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Chapitre 36


L'aube se levait sur Felestor. Gabriel était assis sur son lit et regardait à travers la fenêtre de sa chambre. Il n'y avait pas un seul nuage à l'horizon. Les premiers rayons de soleil annonçaient un temps radieux et chaud. Être si proche du Groenland et ne pas ressentir le froid, c'était tout de même incroyable.

Gabriel regarda sa montre-bracelet, qui affichait six heures. Le moment était venu de partir. Il enleva le bracelet et le posa sur la table de chevet. Il ne voulait pas qu'on puisse le suivre à cause de son signal. Il saisit ensuite le sac à dos qu'il avait préparé la veille, descendit les escaliers et sortit de chez lui.

Dehors, les rues étaient désertes. Une légère brise agitait les bannières vertes à cerf d'or, et la devise du clan brillait intensément à la lumière matinale.

— « Secrecy is safety », lut Gabriel, en enfilant son sac à dos.

Il se mit en route en prenant soin de marcher vite et sans bruit. En ce matin, la devise du clan des cerfs prenait un tout autre sens que celui expliqué par Aymeric. Puisque ce qu'il s'apprêtait à faire était totalement interdit, il valait mieux garder le secret sur son départ s'il ne voulait pas se faire déchirer en deux par une panthère enragée.

Après trois semaines d'entraînement dans la salle-forêt, il n'avait pas du tout progressé dans sa métamorphose. Hermann pensait que le traumatisme qu'il avait subi juste après sa naissance pouvait avoir inhibé ses pouvoirs. Toutefois, malgré les supplications de Gabriel, Hermann restait inflexible et ne lui donnait toujours pas la permission de se rendre dans la forêt sacrée.

Mais Gabriel en avait assez d'attendre. Il se sentait attiré vers les cerfs comme par un aimant, et il ne pouvait plus résister à cette flamme dans sa poitrine. Ce feu intérieur s'embrasait, devenait plus brûlant, plus pressant. Les cerfs avaient besoin de lui, il le savait sans pouvoir se l'expliquer.

Les rues étaient calmes et Gabriel atteignit rapidement l'enceinte qui marquait la frontière nord-ouest de la ville. Il sortit de Felestor, gravit la colline et poursuivit sa route d'un pas vif. Il passa devant le Colisée, puis continua son chemin jusqu'à atteindre les plaines qui s'étendaient au nord.

Après trente minutes de marche, Gabriel s'arrêta afin de se repérer. Felestor se trouvait à deux kilomètres derrière lui. La forêt se trouvait à cinq kilomètres vers l'ouest. Elle s'étirait vers le nord-ouest et le sud. Il n'avait plus qu'à marcher tout droit.

Il se remit en route et au bout d'un moment, il aperçut la lisière de la forêt qui s'étendait au loin. Il n'en avait jamais vu d'aussi vaste. En revanche, à part la forêt qui s'étendait à l'ouest, le paysage était désertique. La montagne, au nord, restait cachée dans la brume. Il n'était entouré, à perte de vue, que d'herbe, de rochers et de buissons.

Pourtant, ce paysage avait quelque chose d'apaisant. Avec les évènements de ces dernières semaines, il ne se retrouvait quasiment plus tout seul, sauf le soir lorsqu'il rentrait chez lui. Cette solitude retrouvée lui procurait un grand soulagement. Pour la première fois depuis qu'il était sur l'île, il n'avait pas à faire attention à ce qu'il disait ou faisait. On ne l'épiait plus, il n'avait plus à supporter les regards insistants sur son passage.

En reprenant la route, il fut néanmoins surpris de croiser des sortes de bidonvilles un peu partout. Des maisons de fortunes, construites avec de la taule, du bois et des objets de récupération, étaient agglutinées les unes aux autres. En apercevant les gens en haillons qui s'affairaient autour de ces habitations, Gabriel comprit que les railles devaient certainement résider ici. Ceux qui n'étaient pas admis à entrer dans la ville pour rendre des services à l'Ordre restaient là et amassaient de quoi survivre.

Une colère intense s'empara de Gabriel. Il s'était presque habitué au sort des railles et ne réagissait même plus lorsqu'il en croisait un à Felestor. Sa formation avait éclipsé tout le reste. Mais voir leurs conditions de vie lui rappelait cette injustice, à laquelle tout le monde au sein l'Ordre, à part le clan des tourterelles, participait. Tout cela était si injuste, si révoltant...

Ruminant ces sombres pensées, Gabriel arriva finalement à la lisière de la forêt. Les arbres étaient bien plus grands que ceux de la forêt de Montfermeil. À première vue, ils devaient culminer à une bonne quinzaine de mètres et étaient si denses qu'aucune lumière ne pénétrait dans la forêt.

Gabriel hésita une seconde. Aucun son ne s'échappait de cette forêt, comme s'ils étaient prisonniers des arbres. Cela le rendait mal à l'aise. Et puis, il allait transgresser les ordres d'Hermann. D'un autre côté, il n'avait pas fait tout ce chemin pour rien.

— Bon, murmura-t-il, quand faut y aller, faut y aller.

Il s'enfonça dans la forêt. Aucun sentier ne se dessinait sur le sol et Gabriel se fraya un chemin entre les ronces, les arbres et les buissons. Au-dessus de sa tête, la voûte des feuilles laissait passer quelques rares rayons de soleil qui éclairaient les alentours.

Une atmosphère mystique régnait autour de lui. Cette forêt était visiblement très ancienne, vénérable. On avait l'impression que de grandes choses s'y étaient passées, comme si les arbres chuchotaient une histoire secrète et oubliée par le temps.

À mesure qu'il s'enfonçait dans la forêt, Gabriel sentait l'air devenir plus lourd : il respirait avec difficulté. Se frayer un chemin entre les ronces et les buissons devenait un véritable parcours du combattant. Seule la flamme qui grandissait dans sa poitrine l'incitait à continuer.

Au bout d'une demi-heure, l'obscurité était presque totale autour de lui lorsque Gabriel passa aux abords d'un étang. L'eau était immobile, pas un souffle de vent ne venait rider sa surface. Cela lui rappela la forêt de Montfermeil et le lac de la clairière, où les cerfs venaient parfois se reposer. Qu'est-ce qu'Aislîn pouvait bien faire en ce moment ? Peut-être était-il en train de boire au lac ?

Gabriel s'approcha de l'étang et y regarda son reflet. L'eau était si claire qu'il pouvait voir le moindre détail de son visage. Il s'accroupit et recueillit de l'eau dans ses mains, qu'il porta à ses lèvres. Elle était délicieusement fraîche.

Soudain, Gabriel ressentit un frisson sur sa nuque, comme une présence. Il se redressa brusquement, et vit deux yeux sombres qui émergeaient de l'obscurité, sur la berge opposée. Par instinct, Gabriel se précipita derrière un arbre. À peine eut-il le temps de se cacher qu'un loup énorme, plus grand qu'un ours, au pelage noir, s'approcha de l'étang.

Le loup jeta un regard aux alentours, puis se mit à laper dans l'étang. Un sentiment étrange s'empara de Gabriel : il avait l'impression de reconnaître ce loup. Ce n'était pas possible, puisqu'il n'avait vu qu'un seul loup dans sa vie, et celui-ci ne ressemblait pas du tout au premier qu'il avait vu. Pourtant, les yeux du loup avaient quelque chose de familier. Un œil noir et un œil vert. Mais cette sensation de familiarité était peut-être liée au fait que les loups étaient des prédateurs naturels pour les cerfs ?

Le cœur de Gabriel battait furieusement contre sa poitrine. Une sueur froide coulait le long de son dos. Il avait fait une erreur en venant ici. Peut-être que le loup le repérerait et le dévorerait. Heureusement, il bénéficiait d'un vent contraire et le loup ne pouvait pas sentir son odeur. Finalement, l'animal se détourna et s'éloigna lentement. Gabriel vit sa queue touffue onduler entre les buissons, et la bête disparut bientôt parmi les arbres.

Gabriel poussa un soupir de soulagement. Sa respiration ralentit et il retrouva progressivement son calme. Maintenant, il comprenait mieux la terreur que le loup avait inspirée aux hommes à travers toutes les civilisations. Il se demandait comment Amaroki, l'ancienne gardienne des loups et fondatrice de l'Ordre, avait pu se jeter sur un loup pour le combattre à main nue. Elle devait avoir un courage incroyable.

En tout cas, s'il y avait des loups dans cette forêt, il valait mieux ne pas traîner dans le coin trop longtemps. Gabriel reprit la route, avec l'intention de trouver les cerfs le plus rapidement possible.

Il cheminait depuis une quinzaine de minutes lorsqu'il entendit enfin quelque chose. Derrière les arbres, quelque chose s'agitait. La flamme dans son estomac flamboyait, prit des teintes vertes. Un sentiment d'excitation montait en lui. Un cerf se cachait là, il en était sûr.

— Nous vous attendions, dit une voix rauque derrière les arbres.

— Qui est là ? demanda Gabriel en s'immobilisant, le cœur battant.

Le bruissement des buissons s'intensifia, et un cerf immense surgit à quelques mètres de lui.

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