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Mots manquants

Neige

Pour moi qui ne connaissais que le village où j'étais né et la maison de Solana, Terdhome était un endroit extraordinaire. Tout était nouveau, tout était intéressant, les machines, les maisons, les habits, les gens, le château... Mon esprit fonctionnait à toute allure, tentant tant bien que mal de relier entre elles toutes les informations qui lui parvenaient. Comment fonctionnaient les véhicules ? Comment tous ces gens faisaient-ils pour vivre dans un si petit espace ? Étaient-ils heureux ? Ressemblaient-ils plus à Solana ou à ma mère biologique ? Quelles étaient leurs coutumes ? Leurs loisirs ? Leurs histoires ?

J'avais craint qu'on ne me regarde de travers à cause de mon chaperon rouge ou du fait que j'étais un « Croisé », comme le disait Annuka, mais il n'en fut rien. Les gens d'ici étaient apparemment habitués à bien plus étrange qu'un jeune homme en rouge et un autre vêtu d'une peau de loup.

J'appréciai Carol au premier regard, reconnaissant chez lui cette soif d'apprendre, cette passion de découvrir qui me poussait en avant. Son ami, plus discret, me plut aussi beaucoup. Il était plus tranquille, plus posé, mais quelque chose d'indéfinissable dans sa façon de se tenir, ou peut-être de sourire, m'évoquait Astre. En plus, il était bibliothécaire. Il se définissait littéralement par son appartenance à une bibliothèque ! Que demander de plus ?

J'aurais été complètement heureux, sans ces deux zones d'ombres qui rôdaient au coin de mes pensées. La première concernait Solana, bien sûr, et la douleur de l'avoir perdu. J'essayai de la distraire en me concentrant sur les richesses qui m'entouraient, mais cela ne faisait que renforcer mon deuxième regret, qui était le mécontentement évident d'Astre.

Il ne protestait pas, mais je sentais qu'il détestait Terdhome et je lui en voulais un tout petit peu, bien malgré moi, autant que je me reprochai de l'avoir emmené là. Jamais je n'avais senti aussi crument le déchirement entre nos deux mondes. L'idée qu'un gouffre nous séparait, une incompatibilité dans nos manières d'exister, générait au fond de moi une angoisse sourde que j'essayai désespérément d'ignorer. Si je ne pouvais pas vivre dans la forêt sauvage et qu'il ne pouvait pas vivre dans une ville...

Non, non, il sera bien temps de se poser la question plus tard.

Après nous avoir promis un repas, Carol nous fit entrer dans le château et nous guida à travers une série de couloirs immenses où nos pas se répercutaient longuement. J'ouvris des yeux émerveillés sur tout ce qui m'entourait : les tapisseries aux motifs complexes, les statues de bronzes, les peintures, les tapis, les dorures... Carol salua quelqu'un par son nom et lui demanda s'il pourrait utiliser le petit salon pour déjeuner avec quatre convives. On lui répondit que oui, et le jeune seigneur continua à marcher en parlant à toute vitesse de gens que je ne connaissais pas.

— Tu te rends compte, Annuka, les Dialimen on eut des jumeaux ! Des jumeaux ! Si tu voyais la tête de leurs mères... Ah, et le vieux Grenoudin ne s'arrange pas ! Je l'ai encore attrapé à la sortie de l'école du Flanc Sud, en train de débiter des sornettes à propos des machines des Anciens et de leurs natures démoniaques. Le pauvre s'est tellement ridiculisé qu'il a finit par prédire la fin du monde, un mois plus tôt que la dernière fois. Je n'ai pas réussi à déterminer s'il pensait que la catastrophe se rapprochait ou s'il perdait la mémoire. Oh, et tu as loupé Junyne de peu ! Elle est repartie la semaine dernière, dans l'idée d'explorer les terres de l'est ! Je te montrerais ce qu'elle a rapporté... Kompas, par contre, songe à cesser la course et s'installer définitivement. Il est tombé amoureux d'une boulangère...

À l'époque, je ne savais pas qu'il était inhabituel, pour un seigneur humain, de parler familièrement et affectueusement à son entourage, ou de recueillir sans arrières-pensées deux adolescents esseulés. Je ne réalisai pas à quel point nous avions eu de la chance d'arriver à Terdhome, entre toutes les villes qui parsemaient la forêt.

Nous finîmes par arriver dans une pièce plus petite que toutes celles que nous avions traversé jusqu'alors. Une table en bois entourée d'une dizaine de chaises occupait l'espace. Astre grinça des dents. Il avait oublié qu'il n'allait pas pouvoir s'asseoir par terre. Je lui envoyai une pensée de réconfort qu'il accepta avec une résignation héroïque.

Carol s'assit en bout de table, Antoine – puisque tel était le nom du bibliothécaire – à sa droite, et Annuka à côté de ce dernier. Je pris place en face à gauche du seigneur de Terdhome, Astre, évidemment, à mes côtés. Très vite, la porte s'ouvrit et un premier plat apparu, porté par deux enfants qui, d'après l'arrondit de leurs joues, en avaient volés quelques morceaux. Carol sourit, mais fit semblant de ne pas s'en apercevoir.

Je ne saurais dire de quelle viande il s'agissait. En tout cas, Astre rayonna de joie lorsque Carol l'autorisa à s'en servir à sa convenance, arguant qu'il avait l'air « de tant le désirer que cela lui ferait mal de le restreindre ». Mon loup se jeta sur le plat, se rappelant in-extremis qu'il ne pouvait pas manger directement dedans. Solana aurait été fier de lui. Il en fit glisser la moitié dans son assiette et, sans s'embarrasser de couverts – cette bataille, par contre, notre sorcière de mère l'avait abandonné depuis longtemps – il entreprit de faire un sort à la nourriture. Nos trois hôtes sourirent à son enthousiasme, sans faire de commentaires sur ses manières, et se servirent aussi, avec plus de mesure. Mon ventre marqua son approbation à la première bouchée. Nous n'avions pas encore mangé de la journée.

Carol n'arrêtait pas de me jeter des regards en coin, mais pour sa défense, attendit au moins que j'ai fini mon assiette pour poser les questions qui lui brûlaient la langue.

— Dis-moi... Neige, c'est cela ? Serais-tu sorcier ?

Tous le monde se tendit autour de la table. Carol vibrait presque d'espoir. Antoine et Annuka semblait embêtés. Astre retenait sa respiration.

— Non, répondis-je en baissant les yeux.

Astre reposa sa viande en signe de protestation silencieuse. Carol soupira, déçut. Antoine, lui parut légèrement soulagé.

Pourquoi ? songea Astre en même temps que moi.

— Mais le sujet m'intéresse beaucoup ! repris-je avec plus d'enthousiasme. Je m'y connais un peu, j'ai été élevé par une sorcière...

Mon cœur se serra brusquement. Mes yeux s'emplirent de larmes. Soudain, j'eus extrêmement conscience de ma petitesse, de ma fragilité, et de toute la distance qui me séparait de chez-moi. Je voulais que ma mère me prenne dans ses bras. Je voulais qu'elle m'embrasse, qu'elle me parle, qu'elle me dise que tout allait bien, que j'étais en sécurité, et que personne ne me ferait de mal. Un sanglot se forma dans ma gorge et m'aurait probablement submergé si une main ne s'était pas glissé dans la mienne.

Ne pleure pas, Neige, ne pleure pas... Je suis là, moi. Elle me manque aussi. Mais je suis là pour toi.

Ses yeux luisaient, mais il avait l'air déterminé. Mon cher loup... songeai-je en lui adressant un sourire triste.

— Une sorcière puissante ? demanda Antoine d'une voix douce et gentille qui me ramena au présent.

Je fis oui de la tête.

— Il faudra que tu nous racontes, continua le bibliothécaire en souriant. Lorsque tu le voudras, bien sûr. Ma tête de mule de seigneur est obsédé par la magie. Mais vous devriez peut-être vous reposer avant...

Ce disant, il envoya un regard appuyé à Carol, qui le regarda quelques secondes d'un air perplexe avant de comprendre et de tirer sur la sonnette qui pendait au-dessus de son accoudoir.

— Évidemment, évidemment, balbutia-t-il en tentant de paraître naturel. Je vais demander à l'intendante de vous trouver deux chambres...

— Deux ? releva Astre, surpris. Pourquoi ?

— Carol, s'amusa Antoine alors qu'Annuka dissimulait un sourire derrière sa main, je pense qu'une seule chambre et un seul lit seront amplement suffisant...

— Ah ? s'étonna le Seigneur en nous adressant un regard surprit. Oh ! comprit-il en constatant que la chaise d'Astre était si proche de la mienne que nous étions presque assis l'un sur l'autre. Oh... Bien entendu, bien entendu...

— Nous pourrons visiter la bibliothèque, demain ? demandai-je pour le sortir de son embarra.

— Bien sûr ! s'exclama-t-il en retrouvant aussitôt toute son assurance. J'ai une réunion avec les forgerons le matin et une avec les évacuateurs en début d'après-midi, mais je vous rejoindrai après le goûter pour discuter et inspecter toutes les merveilles qu'Annuka a rapporté de son dernier périple. En attendant, si Antoine n'est pas occupé, il pourra peut-être vous tenir compagnie ?

Son ami sourit en hochant la tête.

À cet instant, les deux enfants revinrent, les bras chargés d'un plateau de fruits et d'un autre de biscuits. Je remarquai le malaise d'Astre et compris qu'il comptait les ignorer ces derniers.

Tu n'en prends pas ?

Ils seront forcément moins bons que ceux de la maison, répondit-il avec tristesse. Ça ne sert à rien.

Mais l'on ne peut rien cacher lorsqu'on parle loup.

Tu as peur de les aimer plus que ceux de Solana ? m'enquis-je tout doucement.

Il n'eut pas besoin de me dire que j'avais raison.

Mon loup, tu sais bien qu'elle adore... adorait te gaver de biscuits. Fais-le pour te souvenir d'elle. En plus, j'aime bien te regarder manger. Tu as l'air si content.

Il me sourit, me suggérant silencieusement tous ce qui pourrait m'arriver lorsque nous serons seuls de nouveaux. Puis sa main se tendit vers l'un des biscuits, dont il se saisit avec hésitation.

Je croisai le regard d'Antoine, qui nous observai avec l'air songeur de celui qui suspecte quelque chose, mais n'ose rien dire de peur de paraître ridicule. Je lui offris mon plus beau sourire, qu'il me rendit par automatisme, une étincelle d'amusement dans le regard.

Puis Carol l'alpaga pour lui demander son avis sur la dernière invention d'un certain Père Blaise et je perdis le fils de la conversation.

~

— Si vous avez besoin de quoi que ce soit, nous lança Antoine depuis le pas de la pote, tirez sur le cordon, là-bas. N'hésitez-pas. Voulez-vous qu'on vienne vous réveiller demain matin ou qu'on vous laisse dormir tout votre soul ?

— Qu'on nous laisse dormir ! s'exclama Astre d'un air indigné.

Antoine laissa échapper un petit rire.

— Entendu. Quand vous le voudrez, allez demander à manger aux cuisines et retrouvez-moi à la bibliothèque. N'importe qui vous indiquera le chemin.

— Merci, répondis-je, secondé par Astre.

Il sourit et referma la porte dans son dos. Mon loup lâcha un immense soupir et se laissa tomber sur le lit.

— Enfin, marmonna-t-il.

— Enfin ?

— Enfin seuls, expliqua-t-il en se redressant. J'ai cru que j'allais exploser. Il y a beaucoup, beaucoup trop d'humains au même endroit. Je ne veux plus en revoir un seul jusqu'à demain matin.

— Pas un seul ? le taquinai-je en me penchant pour poser un doigt sur le bout de son nez.

Le fourbe releva la tête et happa mon doigt entre ses lèvres. Son regard changea de nature. Un délicieux frisson se logea dans mon bas-ventre.

Tes cheveux ont bien poussé ces derniers temps... me transmit-il en glissant une main dans mon cou.

Comme sa peau était chaude... Les yeux rivés dans les miens, il commença à sucer lentement mon doigt prisonnier.

Tes mains sont si belles, Neige, si douces... J'aime le goût de ta peau...

Un autre de mes doigts s'infiltra entre ses lèvres. Il le lécha avec une expression gourmande et glissa ses mains dans le creux de mon dos pour m'attirer vers lui. Je m'assis à califourchon sur ses genoux. Je sentais son sexe durcir sous son pantalon, pressant contre le mien. J'étais si près que je pouvais voir ses pupilles se dilater sous l'effet du désir et sentir la chaleur de son torse à travers mes vêtements.

Une main glissa sous ma chemise, caressant la peau de mon dos. L'autre se faufila sous mon pantalon pour englober mes fesses.

Il m'attira encore plus près et suça mes doigts avec plus d'ardeur, son regard toujours rivé dans le mien.

— Astre... balbutiai-je d'une voix légèrement rauque. Astre...

Mes jambes enserrèrent sa taille. Il gémit sourdement en caressant mon dos, puis ouvrit la bouche pour relâcher mes doigts, m'attrapa par le bassin et se retourna brusquement pour me plaquer sur le lit, sous lui. Il agrippa ma chemise, prêt à la déchirer, mais se souvint à temps que sans magie, je ne pourrais pas la réparer. Frustré, il la souleva par-dessus ma tête et la lança au hasard derrière lui en se penchant pour embrasser mon torse. Le poids de son corps contre le mien était rassurant, familier, comme la chaleur de ses lèvres et la passion de ses caresses.

Je gémis lorsqu'il mordilla l'un de mes mamelons. Je voulais qu'il me possède, je voulais qu'il m'aime, qu'il me fasse tout oublier...

Astre...

Ses mains glissèrent jusqu'à ma taille, sa langue suivant la ligne de poils blancs qui reliait mon nombril à ma verge gonflée, prisonnière de mes vêtements.

Astre...

Il embrassa mon membre à travers le tissu, appréciant visiblement de sentir mon corps se tortiller son le sien.

Ta chair est si tendre, Neige, si appétissante...

Il défit mon pantalon et le tira jusqu'à mes genoux, bloquant mes mouvements. J'étais une nouvelle fois, piégé, vulnérable, à sa merci. Au centre de son univers, de toute son attention. J'étais le maitre du monde.

Il s'avança, attrapa l'un de mes poignets pour l'immobiliser sur le matelas et m'embrassa sauvagement en frottant son bassin contre le mien, maintenu par sa deuxième main.

Astre... Astre...

Neige, gronda-t-il en retour en me mordant la lèvre.

La douleur se mêla au plaisir, accentuant mon désir déjà bouillonant.

Neige ! Neige ! Neige ! hurla-t-il dans ma tête, comme un loup à la lune.

Il cessa de m'embrasser pour se redresser, essouffler, et retira sa fourrure. Son sexe luisant se ressaient fièrement entre ses cuisses, affolant encore plus mon envie de lui.

— Astre ! suppliai-je en tendant les bras.

Il m'embrassa de nouveau et tout s'effaça enfin de mon esprit, tout ce qui n'était pas sa peau, ses lèvres, sa langue, son souffle, ses mains, ses cheveux, son parfum et son sexe frotté contre le mien à une cadence qui faisait trembler le lit. Je voulais qu'il me pénètre, mais nous n'avions pas de quoi, alors je me contentai de l'idée, combiné à notre plaisir lié. Il me mordit l'épaule et je criai en rejetant la tête en arrière, entièrement offert, entièrement à lui, Astre, mon Astre, unique étoile de mon ciel.

La chaleur commença à devenir plus forte dans mon bassin et la tension plus aigüe, flirtant délicieusement avec les limites de douleur, tandis qu'il m'enfonçais dans le matelas. Je sentis le plaisir familier croitre et explosai enfin au fond de moi, balayant le monde sur son passage.

Le souffle court, je retombai sur les draps. Son corps essoufflé, en sueur, s'affala sur moi.

Je l'enlaçai en déposai un baiser sur le coin de sa mâchoire. Il me jeta un regard surpris, comme s'il pensait que je voulais recommencer tout de suite.

— Je t'aime, murmurais-je en le serrant plus fort. Je t'aime, Astre.

Il parut embarrassé.

— Neige, tu sais que je ne comprends pas très bien ce que ça veut dire...

Je t'aime, répétai-je dans le langage des loups, un peu désespéré.

Pourquoi ne saisissait-il pas ?

Il parut encore plus confus.

Je suis désolé, s'excusa-t-il, attristé. J'ai l'impression que tu veux autre chose que ce que nous avons déjà, mais je ne sais pas quoi...

Pas « autre chose », mon loup, rectifiai-je en lui caressant la nuque. Juste... Plus.

Mais nous n'avons pas de lubrifiant !

Il comprit une seconde plus tard qu'il était complètement à côté de ce que j'essayai de lui dire et m'envoya un regard perdu.

Je soupirai, déçu malgré moi.

— Embrasse-moi, s'il te plait, demandais-je dans le langage humain, moins vulnérable.

Il sourit.

— Ça, je peux !

Sa bouche ravit aussitôt la mienne tandis que son corps se pressait à nouveau contre le mien, prêt à...

— Astre... dis-je doucement en l'écartant. Pas comme ça.

— Comment ? s'étonna-t-il, choqué que je le repousse.

— Embrasse-moi... Mais pas pour coucher avec moi. Embrasse-moi par tendresse. S'il te plait.

— Tu ne veux pas coucher avec moi ?

— Bien sûr que si, idiot ! Ce n'est pas la question !

Son air confus m'apprit que je l'avais définitivement perdu. Je soupirai et sourit pour le rassurer. Tant pis. Je l'avais lui après tout, c'était déjà bien assez.

— Ce n'est pas grave, mon loup, soufflai-je en l'attirant pour mieux l'enlacer.

— Je suis désolé, Neige, je veux te donner tout ce que tu désires, mais je ne comprends pas...

— Tu comprendras un jour, lui assurai-je en espérant que ce soit le cas. En attendant, nous avons encore le temps et je ne suis pas très fatigué... Que dirais-tu de m'embrasser de nouveau ?

Il sourit, enfin sur un terrain connu, et se mit en devoir de me faire comprendre qu'il possédait encore, lui aussi, beaucoup d'énergie.

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