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Famille de cœur

En média, un magnifique fanart de Apodyopsis représentant Astre !!

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Neige

L'univers entier avait basculé et je n'avais jamais été aussi heureux. Soudain, quelqu'un était là pour moi, quelqu'un qui m'avait promis qu'il serait toujours là pour moi. C'était une sensation extraordinaire pour un enfant qui avait toujours été seul, méprisé et rejeté. C'était enivrant, exaltant, j'avais envie de rire, de le prendre dans mes bras et de ne plus jamais le lâcher, juste pour être sûr qu'il resterait à mes côtés. Ce loup blanc était un véritable miracle. Je ne le connaissais pas encore, pas vraiment, mais tout au fond de moi, j'étais déjà prêt à l'aimer.

Nous jouâmes longtemps ensemble avant de nous rendre compte qu'il faisait complètement nuit.

— La Sorcière ! m'exclamai-je en m'arrêtant brusquement.

Il pencha sa tête sur le côté, sentant ma frayeur soudaine, mais ne comprenant pas mes mots humains. Je lui fis passer, dans l'étrange langage des loups, l'idée que la Sorcière allait peut-être me manger tout cru si j'arrivais en retard ; du moins si j'en croyais ce que les vieilles nous avaient raconté sur elle.

Impossible ! protesta-t-il. Je te protégerai !

Je lui tirai la langue en lui envoyant une pensée douteuse quant à ses capacités de jeune chiot face à une puissante sorcière. Son orgueil touché – je n'avais pas encore appris à quel point mon loup était fier – il croisa les bras et m'envoya une moue de défi.

Où elle habite, ta Sorcière ?

Au bout du chemin.

Je connais un raccourci. On fait la course ?

Quoi ? Mais...

Il était déjà partit.

J'ouvris la bouche pour l'appeler, mais me rendis compte que je n'avais aucun nom à crier.

J'étais tout seul. Mes vêtements mouillés, froissés par la neige dans laquelle je m'étais roulé, me collaient désagréablement à la peau. Je commençais à avoir vraiment froid. Je ramassai mon panier. La galette était glacée, dure comme du bois. Si ça se trouvait, la Sorcière allait me dévorer à la place. J'avais de nouveau le cœur gros et très envie de pleurer.

Je plaisantais, intervint une voix dans ma tête. Je n'allais pas vraiment te laisser là.

Il était tout près et fixait sur moi deux grands yeux inquiets.

Ne pleure pas, me supplia-t-il en s'approchant encore pour me prendre dans ses bras.

Je lui rendis son étreinte avec force. On ne m'avait jamais fait de câlin avant ce jour-là. Je ne savais pas à quel point c'était agréable.

Tu veux monter sur mon dos ? me proposa-t-il. Je vais t'emmener là-bas. Et si la Sorcière est méchante, c'est moi qui la mangerai toute crue !

Sur ce dernier point, il montra ses dents et lâcha un grognement que nous estimâmes tous les deux très menaçant.

Je grimpai sur son dos, mes jambes de chaque côté de sa taille, mes bras passés autour de son cou. J'aimais bien son odeur de loup. Je serrai toujours le panier dans mon poing, bien sûr, terrifié à l'idée de le laisser tomber. On m'avait bien appris que la moindre faute était punie.

Tu es tout léger, m'envoya-t-il en commençant à marcher.

Je posais ma joue dans le creux de son épaule. Je le sentis sourire lorsque mon souffle lui chatouilla la nuque.

Il faut te trouver un nom, déclarai-je au bout d'un long moment paisible à écouter le bruit de ses pas crissant dans la neige.

Il sembla réfléchir à la question.

Tu as raison, répondit-il. Jusqu'ici, je n'en avais pas vraiment besoin, mais maintenant que nous sommes ensemble, il faut que tu puisses m'appeler. Et si tu choisissais pour moi ?

Moi ? m'étonnai-je.

On ne m'avait jamais chargé d'une tâche aussi importante de toute mon existence.

C'est pour toi que j'ai besoin d'un nom, expliqua-t-il, c'est donc normal que tu choisisses.

Je réfléchis longuement.

Moi je m'appelle Neige parce que je suis né en hiver, raisonnai-je, que ma peau est toute blanche et que personne n'aime la neige au village.

Moi, je l'aime.

Toi, repris-je sans prendre la peine de formuler le plaisir que sa réponse m'avait donné puisqu'il la percevait à travers le lien que nous avions créé, ta peau est très foncée. Je pourrais peut-être t'appeler Nuit ?

Il fit la moue. J'étais d'accord, ça n'allait pas : il n'était pas vraiment sombre. Au contraire, malgré l'obscurité de sa peau, il était lumineux, pétillant, plein de vie et d'entrain.

Je levai les yeux. Entre les arbres, une coulée de ciel paressait, piquetée de diamants vacillants. Un drôle de mot affleura à ma mémoire, un mot que j'avais entendu la vieille chamane prononcer plusieurs fois le soir, lorsque la nuit était dégagée. Un mot qui parlait des étoiles lorsqu'elles nous protégeaient et nous guidaient.

Dis... soufflai-je. Tu voudrais bien t'appeler Astre ? Ça se prononce « Astre » dans ma langue.

Astre, répéta-t-il lentement.

Puis il ouvrit la bouche et tenta d'utiliser sa voix, comme moi.

— Hasstreu, prononça-t-il avec un accent affreux.

J'explosai de rire et le senti sourire en retour.

D'accord, m'envoya-t-il. Astre. J'aime bien les reflets que tu glisses dans ce nom. Et cesse de te moquer de moi, je vais apprendre le langage humain et je parlerai mieux que toi !

Même pas vrai !

Nous rîmes encore alors qu'il tentait de prononcer son nom, s'obstinant jusqu'à obtenir la sonorité parfaite. Plus tard, j'appris que les mots avaient un pouvoir et qu'en nommant mon loup, j'avais définitivement scellé notre lien, mais à cet instant, ce n'était qu'un jeu innocent.

Puis nous arrivâmes à la fin du chemin et il se tut.

Au milieu d'une vaste clairière, une petite maisonnée aux fenêtres allumées fumait tranquillement à côté d'un ruisseau gelé.

Devant, une trentaine de loups aussi blancs que le ciel et bien plus grands que moi patientaient en silence.

La Meute, souffla Astre dans mon esprit en me reposant au sol.

Je me cachais derrière son dos. Il glissa sa main dans la mienne et la serra fort en se plaçant à côté de moi.

Un loup se détacha du groupe, un loup qui surpassait en taille tous les autres.

Une louve, me corrigea Astre. Mère-de-tous.

Elle s'allongea en face de moi et ploya sa tête jusqu'à ce que son museau effleure mon nez. Ses grands yeux dorés fouillèrent les miens. Je sentis qu'elle voulait me parler et fit un effort pour ouvrir mon esprit, surpris que ce ne soit pas aussi instinctif qu'avec Astre.

La Meute a senti le choix de mon fils, souffla-t-elle d'un ton grave, lent et profond qui me fit songer aux vieux chênes et aux roches centenaires. Il est bien rare qu'un de la Meute se lie si jeune. Tous les deux, comprenez-vous toute l'étendue d'un tel serment ?

Astre s'avança et, à ma grande surprise, enfouis sa tête dans le poitrail de la louve pour l'étreindre. Le geste devait être naturelle, puisque personne d'autre ne broncha.

J'ai tout compris, Mère-de-tous, lui dit-elle. Il s'appelle Neige. Et j'ai un nom à présent : je m'appelle Astre.

Mes souvenirs me jouent peut-être des tours, mais je suis certain d'avoir vu la louve sourire à cette déclaration.

Nous verrons ça, mon fils, lui transmit-elle affectueusement.

Puis elle se tourna vers moi, irradiant de bienveillance.

Bienvenue dans la Meute, Neige. Malheureusement, tu ne pourras pas vivre avec nous dans la forêt. Tu es trop fragile.

Astre lui adressa une pensée mi-inquiète mi-paniqué. Où vivre, si ce n'est dans la forêt ?

N'aie crainte, mon fils, déclara Mère-de-tous en lui léchant la joue du bout de la langue. Je connais l'humaine qui vit ici. Elle a accepté de prendre soin de vous.

L'humaine ?

Le vent siffla, soulevant un petit tourbillon de flocons.

Lorsqu'il retomba, nous étions seuls dans la clairière. Astre glissa de nouveau sa main dans la mienne. Je crois qu'il avait besoin de réconfort, lui aussi. Ses doigts étaient chauds. Je les serrais doucement.

— Mais qu'est-ce que c'est que ce fichu bazar ? lança soudain une voix.

La porte de la chaumière s'était ouverte, découpant à contre-jour une imposante silhouette. Astre se plaça aussitôt devant moi et se mit à grogner sourdement, les lèvres retroussées.

Doucement, jeune loup ! s'amusa l'inconnu dans le langage de l'esprit. Personne ne vous veut de mal, ici.

Elle sortit dans la lumière.

Il s'agissait d'une femme très grande – du moins, comparée à moi – habillée d'une robe de velours bleu serrée à la taille par une large ceinture de cuir. Ses cheveux roux parsemés de mèches grises descendaient en cascade sur ses épaules larges et sa poitrine plate, soulignant les traits de son visage constellé de taches de rousseurs. Ses lèvres souriaient, et, dans ce sourire, je reconnus la même bienveillance que dans les yeux de Mère-de-tous. Ma peur s'évanouit en même temps que celle d'Astre.

Je respirai un grand coup pour me donner du courage et m'approchai d'elle en serrant sur ma poitrine mon panier d'osier. Astre se plaça à côté de moi.

— Vous... Vous êtes la Sorcière ? murmurai-je.

À ma grande surprise, elle s'accroupit, souriant toujours. Les adultes qui me regardaient droit dans les yeux étaient assez rares pour être comptés sur deux doigts. Ceux qui me souriaient ainsi... N'existaient pas, sinon dans les fantasmes que je créais le soir avant de dormir.

— Suis-je la Sorcière ? fit-elle semblant de réfléchir, visiblement amusée. Ma foi, c'est bien possible, mon petit bonhomme. La plus terrible sorcière de toute la forêt ! Je m'appelle Solana. Que m'apportes-tu là ?

— La doyenne est malade, débitai-je d'un trait, Mère m'a demandé de vous porter une galette et un petit pot de beurre en échange d'un remède.

Ses yeux se plissèrent sous l'effet d'un soupçon soudain.

— Est-ce ta mère qui t'as confectionné un si beau chaperon rouge ? demanda-t-elle en effleurant du doigt le tissu écarlate.

— Oui, répondis-je. Astre et moi, on pense qu'elle voulait que les loups me mangent. Mais Astre a dit qu'il ne les laisserait pas faire ! Il a dit qu'il me protégerait toujours-toujours ! On a fait une promesse.

Son sourire s'élargit encore. Elle avait l'air vraiment gentille.

— Eh bien, dit-elle en glissant ses doigts dans mes cheveux, vous êtes des enfants exceptionnels, tous les deux !

Je me crispai, pensant qu'elle allait me taper, mais elle se contenta de me caresser la tête. Je souris. J'avais chaud au cœur.

Comment vous appelez-vous ? demanda-t-elle en langage lupin.

Lui c'est Neige, répondit mon ami, heureux d'être enfin inclus dans la conversation. Et moi c'est Astre ! C'est lui qui m'a donné ce nom ! Il est beau, non ?

Il l'est, acquiesça-t-elle, amusée. Et si vous rentriez, tous les deux ? Nous allons attraper froid à rester sur le perron...

Elle se releva et entra dans la maison. Je sentis Astre se crisper à mes côtés. En me concentrant sur lui, je compris que la chaumière le dérangeait. L'idée de pénétrer dans un espace où ne soufflait pas le vent, où l'on ne voyait pas le ciel et où l'on ne sentait pas l'odeur de la terre lui semblait une entorse aux lois les plus fondamentales, comme si les arbres étaient devenus liquides et les nuages solides. Pourtant, et c'était peut-être un peu égoïste de ma part, je ne voulais pas entrer sans lui. Je lui pris la main et le tirait doucement en avant.

Au moins, j'aurais toujours de la neige, soupira-t-il en me regardant.

Je lui souris et il sourit en retour, à la manière des loups – avec le cœur – et à la manière des humains, avec les lèvres.

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