant de faux espoirs qui accrochaient toujours plus son cœur. Jeongin n'arrivait pas à le repousser, il ne voulait pas le repousser.
Il se persuadait que Seungmin l'aimait à sa façon. Comme un aime le goût du chocolat.
Alors quand il était aux petits soins pour lui, qu'il s'était même téléporté jusqu'ici, ayant certainement senti sa perte de conscience imminente, il ne put rien faire d'autre que de l'embrasser avec passion. Se retournant pour se hisser contre lui, le laisser le serrer dans ses bras et prendre part à ce puissant baiser, quasi désespéré.
Est-ce qu'il ressentait même l'amour de Jeongin dans chacun de ses gestes ? Dans ses caresses ? La façon qu'il avait de rouler ses lippes contre les siennes, qu'il avait d'happer son souffle, les petits gémissements plaintifs quand il se pressait avec plus de force contre son torse, entre ses cuisses.
L'ayant conduit jusqu'à son nouveau lit, fraîchement dressé, Seungmin s'était laissé tomber, emportant avec lui son amant, sans jamais rompre leur échange. Se défaisant un à un des vêtements qui les encombraient et sans un mot, ils s'étaient rapidement retrouvés nu l'un contre l'autre.
La chaleur, l'ivresse, leur faisaient tourner la tête, perdre le fil du temps. Ils étaient insatiables, totalement hypnotisés par le ballet de langues, de doigts qui griffaient la peau, la chair. La marque de baisers dans le creux du cou, sur l'arrondi d'une épaule. Le tracé d'une main aventureuse entre le muscle de sa cuisse, faisant se cambrer le mage alors qu'il l'appelait de tous ses vœux.
« Oui...Vas-y Jeongin...Donne le moi.
- Quoi ?
- Tout. Je veux tout de toi.
- Tu l'as déjà. Je suis à toi. Pour le meilleur et pour le pire. »
Seungmin en souriait, aussi heureux qu'il pouvait l'être.
***
« J'espère que Changbin ne te mets pas trop la pression, s'était enquit le Roi alors que Jeongin venait de déposer une pile de dossier confier par le Conseil sur son bureau.
- Non. Du tout, le rassurait Jeongin un léger sourire sur les lèvres. Je suis ravi d'être sous ses ordres directs et de pouvoir bénéficier de son enseignement. Même Zephilis l'estime plus fort que lui au combat rapproché, je ne pouvais pas rêver mieux.
- Ce n'était pas ma question, Jeongin.
Le sourire du Roi donnait toujours cette sensation de chaleur réconfortante, douce et paternaliste. Il était difficile de lui mentir.
- Je vous assure Majesté, il ne met pas plus de pression que je ne m'en mets à moi-même.
Pas vraiment satisfait par sa réponse, Chan devra néanmoins s'en contenter. Il sait à quel point son mari peut parfois oublier que tout le monde n'a pas sa résistance, ni celle de Felix. Jeongin un est un bon garçon mais il se laisse parfois manger par les autres. Un trait de caractère difficile à gommer, si tant est qu'il y ait quelque chose à gommer. C'était abnégation le rendait aussi plus déterminé à protéger ceux qu'il aimait.
« Majesté, je peux vous poser une question ? L'interrogea Jeongin.
- Bien sûr.
- Vous...Vous n'avez jamais pensé à prendre un autre garde ? J'ai encore du mal à comprendre pourquoi j'ai été choisi et j'ai l'impression d'insulter le Commandant Seo quand je lui pose la question.
- Hum...Ca doit effectivement l'énerver, de voir que tu as si peu conscience de tes capacités. »
Jeongin se sent à nouveau idiot. Le Roi s'appuie un peu plus contre le dossier de sa chaise, penchant la tête sur le côté.
« Tu es un excellent élément Jeongin. J'ai une totale confiance en toi et Changbin aussi. C'est primordial quand je dois confier ma vie à quelqu'un, mes arrières.
- Mais vous êtes le Mage-Guerrier, vous ne craignez pas grand-chose.
- Et tu crois qu'on t'a choisi pour ça ? »
Le Roi comprend alors son hésitation et ses interrogations. Jeongin a si peu confiance en lui qu'il s'imagine maintenant en simple bouche trou mais au lieu d'en être triste, il ne peut s'empêcher d'en rire ce qui surprend le soldat.
« Tu as raison. Je ne crains pas beaucoup de choses. Rien de ce qui m'arriverait en tout cas de face. Mais je ne suis pas omniscient, je ne peux pas deviner à l'avance les attaques, surtout les plus fourbes. Je ne peux pas avoir les yeux partout, ni anticiper à l'avance les coups de mes ennemis cachés dans l'ombre. Tu t'en es déjà rendu compte, tout ne se passe pas nécessairement dans un combat direct, c'est parfois plus subtil, plus politique. C'est le poison qu'on peut me servir dans une tasse de thé, le complot de certains nobles ou conseillers. On ne saura jamais tout. J'ai beau être du Geai Bleu, ça ne me prémuni pas contre la mortalité de mon corps. Et j'ai besoin de toi pour me protéger de ce que je ne vois pas. Et je sais que tu feras tout pour. Changbin aussi en est convaincu et c'est pour ça que tu as été choisi. »
Jeongin ne s'attendait surement pas à autant de preuve de confiance pour sa personne mais au lieu de s'en sentir écrasé, il en était fier. Il prit alors une profonde inspiration et remercia son monarque.
« Je vous le promets. Je ferai tout pour vous protéger.
- C'est tout ce que je demande », sourit Chan.
Ce ne fut que bien plus tard dans la nuit que le Roi le congédia.
« Je t'assure, va te coucher Jeongin.
- Je n'ai pas le droit de vous quitter, je dois vous accompagner jusqu'à votre chambre.
- Jeongin, soupire Christopher. Je sais que je t'ai fait un super discours inspirant sur la protection de mes arrières mais je t'assure, ça va aller. Et puis Changbin va arriver.
Jeongin baisse légèrement la tête, la main sur la garde de son épée qu'il bougeait légèrement sans réussir pour autant à abandonner son poste.
- Jeongin, grondait cette fois le Roi sans être pour autant menaçant. C'est un ordre. Va dormir. »
Il se mordit les lèvres et s'inclina avant de prendre le chemin de la sortie, au même moment la porte s'ouvrit sur Changbin qui entrait avec un grand sourire, se heurtant de justesse à Jeongin.
« Tiens, tu es encore là. Chan, je t'avais dit de pas l'obliger à te suivre dans tes nuits blanches.
- Je lui dis d'aller se coucher mais il m'écoute pas... Aussi têtu que son mentor. »
Changbin le toise un sourire en coin, tenant la porte à Jeongin qui les salue une nouvelle fois. Un petit regard en arrière et il remarque le noiraud se glisser de l'autre côté du bureau, se penchant en avant, le regard plein d'amour et les lèvres du Roi qui lui murmurent des mots qu'il ne peut entendre mais qu'il peut aisément deviner. La porte se referme.
Une seconde immobile dans le couloir vide et sombre, uniquement illuminé par quelques lampes à huile contre les murs, Jeongin se décide à quitter l'aile du Roi pour rejoindre celle des gardes royaux. Plongé dans ses pensées, couvert par le bruit de ses pas, il se faufile à l'intérieur de sa chambre sans prêter attention au chandelier allumé sur sa table de chevet. Il se débarrasse de ses effets, son épée, ne reste qu'un sous-vêtement qu'il s'apprête à retirer tandis qu'il tire sur le paravent qui sépare le reste de la pièce de la baignoire.
« Salut
- Oh Nom de D...Putain Seungmin, tu m'as foutu la trouille !
- Je vois ça. »
Les bras écartés sur le rebord de la baignoire couvert de tissu blanc. L'eau laiteuse, parfumée et encore chaude à en juger par fine buée qui ondulait autour du torse découvert du Mage à la surface. Ses arabesques luisaient sans être trop visibles. C'était comme de voir des dessins légèrement luminescents, à la pénombre d'une bougie posée dans un coin de la pièce et qui rendait son corps encore plus irréaliste. Plus onirique qu'il ne l'était. Jeongin était subjugué et en même temps il sentait son corps, son cœur s'alourdir. L'image du couple royal lui revenait à l'esprit, leur sourire amoureux, cette intimité si parfaite, impénétrable.
Le bruit de l'eau le ramena à lui, Seungmin se glissait jusqu'au bord, posant son menton sur ses bras, tandis qu'il l'observait avec cette petite lueur électrique dans les iris. Totalement conscient de pouvoir d'attraction mais Jeongin résistait et il recula, rompant le contact visuel et sentant alors sa poitrine se serrer.
« Ca ne va pas ? Demanda Seungmin surpris.
- Si si...J'ai juste...Pas la tête à ça, ce soir.
- Oh...D'accord. »
Seungmin sortit de l'eau, faisant frémir Jeongin qui n'osait même pas le regarder, imaginant parfaitement son corps ruisselant. Il déglutit, se frottant le visage alors qu'il entendait le froissement d'un vêtement, puis le pas du mage se déplacer dans la pièce.
« Je vais te laisser alors. Tu dois être fatigué, je suis désolé. »
Jeongin se mordit l'intérieur de la joue, s'insultant mentalement alors qu'il se sentait si coupable.
En vérité, il était fou de jalousie. Être témoin de l'amour de Changbin et Chan au quotidien pouvait s'avérer très difficile à vivre. Il les enviait plus que tout et entendre la voix de Seungmin juste derrière, le savoir si près sans jamais pouvoir réellement accéder à ce qu'il voulait, ça le bouffait. La plupart du temps il pouvait le supporter, mais il y avait des jours où c'était trop dur. Où il lui en voulait de ne pas être comme les autres, de ne pas ressentir les mêmes choses que tout le monde. De le faire souffrir sans en avoir nullement l'intention. Jeongin aimerait pouvoir faire autrement, il aimerait pouvoir lui dire non, tomber amoureux de quelqu'un d'autre mais il n'y arrivait pas. Depuis toutes ces années, si ça avait été possible, il l'aurait déjà fait.
« Bonne nuit », il lui lançait alors qu'il atteignait la porte.
Jeongin croisa tout juste son regard et derrière un visage imperturbable, il crut percevoir un peu de tristesse. Surement du remord. Lui aussi aimerait faire autrement.
« Bonne nuit. » Répondit Jeongin d'une petite voix.
Seungmin fit tourner la poignée et il sortit de la pièce. Jeongin était à nouveau seul. C'était l'histoire de sa vie. Dans un râle de désespoir, il se laissa tomber sur le bord de son lit, le visage dans les mains, se demandant quand est-ce qu'il allait enfin pouvoir avancer. Tourner la page.
« Pour ce que ça vaut ! Seungmin était de nouveau rentrer, le faisant sursauter. J'ai jamais voulu te faire du mal ! A aucun moment. J'ai des sentiments pour toi, je le sais. J'en suis même sûr. Mais je suis pas capable aujourd'hui de te dire si c'est juste de l'amitié, ou si c'est plus. Je veux dire...J'ai toujours plus au moins ressenti cet élan de possessivité pour toi, sans avoir pour autant envie de plus. Et puis quand tu m'as dit que tu m'aimais, tu avais l'air si fragile, si facile à briser...Ca me faisait flipper et en même temps, j'en étais heureux. C'était surement le plus effrayant dans l'histoire...Être heureux d'être ta faiblesse. C'est malsain tu trouves pas ? Moi, tout ce que je voulais, c'était que tu restes à mes côtés. Comme on s'était promis. Sans risquer de te perdre, sans te promettre quelque chose que je n'étais peut-être pas sûr de réussir à te donner...Mais si tu as mal, si tu souffres autant alors...J'aimerai pouvoir te dire que je peux arrêter. M'en aller. Je peux demander à partir pour Vulci un certain temps...J'aimerai pouvoir te donner ce choix...Et... »
Seungmin releva finalement des yeux larmoyant sur Jeongin totalement perplexe, les yeux grands ouverts alors qu'il avait à peine respirer durant toute sa tirade.
« Mais j'y arrive pas ! Je peux pas partir ! Parce que je veux pas que tu me laisses ! Je veux pas que tu arrêtes de m'aimer ! J'en ai besoin ! C'est tellement égoïste, j'en ai conscience mais j'ai besoin de toi ! J'ai...Je crois que je pourrai pas vivre sans toi ! Et j'ai tellement peur ! Tellement peur que je sois plus suffisant ! »
Libérant alors un flot d'émotion qu'il n'avait pas imaginé contenir jusque-là, Seungmin essayait de retenir ses larmes, d'essuyer la moindre traitresse de venir trahir sa détresse. Sa bouche s'ouvrait maintenant pour prendre de grandes respirations et Jeongin ne put se retenir plus longtemps, se ruant sur lui pour le prendre dans ses bras, étouffer ses plaintes contre son cœur qui battait contre le sien, dans une course effrénée. Inespérée.
« Est-ce que tu essaies de me dire que tu m'aimes, Seungmin ? Il chuchota contre son oreille.
- Je-je sais pas... Peut-être. L'amour, je sais pas ce que c'est, je pensais que c'était juste agréable, doux comme un bain chaud mais là je suis mort de trouille...J'ai froid et en même temps si tu me lâches maintenant, je vais pas m'en remettre, si tu me lâches, je vais mourir de chagrin Jeongin !
- Je te lâcherai jamais Seungmin. Même si tu me fais du mal. Même si tu me brises le cœur en mille morceux, je pourrai jamais te lâcher. J'ai jamais pu.
- Je suis tellement désolé...
- Ne le sois pas. Ça doit paraître fou de dire ça mais... Ca me rend heureux.
- Pas de doute alors, t'es définitivement fou. »
Jeongin ne put retenir un rire soulagé, se reculant pour venir emprisonner son visage dans ses mains, de le regarder d'un amour inconditionnel. Fragile, facile à briser. A cet instant, c'était Seungmin qui semblait prêt à tomber. Suspendu à ses lèvres et à sa décision, quelle qu'elle soit. Il ne se rendait même pas compte que jamais la question ne s'était posée.
« Je t'aime Seungmin.
- Pour le meilleur et pour le pire, répéta Seungmin en se souvenant de ses propres mots.
- Ouais. Exactement, sourit Jeongin en s'approchant de ses lèvres, ne se trouvant plus qu'à quelques millimètres.
- Je crois que..., murmura Seungmin. Je t'ai toujours aimé, Jeongin. »
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