Chapitre 45
Bonjour les amis :)
Aujourd'hui, le chapitre 45! Il ne reste donc plus que 10 chapitres pour ce premier tome, snif snif :( Le tome 2 est en préparation. Je bosse actuellement dessus ;)
Enjoy !
Luc :)
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Gabriel franchit en trombe les portes d'enceinte de Felestor. Seul le bruit de sa course effrénée venait troubler le silence de la nuit. En quelques minutes, il arriva au pied de la Flèche et reprit une forme humaine.
En levant la tête vers le sommet, il vit de la lumière qui s'échappait du bureau de Fabre. D'un coup de pied, il défonça la porte dérobée qui donnait accès aux ascenseurs réservés aux oxcellors, et écrasa le bouton de l'ascenseur, qui arriva quelques secondes après. Gabriel monta à l'intérieur, appuya sur l'unique bouton qu'avait pressé Hermann la dernière fois, et attendit.
Une fois arrivé au sommet de la tour, il se précipita vers le bureau de Fabre et ouvrit la porte sans frapper. À l'intérieur, Fabre était plongé dans ses dossiers. Il avait l'air épuisé et le premier bouton de sa chemise était ouvert, ce qui était signe évident de laisser-aller pour une personne aussi soignée que lui. Lorsque Gabriel entra, il releva la tête et son regard s'agrandit aussitôt.
— Prodel ! s'exclama-t-il d'un air à la fois choqué et soulagé, vous êtes revenu ! Hermann et moi, nous nous faisions un sang d'encre ! Partir comme ça dans la forêt, c'était...
— J'ai des choses à vous dire, coupa Gabriel. C'est à propos des rebelles.
Fabre eut l'air surpris pendant quelques secondes, puis son expression changea totalement. Il écarta ses dossiers, resserra sa cravate et adressa à Gabriel un regard vif.
— Asseyez-vous, dit-il d'une voix calme et ferme.
Gabriel s'exécuta et Fabre lui servit un verre d'eau. Il croisa ensuite les mains devant lui.
— Je vous écoute.
Gabriel commença son récit en lui racontant comment il s'était enfui vers la forêt, et comment il avait affronté Bel. Il poursuivit en expliquant les souvenirs qu'il avait reçus du cerf, et ses soupçons concernant la présence du gardien des cobras dans la forêt.
— Alors il n'avait pas quitté l'île, soupira Fabre, continuez.
Il n'interrompit plus Gabriel jusqu'à la fin du récit, se contentant de froncer les sourcils lorsqu'il entendit parler du bûcher et du repaire des rebelles dans la forêt. La voix de Gabriel faiblit, et il se rendit compte qu'il était épuisé. Cependant, il poursuivit son récit jusqu'au bout.
— Je vois, fit Fabre lorsqu'il eut terminé. Messieurs Feger et Schultz nous ont donc trahis. Quant à cette pauvre gardienne des cobras, nous l'avons soupçonnée à tort. Il faut croire que j'ai tout fait de travers.
Il s'interrompit un instant, avant de sourire faiblement à Gabriel.
— Je remarque cependant que vous avez réussi à communiquer télépathiquement avec votre espèce. La métamorphose a dû libérer vos pouvoirs. Quoi qu'il en soit, vous avez fait preuve d'un grand courage. Nous devons prendre quelques mesures immédiates. Excusez-moi.
Fabre appuya sur un bouton de son bracelet, manipula la molette, et la voix d'Hermann s'éleva bientôt de l'appareil.
— Oui Fabre ?
Gabriel voulut lui faire un signe pour l'inciter à raccrocher, mais quelque chose l'en empêcha : il était peut-être souhaitable de garder ses soupçons pour lui-même. Du moins pour le moment.
— J'ai besoin de vous dans mon bureau, répondit Fabre, tout de suite. Amenez François Toulon avec vous.
La connexion s'interrompit et Fabre se leva. Il ouvrit la baie vitrée, puis retourna s'assoir derrière son bureau. Quelques minutes plus tard, un aigle impérial et un corbeau s'engouffraient dans la pièce. Gabriel les regarda sauter sur le tapis et reprendre une forme humaine.
— Gabriel ! s'exclama Hermann, l'air surpris, après s'être redressé, comment as-tu...
— Désolé Hermann, coupa Fabre, mais nous n'avons pas le temps. Gabriel, pourriez-vous répéter ce que vous venez de me raconter ?
Gabriel s'exécuta. Lorsqu'il eut achevé son récit, Fabre, qui n'avait pas cillé, reprit la parole :
— Nous avions donc raison sur une chose : leur projet est de faire exclure Gabriel de l'Ordre. Ils n'étaient pas loin de réussir. As-tu pu savoir pourquoi ils ne t'ont pas tué et pourquoi ils ont attaqué Louchenko à la place ?
Gabriel hésita une seconde. Fabre faisait preuve d'une grande vivacité d'esprit. Est-ce qu'il devait tout lui dire ? Il avait délibérément omis de raconter la partie où les rebelles évoquaient le gardien des loups, et leur conviction que Gabriel les rejoindrait un jour.
— L'un d'entre eux a dit que... ils pensaient que je pourrais rejoindre leur cause un jour. Il y a un nouveau gardien des loups. Apparemment, il est apparu, et c'est lui qui dirige les rebelles.
— Nom de dieu... murmura Hermann en se passant une main dans les cheveux, deux héritiers de fondateur qui font partie des rebelles. Cela porterait un coup fatal à l'Ordre si la nouvelle se répandait. Et bien sûr, ils seraient ravis que tu les rejoignes, cela ferait trois héritiers rebelles. Donc leur prochaine cible, c'était soit toi soit Fabre ?
— Exact, répondit Gabriel. Mais maintenant qu'ils savent que je n'ai pas quitté l'île et que j'étais juste caché dans la forêt, il est probable qu'ils s'attaquent à Fabre.
— Je ne crois pas, intervint Fabre, qui ne semblait pas du tout bouleversé d'être l'objet d'un complot, ils savent que nous sommes au courant. À mon avis, ils vont changer leur fusil d'épaule. Ils vont passer à l'action très rapidement. Jusqu'à présent, ils avaient l'effet de surprise qui jouait en leur faveur. Nous allons changer la donne.
Le dirigeant de l'Ordre se leva, l'air décidé. Il semblait maîtriser parfaitement la situation.
— Il faut que vous alliez les espionner, ordonna-t-il en se tournant vers Hermann, nous devons savoir quelles seront leurs prochaines manœuvres. Vous pensez pouvoir le faire discrètement, en vous cachant dans les arbres ?
Hermann hocha la tête. Sans ajouter un mot, il se métamorphosa en aigle et sauta à nouveau par la fenêtre.
— Quant à vous, ajouta Fabre en se tournant vers François et Gabriel, il va falloir préparer les défenses de la ville, juste au cas où ils nous attaqueraient. Gabriel, je sais que vous avez des cerfs dans la forêt. Est-ce que vous pouvez en faire venir le maximum à Felestor ? Ils pourront assurer la sécurité de la ville le temps que nous décidions des mesures à adopter. Mes fourmis vous assisteront dans cette tâche.
Gabriel hocha la tête.
— Quant à vous, François, appelez vos corbeaux. Avec Hermann et Gabriel, vous êtes la seule personne en qui je peux avoir confiance sur cette île pour le moment. Tous les autres sont susceptibles de faire partie des rebelles. Je sais que vous êtes ami avec Gabriel, et j'ai confiance en vous. J'ai demandé l'avis d'Hermann, et il m'a dit que vous étiez également l'un des seuls gardiens en qui il avait une confiance totale. Vous allez donc constituer notre défense aérienne.
Fabre s'interrompit un instant, avant de reprendre.
— Écoutez-moi tous les deux, je sais que vous êtes encore jeunes, mais ces mesures sont essentielles. Gabriel, vous arrivez à vous métamorphoser, alors vous avez réussi la seconde épreuve pour devenir un gardien. C'est comme si vous l'étiez déjà. Je compte sur vous deux. Vous êtes parmi les gardiens les plus talentueux que j'ai jamais vus.
Gabriel était persuadé que les flatteries de Fabre envers François et lui n'avaient que pour but de leur donner du courage, mais il se contenta de hocher la tête. Il jeta un regard à François, qui paraissait effrayé mais déterminé. Aussitôt, les soupçons qu'il avait envers son ami s'évanouirent. Fabre avait raison. Il était impossible que François fasse partie des rebelles. Il en était sûr.
— Très bien, fit Fabre, et pas un mot de tout cela à qui que ce soit. Nous ne voulons pas provoquer la panique, surtout dans un moment où l'Ordre est si fragile. Allez-y maintenant.
Ils se dirigèrent vers la porte, mais avant de s'en aller, Gabriel adressa un dernier regard à Fabre, qui tournait à nouveau les boutons de son bracelet. Ce dernier leva la tête, sourit, et murmura d'un air fatigué :
— Voilà qui risque de nous tenir éveillés. Pour la première fois depuis des siècles, l'Ordre va officiellement entrer en guerre.
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