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Chapitre 23


Gabriel se réveilla en sursaut, le corps trempé de sueur. Il avait fait un cauchemar peuplé de cadavres et de serpents qui s'approchaient de lui en glissant silencieusement sur le sol. Il se redressa avec lenteur sur le sofa du salon et prit une profonde inspiration.

Il n'avait pas réussi à dormir dans la chambre. Lorsqu'il y était monté, la veille, en revenant du bureau de Fabre, la pièce était impeccable. Les draps avaient été remplacés et il ne restait plus aucune trace de sang. Mais Gabriel n'avait pas pu se résoudre à dormir dans ce lit après ce qu'il avait vu.

Il jeta un regard à son bracelet. Il avait encore une heure avant de retrouver les autres sur la place. Il se leva et se rendit dans la cuisine, où il trouva de quoi faire un petit-déjeuner dans les placards. Il se força à avaler quelque chose malgré son estomac noué, puis monta prendre une douche.

Tandis que l'eau coulait sur son visage, Gabriel repensa au gardien des cobras. Son corps lisse et noir qui ondulait avec souplesse sur le sol ; sa tête large et menaçante ; ses anneaux puissants ; son regard sombre et froid. Un gardien qui restait toujours sous sa forme animale, qui ne reprenait jamais forme humaine. Se pouvait-il qu'il fasse partie des rebelles ? Projetait-il de le tuer ?

Gabriel referma le robinet. Non, il ne devait pas laisser cela le perturber. Il devait se concentrer sur ce qui l'attendait aujourd'hui. Lorsqu'il sortit de la douche, il se dirigea à contrecœur vers la chambre. Il pénétra à l'intérieur en tournant le dos au lit, dont le duvet vert ne laissait rien deviner de la mare de sang qui se trouvait là quelques heures auparavant.

Gabriel ouvrit le placard, où de nombreuses tenues vertes s'alignaient dans la penderie. Désormais, il devait s'habiller aux couleurs de son clan. Il en saisit une et l'enfila rapidement. Lorsqu'il eut fini, il alla se contempler dans la glace de la salle de bain.

Le costume en tweed vert tombait parfaitement. Il portait un pull de la même couleur, et des chaussures noires. Il ne manquait plus que la dernière touche. Gabriel sortit sa broche de sa poche, la contempla longuement, puis l'épingla au niveau du cœur.

Lorsqu'il sortit dans la rue, l'agitation qui y régnait le surprit. De nombreuses personnes habillées en bleu l'attendaient devant chez lui.

— Alors, cria l'un d'entre eux, c'est vrai que tu as tué Stanislas ?! Assassin !

Gabriel sentit son cœur s'arrêter dans sa poitrine. Comment savaient-ils ?

— Tu aurais mieux fait de rester chez toi ! hurla un autre. Meurtrier !

— Tu nous le paieras ! vociférait un troisième. Tu n'es pas digne d'être un héritier de fondateur !

Gabriel baissa la tête et se fraya un chemin à coups de coudes. Lorsqu'il arriva au coin de la rue, il piqua un sprint et se perdit dans les ruelles afin de semer ses poursuivants. Lorsqu'il n'entendit plus les éclats de voix, il regarda son bracelet pour retrouver son chemin, puis se dirigea à nouveau vers la Flèche, le cœur plus lourd que jamais.

Il se sentait à la fois furieux et désemparé. Comment ces gens savaient-ils qu'il s'était passé quelque chose ? Puisqu'ils faisaient partie du clan des tortues, ils avaient dû s'apercevoir que Louchenko avait disparu, mais comment savaient-ils que cela avait quelque chose à voir avec lui ? Peut-être que quelqu'un l'avait vu la veille ?

Accablé, Gabriel passa sous l'arc de jade et se dirigea vers le centre de la place, où se trouvait un attroupement des nouveaux gardiens. Lorsqu'il rejoignit leur rang, sa crainte se confirma : la plupart d'entre eux l'évitaient, s'éloignaient de lui comme s'il était porteur d'une maladie contagieuse, ou lui jetaient des regards hostiles. Finalement, sa popularité n'avait pas duré très longtemps...

Le contrôleur, qui portait toujours son costume marron, sortit par la porte principale de la Flèche et se dirigea vers eux. Gabriel se demanda vaguement de quel clan il faisait partie : il n'arborait aucune des couleurs standards. En passant, le contrôleur jeta un regard complice vers Gabriel, qui baissa les yeux vers ses chaussures pour ne pas avoir à le saluer.

— Bonjour à tous, dit le contrôleur, aujourd'hui je vais vous faire visiter les différents quartiers de Felestor et vous initier un peu à la culture de l'Ordre. Ensuite, nous reviendrons ici, sur la Place des Sept, et je vous montrerai où vous allez passer le reste de votre temps pour les mois à venir : la Flèche. Mais ça, ce sera dans un second temps. Allons-y !

Ils commencèrent par visiter le quartier des chevaux. Il était sinistre, avec ses crins de chevaux qui pendaient aux fenêtres, ses portes d'entrée en forme de fer à cheval, et ses drapeaux gris. Fort heureusement, ils ne croisèrent pas Raphaël ou sa petite bande.

En revanche, ils croisèrent de nombreux gardiens qui leur souhaitaient la bienvenue par des signes de la main. En une demi-heure, Gabriel entendit parler russe, chinois, hindi, arabe, anglais, français, et d'autres langues qu'il ne connaissait pas. Il enfila son oreillette et, aussitôt, ce problème disparut : les personnes qu'il croisait parlaient désormais dans un français parfait.

Gabriel marchait un peu en retrait du groupe, et n'écoutait pas les explications du contrôleur sur l'histoire de l'Ordre. Il se sentait davantage intéressé par la vie grouillante de Felestor. Il n'était pas rare de croiser des troupeaux d'animaux qui traversaient le quartier d'un air affairé, des moutons qui apportaient des messages à leur gardien, ou des oiseaux qui étaient en grande conversation à la terrasse d'un bar.

Ces animaux n'avaient pas un comportement sauvage ; c'est comme s'ils étaient apprivoisés, comme s'ils étaient humains. Certains contribuaient même à l'entretien de la ville : des chiens vidaient les poubelles ; des castors construisaient des édifices sous la conduite de leur gardien ; et les oiseaux changeaient les ampoules des lampadaires. Il vit même des ratons laveurs en train de nettoyer les vitres d'une maison. Gabriel n'aurait pas pu dire si la plupart des animaux qu'ils croisaient étaient de vrais animaux ou des gardiens métamorphosés.

Il y avait également des gardiens qui se baladaient en métamorphose partielle. Apparemment, c'était très à la mode. Certains avaient des ailes dans le dos, comme des anges. D'autres avaient des cornes sur la tête, des branchies au niveau du cou, ou des dents aiguisées comme des lames de rasoir. Certains se baladaient même avec un corps mi-humain, mi-animal. Ils croisèrent notamment une femme avec un corps de zèbre et un buste humain.

Gabriel aurait voulu avoir plusieurs paires d'yeux supplémentaires. Il se tordait le cou, regardait de tous côtés, en essayant de tout voir à la fois : les magasins proposant des costumes sur mesures pour animaux, dans lesquels il aperçut un iguane enfiler un costume d'un air satisfait ; les étals proposant une eau riche en planctons, et d'autres fruits de mers pour les gardiens des mers nostalgiques de leurs voyages en plein océan ; des artisans proposant d'aiguiser les cornes de boucs et de taureau, de déboucher les branchies ou de lustrer les ailes des gardiens...

— Qui est-ce qui tient ces commerces ? demanda Gabriel tandis qu'ils se dirigeaient vers le quartier des calmars.

— Ce ne sont pas des commerces, répondit le contrôleur en jetant un regard de dégoût sur l'une des boutiques. Tous les services proposés à Felestor sont gratuits. La plupart de ces établissements sont tenus par les railles. C'est la seule façon pour eux de se rendre utile.

Gabriel leva un sourcil.

— Je croyais qu'ils étaient interdits dans l'enceinte de la ville ?

Le contrôleur fit un geste de dédain avec la main.

— On peut faire des exceptions pour des cas particuliers.

Gabriel ne répondit pas. Décidément, il se sentait de moins en moins à l'aise sur cette île. Il continua d'observer autour de lui, et aperçut des gardiens qui donnaient des spectacles de rue en se métamorphosant, en exécutant des acrobaties ou en faisant danser leurs animaux. Cela ressemblait étrangement aux numéros de cirque, sauf que cela semblait beaucoup plus perfectionné : les gardiens discutaient avec leurs animaux, plaisantaient avec eux, et se disputaient même de temps à autre.

Les quartiers qu'ils traversèrent étaient radicalement différents les uns des autres. Le quartier fondé par les calmars comportait des maisons entièrement faites de coquillages. Ses habitants arboraient des tenues turquoise, et avaient l'étrange tradition de se jeter mutuellement de l'eau au visage chaque fois qu'ils se rencontraient. Toutefois, ils étaient tous très charmants et souriants.

Le quartier des tortues (où Gabriel se dissimula au milieu du groupe) se distinguait par l'odeur de poisson frais qui flottait dans les rues, et par la forme ovale de ses habitations. En comparaison, le quartier des cerfs aurait pu ressembler à un petit village français, avec ses maisons cossues et ses lampadaires ouvragés. Ici, on ne se jetait pas de l'eau à la figure, mais tout le monde se baladait avec d'énormes poids attachés dans le dos. Quand on leur demandait pourquoi, la plupart des gardiens vous répondait par une citation philosophique obscure.

— Les gardiens des mers sont toujours les plus originaux, commenta le contrôleur, ils sont plus rares aussi. Il est bien plus difficile de rencontrer l'espèce dont on est le gardien si elle vit en plein océan.

Ils poursuivirent leur visite en traversant le quartier des loups. Gabriel avait eu raison de supposer que ce quartier était réservé aux prédateurs. La décoration était bien moins sophistiquée que dans les autres quartiers. Les uniformes blancs étaient moins soignés. On aurait pu penser que des vikings vivaient ici. Des haches, des sabres et toute sorte d'instruments à l'aspect meurtrier étaient suspendus aux fenêtres des habitations. Les regards torves que leur adressaient les gardiens n'avaient rien de rassurant, et Gabriel fut soulagé de quitter ce quartier.

À l'inverse, le quartier des tourterelles était le plus excentrique avec ses maisons perchées en haut des arbres et ses uniformes jaunes. Ils ne pénétrèrent pas dans ce quartier car ils avaient pris du retard, et le contrôleur passa à peine devant le quartier des aigles, qui ressemblait à un village médiéval.

Lorsque leur visite fut achevée, le contrôleur les ramena sur la place principale.

— Bien. Maintenant, je vais vous faire visiter la Flèche. Suivez-moi.

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