Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Terre d'Hommes

Un fabuleux fanart d'Arba Gruth !!

~~~~~~~~~~~~~~~~~~


Neige

Notre nouvelle amie s'appelait Annuka. Elle revenait d'un long périple dans les terres du sud, d'où elle ramenait, selon ses dires, maint et maint trésors gardés à l'abri dans les coffres qui remplissait sa charrette. Le premier moment de gêne passé, elle avait retrouvé la bonne humeur qui semblait être son état ordinaire et parlait sans discontinuer, avec chaleur, sans demander de réponse particulière. Avoir de la compagnie semblait lui faire du bien.

— Si vous saviez comme j'ai hâte de rentrer chez moi ! s'exclama-t-elle en brandissant ses rennes, provoquant une dangereuse embardée qui fit se crisper Astre à mes côtés. Mon cher Calendre m'a tellement manqué ! Vous n'êtes jamais allé à Terdhome, je suppose ? Vous allez voir, c'est la plus belle ville du continent, et je sais de quoi je parle ! Peut-être pas la plus grande, ni la plus puissante, mais certainement celle où il fait le plus bon vivre ! Enfin, toutes les citées ne peuvent pas avoir la chance de posséder un seigneur aussi juste et avisé que le nôtre... Vous devriez aller lui parler directement en arrivant, il sera certainement ravi de rencontrer un Croisé !

Je me dépêchai de prendre la parole, profitant d'une légère pause entre deux souffles.

— Dites, Annuka, demandai-je prudemment, que savez-vous exactement sur les Croisés ? Ils ont quelque chose de spécial ? Pourquoi votre... heu... seigneur ?... les aimerait particulièrement ?

Je n'avais pas envie d'être de nouveau considéré comme un monstre.

— Ah, saperlotte, répondit-elle d'un ton embarrassé, je ne voulais pas te vexer, petit. C'est simplement à cause des rumeurs. On raconte que les Croisés ont hérités certaines choses de leur père... On dit qu'ils ne craignent pas le froid, qu'ils ont une force surhumaine et qu'ils peuvent faire neiger en été. Qu'ils possèdent une magie plus ancienne et plus forte que n'importe quel sorcier ou sorcière humain, qu'ils ne vieillissent pas et qu'ils sont capables d'invoquer les Chasseurs ! Certains prétendent aussi qu'ils se nourrissent de sang, qu'ils enlèvent les enfants la nuit et qu'ils portent malheur...

Je sentis Astre se tendre et posai une main sur son bras pour l'empêcher d'intervenir.

— Mais bien sûr, je sais reconnaître une superstition stupide lorsque j'en rencontre une, se dépêcha d'ajouter Annuka en avisant la mine menaçante de mon loup. À vrai dire, une seule de ses rumeurs me paraît un tant soit peu fondée, car je l'ai entendu un peu partout dans les villes et les villages...

Elle se retourna franchement vers moi et m'envoya un regard perçant, brillant de curiosité bienveillante.

— Serais-tu sorcier ?

La question me serra brièvement la poitrine. Elle ne m'avait pas demandé si je faisais de la magie, elle m'avait demandé ce que j'étais, et la nuance était terrible. Je ne voulais plus être sorcier. C'était un sorcier qui avait blessé Astre.

Mais si je n'étais plus sorcier, qu'étais-je ?

La question me lançait douloureusement, comme une blessure menaçant de s'infecter.

— Non, répondis-je simplement. Je n'ai aucun pouvoir.

Je sentis la peine d'Astre à mes côtés. Ma décision ne lui plaisait guère, mais c'était pour le mieux. Je ne lui infligerai pas de nouvelles cicatrices.

— Mais Neige est très intelligent, assura mon loup en bombant le torse, désireux de me faire paraître à mon avantage. Il lit beaucoup de livres !

— Formidable ! s'exclama Annuka sans perdre sa jovialité. Notre seigneur Carol va définitivement vous adorer ! Oh, vous entendez ?

Au début, je n'entendis rien. Puis, petit à petit, le bruit me parvint, une cacophonie disparate de grincements, de roulements, de voix mêlées et de chocs métalliques qui allaient en s'amplifiant. Cela expliquait pourquoi Astre était de plus en plus tendu à mes côtés.

— Nous y sommes presque ! soupira Annuka, ravie.

Quelques minutes plus tard, nous débouchâmes sur une autre route, deux fois plus large, entièrement couverte de gens et de véhicules.

Astre pâlit et se serra contre moi en tentant de dissimuler un début de panique. Annuka sourit en dirigeant sa charrette droit dans la foule compacte, qui s'ouvrit devant nous et nous engloutis aussitôt.

Nous nous trouvâmes aussitôt projeté dans un autre univers, constitué de bruits et de couleurs mouvantes, d'odeurs mêlées et de visages inconnus. Chaque centimètre était occupé par un adulte, un enfant ou une personne âgée, dont les habits bariolés, constitués de dizaines de morceaux de tissus différents, se ressemblaient fortement.

Une ombre massive nous fit tourner la tête. Je lâchais un bref cri de surprise en apercevant une grosse machine métallique montée sur quatre roues démesurée. Une petite cheminée fumait sur son toit. Elle n'était tirée par aucun animal, mais avant pourtant, lentement, sans renverser personne.

— Qu'est-ce que... balbutiai-je en me levant pour mieux voir autour de moi.

D'autres machines parsemaient la foule, certaines toutes petites, d'autres si haute qu'elles auraient dépassé deux humains montés sur les épaules de leurs voisins. Une, deux, trois ou quatre personne trônait dans des habitacles de verre et de ferraille, à leur sommet. Certain, voyant que je les dévisageais, me firent un signe de la main. Je me ressayai aussitôt, sans même leur répondre, à côté de mon loup crispé. La frayeur et la surprise laissèrent lentement place à la curiosité. D'où venaient ces engins ? Comment fonctionnaient-ils ? Y en avait-il d'autre, dans la ville où nous emmenait Annuka ?

Plus nous avancions et plus nous étions nombreux. Mon nez était saturé d'odeurs de charbon, de métal chaud, de nourriture, de boue et de sueur. Mes oreilles résonnaient des cris lançaient à tort et à travers, entre ceux qui vantaient les marchandises qu'ils faisaient circuler dans des paniers, ceux qui parlaient entre eux, ceux qui chantaient plus ou moins juste, ceux qui riaient, qui s'appelaient ou qui s'invectivaient, recouvrant le grondement constant des machines à roues.

Astre s'était mis à respirer plus vite, sa tête tournant de tous les côtés, aussi affolé qu'une bête en cage.

Nous sommes piégés. Pas de sortie. Pas de fuite. Pas de forêt. Piégés. Piégés. Piégés ! me criaient ses pensées.

Un éclair de honte me traversa la poitrine. C'était moi qui l'avais amené ici. C'était ma faute. Qu'est-ce qui m'avait pris ? Comment pouvais-je apprécier cet endroit alors qu'Astre ne l'aimait pas ?

Il lut la culpabilité sur mon visage et se redressa aussitôt, le menton haut, la main serrée sur la balustrade.

Je suis venu de mon plein gré, se sentit-il obligé de m'envoyer. Tu ne m'as pas forcé. Il me faut juste un peu de temps pour m'habituer.

Astre, nous pouvons encore...

Je n'eus pas le loisir d'aller plus loin. La route venait de tourner, nous révélant le paysage le plus étrange et le plus extraordinaire qu'il m'avait été donné de contempler.

— Terdhome, souffla Annuka.

Le chemin continuait sur une cinquantaine de mètres avant de se fondre dans un pont de pierre. Ce dernier tranchait un lac à la surface si lisse que le ciel semblait s'y être coulée, égarant ici et là quelques volutes cotonneuses.

Au bout du pont se dressait une colline haute, pointue, composée de centaines de tâches colorées, semblables aux habits que portaient les gens d'ici.

Terdhome, compris-je, émerveillé.

Jusqu'ici, les humains n'avaient été pour moi qu'une poignée d'individus survivant au fond de la forêt. Je ne savais pas qu'ils pouvaient être si nombreux et je ne savais pas qu'ils étaient capablent de bâtir quelque chose d'aussi monumental. Au fur et à mesure que nous approchions du pont, je pouvais distinguer les détails des maisons aux murs colorés, empilés presque directement les unes sur les autres, séparées par des routes sinueuses qui tournoyaient autour de la colline comme autant de serpents gris. Tout en haut se dressait un bâtiment si grand que je n'aurais jamais pu imaginer son existence, un château de pierre massive dont les tours pointues caressaient le ciel. Des volutes pâles échappaient aux cheminées pour se mêler un peu plus haut, créant des nuages artificiels que les oiseaux dérangeaient de quelques battements d'ailes.

Même de loin, la ville vibrait d'animation. Des silhouettes se mouvaient un peu partout, si nombreuses qu'elles donnaient presque l'impression que la citée ondoyait. Des machines étranges grimpaient au flanc de la colline, accrochés à des fils qui les remorquaient au-dessus des toits, tandis que d'autres dévalaient des rampes ou longeaient des rues en pente. Je crus même voir quelques silhouettes furtives se déplacer entre les cheminées.

Tout était humain, ici, tout était artificiel, fabriqué, construit. L'empire de la forêt s'arrêtait à cette frontière.

Nous nous engageâmes sur le pont.

Fasciné, je contemplai la ville qui emplissait lentement mon champ de vision, grignotant petits bouts par petits bouts le ciel blanc. Qui pouvait dire combien de découvertes m'attendaient là-bas ? Mon excitation ne cessait de grimper, rattrapant presque celle d'Annuka.

Nous finîmes de traverser le pont pour arriver au pied de la citée. Au-dessus de nous, tout n'était plus que machines et maisons, humains et fumées, routes et cheminées.

Une des femmes armées qui bloquait la sortie du pont s'approcha d'Annuka. Je vis son visage s'éclairer de reconnaissance, puis de déférence, alors qu'elle s'écartait pour la laisser passer. Notre conductrice était-elle quelqu'un d'important, comme la doyenne de mon village ? Comme je me sentais ignorant, soudain... J'avais cru être savant pour avoir lu les quelques livres de la bibliothèque de Solana, mais j'ignorai tout du monde qui m'entourait.

La charrette d'Annuka avança lentement à l'intérieur la ville, encadrée par deux mastodontes mécaniques qui crachaient dans leur sillage des bouffées de vapeurs.

— Les charrettes et les automobiles privées ne sont pas autorisées au-delà de l'étage zéro, nous lança Annuka en s'engageant dans une rue qui partait sur la droite. Nous allons emprunter le funiculaire.

À cet instant, Astre, qui me tenait toujours la main, se retourna en grondant. J'eus à peine le temps de capter un mouvement qu'Annuka basculait en arrière, renversée par une petite chose rousse qui venait de lui sauter au visage.

— Calendre ! s'exclama-t-elle, ravie, en enfermant la créature entre ses bras.

Une petite tête recouverte de fourrure se blottit dans son cou en ronronnant.

Qu'est-ce que c'est que ça ? soufflai-je à Astre, si crispé qu'il me broyait les doigts.

Je ne sais pas, mais je ne l'aime pas. Pas du tout. Je n'aime rien ici. Cet endroit est abominable.

Le petit être se détacha finalement d'Annuka, sauta par-dessus son épaule et atterrit souplement devant nous, sur une caisse au large verrou. Il s'agissait d'un animal aussi grand que mon bras couvert d'une fourrure rousse striée de blanc. Il s'assit sur son derrière, sa longue queue au bout immaculé fouettant nonchalamment l'air, tandis qu'au-dessus de son museau rose et de ses longues moustaches, deux yeux verts aux pupilles fendues nous jugeaient sans pitié.

— Astre, Neige, déclara notre guide d'une voix joyeuse, je vous présente mon ami le plus cher, Calendre !

Monsieur Calendre, rectifia l'animal, dédaigneux. Ma chère Annuka, je suis absolument ravit de vous voir de retour si tôt, mais pourriez-vous m'expliquer pourquoi, au nom du ciel, avez-vous ressentit le besoin de ramener cette sorte de... d'animal domestique ?

Son regard, planté sur Astre, exprimait un mépris que mon loup lui rendait avec férocité, les lèvres retroussées, prêt à bondir pour étriper la bête.

Je posai ma deuxième main sur son bras, au cas-où.

— Bienvenue à Terdhome ! lança Annuka en riant.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro