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Chapitre 18


Ils descendirent sur le flanc de la colline, et s'approchèrent peu à peu des lumières de Felestor. Au fur et à mesure, Gabriel voyait se dessiner les ruelles pavées qui serpentaient à travers la ville. Les immeubles étaient d'une architecture très variée. À droite des bâtiments de pierre, de la même couleur que la Flèche, en forme de cubes, et percés de quatre fenêtres de chaque côté, avec des portes en forme de fer à cheval. Gabriel n'arrivait pas à déterminer si ces bâtiments étaient modernes ou anciens.

À gauche, les habitations semblaient constituées de coquillages collés les uns aux autres. Arrivé à la moitié de la colline, on pouvait toujours distinguer les sept quartiers, séparés par de larges avenues centrales, qui partaient de la Place des Sept jusqu'aux frontières de la ville.

Ils arrivèrent enfin au bas de la colline, passèrent les portes d'enceinte et s'engagèrent dans l'une des larges avenues qui séparait les quartiers de la cité. De chaque côté de l'avenue, des bannières flottaient, accrochées aux fenêtres.

Apparemment, ils devaient se trouver à la frontière entre deux quartiers car les bannières n'étaient pas les mêmes de chaque côté de la rue. Du côté gauche, les bannières représentaient un calmar géant. Le fond de la bannière était bleu ciel, et les lettres blanches tracées sous le dessin brillaient à la lumière des lampadaires.

— Strongest in the sea..., lut Gabriel. Le plus puissant en mer...

Donc l'un des sept fondateurs était gardien des calmars. Comment avait-il découvert ses pouvoirs ? Il ne devait probablement pas rencontrer de calmar tous les jours...Peut-être en avait-il vu dans un zoo ou un parc ? Non, à l'époque, cela n'existait probablement pas...

De l'autre côté de l'avenue, les bannières représentaient un cheval noir, cabré sur ses pattes arrières. Le vent qui agitait les bannières semblait lui donner vie, et sa crinière virevoltait furieusement. Le fond des bannières était gris, et les lettres vert sombre traçaient un seul mot : « Purebred ». Pur-sang...

À cet instant, un homme en haillons surgit en courant d'une des rues adjacentes et vint s'écraser devant eux. Il n'avait pas de chaussures, et ses longs cheveux sales lui couvraient le visage. Leur petit groupe s'immobilisa, surpris, mais le contrôleur se contenta de contourner l'homme, qui sanglotait à présent, et continua son chemin comme si de rien n'était.

— Qu'est-ce qui se passe ? demanda quelqu'un derrière Gabriel. Pourquoi est-ce qu'on s'arrête ?

Des éclats de rire et des quolibets s'élevèrent de la ruelle d'où l'homme était arrivé, et un second groupe surgit dans l'avenue principale. Ils étaient tous vêtus de gris. À leur tête, un homme grand, aux longs cheveux roux et aux yeux bleus, arborait un sourire découvrant des canines pointues.

— La prochaine fois, réfléchis-y avant de venir dans notre quartier, sale raille, lança-t-il à l'homme en haillons, qui leva les bras comme pour se protéger des paroles du roux.

Le vagabond répondit dans une langue que Gabriel ne connaissait pas ; mais ce qu'il dit ne plut pas à l'homme roux. Celui-ci s'approcha du vagabond en serrant les poings.

— Eho ! s'exclama le contrôleur en revenant sur ses pas. Qu'est-ce que vous attendez, vous tous ?! Nous sommes déjà très en retard ! Suivez-moi ! Laissez-les s'occuper de son cas, ce n'est qu'un raille !

Le groupe se remit en marche tandis que le roux s'approchait de l'homme tombé à terre. Gabriel ressentit un élan de compassion envers lui. Il savait ce que c'était que d'être le souffre-douleur des autres. Depuis son enfance, on le surnommait « fils du diable » ou « démon ». Cet homme avait l'air d'avoir traversé mille souffrances. La sueur qui coulait sur son visage ridé se mêlait au sang qui suintait de sa plaie à la lèvre inférieure.

Le roux asséna au vagabond un violent coup de pied dans le ventre, qui lui arracha un horrible cri de douleur.

— Arrête ! s'exclama Gabriel en repoussant l'homme roux. Laisse-le tranquille ! Qu'est-ce qu'il t'a fait pour que tu le maltraites comme ça ?

Le roux toisa Gabriel de toute sa hauteur. Il faisait trois têtes de plus que lui. Il l'observa de haut en bas, et lui balança son poing en pleine figure. Gabriel fit un vol plané et atterrit un mètre plus loin, sonné. Des étoiles dansaient devant ses yeux et il sentit un filet de sang chaud couler de son nez.

Des éclats de rire retentirent dans le second groupe. Un peu étourdi, Gabriel se redressa sur ses coudes en s'essuyant le nez et jeta un regard autour de lui. Le groupe des nouveaux gardiens s'était à nouveau immobilisé, mais personne n'avait l'air de vouloir l'aider. Ils se contentaient de regarder la scène avec curiosité. Certains avaient même l'air amusés.

— Qu'est-ce que tu lui veux ? répéta Gabriel en se relevant. Pourquoi est-ce que tu t'en prends à cet homme ?

Les traits de l'homme roux se durcirent et les éclats de rire s'évanouirent aussitôt.

— À ta place je ne me mêlerais pas de ça, le nouveau, conseilla-t-il d'un air méprisant. Ça ne te regarde pas, et la curiosité est un vilain défaut.

À cet instant, Gabriel remarqua la broche dorée que l'homme roux portait à son t-shirt. Il distingua la forme d'un cheval cabré, semblable à celui sur les bannières. Les yeux du cheval brillaient d'un reflet gris. Gabriel se souvint alors de cet homme : il était à bord du Sans Souci il y avait encore une demi-heure ; il l'avait vu se métamorphoser en cheval en descendant du bateau.

— Tu es le gardien des chevaux ? demanda-t-il. Alors tu es un héritier de fondateur, n'est-ce pas ? Moi aussi, j'en suis un. Mais je ne pense pas que ton prédécesseur serait très fier de toi en ce moment.

Le gardien des chevaux eut l'air déconcerté, et échangea des regards avec d'autres membres de son groupe.

— Tu es un héritier de fondateur ? interrogea-t-il d'un air sceptique. Quelle espèce ?

Pour toute réponse, Gabriel sortit sa broche et l'épingla sur sa poitrine. L'effet fut immédiat. Les regards se posèrent sur le cerf aux yeux d'émeraudes, et les quelques murmures s'évanouirent. Le contrôleur pâlit en reconnaissant Gabriel, et les membres du second groupe se regardèrent d'un air terrifié, comme s'ils venaient de voir un fantôme.

Lorsqu'il aperçut sa broche, le gardien des chevaux eut l'air surpris, et fit un pas en arrière. Il fut repoussé en avant par son groupe d'amis, comme s'ils ne voulaient pas qu'il se fonde parmi eux. Décontenancé, il posa un genou à terre devant Gabriel et baissa la tête.

— Je vous présente mes excuses, gardien des cerfs, déclara-t-il d'un ton soudainement solennel. J'ignorais que c'était vous. Si vous aviez porté votre insigne, je n'aurais jamais osé vous frapper. S'il vous plait, pardonnez-moi.

Gabriel fut surpris par ce brusque retournement de situation. L'homme qui venait de lui asséner un coup de poing en pleine figure lui demandait pardon à genoux. Il balaya les deux groupes du regard. Tous avaient l'air surpris, effrayés ou impressionnés. L'homme en haillons avait arrêté de sangloter et contemplait sa broche d'un air ébahi. Gabriel décida d'user de cette soudaine autorité à son avantage.

— Relève-toi, ordonna-t-il à l'homme roux, qui bondit sur ses pieds. Dis-moi comment tu t'appelles et pourquoi tu frappais cet homme.

— Je m'appelle Raphaël Feger, répondit-il aussitôt. Je suis le gardien des chevaux, héritier d'un des sept fondateurs, comme vous, et chef d'un des sept clans de l'île. Je dirige le clan des chevaux et de ce fait, je suis chargé de la sécurité dans notre quartier. Cet homme est un raille, et je l'ai aperçu en train de s'introduire dans le quartier des chevaux. Je me dirigeais vers la Place des Sept pour la cérémonie, mais j'ai préféré le suivre et je l'ai surpris en train de voler des pommes dans l'une de nos réserves.

— Qu'est-ce que c'est qu'un raille ? demanda Gabriel en fronçant les sourcils.

— Un gardien déchu, Monsieur, intervint le contrôleur d'un ton obséquieux. C'est un misérable dont l'espèce s'est éteinte durant son règne. Il n'a pas su la protéger et a failli à son devoir de gardien. Les personnes qui n'ont plus d'espèce à protéger ne sont plus considérées comme des gardiens. Toutefois, ils connaissent l'existence de l'Ordre, alors nous devons les garder sur l'île.

Le contrôleur adressa un regard dégoûté au raille gisant à ses pieds.

- Ce ne sont que des racailles sans honneur ni sens du sacrifice, sinon leurs espèces ne disparaîtraient pas. La plupart d'entre eux deviennent des voleurs ou des tueurs, alors leur présence est interdite au sein de Felestor. Ils sont censés rester à la périphérie de la ville.

— Mais c'est ignoble ! s'écria Gabriel, horrifié. Alors c'est ça, l'Ordre ?! Vous empêchez les gens d'entrer à Felestor parce qu'ils n'ont plus d'espèces ?! Et personne parmi vous ne trouve rien à y redire ?!

Les gardiens échangèrent des regards gênés. Gabriel se sentait en colère, perdu, désorienté. Hermann devait savoir qu'il existait ce genre de choses au sein de l'Ordre. Pourquoi l'avait-il amené ? Est-ce que lui aussi acceptait que des personnes soient retenues captives et maltraitées sans raison valable ? Est-ce qu'Hermann trouvait cela normal, lui aussi ?

— Gardien des cerfs, reprit le contrôleur d'un ton mielleux, je sais que cette scène vous a choqué, mais vous ne connaissez pas encore très bien les mœurs de l'Ordre. Quand vous en saurez plus sur son fonctionnement, vous comprendrez que tout cela est justifié. Mais pour le moment, nous devons nous rendre à la cérémonie. Nous sommes très en retard. S'il vous plait, suivez-moi. Je vous assure qu'il ne sera fait plus aucun mal à cet homme.

Gabriel hésita une seconde. Il jeta un regard au raille, qui se relevait à présent. Raphaël ne lui prêtait plus aucune attention ; il n'avait plus l'air d'avoir envie de se défouler sur lui. Le gardien des chevaux se contentait de fixer ses chaussures, l'air étrangement diminué.

— OK, finit par dire Gabriel. Mais il vient avec nous, ajouta-t-il en désignant le raille.

Ce dernier semblait avoir compris parce qu'il fit vigoureusement « non » de la tête, et se mit à courir à toute vitesse, avant de disparaître à la frontière de la ville.

— Eh bien ça règle la question, commenta Raphaël d'un ton joyeux. Profitons-en pour nous rendre ensemble à la cérémonie !

Les deux groupes se mélangèrent. Ils se remirent en marche, mais cette fois-ci tous les regards étaient tournés vers Gabriel. Raphaël tentait d'engager la conversation, mais Gabriel était encore perturbé par la scène qu'il venait de voir. Il ne prêtait aucune attention aux paroles qu'on lui adressait. Ils remontèrent l'avenue et arrivèrent bientôt à la place où se déroulait la cérémonie.

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