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Chapitre 32


Le lendemain, Gabriel se réveilla tard, emmitouflé dans les couvertures. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas fait de grasse matinée. Il se leva, fit sa toilette en prenant son temps, puis descendit prendre son petit-déjeuner.

Tandis qu'il avalait un bol de céréales, il se demandait ce qu'il pourrait faire de sa semaine de pause. Le reflet argenté de son bracelet attira son attention. François avait raison : il ne le consultait jamais. Maintenant qu'il avait du temps libre, il pourrait peut-être le regarder pour voir ce qu'il y avait d'intéressant à faire ?

Gabriel posa sa cuillère et appuya sur quelques boutons de son bracelet. La liste des évènements de la journée apparut sous ses yeux. Il déroula la liste des évènements ayant lieu dans le quartier, et vit qu'il y avait notamment un évènement organisé par Aymeric, l'actuel chef du clan des cerfs et gardien des chèvres qu'il avait rencontré lors de sa première soirée.

Intrigué, Gabriel regarda le descriptif : il s'agissait d'un banquet en plein air qui devait avoir lieu le soir même et qui devait servir à accueillir les nouveaux gardiens du clan. Pour y participer, chaque nouveau venu devait...s'entailler la main et verser du sang dans une coupe.

— Mais c'est horrible ! pensa Gabriel. Quelle tradition étrange ! Selon le descriptif, cela devait leur permettre de devenir des « frères de sang » au sein du clan. N'importe quoi. Il ne ferait jamais ça.

Cherchant un autre évènement ayant lieu durant la journée, Gabriel continua à faire défiler la liste. Il y avait un grand nombre de réunions diplomatiques qui se déroulaient à la Flèche, mais elles avaient l'air soporifiques : « Comité de Régulation des Prédateurs », « Syndicat de Défense des Proies Faciles », « Réunion Plénière de l'Organisation des Gardiens des Mers », et même « Présentation de l'Association de Lutte pour la Préservation des Espèces Sans Gardiens ».

Soudain, un évènement attira son attention : « Le Charmeur de Serpents ». Gabriel lut la description. Il s'agissait d'un évènement sportif durant lequel le gardien des cobras attachait un foulard à sa queue. Ceux qui le souhaitaient pouvaient alors essayer de le lui prendre, en utilisant leur espèce si nécessaire.

Gabriel hésita. Le gardien des cobras. Celui qui avait tué Stanislas Louchenko. Il avait envie d'en savoir plus, d'aller observer ce gardien de plus près. La partie prudente de son cerveau lui rappelait que le gardien des cobras voulait très probablement le tuer, et qu'aller dans le quartier des loups n'était pas la chose la plus intelligente à faire, surtout que le clan des loups était également le rival du clan des cerfs.

— Tu peux toujours changer de tenue, suggéra une voix dans sa tête, mettre des vêtements normaux plutôt que ton uniforme. Tu passeras inaperçu. En plus, tu pourras voir ce que trame le gardien des cobras. On ne sait pas ce qu'il te réserve, alors autant prendre les devants.

Oui, il allait faire ça. Gabriel remonta les escaliers pour se changer. Lorsqu'il redescendit, il portait un vieux pull et un jean qu'il avait apportés de chez lui. Il sortit du quartier des cerfs, longea la Place des Sept, et franchit l'arcade qui marquait l'entrée du clan des loups. Celle-ci était composée d'os d'animaux, visiblement tous des prédateurs. Les crânes d'un lion, d'un loup et d'un ours pendaient au milieu de l'arcade, comme pour dissuader les visiteurs d'y entrer.

Pris d'un frisson, Gabriel accéléra pour se forcer à entrer. Il n'avait pas vu cette arcade lorsqu'il était venu pour la première fois, puisqu'ils étaient passés par une rue adjacente afin d'accéder au quartier. Tandis qu'il marchait, il revit les haches et les sabres à l'aspect meurtrier qui jonchaient le sol, comme s'il s'agissait de simples cailloux.

La plupart des gardiens du quartier se dirigeaient vers une rue un peu plus loin, et Gabriel suivit le mouvement. Lorsqu'il tourna au carrefour, il arriva sur une place circulaire, au milieu de laquelle un attroupement s'était formé. Les cris des bêtes sauvages qui se trouvaient au milieu se mêlaient aux encouragements surexcités des gardiens qui se trouvaient autour.

Gabriel fendit la foule en jouant des coudes et arriva au premier rang. Au milieu du cercle, un cobra noir, long d'au moins deux mètres et avec un foulard blanc au bout de la queue, faisait face à cinq chacals. Ces derniers tentaient de l'encercler, mais le serpent évitait de se retrouver dos à l'un d'entre eux en glissant avec souplesse sur le sol.

Tandis que le cobra jaugeait ses adversaires d'un regard froid, les spectateurs jetaient des billets de toute sorte : des euros, des dollars, des roupies, ou encore des yens. Un homme aux grosses lunettes et à l'air affairé prenait les paris en écrivant fébrilement sur son carnet.

Soudain, les chacals passèrent à l'attaque. Ils bondirent vers le serpent, et tentèrent de lui prendre le foulard. Celui-ci évita les attaques facilement, puis darda sa langue d'un air amusé. Les chacals s'élancèrent à nouveau, mais le serpent avait visiblement plus d'expérience qu'eux. Il esquiva tranquillement leurs assauts répétés. Au bout de quelques minutes, il parut lassé par ce jeu et passa à l'action. Il y eut un éclair noir, et l'un des chacals s'effondra, foudroyé.

Le gardien des chacals rugit de fureur et se jeta sur le reptile, qui passa sous son ventre en se tortillant sur le sol. Il se jeta ensuite sur son adversaire et lui planta ses crochets dans le cou. Un rugissement approbateur s'éleva de la foule. Le gardien des cobras resserra sa prise, ses yeux luisants fixés sur la foule. Il savourait les applaudissements et les sifflets.

Lorsqu'il relâcha enfin sa victime, cette dernière s'effondra sur le sol et reprit aussitôt une forme humaine. Il était inconscient et des personnes vinrent l'installer sur un brancard avant de l'emporter. Les chacals suivirent leur maître, l'air dépité.

— Une fois de plus, annonça le bookmaker, personne n'a réussi à charmer le serpent ! Le prochain candidat entrera en scène dans trente minutes. Arrivera-t-il à voler le foulard ? Vous le saurez tout à l'heure ! En attendant, pause pour tout le monde !

La foule commençait à se disperser lorsque Gabriel vit quelque chose de suspect : une silhouette, dissimulée dans l'ombre d'une rue voisine, fit un signe au gardien des cobras. Celui-ci hocha la tête et la silhouette disparut. Le reptile détacha alors le foulard de sa queue, avant de glisser silencieusement vers la rue. Gabriel le regarda s'éloigner et prit aussitôt sa décision.

Il lui emboita le pas et s'enfonça dans la ruelle sombre et malodorante. Il avançait prudemment, se cachant derrière de vieilles poubelles ou des escaliers lorsque le serpent jetait des regards en arrière. Visiblement, il ne voulait pas être suivi. Au bout de quelques minutes, le reptile tourna dans une ruelle qui menait à une impasse.

Gabriel se cacha dans l'ombre d'une maison et attendit, le cœur battant. Quelques secondes après, la silhouette encapuchonnée arriva à son tour dans la ruelle. Gabriel s'enfonça plus profondément dans sa cachette, afin d'être sûr qu'on ne pouvait le voir. De là où il était, il ne pouvait pas voir le gardien des cobras mais il pouvait entendre leur conversation.

— Commençons, dis une voix sifflante que Gabriel pensa être celle du serpent, vous avez pu réfléchir depuis notre dernière entrevue ? Notre leader estime que la proposition que nous vous avons faite est plus que généreuse.

— Oui, répondit une voix féminine. J'y ai réfléchi avec beaucoup d'attention.

Il y eut un court silence.

— Et alors, qu'avez-vous décidé ?

— Je ne vous rejoindrai pas.

— Pardon ? dit le serpent d'un ton glacial. Je croyais pourtant que mes arguments vous avaient convaincus. Votre espèce, tout comme la mienne, est persécutée dans le monde entier, et menace de disparaître à tout instant.

— Je le sais, répondit la femme, mais votre position est trop extrême. Je ne peux pas adhérer à votre mouvement, surtout maintenant que le gardien des cerfs est réapparu.

Gabriel sentit son cœur se serrer dans sa poitrine.

— Cela ne change absolument rien ! siffla le cobra, l'Ordre vous méprise, vous et vôtre espèce ! Ils vous considèrent déjà comme un ennemi ! Leur règne injuste arrive à son terme, gardien des cerfs ou non ! Vous avez encore le choix d'être dans le bon camp lorsque tout cela se produira ! Vous n'ignorez pas ce qui est arrivé à Stanislas Louchenko lorsqu'il s'est opposé à moi, n'est-ce pas ?! J'espère que vous n'allez pas vous montrer aussi stupide que lui ! Réfléchissez à nouveau, et nous reparlerons dans quelque temps.

— Ma décision est prise, répondit la femme d'une voix ferme. Vous n'arriverez pas à m'intimider. Je ne me joindrai pas aux rebelles. J'ai encore de l'espoir pour l'Ordre.

Il y eut un bruit de verre brisé. Quelqu'un avait donné un coup de pied dans une bouteille vide.

— Vous faites une grave erreur. Vous le regretterez.

— Je doute que vous puissiez me faire quoi que ce soit, répliqua la femme. N'oubliez pas que ma disparition soulèverait des questions. Des questions que, j'imagine, vous ne souhaitez pas que l'on pose.

— Nous ne vous ferons rien, répliqua le reptile, mais vous savez de quoi nous sommes capables. Dévoilez quoique ce soit à notre sujet et en subirez les conséquences.

— L'Ordre n'a pas besoin de mon aide pour vous arrêter, dit-elle d'un ton dédaigneux. Les fourmis de Fabre sont partout. Il serait surprenant qu'il ne soit pas au courant de notre entrevue. Ce serait plutôt à vous de faire attention.

Des bruits de pas résonnèrent et Gabriel se recroquevilla dans sa cachette. La silhouette encapuchonnée passa devant lui d'un air pressé. Le serpent ne sortit pas tout de suite. Il resta dans la ruelle, probablement pour ruminer ses pensées.

Voyant qu'il ne sortait toujours pas, Gabriel sortit de sa cachette et retourna sur la place où se déroulaient les jeux. Au bout de quelques minutes, le serpent réapparut à son tour, l'air impassible.

Gabriel se dirigea vers la Place des Sept en essayant de ne pas courir. Derrière lui, le jeu avait repris et la foule criait à nouveau des encouragements au gardien qui essayait de subtiliser le foulard. Gabriel tourna au carrefour, puis sprinta jusqu'à la Flèche. Tandis qu'il courrait, il essayait de mettre de l'ordre dans ses idées et dans ce qu'il venait d'entendre.

Le gardien des cobras tentait de recruter une gardienne, pour qu'elle fasse partie des rebelles. Il avait menacé de la tuer, comme il l'avait fait avec Louchenko. Cette dernière avait refusé, et lui, Gabriel, était l'une des raisons principales. Son cœur se serra à cette idée. Hermann l'avait averti sur le fait qu'il deviendrait un symbole d'espoir pour l'Ordre. Pas étonnant que les rebelles souhaitaient l'intimider.

Il y avait autre chose d'intéressant, pensa Gabriel. Le gardien des cobras avait dit « notre leader », ce qui voulait dire qu'il prenait ses ordres d'un autre rebelle. Peut-être que ce dernier se trouvait-il également sur l'île ?

Il déboucha sur la Place des Sept et attendit que quelqu'un sorte par la porte dérobée de la Flèche. Au bout de dix minutes, quelqu'un sortit et Gabriel put emprunter l'un des ascenseurs qui menait au bureau de Fabre. Lorsqu'il arriva devant la porte de ce dernier, il toqua, et entendit presque aussitôt la voix de Fabre :

— Entrez !

Il franchit la porte, et vit Fabre debout devant sa baie vitrée. Il tourna la tête et lui adressa un sourire.

— Gabriel ! s'exclama-t-il, c'est un plaisir de vous revoir !

— Merci, répondit Gabriel en lui serrant la main.

— Asseyez-vous, proposa Fabre en désignant une chaise.

Gabriel obéit et Fabre prit place derrière son bureau.

— Alors, que me vaut votre visite ? Votre formation...

— J'ai quelque chose à vous dire, coupa Gabriel. Ce matin j'avais du temps libre et je suis allé dans le quartier des loups.

Il raconta l'histoire très vite, sans reprendre son souffle, et Fabre le laissa poursuivre sans l'interrompre. Lorsqu'il eut terminé, le dirigeant de l'Ordre fronçait les sourcils.

— Et il a parlé d'un « leader », vous êtes bien sûr ?

— Absolument certain. Il lui a dit que leur offre était plus que généreuse, et qu'elle devrait rejoindre les rebelles. Il faut les arrêter ! Il a menacé de la tuer comme il l'a fait avec Louchenko !

Fabre ne répondit pas. Il joignit ses doigts sous son menton, l'air plongé dans ses pensées. Gabriel sentit un élan d'impatience monter en lui tandis qu'il regardait Fabre réfléchir à ce problème, comme s'il s'agissait d'une simple partie d'échecs entre amis.

— Je vous remercie pour ces informations Gabriel, finit-il par déclarer, je vais prendre les choses en main. Vous pouvez y aller.

— Attendez, répliqua Gabriel, vous allez l'arrêter, n'est-ce pas ? Le gardien des cobras ?

— Non, répondit Fabre d'un ton calme, je ne pense pas.

— Mais pourquoi ?! s'indigna Gabriel, il a tué une personne et maintenant il recrute des gardiens pour les rebelles ! Je l'ai entendu ! On a la preuve qu'il fait partie des rebelles maintenant !

— C'est vrai, admit Fabre, mais nous ne pouvons pas l'arrêter comme ça. Le gardien des cobras est également le chef du clan des loups.

— Quoi ? s'exclama Gabriel, abasourdi. Le chef du clan des...

— Oui, coupa Fabre. Je ne peux donc pas l'arrêter aussi facilement. Si je le faisais, nous nous retrouverions avec un soulèvement dès le lendemain. Tu as vu comment ont réagi les membres du clan des tortues lorsque le corps de Louchenko a été trouvé ? Eh bien les loups sont encore pires. Ils sont sanguins, colériques. L'Ordre ne peut pas se permettre une nouvelle division dans ses rangs. Nous devons manœuvrer avec prudence.

— Mais s'il est leur chef de clan, qui a porté la bannière des loups pendant la cérémonie de répartition ?

— Un autre gardien, répondit simplement Fabre. Le gardien des cobras n'a jamais aimé participer à ces mondanités, alors il confie cela à un subordonné.

— Et comme cela, il a eu le temps de tuer Louchenko, compléta Gabriel avec amertume.

Fabre hocha la tête d'un air grave.

— Je sais que cela doit être frustrant, Gabriel, mais laisse-moi gérer cette situation. Tu n'as pas idée des enjeux. La tension entre les clans nous impose d'être extrêmement prudents.

Gabriel respira profondément, en essayant de retrouver son calme. Au prix d'un effort colossal, il hocha la tête, et Fabre lui adressa un sourire.

— Je suis content que tu m'aies raconté ce que tu as vu, dit Fabre en se levant et en se dirigeant vers la porte. Maintenant, oublie cette histoire et profite de ton temps libre. Ton ami François doit bientôt participer à la danse du vent, si je ne m'abuse ?


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