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Chapitre 54


Gabriel se réveilla aussi brusquement qu'il s'était endormi. Une sueur froide coulait le long de sa nuque et il sentait son cœur palpiter dans sa poitrine. Il lui fallut quelques minutes pour comprendre où il était et pourquoi il se sentait si mal. Il jeta un regard à l'horloge, qui affichait dix heures.

Il se leva lentement et alla prendre une douche. Tandis qu'il se frottait vigoureusement les bras avec du savon, les images de la veille lui revenaient à l'esprit. La charge de l'armée rebelle, la façon dont sa ramure avait transpercé le gardien des ours, Charlotte se métamorphosant en loup, Fabre qui s'écroulait sur le sol comme une poupée de chiffon.

Quelqu'un frappa à la porte. Gabriel se dépêcha de sortir de la douche, passa un peignoir, descendit et ouvrit la porte. Hermann se tenait sur le seuil, l'air exténué. Visiblement, il n'avait pas dormi de la nuit.

— Bonjour Gabriel, dit-il en entrant. Comment ça va ?

— Bien merci, mentit Gabriel en refermant la porte, alors, quoi de neuf ?

— À toi de me le dire, répondit Hermann après s'être assis sur le sofa, nous avons retrouvé le corps d'Edmond près du port. Tu sais ce qu'il s'est passé ?

Gabriel prit un air surpris et fit « non » de la tête.

— Si l'on en croit ses blessures, il a été tué par un animal carnivore, probablement un loup. Peut-être qu'il a traqué les rebelles et que ça s'est mal fini pour lui. C'était tout de même stupide pour quelqu'un d'aussi brillant.

— Sûrement, répondit Gabriel, sans trouver autre chose à dire.

— Et concernant la traque de l'armée rebelle...

Gabriel sentit la culpabilité lui ronger les entrailles. Il avait envoyé ses cerfs aux trousses de l'armée et s'était contenté de rentrer dormir pendant que les cerfs se faisaient probablement tuer.

— On a retrouvé les rebelles ?

— Non, répondit Hermann en fronçant les sourcils, c'est ça qui est étrange. Après que Fabre nous ait dévoilé son plan, j'ai réussi à échapper à mes gardes et je me suis envolé vers le nord, pour suivre la progression de la bataille. Je voulais voir si nous pouvions éviter de faire brûler la forêt.

Il se passa une main dans les cheveux avant de reprendre :

— Tes cerfs étaient à cent mètres à peine de l'armée rebelle. Pourtant, lorsqu'ils se sont enfoncés dans les bois, nous avons perdu leur trace. C'est comme s'ils s'étaient volatilisés. Je pense que leur connaissance de la forêt les a avantagés. Entre-temps, on a appris que le corps de Fabre avait été retrouvé, ce qui nous a pas mal désorganisés. Mais depuis, nous avons passé la forêt au peigne fin et nous ne les avons pas retrouvé. Je ne vois pas comment ils ont pu fuir, à moins qu'ils aient trouvé un moyen de quitter l'île.

— J'imagine..., dit Gabriel, alors je suppose qu'on ne va pas faire brûler la forêt ?

— Non, je ne pense pas. Les recherches se poursuivent, mais si on ne retrouve personne, il n'y a pas de raison de la brûler. Et puis d'ailleurs, c'était la solution de Fabre. Puisqu'il est mort, ce sera au nouveau chef de l'Ordre de décider ce qu'il conviendra de faire.

— Ah...Et comment vous allez choisir le nouveau chef ?

— Par une élection, répondit simplement Hermann. Mais pas tout de suite. Pour le moment, le conseil des oxcellors doit mettre fin au désordre qu'a provoqué la bataille. Il faut rétablir l'ordre, calmer les gardiens. Une fois que ce sera fait, nous pourrons penser à l'avenir.

— C'est le bazar dehors, hein ? s'enquit Gabriel.

— Tu n'imagines pas à quel point.

Le silence retomba. Gabriel repensait à Charlotte. Peut-être devait-il informer Hermann à son sujet ? Mais étrangement, quelque chose l'en empêchait. Il voulait garder cette information pour lui. Peut-être lui dirait-il un jour, mais pas maintenant.

— Au fait, dit Hermann, il y aura une cérémonie funéraire pour Fabre, ce soir. Je sais qu'il n'a pas pris les meilleures décisions hier, mais j'ai pensé que tu voudrais quand même être là.

— Oui bien sûr, je viendrai, promit Gabriel.

— Très bien, fit Hermann en se levant. Une dernière chose, je sais que cela ne signifiera plus grand-chose pour toi, mais les oxcellors ont discuté ce matin et ils ont estimé que tu avais réussi la deuxième et la troisième épreuve pour devenir membre de l'Ordre. Tu arrives à te métamorphoser, et des cerfs sont morts pour protéger notre ville, alors on peut considérer que tu as fait le sacrifice nécessaire pour réussir la troisième épreuve.

— Alors c'est vrai ? murmura Gabriel, il faut vraiment sacrifier un animal pour rejoindre l'Ordre ? C'était ça la troisième étape de ma formation ? Je croyais que la troisième étape s'appelait « contrôle de l'espèce »....Vous aussi vous trouvez cela normal, Hermann ?

Ce dernier plongea son regard saphir dans les yeux de Gabriel.

— Je sais que ça peut paraître barbare. Moi-même, j'ai longtemps refusé de le faire. Et puis je me suis rendu compte que c'était nécessaire. Cela fait des années que je suis membre de l'Ordre, et j'ai fini par comprendre que sans sacrifice, sans compromis, l'équilibre si précieux que protège l'Ordre ne peut pas être préservé. Cette leçon, on ne peut pas l'apprendre sans verser un peu de son propre sang.

Gabriel se mordit la langue pour ne pas lui répondre. Il se contenta de hocher la tête, et Hermann s'en alla. Lorsqu'il se retrouva seul, Gabriel alla prendre son petit-déjeuner, puis retourna dormir. Il s'enfonça progressivement dans un nuage de brume. Sa léthargie et son apathie grandissaient à mesure qu'il repensait à Charlotte. Il ne pouvait pas la sortir de son esprit.

Ce soir-là, il fut réveillé par une main qui le secouait légèrement.

— Gabriel ? dit une voix familière, la cérémonie va commencer dans une heure, il faut y aller.

Gabriel se redressa sur les coudes et vit François penché sur lui. Ses yeux verts brillaient intensément et son sourire était aussi large que d'habitude, mais il semblait artificiel, crispé.

— OK, répondit Gabriel en sortant du lit.

Après avoir enfilé un costume noir qui se trouvait dans l'armoire, Gabriel suivit François sur la Place des Sept. Il fut surpris de voir à quel point Felestor était dévasté. Il ne s'en était pas rendu compte dans la confusion de la bataille. Les affrontements de la veille avaient provoqué beaucoup de dégâts, et les gardiens s'échinaient à déblayer les décombres. Tandis qu'ils marchaient en silence, Gabriel remarqua que les personnes qu'ils croisaient lui adressaient des sourires ou des regards bienveillants.

— Ils réalisent que tu les as sauvés hier, expliqua François en voyant son regard interrogateur, pendant tout ce temps ils t'ont soupçonné, pour se rendre compte au final que tu ne fais pas partie des rebelles et que tu as même été le seul à les affronter.

— Je n'ai pas été le seul, rectifia Gabriel. Il y avait Hermann et toi également.

— Ce n'est pas pareil, répondit François, nous avons combattu dans les airs. Il y a quelques oiseaux qui tombaient du ciel, mais pour eux, la vraie bataille s'est déroulée au sol. C'est là que Felestor a été envahie. Et puis, Hermann et moi n'étions pas soupçonnés de trahison.

Gabriel haussa les épaules. Ils arrivèrent sur la Place des Sept, ou des tentures noires avaient été dressées afin de dissimuler les ravages provoqués par l'attaque des rebelles. Au centre de la place, une estrade avait été dressée, la même que celle sur laquelle Fabrese tenait lors de la cérémonie d'accueil des gardiens. Cette fois-ci, un homme noir à l'allure étrange, que Gabriel n'avait jamais vu, se tenait devant le pupitre. Son regard était posé sur le cercueil installé à côté de lui.

En voyant le linceul, Gabriel eut un haut-le-cœur. L'image de Charlotte sautant à la gorge de Fabre lui revint à l'esprit. Les regards convergeaient vers lui, et Gabriel sut qu'il ne voulait pas être ici. Il ne pouvait pas rester là.

— Je regrette, dit-il à François en se transformant en cerf, je ne peux pas.

François se tourna vers lui et fut surpris de le voir métamorphosé.

— Gabriel, qu'est-ce que tu fais ? Tu ne peux pas quoi ?

— Je ne peux pas rester là. On se retrouve après la cérémonie.

Avant que François ne puisse protester, Gabriel s'enfuit à toute jambe. Il bondit par-dessus les têtes et se rua vers la rue la plus proche. Il sortit de la ville et ses pas le menèrent instinctivement vers la forêt.

Gabriel courait de toutes ses forces. Le vent lui fouettait le visage et sifflait à ses oreilles. Cela lui faisait du bien, comme si cela l'éloignait peu à peu des tourments de la veille. Il parvint à la lisière de la forêt, et s'arrêta un moment. Où étaient les cerfs ? Il se concentra et se rendit compte qu'ils étaient retournés au sanctuaire.

Il se précipita dans cette direction et passa bientôt près de l'étang, où il avait vu Charlotte sous la forme d'un loup pour la première fois. Il y croisa des cerfs qui s'abreuvaient et qui le saluèrent sur son passage. Les vingt mille cerfs de la forêt s'étaient rassemblés dans les environs. Gabriel dut ralentir l'allure pour se frayer un passage parmi eux.

Lorsqu'il parvint à l'orée du sanctuaire, il aperçut les chefs de clans rassemblés de l'autre côté, autour de Bel. Gabriel se dirigea vers eux et les cerfs se levèrent en le voyant approcher.

— Gabriel, dit Bel, nous nous demandions où tu étais passé. Nous avons traqué les rebelles mais ils ont disparu dans la forêt.

— Je sais, répondit Gabriel, personne n'a été blessé durant la traque ?

— Non ça va. Les rebelles étaient trop occupés à fuir pour nous attaquer. Donc à part les blessés de la bataille, il n'y a personne d'autre à soigner.

— Très bien, fit Gabriel.

Il balaya du regard les chefs de clan, qui ne manifestaient plus aucune hostilité les uns envers les autres. Certains paraissaient même être devenus de bons amis.

— Alors comme ça, vous avez fini par mettre vos querelles de côté ?

Bel lui sourit.

— Rien de tel qu'une guerre et Akanak pour rassembler !

— Alors vous êtes tous d'accord pour reformer un seul clan ?

— Oui. Il y a encore quelques détails à régler, des discussions à avoir, mais je pense que nous sommes prêts à nous réunir sous ton commandement. Et puis, maintenant que nous avons la forêt pour nous tout seuls, les choses seront plus simples.

— J'imagine, répondit-il, mais je pense que je vais rester avec vous quelques jours, le temps de voir comment vous vous en sortez.

— Comme vous le souhaitez, Akanak, répondit Bel en lui adressant un léger sourire.

Gabriel s'enfonça dans la forêt, suivit par les chefs de clan. En leur compagnie, il arriverait certainement à oublier tout cela. Il devait retrouver des forces avant de pouvoir faire face à l'avenir, et il ne trouverait cette force que parmi eux. Après tout, il était le gardien des cerfs.

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