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Du langage des hommes et des loups

En média, griffonnage de moi ;)

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Astre

Mes yeux s'ouvrent par intermittence. Je sens le soleil sur mon visage. La terre ferme sous mon dos. Mes pieds dans l'eau. Je me suis échoué quelque part.

Des formes... Des silhouettes... Des rires...

Des gens ?

Neige, Neige, au secours...

Ils me prennent, ils m'emmènent... Je veux retrouver Neige... Je ne veux pas aller à Solaris, où que ce soit. Je veux...

J'ai trop mal à la tête.

Tout disparaît de nouveau.

~

Une douleur constante irradiait de... partout à la fois. J'avais l'impression d'avoir été frappée ou d'être tombée d'une falaise. Était-ce le cas ?

Non, je me souvenais de la ville... Du Chasseur... De l'eau... Des gens qui m'avaient trouvé sur la rive...

Où étais-je à présent ? Je n'osai pas ouvrir les yeux, pas encore. Le monde bougeait autour de moi, une sensation extrêmement désagréable. L'air sentait la sueur, l'urine, le moisi et la peur. Je n'étais plus à Terdhome, car j'entendais le merveilleux chant de la forêt – oh, comme il m'avait manqué ! –, mais étrangement lointain, comme étouffée. Des voix humaines parlaient sans que je réussisse à me concentrer assez pour en comprendre les mots.

Rassemblant tout mon courage, j'ouvris les yeux. Et le pire se produisit.

J'étais à l'intérieur de quelque chose.

J'étais dans une cage, une boite, une prison.

La panique commença à monter lentement au creux de mes pensées, comme une vague gigantesque. J'étais enfermé. J'étais...

ASTRE !

NEIGE ! hurlai-je dans mon esprit.

Oh, Astre, Astre, Astre !

Son soulagement était si fort que j'en pleurai presque. Il avait cru m'avoir perdu. Oh non...

Ma panique reflua, domptée par mon instinct de protection. Je ne pouvais pas le laisser croire que je l'abandonnerais, sous quelque circonstance que ce soit.

Je savais que tu étais vivant, mon Astre ! Chantonna-t-il dans mes pensées. J'étais tellement inquiet ! Où es-tu ?

Je ne sais pas, répondis-je, je suis dans quelque chose qui bouge, comme la charrette d'Anuka, mais fermée.

Un mélange de sentiments déchirant me parvint en retour. À son soulagement s'était mêlé une forte angoisse pour ma sécurité et une douleur amère.

Annuka, souffla-t-il.

Et je compris qu'elle était morte. Je n'eus pas à demander comment : les images et les sensations se bousculaient dans son esprit, m'apprenant la terrible fin du Chasseur, l'incendie provoqué par la colère de mon splendide sorcier – il utilisait de nouveau sa magie ! – ses recherches infructueuses pour me retrouver et sa fugue. Mon cœur se serra.

Je captai aussi la présence de ce damné chat, mais préférait l'ignorer totalement. Un désastre à la fois.

Tu es blessé quelque part ? s'enquit-il, profondément inquiet.

Non, je ne crois pas. Pas gravement. Je suis juste fatigué.

Oh, Astre, mon Astre, je suis tellement désolé... C'est de ma faute si nous étions dans la ville lorsque le Chasseur a attaqué, si tu as été blessé, si tu te retrouves emprisonné...

Tu ne l'as pas voulu, Neige, lui répondis-je, déchiré par l'étendu de sa culpabilité.

Je ne te trahirais plus jamais, jamais, jamais, je te le promets !

Tu ne m'as pas trahi ! protestai-je. Tu étais perdu, toujours sous le choc de nos pertes, et moi aussi. Nous avons tous les deux agis un peu idiotement, mais ce n'est pas grave. Tu te souviens quand nous étions petits, que tu faisais une bêtise et que tu avais si peur qu'on ne t'aime plus que tu nous repoussais pour aller te cacher quelque part ? Tu te souviens de ce que Solana disait ? Tu as le droit de te tromper. Je t'aime toujours.

Je sentis viscéralement son envie de me prendre dans ses bras pour m'embrasser. Mes paroles ne suffisaient pas à faire taire sa culpabilité, mais il se sentait un peu mieux.

Quand es-tu devenu si sage ? demanda-t-il avec un mélange de tendresse et de tristesse.

J'ai toujours été sage, rétorquai-je.

Dit celui qui s'est un jour coincé la mâchoire en enfournant trop de gâteaux dans sa bouche en même temps.

C'était un accident ! Et j'étais petit, ça ne compte pas.

Nous échangeâmes un silence complice, que la situation présente, hélas, noircis bien vite.

Comment vont Antoine et Carol ? demandais-je en m'attendant au pire.

Bien. Très bien, même. Ensemble.

Il me transmit l'image de Carol se baissant pour déposer un baiser dans les cheveux de son partenaire souriant. Avais-je l'air aussi bête quand Neige m'embrassait ? Certainement pas.

Heureusement que tu étais là, lui fis-je remarquer, conscient qu'il s'en voulait toujours. Sans toi, le Chasseur aurait probablement détruit la ville !

Il n'était pas convaincu, mais n'insista pas. Je captai quelques échos d'incendie terrifiant et de remords brûlant.

Oh, Neige, tu n'as pas fait exprès...

Il ne répondit rien.

Combien de temps as-tu passé sans moi ? m'inquiétai-je en changeant de sujet.

Cela fait presque deux jours depuis que tu es tombé dans le lac... Et tu me manques affreusement, Astre. Ne t'inquiètes pas pour cette prison et ceux qui ont osé t'enlever. Je viens te chercher. Et tous ceux qui ont posé la main sur toi le regretteront très amèrement.

Ma fierté se rebiffa aussitôt. C'était moi qui sauvais Neige, pas l'inverse. J'étais fort, je n'avais pas besoin d'être protégé.

Mon loup, répliqua-t-il avec une pointe d'irritation mêlée d'affection, tu n'as pas vraiment le choix.

Je t'assure que je n'ai pas besoin que tu m'aides ! Je vais me débrouiller !

Ne sois pas ridicule, Astre...

C'est mon rôle de te protéger !

Et moi alors, quel est mon rôle ? rétorqua-t-il avec une irritation un peu plus marquée. Être en détresse ?

Pris de court, je en sus pas quoi lui répondre. Il sentit ma confusion et m'envoya l'équivalent d'un petit soupir affectueux. Je souris aussi, sentant presque son baiser sur ma joue. Je n'avais jamais vraiment remarqué, jusqu'alors, que plus nous nous sentions proches, plus nos esprits étaient proches aussi. Me remémorant le gouffre qui avait faillit nous séparer à Terdhome, je résolus de faire extrêmement attention.

— Vous croyez qu'il est mort ? lâcha une voix humaine. Ça fait dix minutes qu'il fixe le vide. Si ça se trouve, ils ont tapé trop fort.

Je me redressai brusquement, revenant à ce qui m'entourait.

Je n'étais pas seul dans ma prison.

Celle qui venait de parler était une femme à la peau aussi sombre que la mienne. Elle devait avoir trente ou trente-cinq ans. Ses cheveux crépus formaient un nuage de ténèbre autour de son visage renfrogné. Sa tunique élimée parvenait à peine à cacher son corps maigre.

À ses côtés se trouvait une autre femme, plus vieille, au teint légèrement plus clair. Ses cheveux bruns coupés très courts pointaient un peu partout sur son crâne. Elle avait les épaules larges et une silhouette plutôt ronde, malgré les signes évidents qu'elle avait été mal nourris récemment. Elle me sourit gentiment, malgré la fatigue qui creusait ses traits.

Deux enfants complétait cet étrange équipage. Ils devaient avoir l'âge que nous avions, Neige et moi, à notre rencontre. Leurs cheveux roux tombaient en désordre autour de leur visage pâle couverts de taches de rousseur. Ils étaient aussi quasiment identiques, ce qui était fortement perturbant.

— Je ne suis pas mort, dis-je lentement, réhabituant ma langue au langage humain.

— Sans blague ? rétorqua la femme aux cheveux en nuages. Heureusement que tu es là pour nous l'apprendre.

Je fronçais les sourcils, déconcerté, et réalisai avec un train de retard qu'elle devait être en train de pratiquer ce genre de mensonge que les humains utilisaient pour rire.

Sarcasme, glissa affectueusement Neige dans mon esprit, sentant que je pensai à lui.

Son amusement répandit dans ma poitrine une douce chaleur. Tout allait bien se passer. Nous allions nous en sortir.

— Je crois que je l'ai cassé, ricana la même femme.

— Tasha, arrête, la coupa la deuxième. Le pauvre vient juste de se réveiller. Laisse-lui le temps de s'acclimater. Je m'appelle Joan, se présenta-t-elle gentiment. Les deux démons s'appellent Tim et Ned.

— Je m'appelle Astre, saluai-je en retour. Je suis un loup. Où sommes-nous ?

— Un loup ? railla Tasha. Tu ressembles plutôt à un homme, pour moi... Ou un petit chiot.

— Évidemment, soupirai-je, je ne suis pas un loup né de loup, mais un loup né d'homme.

— Hein ?

— Tu es un peu lente, tu sais, répondis-je sans méchanceté.

Je crus qu'elle allait exploser. Elle vira blanche, puis rouge. Si Joan ne lui avait pas posé une main sur l'épaule, je crois qu'elle se serait jetée sur moi. Non que je ne sois pas prêt à la recevoir, bien entendu. Je m'étais récemment battu contre un Chasseur, après tout, je n'avais pas peur d'une simple humaine.

— Paix, Tasha. Tu sais qu'ils détestent qu'on se batte.

Tasha, quoique toujours crispée, abandonna sa posture de combat.

— Qui ? demandai-je, intrigué.

— Reprenons dans l'ordre, répondit Joan. Tu t'es fait enlever par des Charognards. Tu en as déjà entendu parler ? Vu ta tête, je suppose que non... Ce sont des groupes de personnes peu recommandables qui suivent le parcours des Chasseurs pour capturer les survivants dans les villages en ruines.

Je fronçai les sourcils. C'était un comportement monstrueux, en plus d'être totalement insensé. Non seulement ils savaient que des Chasseurs arrivaient, mais en plus, ils ne prévenaient personnes et faisaient des prisonniers ?! Étaient-ils fous ?

— Ensuite, reprit Joan d'une voix calme, tentant visiblement d'atténuer l'impact de ses prochains mots, ils les vendent comme esclaves.

Je lui jetai un regard blanc.

— Qu'est-ce que c'est ?

— C'est quand quelqu'un t'achètes ! explosa Tasha, faisant sursauter les jumeaux. C'est quand tu n'as plus de liberté, plus rien !

— Plus de liberté ? répétai-je sans vouloir comprendre. Comment est-ce possible ? Attends, attends, acheter, c'est lorsqu'un humain donne des morceaux de métal à un autre humain en échange d'un objet, non ? Et après l'objet lui appartient, c'est ça ?

Je reçus en échange quatre regards éberlués.

— Pas une flèche, conclut ironiquement Tasha. Oui, mon petit loup, c'est ça. C'est quand tu appartiens à quelqu'un. Objet. Argent. Appartenir. Tu comprends.

— Mais je ne vois pas le rapport avec nous, insistai-je. On ne peut pas nous acheter, puisque nous sommes des gens. Personne ne peut nous posséder !

Un silence suivit ma remarque.

Une peur terrible s'insinua dans mon esprit, si forte que je sentis trembler Neige en répercussion.

— N'est-ce pas ? répétai-je, un peu moins sûr de moi.

— Je ne sais pas dans quel monde tu vivais avant, répondit Tasha, mais il avait l'air bien. Vraiment bien. Tu peux l'oublier.

Une énorme boule s'était formée dans le creux de mon estomac, compacte, glacée et incroyablement lourde. Une peur différente de celle que faisait naître le Chasseur, différente même d'être séparé de Neige. La possibilité de perdre ce qui consistait le fond même de ma nature générait en moi une terreur absolue.

Je savais, sans aucun doute possible, que je préférai la mort, et que la seule chose plus horrible sur terre qu'une vie sans liberté était la mort de Neige.

Je me laissai tomber contre la paroi de la charrette, la joue contre le bois. J'avais envie de hurler, de frapper, de me débattre, de faire quelque chose, n'importe quoi !

J'attrapai mes bras et les serrai le plus fort possible en ravalant mes cris, incapable de cesser de trembler. Mon œil rencontra un trou entre deux planches. Avec une bouffée de tristesse déchirante, je vis les troncs de la forêt défiler le long de la route, tout proches, mais innaccessibles.

Oh, mon loup...

Neige, ils veulent me vendre ! Me vendre, comme si j'étais une chose, comme si je n'étais rien ! Ils veulent me vendre ! Les humains sont méchants, Neige !

Mon cher loup, tu sais qu'ils ne sont pas tous comme ça. Regarde, c'est un humain qui vient te sauver.

Je souris au milieu des larmes qui brouillaient mon regard.

Mais toi, tu es mon humain, ce n'est pas pareil. De toute façon, je me serais délivré avant que tu n'arrives.

Riza voyons.

Son amusement se mêla d'inquiétude.

Surtout, Astre, ne fait rien d'inconsidéré !

Mais...

Non, Astre, je t'en prie ! Ne fais rien qui puisse nous empêcher de nous revoir.

L'idée de ne plus jamais l'embrasser me heurta comme un coup dans le ventre.

Jamais !

Je t'aime, Astre.

Mon cœur bondit dans ma poitrine. Ma prison disparu brièvement, emportant avec elle toute la violence et la cruauté du monde.

Je t'aime aussi, Neige. Je t'aime !

Je me retins de justesse de le hurler à voix haute tant j'avais besoin que le monde l'entende, tant j'avais besoin de l'entendre moi-même.

Je t'aime, je t'aime, je t'aime ! répétai-je comme une chanson ou une incantation. Je t'aime !

Et soudain, je compris, enfin, pourquoi il m'avait tant rabattu les oreilles avec la poésie. Je voulais lui dire que je l'aimai, mais simplement lui montrer mes sentiments ne suffisait pas. Le langage des loups ne suffisait pas.

Je voulais lui dire que sa présence était pour moi ce que les étoiles sont à la nuit, que sa voix était à mon cœur une musique plus divine que celle de toutes les forêts du monde, que sa peau était de l'étoffe de la neige elle-même et que mon désir pour lui était du même feu que le soleil... J'aurais voulu lui parler de mes sentiments, les déplier, les explorer pour lui, avec lui, en faire des chansons et des rimes, des mots mystérieux qui en disent à la fois trop et trop peu !

Mais nous étions trop loin l'un de l'autre, à présent, pour que je puisse faire plus que lui ouvrir mon esprit et lui transmettre ce simple fait : je l'aimai.

Nous étions tous les deux un peu ivres, un peu débordés par ces sentiments que nous commencions enfin à comprendre et à partager. Ivres et plus frustrés que jamais de ne pouvoir se toucher, s'embrasser, se mêler et sceller notre union dans la chair, prouvant par le désir ce que nos cœurs avançaient.

Nous nous reverrons bientôt ! promis Neige.

Nous nous reverrons bientôt ! lui renvoyai-je. Et après, nous ne nous quitterons plus !

Plus jamais, mon loup. Plus jamais.

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