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Chapitre 8


— D'où est-ce que ça venait ?! s'écria Gabriel en regardant dans toutes les directions.

— De là-bas, répondit Aislîn en désignant la forêt.

Un nouveau hurlement retentit, et Gabriel pressa les flancs d'Aislîn, qui galopa en direction des cris. Calahan et Kal s'élancèrent à leur suite, ainsi qu'une dizaine de cerfs de la garde. Ils filaient comme des flèches entre les arbres et les buissons. Les bonds d'Aislîn étaient si puissants que Gabriel devait se cramponner pour ne pas tomber.

Les cris se rapprochaient. Gabriel entendit alors un grognement terrifiant : comme un fauve qui s'apprête à attaquer. Ils aperçurent enfin une jeune femme brune se tenant dos à un énorme rocher. Le cœur de Gabriel s'arrêta lorsqu'il reconnut Charlotte.

Elle tremblait de tous ses membres, et ses joues étaient mouillées de larmes. La manche de son pull était en lambeaux. En face d'elle, un loup au pelage brun s'approchait, les babines retroussées, un morceau de tissu entre les dents, ses yeux verts fixant sa proie d'un air féroce. Gabriel eut le sentiment d'avoir déjà vu ces yeux. Il se tourna vers les membres de la garde.

— ATTAQUEZ-LE !

Aussitôt, cinq mâles se précipitèrent sur le prédateur. Ce dernier, ayant entendu le cri de Gabriel, bondit en arrière juste à temps pour esquiver l'assaut. Son regard d'émeraude glissa d'Aislîn à Gabriel puis aux cerfs qui l'entouraient.

Son poil se hérissa, il se passa la langue sur ses crocs aiguisés. Les membres de la garde s'approchaient de lui en le menaçant de leurs ramures. Le loup finit par battre en retraite face au nombre de ses adversaires. Il s'enfuit et disparut rapidement derrière un buisson. Le martèlement de ses pattes s'évanouit, et le silence retomba autour d'eux.

Les jambes de Charlotte se dérobèrent et elle tomba lourdement sur le sol, appuyée contre son rocher. Elle enfouit son visage dans ses mains, prise d'une crise de sanglots incontrôlable. Gabriel, le souffle court, se laissa glisser du dos d'Aislîn et s'approcha lentement de Charlotte. Il se pencha et posa une main sur son épaule.

— Ça va ? murmura-t-il avec douceur. Tu n'as rien ?

Elle releva la tête. Ses yeux étaient rouges et gonflés, mais même en cet instant elle était d'une beauté à couper le souffle.

— N-non, hoqueta-t-elle, je n'ai r-rien. Mais j'ai eu t-tellement peur ! J-je ne savais pas qu-qu'il y avait des l-loups dans cette f-forêt !

— Il n'y en a pas d'habitude, affirma Gabriel, mais une meute s'est récemment installée dans la forêt. C'est très bizarre d'ailleurs, on ne sait pas d'où ils sortent.

Il resta accroupi à côté de Charlotte pendant quelques minutes, le temps qu'elle se calme.

— En tout cas ce loup avait vraiment l'air de te détester, plaisanta-t-il. On aurait dit mon père.

Charlotte laissa échapper un rire mouillé et finit par se relever maladroitement. Gabriel l'observa remettre de l'ordre dans sa tenue, et un soupçon lui vint alors à l'esprit.

— Est-ce que tu m'espionnais, par hasard ?

Charlotte ne répondit pas. Elle s'essuya les joues en regardant successivement les cerfs, Aislîn et Gabriel.

— Tu montais un de ces animaux ? demanda-t-elle d'une voix mouillée, mais où perçait maintenant l'incrédulité.

— Euh...

Charlotte le fixait intensément de ses grands yeux noirs, qui brillaient encore d'humidité. Il aurait voulu lui dire la vérité, mais estima que ce n'était probablement pas la meilleure chose à faire. En tout cas, pas pour le moment.

— Oui, finit-il par répondre, mais en fait ce sont des cerfs apprivoisés. Un peu comme des chevaux.

Derrière lui, Kal, un membre de la garde au pelage clair et à la ramure fine, poussa un « Ha ! » indigné, mais Gabriel n'en tint pas compte. À présent, Charlotte s'approchait d'un air prudent. Elle semblait fascinée.

— Ils sont ma-gni-fiques...tu les as apprivoisés toi-même ? demanda-t-elle en s'approchant d'Aislîn, qui lui jeta un regard raide.

— Euh...oui, répéta-t-il. Tiens, regarde.

Gabriel s'approcha vivement d'Aislîn. Celui-ci fléchit les pattes et Gabriel monta sur son dos. Charlotte le contempla avec des yeux ronds.

— Mais comment tu fais ça ? demanda-t-elle. C'est extraordinaire !

Gabriel lui adressa un sourire gêné. Tant pis pour la discrétion. Il savait qu'il n'aurait pas dû lui montrer comment il chevauchait Aislîn, mais il n'avait pas pu résister à la tentation de l'impressionner. Après tout il s'agissait de Charlotte, sa meilleure amie.

Cette histoire de loup semblait déjà bien loin. Charlotte l'observa un moment avec stupeur, puis s'éloigna afin examiner les autres cerfs. Lorsqu'elle s'approcha de Kal, elle tendit la main pour le caresser mais Kal frappa violemment le sol de ses pattes. Charlotte fit un bond en arrière en poussant un cri.

— Kal ! s'exclama Gabriel sur un ton de reproche. Qu'est-ce qui te prend ?!

Mais Kal ne semblait pas disposé à se laisser caresser par Charlotte. Il la fixait d'un regard féroce, et donna un grand coup de ramure dans l'arbre le plus proche afin de l'intimider.

Gabriel jeta un regard au reste du clan, et fut surpris de constater que sa réaction n'était pas isolée. Les autres cervidés affichaient également une expression farouche. Aislîn, quant à lui, n'avait pas l'air agressif mais il semblait distant, évaluant Charlotte du regard.

Cette dernière, qui avait battu en retraite vers son rocher, laissa échapper un petit rire nerveux.

— Ils ne sont pas commodes ! Je croyais qu'ils étaient apprivoisés ?!

— Désolé, répondit Gabriel. Je ne sais pas ce qu'ils ont. D'habitude, ils sont inoffensifs.

Il sauta du dos d'Aislîn et regarda autour de lui. Peut-être que le loup allait revenir avec sa meute. En tout cas, il n'était pas prudent de rester ici.

— On ferait mieux de partir d'ici, suggéra-t-il. Il y a peut-être d'autres loups dans les parages.

Charlotte hocha la tête et ils se mirent à marcher côte à côte. De temps en temps, Charlotte glissait un regard vers l'arrière afin de s'assurer que les cerfs restaient à bonne distance. Ces derniers les suivaient en conservant leur air méfiant. D'autres montaient la garde et ne leur prêtaient même pas attention. Gabriel ne comprenait pas leur comportement, mais il ne pouvait pas leur parler devant elle.

Il reporta son attention sur Charlotte.

— Au fait si tu ne m'espionnais pas, pourquoi es-tu venue dans cette forêt ?

— Je cherchais des aigles impériaux, répondit Charlotte en remettant une mèche de cheveux derrière son oreille. Je voulais les voir passer avec ces jumelles.

Elle lui montra les jumelles qu'elle portait au cou.

— Des aigles impériaux? répéta Gabriel. Il se rappelait en avoir vu un le jour de la chasse avec son père ; et un deuxième, il y a quelques temps, lors de sa rencontre avec le clan.

— Il y en a donc vraiment dans cette forêt ?

Charlotte hocha la tête et sortit un carnet de sa besace. Elle le feuilleta, s'arrêta sur une des pages et le lui tendit. Gabriel prit le carnet et vit un croquis d'aigle maladroitement dessiné. Il contempla l'esquisse pendant quelques secondes avec perplexité. L'aile droite était plus grande que l'aile gauche, et le bec était trop large. Il n'avait jamais vu un aigle aussi laid.

—...Tu dessines vraiment très bien !

Charlotte lui adressa un sourire, signifiant qu'elle n'était pas dupe, et reprit :

— C'est bizarre en tout cas. Normalement, il n'y a pas d'aigles dans la région, encore moins des aigles impériaux. Je le sais parce que j'ai lu plein de choses sur eux.

— Pour ta carrière de journaliste animalière ? devina Gabriel. Il se souvenait que Charlotte lui avait dit vouloir faire ce métier. Il ne l'imaginait pas arpenter les déserts et les jungles (surtout après les derniers évènements), mais il n'avait jamais contesté l'ambition de Charlotte, par peur de la vexer.

— Oui c'est ça, dit-elle. D'habitude je viens dans cette forêt le week-end, pour dessiner des animaux ou des plantes. Depuis quelques temps, je me suis rendue compte qu'il y avait de plus en plus d'aigles. C'est bizarre, non ?

— Bizarre, répéta Gabriel. Enfin... moi je chevauche des cerfs. Donc questions bizarreries...

Charlotte sourit à nouveau et jeta un regard prudent vers les animaux qui continuaient à les suivre. Gabriel feuilleta distraitement le carnet de Charlotte et tomba sur le dessin d'un chien à l'air particulièrement farouche. Peut-être était-ce l'animal de compagnie de Charlotte ?

— Comment les as-tu rencontré ? demanda cette dernière. Ça fait longtemps ? En tout cas, tu ne m'en as jamais parlé ! Si ce loup ne m'avait pas attaqué, je ne l'aurais jamais su !

Gabriel réfléchit à toute vitesse pour trouver un mensonge vraisemblable, mais rien ne lui vint à l'esprit. Il fit un geste vague de la main.

— Oh tu sais, c'est une longue histoire.

Charlotte le dévisagea d'un regard perçant mais ne dit rien, et Gabriel en fut soulagé. Ils restèrent silencieux pendant un moment qui lui sembla une éternité. Son cerveau bourdonnait, à la recherche d'un sujet de conversation, mais il ne trouvait rien d'intéressant à dire. C'était bizarre, d'habitude il n'avait aucune difficulté à parler avec Charlotte.

Lorsqu'ils passèrent devant la clairière où se trouvait le reste du clan, Gabriel fit un signe discret de la tête à Aislîn et les membres de la garde se dispersèrent pour rejoindre leurs congénères près du lac. Charlotte et lui continuèrent leur chemin seuls, et bientôt la forêt se clairsema. Ils arrivèrent à la lisière du bois et Charlotte s'approcha de sa bicyclette, attachée à un arbre.

— En tout cas tu m'as sauvé la vie, murmura-t-elle en enfourchant son vélo. Merci beaucoup, Gabe.

Elle l'embrassa sur la joue par-dessus son guidon et Gabriel ressentit une décharge électrique lui parcourir le corps. Charlotte s'éloigna sur la route, son casque vert devenant un point lointain, avant de disparaître. Tout à coup, Gabriel trouva que cette journée était vraiment merveilleuse. Qui pouvait bien se soucier d'une attaque de loup alors que Charlotte venait de l'embrasser ?

Il s'enfonça d'un pas conquérant dans la forêt et arriva rapidement dans la clairière, où le clan était en proie à une grande agitation. Le grondement de leurs voix couvrait même celui de la cascade. Aislîn et les mâles de la garde tenaient une sorte de conseil de guerre. Le sourire de Gabriel s'évanouit.

— ...Veux que vous recherchiez ce loup, ordonnait Aislîn. Il doit encore être dans les parages. Faites attention si vous le voyez lui ou un de ses congénères. Ils n'ont probablement pas mangé depuis longtemps pour s'attaquer ouvertement à un bipède. Celui-ci devait certainement agir en éclaireur pour sa meute.

Les cerfs hochèrent la tête puis se dispersèrent. Aislîn se tourna ensuite vers lui et ouvrit la bouche, mais Gabriel prit la parole en premier :

— Qu'est-ce qui vous a pris là-bas ?! s'exclama-t-il avec colère. Pourquoi est-ce que vous vous êtes comporté comme ça avec Charlotte ?!

Kal, qui était resté à côté d'Aislîn, vociféra :

— Gabriel ! Tu n'aurais pas dû laisser cette fille nous approcher ! Se laisser caresser par des humains ?! Jamais de la vie ! En plus, cette fille puait le loup à des kilomètres ! Lorsque l'odeur des mangeurs de chair s'imprègne sur quelqu'un, cette personne devient maudite !

— Maudite ? répéta Gabriel avec incrédulité. C'est n'importe quoi ! Et puis c'est normal qu'elle pue le loup, elle venait de se faire attaquer par l'un d'entre eux ! T'as vu l'état de son pull, non ?! Il a failli lui dévorer le bras si on n'était pas arrivé à temps ! T'aurais voulu qu'elle sente la rose ?! On s'en fiche que ça porte malheur, ce sont des superstitions stupides !

Kal s'apprêtait à répondre, mais Aislîn lui jeta un regard autoritaire avant de prendre la parole. Sa voix était calme, mais grave.

— En général, les cerfs n'aiment pas les bipèdes. J'imagine que tu comprends pourquoi. Avec le mangeur de chair, c'est l'un de nos prédateurs les plus dangereux. Je ne dis pas que cette humaine est mauvaise, même si le loup l'a souillée de son odeur. Mais nous ne pouvons pas fraterniser avec les bipèdes, quels qu'ils soient. Nous faisons une exception pour toi parce que tu es notre gardien, mais sinon, nous sommes hostiles aux hommes. Si tu ne nous l'avais pas ordonné directement, nous ne l'aurions pas sauvé.

Gabriel soupira d'un air atterré. Après ce qu'il avait vu dans les souvenirs d'Aislîn, il ne pouvait pas lui en vouloir d'être méfiant envers les humains. D'un autre côté, il connaissait très bien Charlotte : elle n'aurait pas fait de mal à une mouche. Une fois, Gabriel l'avait vu pleurer toute l'après-midi parce qu'elle avait trouvé une abeille morte sur sa table. Aislîn également sentait qu'il pouvait faire confiance à Charlotte, mais il n'arrivait pas à outrepasser sa haine des humains.

— Charlotte n'est pas dangereuse ! C'est une fille bien, ma seule amie à l'école !

— Ça ne change rien, répliqua calmement Aislîn. J'ai discuté avec les membres du clan. Les autres humains ne nous inspirent pas confiance. Elle ne sera pas notre amie. Même si tu arrivais à me convaincre moi, le reste du clan n'accepterait pas parmi eux quelqu'un qui a été souillé par l'odeur du mangeur de chair.

Le regard perçant d'Aislîn l'empêcha de répliquer, et il se contenta d'un coup de pied dans l'herbe. En temps normal, il n'aurait jamais parlé de tout ça à Charlotte parce qu'elle l'aurait pris pour un fou. Mais maintenant qu'elle l'avait surpris à dos de cerf, il aurait pu partager son secret avec elle.

Il passa le reste de la journée à essayer de convaincre Aislîn, mais celui-ci demeura inflexible. Lorsqu'il rentra chez lui ce soir-là, Gabriel se sentait furieux et désemparé. La seule chance de partager son secret avec un autre humain s'évanouissait subitement devant lui.

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