Les souverains de la nuit
Ce soir-là, le ballet des voitures dans la rue en contrebas était incessant. Et le bruit aussi.
Pourtant, alors que le minuscule monde des gens pressés s'activait à râler sous les toits, le son coloré du violon semblait tout recouvrir, enveloppant la nuit comme pour protéger ce petit monde insouciant, qui dans son propre brouhaha n'entendait même pas la musique enchanteresse du garçon qui jouait pour les étoiles.
Pourtant, quelques minutes plus tôt, l'ambiance n'était pas aussi douce, mais plutôt électrique.
En effet, James était arrivé à pas légers pour ne pas faire trop de bruit contre les tuiles. A vrai dire, il n'était pas trop à ce qu'il faisait. Dans la lune. Il pensait à toutes sortes de choses, et a rien à la fois...
Drôle de mélange...
Le jeune ado, sortit de sa torpeur, fût tout d'abord surpris de constater la présence de Sam, à sa place habituelle, les pieds dans le vide, l'observant alors qu'il le rejoignait. Comme s'il avait deviné qu'il viendrait aujourd'hui. Pourtant, ce soir-là, il était arrivé plus tôt, pour avoir tout le temps de profiter de son "garçon au violon".
Le regard bleu azur de ce dernier le transperçait, comme s'il voulait sonder le plus profond de son âme, sans pour autant le juger.
Et James fût heureux car c'était là ce dont il avait le plus besoin en ce moment même. Qu'on soit là pour lui, qu'on l'écoute, même en silence, même sans qu'il ne prononce une parole, mais surtout, qu'on ne le juge pas.
Il s'assit près de son ami, et lui sourit. Puis tous deux tournèrent la tête vers les étoiles, émerveillés.
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- Je, euh....Oups!! Désolée! Je vous dérange! Désolée!!
Vanille était rouge comme une pivoine, le front en sueur, désorientée : elle venait de pénétrer dans la chambre de sa sœur ainée, ne pouvant plus garder son secret d'amour pour elle toute seule. Mais encore une fois, elle n'arrivait pas au bon moment: elle avait surpris sa sœur, Lila, à moitié nue dans son lit avec un garçon-plutôt pas mal- torse nu, en train de l'embrasser.
Elle ne savait plus où se mettre, maintenant encore, adossée contre le mur du couloir.
Et encore, heureusement que je ne suis pas arrivée plus tard, ça aurait pu être pire !!
Elle détestait être le centre de l'attention, les situations gênantes, elle détestait.... en fait elle se détestait.
Elle se détestait d'être elle, elle la fille si renfermée, si peu sûre d'elle, la fille à qui rien n'arrive, trop gentil, trop bête, trop....rien. Oui c'est cela: elle n'était rien en fait, pour personne.
Soudain elle craqua et éclata en sanglots.
Pourquoi est-ce que je n'ai pas frappé à la porte ??
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-Miaw ! Miaouuu! Miaw miaaaaw !
-Meeeeow! Miouw miouw miouw miouw miouuuuw!!
- Nola !! Qu'est ce qui te prend bon-sang !! S'énerva James.
- Miarrrouuuuuw !
-Arrête de feuler, qu'est-ce que tu as, reviens i.....ci.
Vanille, les yeux encore un peu rougis, venait d'apparaitre dans un coin du toit, un chaton blanc comme neige entre les bras, qui se débattait et poussait des petits cri pour se dégager et aller s'amuser avec Nola.
Cette dernière n'était pas très enchantée de voir un inconnu sur son territoire.
Un peu comme ce que ressentait James en ce moment envers Vanille en fait.
- Désolée ! S'excusa Vanille pour la deuxième fois de la soirée, je ne savais pas qu'il y aurait un autre chat...je...je ne voulais pas laisser Coton tout seul et...
- Pas de souci, je vais calmer le fauve, s'entendit répondre James avec étonnement : il lui avait parlé avec douceur alors que deux secondes auparavant il l'aurait facilement envoyé balader comme un chien !
- Merci...
Alors que la jeune fille rejoignait à pas lents le violoniste de son cœur, James attrapa Nola par le ventre, la retourna dans ses bras comme un bébé et s'occupa de la chatouiller pendant quelques minutes, le rendant mort de rire à la vue de ses pattes battant l'air désespérément.
Quand le chaton réussi à s'échapper et s'assis le plus loin possible de son ami, mais calme cette fois, les présentations purent commencer :
-James, commença Sam, je te présente Vanille. Vanille, James.
Il avait prononcé cela en souriant, heureux d'être auprès d'eux, alors que les deux autres se contentaient d'un signe de tête timide et discret.
Sans plus attendre, Sam commença à enlacer son violon pour les entrainer dans leur folle danse. Le violon semblait chanter de bonheur d'une telle façon qu'on l'aurait cru doté d'une vie propre, vie qu'il voulait partager au monde entier.
Mais surtout aux étoiles qui se penchaient au-dessus de lui, solennelles, pour profiter de sa mélodie enchanteresse qui leur apportait un petit bout de la vie sur Terre.
Les trois ados pourtant, les yeux fermés, étaient eux comme catapultés dans une autre dimension, loin, loin loin de ce monde trop brute, trop compliqué pour qu'on prenne la peine d'essayer de le comprendre.
Quand à Vanille, la musique provoquait en elle les mêmes sensations de légèreté et de papillonnements que lorsqu'elle tombait amoureuse. Et ça, c'était magique. Encore plus doux qu'un chocolat fondant sur le bout de la langue.
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Commença alors une série de soirées, de plus en plus chaudes, de plus en plus douces avec l'arrivée du printemps, puis le début de l'été. Mais surtout car l'ambiance s'était petit à petit transformée, les langues petit à petit s'étaient déliées, les premiers rires, timides avaient fusés, se faisant de plus en plus francs. Et enfin, jamais on n'aurait pu croire un seul instant en les voyant qu'ils eurent put un jour ne pas s'aimer. James avait d'ailleurs déjà oublié cet épisode, plus que jamais attaché à Vanille, son amie maintenant, si belle et si touchante.
Ils se donnaient rendez-vous de plus en plus tôt et se quittaient de plus en plus tard, la tombée de la nuit se faisant chaque soir plus lointaine. Alors ils improvisaient un pic-nic à cinq, Nola et Coton étant désormais eux aussi inséparables –les pauvres s'étaient vite rendu compte que s'ils voulaient ne pas se faire punir, ils allaient être obligés de coopérer.
Tout avait l'air d'aller pour le mieux mais ça n'était pas pour autant que tout l'était vraiment. En réalité, dans leur quotidien, chez James et Vanille, c'était toujours la même peur, la même lassitude. Ils étaient tous deux perdus, seulement heureux une fois réunis sur les toits drapés de leurs draps de ciel noir couleur encre et piqué des étoiles, si loin, si loin de leurs problèmes.
Sur les toits ils surplombaient tout, ils étaient au-dessus des embrouilles et des soucis, plus près des astres.
Seul une citation gravée sur une cheminée par on ne sait quel inconnu semblait rappeler que la réalité n'était pas si éloignée : « Seul un monde sans argent permettrait l'épanouissement », en un rouge criard qui contrastait avec la pâleur de la nuit.
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Mais Sam, lui...
Il se taisait.
Et il profitait.
Car au contraire de ses jeunes amis il savait que tout cela n'était pas éternel.
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Coucouu ! Je viens de me rendre compte que (oups) le personnage de Vanille fait un peu cliché non ? Dans le genre fille mignonne et peu sûre d'elle qui tombe amoureuse d'un gars mystérieux...
Aïe...
Bon après, mon Sam il n'est pas très mauvais garçon, badboy, tout ça, il est plus âgé qu'elle mais pas du tout connecté à la réalité...
Ouïe Ouïe Ouïe dites-moi qu'est-ce que vous en pensez ? Je n'avais vraiment pas fait attention j'espère que ça passe quand même .__.
Big bisouus ! ♥
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