J'arrête tous mes mouvements lorsque j'entends la porte s'ouvrir. Je me tourne vers lui, il a enfin l'air de comprendre ce qu'il se passe.

« Merci. »

Il a une mine fatiguée.

J'acquiesce un petit sourire et dépose deux tasses fumantes sur ma table basse. Je n'ai pas de canapé, mon salon se constitue de ce meuble et de mon lit.

Quand je le regarde à nouveau, je le trouve trognon dans mon hoodie un peu large pour lui : les manches sont trop longues et il peine à en faire sortir ses mains.

« Tu devrais étendre tes vêtements pour qu'ils sèchent » je lui lance en lui montrant la chaise que j'ai mise juste à côté de la salle d'eau.

Il hoche aussitôt la tête et suit mon conseil. Une fois cette action faite, je l'invite à venir s'asseoir au bord de mon lit à mes côtés.

« J'ai préparé un chocolat chaud pour nous réchauffer. »

Je vois ses yeux s'émerveiller et, quoique toujours timide, il ne se fait pas prier pour venir s'installer et prendre la tasse brûlante dans ses mains. La chaleur lui fait un bien fou puisqu'un sourire réapparaît sur ses lèvres.

Je préfère le voir comme ça.

Ses cheveux sont encore un peu mouillés mais il ne semble pas le remarquer. Ce qui m'inquiète surtout, c'est ce qu'il ressent.

« Est-ce que tu veux en parler ? »

Je ne sais pas trop si ma question est indiscrète ou non, je ne voudrais pas qu'il me trouve trop curieux. Mais on ne reste pas deux heures assis sur un banc sous la pluie pour rien.

Il secoue la tête, la baisse la seconde suivante, trouvant son chocolat chaud merveilleusement captivant.

Je n'insiste pas, lui dis qu'il est ici chez lui. Il semble être rassuré.

Pour éviter un silence gênant, ou lui faire comprendre que je le laisse tranquille, je me contente de boire mon chocolat chaud tout en potassant un cours. À côté de moi, il ne bouge pas, si ce n'est pour avaler sa boisson. J'en oublie même sa présence à un moment donné.

« Merci. Je ferais mieux de rentrer maintenant. »

Je le vois se lever et je me lève aussitôt à mon tour.

«  Je te raccompagne si tu veux.

_ Non, merci. Il ne pleut plus... »

On lance tous les deux un regard par la fenêtre. La nuit ne va pas tarder à tomber mais il a raison : il a cessé de pleuvoir.

Lorsque je reviens sur lui, il se dirige vers ses vêtements et fait aussitôt la moue en les touchant.

« Garde les miens, ça ne me dérange pas. Je te rendrais les tiens demain. »

Et je pourrais ainsi te revoir par la même occasion...