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Chapitre 31

En sortant de la Flèche, Gabriel arborait un large sourire. Il avait réussi son premier test. Désormais, personne ne pourrait remettre en cause le bienfondé de sa présence sur Alakyn. Plus que jamais, il savait qu'il était bien le gardien des cerfs.

Il jeta un regard circulaire sur la place, où de nombreux gardiens déambulaient sous forme humaine ou animale. Gabriel n'arrivait toujours pas à se faire à cet étrange mélange, ce grouillement de vie, à ces animaux aux comportements humains.

Son regard s'attarda sur l'arcade donnant accès au quartier des tourterelles. François devait être chez lui, en train de réviser pour son examen théorique. Le gardien des corneilles avait tout fait à l'envers : il savait se métamorphoser mais n'arrivait pas à ingurgiter toutes les informations nécessaires à son statut de gardien des corbeaux. Il maîtrisait son espèce, mais n'était pas encore reconnu digne de faire partie de l'Ordre, ce qui était vraiment stupide.

Gabriel eut envie de lui rendre visite pour lui annoncer sa réussite, et se mit à marcher en direction du quartier des tourterelles. Contrairement à celle du quartier des cerfs, l'arcade qui marquait l'entrée du quartier des tourterelles n'avait rien de sophistiqué. Il s'agissait de deux immenses arbres, plantés de chaque côté de la route. Leurs branches s'entremêlaient pour former une masse verte et compacte au-dessus de sa tête, d'où s'échappaient de nombreux piaillements d'oiseaux.

Gabriel passa sous l'arcade en sentant son affection grandir pour le clan jaune. Des arbres étaient plantés le long des rues, et les gardiens s'amusaient à peindre leurs troncs de toutes les couleurs, ce qui donnait un caractère festif et lumineux à tout le quartier. Les maisons des gardiens se trouvaient au sommet de ces arbres, à plus de cinq mètres au-dessus du sol. Elles avaient la forme de nids d'oiseaux et ressemblaient vaguement à des cabanes d'enfants. Apparemment, on ne pouvait y accéder qu'en volant.

En déambulant dans la rue, Gabriel remarqua également que ce quartier était le plus bruyant et le plus agité de tous. Les gardiens se métamorphosaient sans crier gare, et des essaims d'oiseaux passaient sans arrêt dans la rue. Contrairement aux autres quartiers, cet endroit respirait la joie de vivre et la simplicité.

Apparemment, les railles n'étaient pas discriminés ici : on voyait des gardiens s'entretenir avec eux à travers les fenêtres des nombreux établissements qui bordaient la route. On y distribuait de la nourriture pour oiseaux, des cages, des porte-bonheurs, des plumes, des cartes pour se diriger lors d'un vol, des boussoles, et toutes sortes de choses plus curieuses les unes que les autres.

Dans la rue, les gardiens jouaient à un jeu très populaire qui s'appelait le « Piaillou ». Il s'agissait de deux équipes d'oiseaux, dirigées par leur gardien, qui tentaient de se dérober un ballon jaune afin de le placer sur la tête du gardien adverse. C'était un jeu très amusant mais bruyant, qui nécessitait de l'habileté. Gabriel prit le temps de regarder une ou deux parties, avant de se remettre en route.

Gabriel connaissait le numéro de la maison de François, mais il n'y était encore jamais venu. Lorsqu'il s'approcha de l'arbre qui portait ce numéro, des croassements sinistres accueillirent son arrivée. Il leva les yeux vers la maison de son ami : les corneilles perchées aux branches l'observaient avec curiosité.

— François ! cria Gabriel en faisant un haut-parleur avec ses mains. François ! C'est moi ! Je fais comment pour monter ?!

Une corneille s'élança d'une des branches de l'arbre et atterrit juste devant Gabriel. Il l'observa quelques instants avant de reprendre son envol. En le suivant des yeux, Gabriel s'aperçut qu'il y avait une trappe sous la maison. Le corbeau se dirigea vers elle, se posa sur une branche voisine, et tira avec son bec sur le fil qui retenait la trappe. Aussitôt, une échelle en bois se déploya et descendit jusqu'au sol.

Amusé, Gabriel grimpa et passa la tête à l'intérieur de la maison. La trappe débouchait sur un salon aux couleurs vives. Des tentures jaunes habillaient les murs, et des corbeaux étaient perchés un peu partout. On aurait dit la maison d'un savant fou.

— Salut Gabe ! dit une voix.

Gabriel tourna la tête et aperçut François vêtu d'un peignoir et de claquettes, une tasse fumante à la main. Il se tenait dans l'embrasure de la porte, et arborait son sourire le plus effrayant.

— Salut François, répondit Gabriel en grimpant les derniers barreaux de l'échelle.

Il se redressa, et jeta un regard circulaire autour de lui. La pièce était à l'image de François : excentrique et désordonnée. Des objets bizarres que Gabriel n'avait jamais vus jonchaient le sol, au milieu de vêtements et de fientes d'oiseaux. On aurait dit que la maison était abandonnée, ou habitée par un ermite un peu cinglé.

— C'est très propre chez toi, commenta Gabriel avec un sourire.

— N'est-ce pas ? s'enorgueillit François en jetant un regard fier autour de lui. J'ai personnalisé la pièce à ma sauce. Tu veux boire quelque chose ? Je viens de faire du thé bien chaud.

— OK pour un thé, répondit Gabriel en lui emboitant le pas.

La maison était disproportionnée, avec des pièces très grandes et d'autres minuscules. Apparemment, l'architecture avait été pensée en fonction de l'arbre, de manière à ce qu'elle ne gêne pas sa croissance et son évolution. Des branches sortaient du plancher et ressortaient par le plafond. François s'était astucieusement servi de ces branches pour en faire des porte-manteaux ou s'en servait pour délimiter une pièce par rapport à une autre.

La cuisine était une pièce très éclairée, et on avait du mal à savoir si l'on se trouvait à l'intérieur ou à l'extérieur de la maison. Des corneilles sortaient et entraient à leur guise, et François leur prodiguait des caresses, écoutait ce qu'ils lui disaient, plaisantait avec eux, leur donnait des instructions ou leur donnait simplement à manger.

Il avait une belle relation avec son espèce, et Gabriel se dit qu'il aurait aimé avoir la même avec les cerfs. François n'avait pas besoin de passer l'examen théorique, il paraissait évident qu'il connaissait déjà parfaitement les corbeaux. À côté de lui, Gabriel sentit tout à coup que sa réussite avait bien peu de valeur.

— Alors, tu voulais me voir ? demanda François en lui tendant une tasse, tandis qu'ils s'asseyaient à la table de la cuisine.

— Oui, répondit Gabriel en prenant la tasse. Je voulais te dire que j'ai passé l'examen théorique ce matin, et que je l'ai eu.

Une expression de joie s'épanouit sur le visage de François, et il brandit victorieusement sa tasse en l'air, en renversant au passage la moitié de son thé sur le sol.

— YEAAAH ! rugit-il, bravo Gabe ! Je suis fier de toi !

— Merci, dit Gabriel en lui rendant son sourire. Ça me fait plaisir aussi. Je vais passer à la phase pratique, maintenant.

— Et tu sais comment ça va se passer ? demanda François en se penchant pour essuyer le thé qu'il venait de renverser.

— Pas vraiment, avoua Gabriel. Pour le moment, j'ai une semaine de pause. Hermann m'a dit que je devais en profiter pour prendre un peu l'air, après être resté enfermé si longtemps à lire des bouquins.

— Il a parfaitement raison, approuva François. Et puis, il faut que tu fêtes ça, c'est quand même un exploit de réussir cet examen du premier coup. Moi, j'en suis à ma seconde tentative, et je sens que ce n'est pas gagné. Hermann est tellement dur !

— C'est Hermann qui t'a examiné la dernière fois ? s'étonna Gabriel.

— Oui, répondit François d'un air agacé. C'est lui qui m'a ramené à l'Ordre, l'année dernière. Mais il m'a donné un questionnaire très dur parce qu'il trouve que je suis insouciant.

Gabriel hocha la tête d'un air compatissant. Il se doutait qu'Hermann et François ne devaient pas très bien s'entendre. Hermann était tout le temps sérieux, et François ne l'était jamais.

— Hé ! s'exclama soudainement François en tournant la tête vers lui, si tu as du temps pour toi, tu pourras peut-être venir à la cérémonie de danse du vent ?!

— La cérémonie de quoi ? répondit Gabriel, intrigué.

— De danse du vent, répéta François. C'est un spectacle organisé par les deux clans de gardien des airs. Les aigles et les tourterelles. Une sorte de chorégraphie aérienne. Ça se fait chaque année, mais Fabre a demandé à ce que, cette année, le spectacle soit plus spectaculaire que d'habitude. Pour souder les clans dans cette période de crise. Ça démontrerait une « collaboration entre les clans des aigles et des tourterelles, les rivaux naturels ».

— Et ça se passe quand ? demanda Gabriel, intéressé.

François leva les yeux au ciel, l'air exaspéré.

— Tu devrais vraiment consulter ton bracelet plus souvent, Gabe ! Tu rates tous les trucs intéressants qui se passent sur l'île !

Gabriel alluma son bracelet et tourna la molette pour voir le calendrier des évènements à venir. Apparemment, la cérémonie de danse du vent devait avoir lieu dans quatre jours.

— Ces dernières semaines, les répétitions pour la danse du vent me prennent tellement de temps que je n'ai presque pas pu lire, soupira François.

— Mais c'est dingue ! s'exclama Gabriel. Pourquoi tu ne m'en as jamais parlé avant ?! Je ne savais même pas que tu avais des répétitions !

François haussa les épaules.

— Tu étais concentré dans tes bouquins, et je ne voulais pas t'ennuyer avec ça. Alors, tu viendras ? Y'aura vraiment de belles choses à voir.

— Bien sûr que je vais venir ! affirma Gabriel. Je ne raterais ça pour rien au monde !

Le sourire de François reprit sa place habituelle sur son visage, et il leva à nouveau sa tasse, avec plus de prudence cette fois-ci.

— Eh bien à ta réussite, et en espérant que la danse du vent se passe bien.

Un corbeau vint se poser sur l'épaule de François et plongea son bec dans sa tasse. Gabriel leva la sienne avant de boire une longue gorgée.

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