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Songes familiers

Neige

Calendre sauta sur mon épaule. Je fis comprendre à mon loup que quelque chose attirait mon attention ailleurs et mis de côté notre conversation.

— Je suppose que tu fais cette tête parce que tu viens de lui parler, commenta le chat d'un ton qui se voulait dédaigneux, mais paressait en fait soulagé.

Il pouvait dire ce qu'il voulait, je savais qu'il avait de l'affection pour Astre. Je me contentai d'un sourire pour simple réponse.

— Bon, lâcha-t-il, et si tu te remettais à marcher ? Nous n'irons pas bien loin en restant planté au milieu du chemin.

Je me rendi compte que je m'étais effectivement arrêté net, un grand sourire aux lèvres, en sentant la présence de mon loup revenir dans mes pensées. Comme il n'avait pas tort, je repris mon chemin.

— La forêt est un endroit épouvantable, soupira tragiquement le félin en frottant sa patte sur mon chaperon pour en essuyer la saleté. Les animaux ne savent absolument pas se tenir ici. J'en ai vu un déféquer dans un bosquet, tout à l'heure.

— Calendre, ripostai-je, amusé, tu es un animal.

— Toi aussi, si on part sur ce terrain, répliqua-t-il dignement en s'installant plus confortablement sur mon épaule. Mais un animal civilisé, s'il vous plait, pas une vulgaire bête ! Ne compte pas sur moi pour m'aventurer dans les fourrés en tout cas.

Je secouai la tête en souriant. Même les récriminations de Calendre ne pouvaient affecter ma bonne humeur. Astre était vivant, il n'était pas blessé et j'allais le retrouver. Que demander de mieux, sinon de l'avoir déjà dans mes bras ?

Il me manquait déjà terriblement. Que triple idiot j'avais été de ne pas profiter de sa présence lorsqu'il était à mes côtés ! Une erreur que je ne ferais plus jamais. Je devrais aussi trouver un moyen de me faire pardonner pour mon comportement à Terdhome...

Mon pied s'enfonça dans une flaque, changeant le cours de mes pensées. J'avais déjà remarqué le phénomène en ville, mais il était bien plus flagrant au cœur de la nature.

L'été approchait. Lentement, imperceptiblement, mais inéluctablement, comme un roi prenant possession de ses terres. Quelques brins d'herbes vertes annonçaient son arrivée ici et là, accompagnés de bourgeons précoces, de feuilles timides s'agitant en haut des cimes et de deux ou trois écureuils virevoltant dans les branches à la recherche de leurs réserves perdues.

La vue de la neige fondue sur le chemin m'emplit d'une douce mélancolie. Je me souvins des fins d'hiver dans la maison de Solana, de l'obstination que mon loup et moi mettions à ne jamais parler de son départ prochain et des gâteaux que la sorcière cuisinait en double portions, déjà triste à l'idée de perdre pour six mois l'un de ses enfants. Ce temps-là paraissait si lointain, comme venant d'une autre vie... Un peu plus d'un mois s'était écoulé depuis l'attaque du Chasseur. Un mois seulement. Comment étions-nous devenus des personnes si différentes en si peu de temps ?

Une larme roula sur ma joue, débordant de mon cœur trop gros. La petite patte de Calendre l'intercepta et l'effaça gentiment.

— Ma maison me manque, avouai-je tout bas.

— Je suis désolé, jeune Neige, répondit-il avec gentillesse. Ma maison me manque aussi, si cela peut te réconforter. Je comprends ce que tu ressens.

Et nous savions tous les deux que par « maison », nous n'entendions pas simplement un endroit.

Au moins, j'étais de retour dans la forêt, cette forêt à la fois familière et étrangère qui faisait toujours naitre au fond de moi des sentiments si contradictoires. C'était dans la forêt que j'avais été élevé, c'était là que j'avais rencontré Astre et c'était là que nous étions le plus proche. Mais c'était aussi là où j'étais le plus vulnérable, là où j'avais besoin d'être protégé, là où guettaient tous les dangers...

J'avais cru être à ma place en ville et je m'étais trompé. Mais si je n'étais ni de la citée, ni de la forêt, à quel monde appartenais-je ?

La route se sépara en deux, m'obligeant à abandonner momentanément ma crise existentielle. Le chemin le plus large portait les signes de nombreux passages, notamment des traces de roues et de chevaux, en plus d'humains. L'autre, plus étroit et plus sombre, ne semblait pas avoir été utilisé depuis bien longtemps. Les arbres rapprochés formaient comme un tunnel au-dessus de la terre battue, hérissée d'herbe sauvages.

— Les deux mènent à Solaris, m'apprit Calendre d'un ton docte. Celle de droite est la route marchande, celle qu'utilisent tous les véhicule et les voyageurs sains d'esprit. C'est probablement celles qu'ont empruntés les humains que nous suivons. La route de gauche est plus directe, mais beaucoup plus dangereuse. Prenons la route marchande.

— Nous avons déjà perdu beaucoup de temps, objectai-je, et leurs montures leur permettent d'avancer plus vite que nous. Si nous continuons à ce rythme, j'ai peur qu'on ne les rattrape pas avant Solaris... Pourquoi la route de gauche est-elle dangereuse ?

— On l'appelle le Chemin des Disparus, répondit le chat avec un tremolo dans la voix. Pour une raison inconnue, seule la moitié de ceux qui s'y aventurent arrivent de l'autre côté.

— Mais ils arrivent plus vite ?

— Pourquoi ai-je l'impression que tu ne prêtes pas attention à toutes mes mises en garde ?

— Calendre...

— Soit, soit... Oui, en théorie, cela raccourcit le trajet de moitié. Mais pour un mort, cela ne fait pas grande différence. Nul besoin de tenter le sort, il nous a déjà prouvé qu'il ne nous aimait pas.

J'hésitai. Je ne serai évidemment d'aucune utilité à Astre si je disparaissais. D'un autre côté, je savais me défendre – du moins, j'avais tué un Chasseur, ça devait bien compter pour quelque chose – et nous n'avions pas vraiment de temps à perdre. Mon loup ne supporterait pas d'être enfermé trop longtemps et je tremblai à l'idée qu'un seul de ces misérables humains puisse porter la main sur lui.

— La route de gauche, tranchai-je en m'avançant d'un pas résolu dans la direction en question.

Calendre se raidit, ses pupilles fendues fixées sur la rue marchande, ouverte et avenante, ses griffes plantées dans mon chaperon. Il n'avait probablement pas l'habitude d'être désobéit.

Mais il se détendit, lâcha un soupir qui finit en miaulement désabusé et se réinstalla contre mon cou.

— De toutes façons, marmonna-t-il, je ne sais même pas pourquoi je pose la question. Les humains sont complètement suicidaires. Je ne comprends même pas comment il peut encore en rester aujourd'hui. Annuka n'aurait même pas regardé la route de droite...

Il se tut brusquement, comme si le nom lui avait échappé. Je ne dis rien, ne sachant comment lui apporter le moindre réconfort.

Le sentier tourna et s'étrécit encore, me faisant perdre de vue le croisement. J'accélérai instinctivement, peu rassuré.

— Tu devrais retirer ton chaperon, conseilla le chat au bout d'un petit quart-d'heure. Du rouge au milieu de la neige, ça se voit de loin.

— Je sais, répondis-je doucement, c'est comme ça qu'Astre m'a trouvé la première fois.

Je n'ajoutai rien, ne fis aucun geste pour retirer mon chaperon, et Calendre se désintéressa de l'affaire, ce pour quoi je lui en fut reconnaissant. Je n'aurais jamais le courage d'abandonner mon chaperon derrière moi.

Le chemin était de plus en plus tortueux. Les arbres montaient si haut de chaque côté de la route que le ciel devait lutter pour percer une tache blanche ici et là. Les branches emmêlées ressemblaient aux barreaux d'une prison.

— Nous pouvons toujours rebrousser chemin et prendre l'autre route, souffla Calendre dans mon oreille. Il n'est pas trop tard.

— Si, répondis-je en tentant de me concentrer.

Quelque chose d'étrange flottait dans l'air, quelque chose d'inquiétant, mais indéfinissable. Cet endroit était très différent de celui où j'avais grandit. Au fond, peut-être n'y avait-il pas une forêt, mais des centaines imbriquées les unes dans les autres...

Je respirai profondément et tentait d'ouvrir mon âme au monde, comme le faisait si facilement Astre. Comment y arrivait-il ? Je ne percevais qu'une menace floue à la lisière de mes pensées...

Il faut ouvrir ton cœur aussi, murmura une voix familière au creux de mon esprit. Et accueillir la forêt en toi. Sinon, comment pourrait-elle te parler ?

Je souris. Évidemment, il me suffisait de penser à lui pour qu'il m'entende.

Merci, monsieur le professeur.

Il m'envoya un sourire plein de tendresse – et de possibilités luxurieuses qui parasitèrent aussitôt mes pensées.

Je fermai les yeux et tentait de comprendre la forêt comme lui la comprenait, mais son souvenir me troublait trop. Je pouvais presque sentir sa présence à côté de moi, la chaleur de son corps, l'éclat de son regard, la posture légèrement voûtée de ses épaules, comme s'il s'apprêtait à courir et me sauter dessus. Je tendis instinctivement la main...

Il n'y avait rien.

Il était ailleurs, loin de moi. Je me sentis brusquement incroyablement seul.

Tu me manques aussi, tenta-t-il de me consoler. Ne t'inquiète pas, je vais trouver un moyen de te rejoindre et de te protéger...

Nous en avons déjà parlé, mon loup, soupirai-je. C'est moi qui vais te sauver cette fois-ci. Reste tranquille !

Neige...

— Neige, intervint une voix physique. Il commence à faire sombre.

Je tournai mon attention vers Calendre.

— Je pourrais faire de la lumière...

— Je doute de la pertinence de cette idée, jeune humain, répliqua-t-il avec un point de raillerie. Signaler notre position à tous les prédateurs de la région ne me paraît pas une idée sensée. Arrêtons-nous pour la nuit, nous risquons de perdre le sentier dans l'obscurité.

J'hésitai, car je n'avais pas envie de perdre plus de temps, mais je finis par acquiescer. L'idée de m'égarer et d'errer sans point de repère au milieu de cet endroit inquiétant me terrifiait.

Je continuai à avancer en regardant autour de moi, à la recherche d'un abri, tandis que le soleil agonisait derrière les branches tordues. Les ombres s'agrandissaient au fur et à mesure que la nuit s'installait, dessinant dans la neige des silhouettes torturées.

— Là ! murmurai-je en désignant du doigt une forme familière. Un pin creux. Nous pourrons passer la nuit à l'intérieur.

Le chat acquiesça, crispé. Ses griffes transperçaient mon chaperon et son regard fixé dans les ténèbres ne faisait rien pour me rassurer.

Je m'approchai de l'arbre protecteur, dont Astre m'avait appris l'existence quelques années auparavant. Leurs troncs creux faisaient des cabanes formidables. Il suffisait de l'escalader jusqu'en haut et de se laisser tomber à l'intérieur, comme dans un gros tuyau.

L'alcôve où je me glissai était petite, mais suffisante. Je croisai les mains sur mon ventre grondant. Ma bouche sèche semblait faite de vieux parchemin. Je n'avais pas pensé à prendre de provisions en quittant Terdhome, trop focalisé sur l'idée de fuir.

Je n'étais décidément pas un grand aventurier...

Dans une vaine tentative pour oublier mes peines, je me roulais en boule en me pelotonnant dans mon chaperon. Solana l'avait enchanté, des années plus tôt, pour qu'il me tienne chaud. Peut-être était-ce pour cela qu'il avait encore l'odeur de la maison.

Calendre se glissa contre mon torse pour avoir moins froid. Il devait avoir faim et soif, lui aussi, et je culpabilisai un peu de n'avoir rien à lui offrir. Il était là par ma faute, après tout.

Mes yeux se fermèrent d'eux-mêmes. J'étais exténué, encore secoué par les contrecoups de l'incendie et de la pluie torrentielle que j'avais provoquée. Une vague de désespoir menaçait de s'abattre sur moi, profitant de ma fatigue pour fissurer les maigres digues de ma confiance. Et si je ne retrouvais pas Astre à temps ? Et si je ne parvenais pas à le délivrer ? Et si les humains lui faisaient du mal ?

— Dors, jeune Neige, souffla le chat au creux de mes bras. Tout ira mieux demain, tu verras. Dors.

— Je suis heureux que tu sois là, Calendre...

Ma phrase s'étira et mourut alors que le sommeil m'emportais.

J'étais debout, au milieu de la forêt. Les arbres étaient immenses. La neige immaculée. L'horizon inaccessible.

Le rêve était doux, familier. Je n'avais ni faim, ni froid, ni peur. Vêtu seulement de mon chaperon rouge, j'avançais dans la forêt en espérant y rencontrer le loup.

Mon souffle se coupa.

Il était là.

Debout, nu, sa peau sombre comme une ombre découpée sur le monde si blanc. Il était beau, terriblement beau.

Il m'attendait.

D'habitude, ce rêve finissait dans notre maison, alors qu'il me poursuivait, me plaquait contre le sol ou le lit et me prenait passionnément.

Mais pas cette fois. Cette fois, il sourit et s'approcha lentement, ses grands yeux sombres plongés dans les miens. Ses mains se posèrent sur mes joues, sans chercher à m'immobiliser ou m'emprisonner, seulement pour me caresser. Dans ce monde onirique, il était la seule réalité.

— Neige... souffla le loup de mon rêve.

Il m'embrassa. C'était doux, très doux. Je basculai en arrière, l'emportant avec moi. La neige était de soie, comme un grand drap.

Ses deux mains glissèrent jusqu'à mon cou et défirent l'attache de mon chaperon. Ses doigts accompagnèrent le tissu qui tombaient, caressant au passage ma peau. J'étais nu.

Il m'embrassa de nouveau, lentement, comme si mes lèvres avaient un goût à savourer. J'emmêlai mes doigts dans ses cheveux et détachai ma bouche de sa sienne pour embrasser sa peau d'ébène, juste au creux de son cou. Puis je descendis plus bas, embrassait la cicatrice que je lui avais faite, puis son mamelon pâle...

— Neige, soupira-t-il.

Nos sexes étaient pressés l'un contre l'autre, entre nos deux ventres serrés. Il referma ses bras autour de moi et me serra simplement contre lui.

— Je veux te faire l'amour, murmura-t-il dans le creux de mon oreille.

Il se sépara de moi, me fit signe de rester allongé et recula en embrassant mon torse, ma poitrine, mon sexe...

Ses doigts écartèrent mes cuisses, qu'il embrassa aussi, comme s'il était incapable de s'arrêter. Je ne l'avais jamais autant désiré.

Il embrassa de nouveau ma verge, en haut et à sa base, puis mes bourses. Son nez enfouis dans mes poils blancs me procuraient des frissons délicieux. Je gémis.

— Astre...

Il sourit et glissa un doigt humide dans mon intimité. Nous pouvions manipuler nos songes comme nous le souhaitions, je n'avais pas besoin d'utiliser ma magie pour l'aider.

Il fouilla en moi, me procurant des sursauts de plaisir, puis se dégagea, m'embrassa de nouveau et me pénétra. Je refermai mes jambes autour de sa taille alors qu'il commençait à aller et venir contre mon bassin.

Pour la première fois, nous prîmes notre temps. Sans se taquiner, sans jouer, sans se réduire l'un l'autre à l'état balbutiant de désir hagard, nous fîmes l'amour en en soupirant et gémissant, son visage dans mon cou, le mien dans ses cheveux, nos peaux frottées l'une contre l'autre au rythme de nos vas-et-viens.

Lorsque le pic de plaisir approcha, il m'embrassa et me souffla :

— Je t'aime.

Je m'éveillai en sursaut.

Il faisait jour. J'étais seul. Mon sexe était dur, presque douloureux. Je vérifiai que Calendre n'était plus dans l'abri, puis ouvrit mon pantalon pour me saisir de mon membre.

Mon plaisir se libéra dans un flot d'amertume.

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