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Ne plus jamais te perdre

(Le dessin en média est de moi, je sais pas pourquoi il s'affiche penché...)

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Neige

La pluie battait la terre, saturant l'air d'odeurs d'écorce et d'herbe mouillée. Chaque goutte hurlait son nom en heurtant le sol, attisant mon impatience, ma peur, ma colère et mon désir.

Astre. Astre. Astre.

Enfin, j'allais le revoir ! Mon loup aux yeux pétillant de vie, au sourire ensoleillé, aux gestes doux, à la démarche dansante... Mon amant à la peau de nuit, aux cheveux d'ébène, à la beauté si familière... Mon Astre, dont l'absence me lançait comme une douleur sourde, constante, persistante, semblable à une blessure infectée.

J'étais si concentré sur lui que je pouvais le sentir s'approcher, aussi distinctement que si je le voyais. Je percevait l'écho de son impatience, de ses espoirs, de son envie folle de liberté, de son amour vibrant, teinté de désir et, malgré lui, d'une certaine frustration. Il n'avait toujours pas digéré le fait que ce soit moi qui vienne le sauver. Cher stupide, adorable loup borné...

— Neige, s'inquiéta la voix de Calendre, caché dans les fourrés. Je ne voudrais pas remettre en cause la subtilité évidente de ton plan, mais es-tu certain d'avoir opté pour la meilleure stratégie ?

Je ne daignai pas lui répondre. Je me moquais de stratégie. J'avais été séparé d'Astre trop longtemps pour faire dans la dentelle.

— Neige, tenta de nouveau le chat, tu...

— Ils arrivent ! l'interrompis-je, mon cœur battant si fort qu'il supplanta momentanément les heurts de la pluie.

Il y eut quelques grincements, suivit de jurons. Des bruits de pas, de sabots...

J'avançais de quelques pas, surplombant le chemin en pente. Quatre chariots se trainaient dans la boue, entourés de silhouettes que les éléments obligeaient à se courber. Je me sentis soudain submergé par une vague de haine envers ces humains indignes, plus méprisables que tout ce qui existait sur cette terre, plus méprisables que les Chasseurs eux-mêmes.

Les poings serrés à m'en faire mal, je sentis mon étincelle s'éveiller au fond de moi, me suppliant de la libérer. Mais je me souvenais de l'incendie de Terdhome : je devais me contrôler. Je ne pouvais pas risquer de blesser Astre.

Un cri horrifié trancha l'air trempé. Quelqu'un tendit un doigts dans ma direction. Les chariots s'arrêtèrent brusquement.

Je ne peux qu'imaginer ce qu'ils virent à ce moment-là. Une silhouette rouge dressée au milieu du chemin, impassible sous la pluie qui striait le ciel et le vent qui faisait claquer sa cape...

— Le sorcier ! entendis-je. C'est le sorcier de Terdhome !

— Aux armes ! hurla quelqu'un d'autre.

Je ne lui prêtai pas attention, concentré sur mon étincelle. Le monde physique se mêla au monde spirituel, dépliant devant mes yeux l'essence des êtres qui l'habitait. Je tendis mon esprit vers le premier chariot. Le bois moisit, martyrisé, ne me résista pas. Je l'invoquai par son véritable Nom et lui ordonnait de se fendre, comme une coquille de noix.

Une dizaine d'humain terrifiés se tenaient à l'intérieur. Trois hommes, quatre femmes et quelques enfants hagard. L'une des femmes cria, attrapa la main de son voisin et courut vers la forêt, emportant ses compagnons d'infortune dans sa fuite.

Mon loup n'était pas là.

Astre ! criai-je dans notre langage partagé. Où es-tu ?

Neige ! C'est toi, enfin ! Je suis dans la cage roulante !

Il y en a plusieurs !

Un sifflement trancha la pluie. Je sentis quelque chose me frôler, arrachant un pan de mon chaperon détrempé. Mes yeux se posèrent sur l'archère qui m'avait visé, debout sur le deuxième chariot. Elle avait l'air légèrement déstabilisée, peut-être par mon absence de réaction.

Je saisis l'essence de son arc et la brisai en deux à l'instant où deux hommes armés de haches sortaient des bois pour courir vers moi.

— Mauvais plan... entendis-je gémir Calendre, dans les fourrés.

Je tentais de me concentrer sur leurs armes, mais je n'avais jamais effleuré l'essence du métal et mon esprit glissa dessus sans l'attendre.

Neige ! s'inquiéta Astre en sentant une pointe de panique me traverser.

Je plongeai sur le côté, évitant in extremis la lame qui faillit m'éventrer.

— Meurs, sorcier ! hurla l'homme en chargeant de nouveau.

Les idées s'enchaînaient à toute vitesse dans mon esprit terrifié, fouetté par l'adrénaline. Je n'avais pas le temps d'apprendre à apprivoiser le métal. Il fallait que je me repose sur des éléments plus familiers. Vite !

Je me concentrai sur la terre et lui ordonnait de se désassembler. La boue perdit aussitôt toute consistance sous les pieds de mes deux attaquants, qui lâchèrent un cri apeuré en s'enfonçant jusqu'à la taille dans ce nouveau bourbier. Hélas, d'autres avançaient déjà vers moi...

J'évitai une flèche et, sans chercher à en retracer l'origine, me concentrai sur le deuxième chariot. Le bois malade plia à ma demande et s'écroula dans un fracas de grincements et de bruits spongieux.

— Neige ! cria Calendre, derrière moi.

Par réflexe, je me tournai, évitant de justesse les deux flèches qui frôlèrent mon visage pour se ficher dans un arbre.

— Bouge ! hurla le chat.

Obéissant instinctivement, je me baissai, évitant une autre flèche, et courrai vers les chariots en bénissant la pluie qui brouillait le tir des archets. Dans la cage que je venais de briser ne se trouvaient que quelques inconnus terrifiés. Je poussai un cri de frustration.

Astre, bon sang, où es-tu ?!

— Crève ! cracha une voix de femme, dans mon dos.

Elle me sembla étrangement familière, comme vu à travers le souvenir d'un autre. La geôlière d'Astre, compris-je en faisant volte-face, la colère battant dans ma poitrine à un rythme effréné. La pluie s'intensifia, noyant les formes et les couleurs dans un déluge glacé.

Je vis sa silhouette se précipiter vers moi, une arme au poing, et je faillis lui ordonner de brûler, comme je l'avais fait avec dernière personne ayant blessé mon loup. Ma volonté se tendait déjà et l'étincelle s'excitait dans ma poitrine, entretenu par une rage animale, un désir de vengeance qui enivrait mes sens.

— Neige ! appela quelqu'un.

Sa voix me transperça de part en part, effaçant d'un coup tout ce que je possédai de haine. La voix d'Astre ! Sa voix humaine ! Il était proche, si proche de moi...

Ignorant la pluie, la femme qui essayait de me tuer et les combats qui éclataient tout autour de moi entre geôliers et anciens prisonnier, je me tournai et courut vers le troisième chariot. Mon esprit se tendit pour ordonner au bois de se fendre avant même que je ne l'atteigne.

Les parois s'effondrèrent, révélant enfin, enfin, la silhouette que je connaissais si bien.

— Neige ! cria-t-il en bondissant vers moi.

Je tendis les bras, mais il m'attrapa par les épaules pour m'écarter sans ralentir et sauta à la gorge de la femme qui levait un énorme couteau dans mon dos.

Elle poussa un cri horrible lorsque le loup la renversa, rendu à sa forme la plus bestiale, bouillonnant d'un mélange de rage et de désir de protection. Je vis l'éclat d'une lame, une main sombre se refermer sur un poignet plus clair, puis un gargouillis avalée par la pluie et une fontaine rouge jaillissant d'une gorge ouverte.

Les loups n'avaient aucune pitié pour leurs proies.

— Astre ! Appela soudain une voix d'enfant.

Dans le chariot que je venais de libérer, une femme à l'épaisse crinière brune se battait avec désespoir contre un homme couvert de fourrure qui lui barrait l'orée de la forêt. Deux enfants épouvantés se cachaient derrière elles, à côté d'une silhouette féminine inanimée.

— Tasha ! s'exclama Astre en sautant sur ses pieds.

— Fuis, imbécile ! répliqua la femme en envoyant à son adversaire un coup qui ne parvint pas à la déstabiliser.

L'instant d'après, Astre se trouvait à mes côtés et je faillis défaillir en sentant son odeur familière, quoique atténuée par la pluie. Sur son visage, l'indécision se disputait à la panique, sa main se tendant vers moi en même temps que son corps se penchait vers ses compagnons de prison.

Nos assaillants commençaient à se regrouper autour de nous, leurs larmes luisant sinistrement sous les larmes du ciel furieux. Dans quelques secondes, nous serions encerclés.

Je pris la décision à sa place, incapable de déterminer s'il s'agissait de sens pratique ou de pur égoïsme. Je glissai ma main dans celle d'Astre, la serrai aussi fort que je le pouvais et me retournai pour courir vers le dernier espace encore libre, où l'ombre des grands arbres trempés promettait la liberté.

Il me suivit, bien sûr, et nous nous miment à courir, courir, courir à en perdre haleine, à en perdre la raison, courir en se tenant la main sous le vent qui nous fouettait le visage, par-dessus les racines qui tentaient de nous faucher les pieds et la boue qui menaçait de nous enliser, slalomant entre les troncs dressés sur notre chemin, courir, courir, courir et fuir, nous éloigner désespérément de tous ceux qui avaient tentés de nous séparer. Nous courûmes jusqu'à ce que nos souffles s'épuisent et que nos corps s'écroulent pour dégringoler, enlacés, une longue pente de neige et de mousse glacée.

Puis nous heurtâmes un monticule de terre et nous arrêtâmes enfin, tremblant, haletant, serrés si fort l'un contre l'autre qu'on aurait pu confondre nos deux silhouettes, enveloppées dans le même chaperon rouge, trempé, qui nous collait à la peau.

Mon cœur battait si bruyamment que je n'entendais plus rien d'autres, pas même mon souffle ou le sien. Mes bras le serraient comme s'ils ne comptaient plus jamais le lâcher.

Il était là. Il était là, enfin. Il était là...

Nous restâmes longtemps ainsi, immobiles, simplement serrés l'un contre l'autre.

Il était là.

Le vent se calma. Lorsque je rouvris les yeux, la pluie avait cessé.

— Neige ? murmura une voix au creux de mon oreille.

Mon cœur implosa de tant de joie et de soulagement que je me mis à pleurer. Je sentis ses doigts se glisser dans mes cheveux tandis qu'une main se posait sur ma joue pour l'écarter légèrement.

Nous étions allongés sur le côté, face à face. Je clignai des yeux pour en chasser les larmes, désirant par-dessus tout revoir son visage, mais d'autres s'y accumulèrent encore, nourries de mon soulagement, de ma joie, de ma panique récente et de ma culpabilité. Il caressa mes joues du bout du pouce pour les effacer.

— Neige... murmura-t-il d'une voix enrouée mêlée d'admiration béate, comme si ma simple présence était un miracle.

— Oh, Astre, Astre, mon Astre ! balbutiai-je en riant.

Mes larmes se tarirent et je pus voir son visage, enfin. Je le dévorai du regard avec la même ardeur et la même attention que si je le découvrais, passant avec émerveillement sur ses boucles d'ébène alourdie par la pluie, sur sa peau brune que l'eau faisait luire, sur ses yeux immenses, plissés par un sourire intérieur et sur ses lèvres entrouvertes, comme pour une prière muette.

Je me penchai et l'embrassai de toutes mes forces, retrouvant avec une émotion indescriptible le goût et la texture de ses lèvres, l'odeur de sa peau, la sensation de sa présence, de son corps contre le mien et de ses doigts glissés dans mes cheveux. Il les caressa avec un mélange de désir, de tendresse et de vénération avant de me serrer contre lui, plus fort, pour approfondir notre baiser. Je l'aimai, je l'aimai tellement ! Je voulais l'embrasser encore et encore jusqu'à la fin des temps !

Ce fut lui qui s'écarta, finalement, à bout de souffle.

— Je t'aime, confessa-t-il.

— Je t'aime aussi, répondis-je, le cœur battant, en me blottissant dans ses bras. Ne me quitte plus jamais.

J'embrassai son cou et ses épaules nues, incapable de ne pas vénérer sa simple présence.

— Jamais, répondit-il en me serrant plus fort.

— J'ai eu tellement peur...

Sa main se crispa contre mes vêtements. Je savais qu'il avait eu peur lui aussi, même si sa fierté l'empêchait de l'avouer.

Il roula sur le côté et je me retrouvai sous lui. Ses mains caressèrent longuement mon visage, chassant la pluie, la terre et les larmes qui s'y étaient accumulés. J'entendis mon nom résonner dans son esprit alors qu'il me contemplait.

— La première fois que nous avons couché ensemble, déclarai-je soudain, frappé par ce souvenir, nous étions comme ça. Dans la forêt. Allongés sur mon chaperon rouge...

Il me fixa un instant, incrédule, et explosa de rire. Je m'abreuvai à ce son comme un assoiffé à une source d'eau fraiche. Une douce chaleur noyait ma poitrine et réchauffait mes joues, semblable à celle qui irradiait de son corps.

— Et dire que les gens pensent que tu es le plus innocent des deux... me taquina-t-il en déposant un baiser sur mon front.

Je frémis sous la caresse de ses lèvres.

— ... Alors que tu es celui qui me rend fou, continua-t-il en déposant un deuxième baiser sur la ligne de ma mâchoire.

Je posai une main sur sa joue, ramenant ses yeux à ma hauteur. Une étincelle familière y brulait, comme une promesse.

— Ce n'est peut-être pas le moment, mon cher loup, regrettai-je infiniment. Même si j'en ai aussi envie...

— M'en fiche, répliqua-t-il en m'embrassant. Je t'ai attendu trop longtemps. J'ai trop rêvé de toi pour ne pas t'aimer en entier, maintenant que tu es dans mes bras.

J'abdiquai, bien sûr. J'en avais trop rêvé, moi aussi. Il m'avait trop manqué. Mes pensées s'évanouirent sous l'effet du baiser qui ravissait mes lèvres, éveillant au fond de moi la flamme familière du désir.

Ses doigts détachèrent mon chaperon, qui glissa au sol dans un bruit de tissu mouillé. Ses mains glissèrent jusqu'à ma taille pour la caresser, puis se glissèrent sous ma chemise pour la relever, exposant ma peau à l'air glacée.

Ses baisers glissèrent jusqu'à mon torse, vénérant avec attention chaque parcelle de peau offerte. Je gémis doucement, ma main dans ses cheveux.

Il n'était pas question de se dévorer, se consumer ou s'embraser, mais de se retrouver, se confesser, et faire l'amour, enfin.

— Je t'aime, souffla-t-il en embrassant mes mamelons.

— Astre...

— Je t'aime, ajouta-t-il en embrassant mon nombril, ses doigts déliant les boutons qui tenait mon pantalon.

— Astre...

— Je t'aime, murmura-t-il en faisant glisser le vêtement le long de mes jambes.

— Je t'aime aussi.

Il était nu. Je l'attirai pour l'embrasser encore, mes jambes serrées autour de sa taille. Sa peau était aussi brûlante que dans mes souvenirs.

Il serra sa main sur nos deux membres et continua de m'embrasser en bougeant les hanches, frottant nos deux désirs l'un contre l'autre.

Le plaisir grimpa lentement, sans recouvrir la sensation de nos lèvres liés, de nos caresses tendre, de nos souffles mêlés, de nos corps s'oubliant l'un dans l'autre...

L'orgasme vint enfin, doux, tamisé, aussi fragile et beau qu'une première fleur d'été.

— Astre ! appelai-je en m'accrochant un peu plus fort à lui.

Quelques secondes plus tard, il se tendit à son tour, son visage enfoui dans mon cou, puis retomba sur moi.

La même pensée résonna en même temps dans notre esprit. Je t'aime.

Tout avait été dit.

Nous restâmes longtemps ainsi, enlacés sous la cime des arbres, quasiment nus, frigorifiés, mais heureux.

— Astre, finis-je par dire à regret, nous ne pouvons pas rester ici. Nous devrions au moins trouver un abri pour la nuit. Je commence à avoir vraiment froid.

Je m'attendais à ce qu'il proteste en bougonnant et m'embrasse pour relancer nos ébats, mais n'obtins qu'un soupir résigné. Il attrapa mon pantalon, auquel j'ordonnai gentiment de sécher, et m'aida à l'enfiler.

Nous avons tous les deux grandis, compris-je en secret, légèrement effrayé.

Mais lorsqu'il baissa ma chemise, sa main s'attarda au creux de ma taille et se mit à me chatouiller. J'éclatai de rire et retombait en arrière alors qu'il attaquait sans pitié mes points faibles, me poussant à me tortiller sous lui.

Pas tant que ça, songèrent, rassuré, en tentant vainement de me défendre.

Il nous fallut un bon quart d'heure pour me rhabiller et dix minutes de plus pour qu'Astre accepte que je fourre son horrible pagne dans ma sacoche, au cas-où nous croiserions des humains. En attendant, il allait nu, comme il l'avait toujours été sous sa fourrure. De retour dans la forêt, il retrouvait avec joie son état sauvage, que je ne lui aurais refusé pour rien au monde.

J'avais peur qu'il attrape froid, mais le temps s'était bien réchauffé ces dernières semaines et son enfance dans la nature semblait lui avoir donné une résistance incroyable aux basses températures.

— Trouvons un endroit où dormir, proposai-je en glissant ma main dans la sienne. Il sera toujours temps de parler de l'avenir demain.

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