Contre-coup
Coucou! Je suis désolée de ne pas avoir pu poster la semaine dernière, la vie est compliquée ^^" Pour me faire pardonner, voici un chapitre très long! (voyez comme je dis ça en suggérant que c'est fait exprès et que ce n'est pas un hasard de l'histoire...)
Sinon sinon, j'ai parlé avec mon éditrice, et Le garçon au chaperon rouge pourra très très probablement être édité!!! Le seul bémol concerne l'âge des personnages, une question que j'avoue m'être posé de nombreuses fois aussi durant l'écriture: quinze/seize ans, c'est vraiment jeune pour des scènes de sexe... Du coup, nous avons convenu ensemble que je vieillirais les personnages, qui auront au moins 17 ans la première fois qu'ils coucheront ensemble (18 donc lorsqu'ils quittent Terdhome). De toute façon, je trouve que je les écris de façon bien plus mature que des 16 ans ^^' Cela implique un début d'histoire un peu plus long, avec une découverte plus progressive de leur attirance l'un pour l'autre... (oui, des scènes en plus XD) Qu'en pensez-vous?
Dans tous les cas toutefois, la publication ne se fera pas avant plusieurs années, puisque j'ai déjà deux séries publiées chez MxMBookmark (et il faut laisser de la place aux autres auteurs, quoi XD). Elle commencerait après la publication du dernier tome des Amants de Baker Street, donc en 2023 au plus tôt... Largement le temps pour moi de la finir ici!
Bonne lecture! Pardonnez mes fautes, surement plus nombreuses que d'habitude, je n'ai pas les yeux en face des trous ce soir XD Merci de me lire! <3
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Astre
Tasha soupira et s'assit au bord du matelas. Nous restâmes silencieux, tous les deux fatigués, inquiets, et non loin d'être désespérés.
J'étais en tailleur sur les draps, adossé à la tête du lit, Neige dans mes bras. Je l'avais enveloppé dans son chaperon avant de remonter les couvertures sur lui, ne laissant apparaître que son visage inanimé, posé contre mon torse. La sensation régulière de sa respiration contre ma peau me faisait du bien.
Tasha m'avait aidé à le transporter jusqu'à notre chambre, après son évanouissement. Elle m'avait ensuite bandé l'épaule, d'où irradiait une douleur constante, et avait installé Joan dans la pièce d'à côté. Elle avait tenté de quémander un médecin, mais le peu qui se trouvaient encore au palais étaient déjà réquisitionnés pour des questions de vie ou de mort.
De longues heures s'étaient écoulés depuis l'attaque de Sekoff. J'entendais des gens courir dans le couloir, parfois des conversations animées, des cris et des noms inconnus qui s'effaçaient doucement. La muraille ensorcelée bloquait les bruits venant de la ville, mais le chaos trouvait toujours un moyen de s'infiltrer derrière les façades et les portes fermées.
Je résistai au sommeil qui voulait m'emporter. Je ne pouvais pas laisser Neige sans défense dans un environnement aussi incertain.
— Les jumeaux dorment, m'apprit soudain Tasha. Khany et Joan les surveille.
— Tu fais confiance à Khany ? m'étonnai-je.
Elle haussa les épaules, l'air de dire qu'elle n'avait pas trop le choix.
— Que se passe-t-il dehors ? demandai-je en tentant de ne pas paraître trop inquiet.
— Je ne sais pas, avoua-t-elle. J'ai cru comprendre que les nobles délibéraient pour savoir s'il fallait laisser entrer Sekoff et lui offrir le trône ou non... Je crois qu'ils ont été très vexés par sa petite attaque au bal. Mais il semble posséder quasiment tous le reste de la ville à présent, donc le choix n'est peut-être que symbolique...
Je resserrai instinctivement mes bras autour de Neige, qui grogna dans son sommeil et frotta sa joue contre mon torse.
— Nous devons quitter Solaris, lançai-je avec détermination. Nous n'appartenons pas à cette endroit, peu importe ce qui lui arrive ! Ce n'est pas notre combat.
Elle m'adressa un regard surpris, mais hocha la tête.
— Je suis totalement d'accord, dans l'idée, mais je ne pense pas que partir soit une possibilité, malheureusement. Si le château est encerclé, quitter l'enceinte protectrice des murailles reviendrait à nous jeter dans la gueule du loup. Enfin...
Elle jeta un coup d'œil sur la fourrure que je portai toujours.
— ... Façon de parler. Et Neige, qu'en penserait-il, à ton avis ?
Je me mordis les lèvres, coupable. Neige voudrait probablement rester. Il voulait toujours aider tout le monde.
J'ouvrais la bouche pour répondre lorsqu'un coup frappé à la porte m'interrompit. Tasha et moi échangeâmes un regard.
Elle sauta sur ses pieds, aussi souple qu'un chat – et certainement aussi mortelle –, puis se coula jusqu'au battant. La lame de son épée luisait sinistrement dans la pénombre du petit matin.
— Entrez ! lançai-je, crispé.
La poignée s'enclencha et la porte s'ouvrit, révélant la figure fatiguée d'Éliope.
— Est-ce que vous... Holà ! protesta-t-il en avisant l'arme de Tasha pointée sur lui. Doucement avec ça, gente damoiselle, ça pique !
Elle leva les yeux au ciel et recula d'un pas. Le troubadour entra, suivit de ses compagnes. Dana referma la porte à clef dans son dos. Elles avaient toutes les deux retirés leurs atours de fêtes pour revêtir des pantalons et des coiffures dégageant leur visage. La ministre avait l'air particulièrement dangereuse dans son corset de cuir noir, souligné par le fourreau métallique qui battait sa cuisse.
— Comment va-t-il ? demanda Éliope en désignant Neige.
— Je pense qu'il est juste fatigué, le rassurai-je en caressant mon humain d'un geste involontairement possessif. Ça lui arrive parfois, après une trop grande dépense de magie. Il a besoin de retrouver un peu d'énergie.
Jédima hocha la tête d'un air concerné et échangea un regard avec sa ministre.
— Quand pensez-vous qu'il se réveillera ? s'enquit-elle prudemment.
Je me crispai.
— Je ne sais pas, répondis-je d'une voix plus sèche que nécessaire. Mais ne comptez pas utiliser ses pouvoirs dans votre petite guerre !
— Mais nous avons besoin de lui ! protesta Dana.
— Et nous, nous n'avons pas besoin de vous ! rétorquai-je.
— Vous avez promis de nous aider !
— De vous aider jusqu'à ce que nous retrouvions notre amie, ce qui est fait ! Nous...
Je m'arrêtai, effleuré par une sensation familière, et sourit involontairement en baissant le regard. Neige était en train de se réveiller.
Il cligna des yeux, l'air confus, et leva la tête vers moi. Ses traits s'illuminèrent en me voyant.
Quelques secondes durant, il n'y eut plus rien que nous deux au centre d'un univers minuscule, comme un cocon de chaleur, de soleil et de tendresse.
— Bonjour, souffla-t-il. J'ai dormi longtemps ?
Je glissai une main dans ses cheveux et l'embrassai.
— Mmmm... fit-il contre mes lèvres.
Sa main se posa sur ma joue. Ma bouche glissa vers sa mâchoire...
Tasha se racla bruyamment la gorge, me ramenant douloureusement à la réalité. Je m'écartai en soupirant tristement.
Monde injuste.
Encore un peu endormis, Neige se frotta les yeux et tourna la tête vers nos invités. Éliope dissimulait mal son amusement, tandis que Jédima arborait un air excédé et Dana une expression attendrie.
— Heu... Bonjour ? balbutia mon pauvre sorcier, qui n'avait pas l'air d'en mener large.
Il essaya de se redresser, mais posa la main sur mon épaule blessée, m'arrachant un cri de douleur involontaire.
— Pardon, pardon ! s'affola-t-il en s'asseyant à côté de moi. Est-ce que ça va ? Est-ce que c'est grave ? On t'a soigné ? Tu as perdu beaucoup de sang ?
— Il va bien, intervint Tasha. Le projectile a traversé son épaule sans rien toucher de grave. Il fait simplement son intéressant.
— Mais j'ai mal ! grommelai-je en tentant d'ignorer la douleur qui roulait en vagues bouillonnantes sous la surface de ma peau.
— Neige, vous ne pouvez pas le soigner ? intervint Jédima d'une voix un peu trop intéressée à mon goût.
Mon sorcier secoua tristement la tête.
— La guérison est une technique magique très spécifique, que je ne maîtrise malheureusement pas...
— Ce n'est pas grave, lui assurai-je en souriant vaillamment. Je n'ai quasiment pas mal, finalement.
Il leva les yeux au ciel.
— Tu sais que je peux sentir une part de ce que tu ressens, n'est-ce pas, mon loup menteur ?
J'arborai un air innocent.
— Nous pourrons tester un autre type de médecine, proposai-je en gardant un visage impassible. Quand nous aurons le temps...
Quelques images sulfureuses passèrent dans mon esprit. Son corps nu offert sur un chaperon rouge...
— Astre ! protesta-t-il à voix haute en secouant affectueusement la tête.
— Dites, les tourtereaux, intervint Tasha, vous comptez continuer ça longtemps ? N'hésitez pas à nous le dire, qu'on quitte la pièce avant que vous vous sautiez dessus !
Neige rougit et se tourna pour s'adosser au lit, un bras autour de ma taille. Je faillis lui proposer de retourner sur mes genoux, mais renonçai, car ma maitresse d'arme avait l'air vaguement menaçante.
— Pardon, s'excusa Neige en retrouvant une voix sérieuse. Que s'est-il passé après ma... heu...
— Que tu sois tombé dans les pommes ? proposa obligeamment Tasha.
Il hocha la tête.
— Sekoff a presque entièrement prit le contrôle de la citée, répondit gravement Jédima. Ses esclaves patrouillent partout dans les rues, rejoints par tous les illuminés et arrivistes possibles. Nous n'en savons pas plus pour le moment. Monsieur Calendre et... heu... Riza sont partis en mission d'observation. Nous devrions en apprendre plus à leur retour. Les choses sont plutôt tendues dans l'enceinte des murailles. Un tiers des nobles veulent ouvrir les portes du château et définitivement confier les rennes de la ville à Sekoff. Un tiers se sont retourné contre lui ou hésitent à le faire après les incidents du bal. Ceux qui restent sont neutres, c'est-à-dire qu'ils prendront le partit du vainqueur.
Neige grimaça.
— Oui, c'est l'idée générale, soupira la seigneuresse.
Éliope traversa la pièce et ramena trois des chaises alignées contre le mur du fond. Il en offrit une à chacune de ses femmes et se laissa tomber entre elle. Il avait l'air exténué lui aussi, les yeux cernés de noir et la peau si pâle qu'on distinguait à peine son teint mat habituel.
— Nous devons nous battre, lâcha-t-il avec une détermination qui contrastait son allure. Nous ne pouvons pas laisser Solaris tomber aux mains de ce fou furieux !
— Facile à dire, rétorqua sombrement Dana. Nous n'avons pratiquement plus d'alliés. Même ceux qui sont contre Sekoff ne seront pas près à nous suivre, Jédima et moi. Neige est notre plus grand atout, mais...
— Non, intervins-je fermement, Neige n'est pas un outil dans votre lutte pour le pouvoir !
— En plus, renchérit mon humain d'un ton plus tempéré, je ne serais pas capable de vaincre une armée entière. Regardez dans quel état m'a mis le « bal » d'hier !
Jédima allait intervenir lorsqu'un coup discret résonna dans la pièce. Nous nous tournâmes vers la fenêtre. Calendre et Riza se tenaient derrière la vitre, l'air aussi sombre l'un que l'autre.
Tasha se leva pour leur ouvrir. Ils nous rejoignirent sur le lit en quelques bonds.
Alarmé, je m'aperçus que le bout de la queue de Calendre avait prit une couleur vaguement roussie et que Riza saignait d'une petite coupure sur la patte arrière. Ils sentaient tous les deux le sang, la cendre et la boue.
— Ça pète de partout, lâcha la chatte borgne. Les esclaves de Sekoff sont sans pitié. Je peux vous dire que ceux qu'il a amené au bal étaient loin d'être les pires... Nous avons aperçu des gens au corps couvert de piques métalliques, des hommes aux jambes démesurées, des chats aux griffes aussi longues et aussi tranchantes que des poignards... Enfin, je suppose que nous savons enfin ce qui est arrivé aux esclaves et aux disparus de ces dernières années.
Elle frissonna avant de reprendre.
— Ils possèdent aussi des véhicules aussi larges que les rues elles-mêmes, capables d'écraser une foule entière sans ralentir, des espèces de canon miniatures qu'ils trimballent partout et probablement quelques lance-flammes. Les pavés sont couverts de cadavres. Les caniveaux débordent de sang. En quelques heures, Sekoff a assassiné la moitié de Solaris, humaine et animale.
Je déglutis difficilement. Nous savions qu'il était fou, nous savions qu'il était dangereux, mais je n'aurais jamais pu imaginer qu'il soit prêt à... À ça. Semer la mort aussi rapidement, aussi subitement, et aussi vainement. Même les Chasseurs étaient moins monstrueux à mes yeux.
Même si je ne l'aurais jamais avoué, j'avais peur. Qui savait ce qu'un tel individu était capable d'accomplir ? Qui savait ce qu'il nous ferait s'il nous trouvait sur sa route ?
— Bref, résuma Riza, c'est la merde.
— Je n'aurais probablement pas choisis moi-même ces mots, lui fit échos Calendre, mais oui, c'est bien la merde. Dame Jédima, avez-vous encore des troupes disponibles ?
— Pratiquement pas, soupira l'intéressée. Une trentaine de gardes, à peine, armées de lances et d'épées.
— Et les autres nobles...
— Ne me suivront jamais, termina la seigneuresse avec amertume. Tout est perdu.
Il y eut un silence, lourd de conséquence, alors que chacun se plongeait dans ses pensées.
— Nous devrions fuir, soufflai-je dans l'esprit de Neige.
Je le sentis hésiter.
— Ces gens ne sont pas de notre Meute, insistai-je. Nous n'avons pas à mourir en les protégeant ! Surtout si cela ne sert à rien et que Sekoff gagne à la fin !
— D'accord... abdiqua-t-il. Mais seulement si nous ne trouvons pas d'autre solution. De toute façon, fuir en pleine guerre civile avec une blessée et deux enfants ne sera pas aisée.
Je grimaçai. Il marquait un point.
— Avez-vous vu Sekoff depuis le bal ? demanda brusquement Jédima au deux félins.
— Non, répondit Calendre. Il est tranquillement installé dans son manoir, d'où je suppose qu'il mène les opérations. Peut-être communique-t-il par la pensée avec ses esclaves ensorcelés ?
— Ils ne sont pas ensorcelés, corrigea Neige. Ce n'est pas de la magie qui les a rendue si... heu... dociles. Les colliers sont des machines.
— Des machines ? répéta Dana, stupéfaite. Une technologie capable de contrôler les gens ?! Des engins minuscules n'ayant pas besoin de vapeur, d'huile ou de gaz ?!
— Elles fonctionnent à l'éclairité, répondit Neige. C'est une sorte de foudre domestiquée. Je vous avoue que je n'en sais pas plus, je ne l'avais jamais vu de mes yeux.
— Cela me fait penser à quelque chose, intervint Éliope d'une voix songeuse.
Toutes les têtes se tournèrent vers lui.
— Dans mon village natal, tout au bord du Désert Perdu, nous avions beaucoup de légendes concernant les Anciens, et les nomades ramenaient souvent des artéfacts de leurs voyages au loin. Un jour, l'un d'entre eux a trouvé une petite boite plate, assez fine, de la taille de sa main. Il pensait qu'il s'agissait d'un miroir, puisque sa surface était réfléchissante, mais une nuit... On ne sait pas vraiment ce qu'il s'est passé. La chose s'est mise à chanter.
— À chanter ? répéta Neige dans un souffle.
— Oui. Une voix de femme en sortait, comme venant de très, très loin. Des dizaines d'instruments invisibles jouaient avec elle. Le village s'est rassemblé autour de l'objet, qui a continué à chanter durant de longues minutes. C'était onirique, irréel. Personne n'osait le toucher. Puis notre cheffe l'a pris dans ses mains et une lumière vive a illuminée la face de la boite. Le portrait d'une femme y est apparut, si réaliste qu'on l'aurait dit en vie, là, à l'intérieur de l'objet. La cheffe à prise peur. Elle a jeté l'artéfact au sol et l'a piétiné. Des étincelles en ont jaillis, semblables à celles qui surgissaient des bras mécaniques des esclaves de Sekoff. La boite s'est brisée en deux et la femme qui se trouvait dedans n'a plus jamais chanté.
— Tu es sûr de toi ? souffla Jédima.
— J'avais dix ans, mais je m'en souviens comme si c'était hier, répondit-il. Les Anciens possédaient une technologie que nous ne pouvons même pas concevoir aujourd'hui. Ils ont dû trouver un moyen de dompter l'éclairité, et Sekoff se l'est simplement approprié.
— Ce serait cohérent avec son discours... approuva songeusement Neige.
— Tu sais comment arrêter ces engins ? m'enquis-je avec espoir. Ce que tu as fait au bal, avec la foudre...
Il secoua la tête.
— J'ai arraché l'éclairité de leurs machines pour la rediriger vers le ciel, mais c'était lent, compliqué, et ça m'a demandé beaucoup d'énergie. Je pourrais le refaire s'il le faut vraiment, mais ce ne sera pas la solution à tout.
— Bon, trancha Calendre en se tournant vers Jédima, assez parlé du passé. Vous n'avez plus d'argent, plus de soldats, plus de nobles pour vous soutenir et pas assez de magie pour affronter directement votre ennemi. Il me semble que si vous voulez rester sur ce trône, vous n'avez plus le choix.
— C'est-à-dire ? s'étonna-t-elle.
— Vous allez devoir vous allier au peuple.
Il y eut un blanc. Riza le coupa d'un rire nerveux.
— S'allier au peuple ?! ricana-t-elle. Aurais-tu fumé la boue, l'aristo ?
Calendre lui jeta un regard excédé.
— Jédima à besoin de combattants et les Solariens de quelqu'un pour les guider. Éparpillés comme ils le sont, ils finiront de se faire tuer d'ici demain soir ! Ils sont encore assez nombreux et assez énervés pour pouvoir renverser Sekoff, mais ils ont désespérément besoin de se regrouper et s'organiser !
La chatte secoua ses moustaches et griffa songeusement la couverture sur laquelle elle était assise. Jédima n'avait pas l'air plus convaincue. Elles échangèrent un regard et grimacèrent de concert.
— Un chef pourrait effectivement servir, concéda Riza, mais pas elle ! Elle se fiche de nous comme de son premier poisson !
— Elle n'a pas tort, avoua la seigneuresse.
— Mais... ! protesta Éliope. Tu es censé être pour !
— Pour ? répéta-t-elle, surprise. Mon chéri, je suis désolée, mais je ne m'associe pas avec la plèbe. Nous vivons dans deux mondes différents, deux univers séparés pour une bonne raison.
— Ah oui ? rétorqua sèchement le troubadour. Tu penses que nous devrions nous séparer, peut-être ?
— Ne fais pas l'enfant, le rabroua-t-elle en levant les yeux au ciel. C'est différent.
— Non, ça ne l'est pas, Jédima ! cria-t-il presque. Je suis né dans une maison sordide, sous un toit qui tenait à peine, entre deux familles cohabitant difficilement pour se loger. Suis-je moins digne de ton respect ? De ton... affection ?
Ils se fixèrent un instant, penchés l'un vers l'autre.
— Éliope... soupira-t-elle doucement en tendant une main vers sa joue.
C'était incroyable comme son visage se transformait dans les brefs moments où elle laissait ses sentiments prendre le dessus. Ses traits paraissaient si jeune, si doux, qu'on aurait dit une tout autre personne.
— J'aurais pu être dans ces rues en ce moment, continua le troubadour en la fixant dans les yeux. J'aurais pu faire partie des cadavres sur la chaussée. Ne parle pas de ces personnes comme si elles faisaient partie d'une autre espèce. Je suis la plèbe. Et si tu veux battre Sekoff, tu ne peux pas cautionner les mêmes idées que lui. Nous avons tous le même sang, bordel, nous vivons et nous mourrons de la même façon ! Tu as eu le bol relatif de naitre dans un château, ça ne fait pas de toi une déesse sur terre !
Jédima hésita et jeta un coup d'œil en direction de Dana.
— Il a raison, lâcha la ministre en haussant les épaules, comme s'il s'agissait d'une évidence.
— Tu es toujours de son côté, de toute façon... marmonna la seigneuresse en se redressant sur sa chaise, image même de la dignité bafouée.
— C'est très mignon tout ça, intervint Riza, mais ça ne change rien. Sauf votre respect, nous n'en avons plus ou moins rien à péter de vous et si nous devions choisir un chef, vous ne seriez certainement pas dans la liste.
— As-tu une autre proposition ? s'impatienta Calendre. Dame Jédima n'est peut-être pas populaire pour le moment, mais elle a l'avantage d'avoir une prétention légitime au rôle...
— Légitime ? s'offusqua la chatte. Elle a voulu nous chasser du port, souviens-toi !
— Et vous avez utilisé mon carrosse comme urinoir pendant plus de trois ans, rétorqua la noble, je ne pense pas que vous puissiez vous targuer d'une exemplaire maturité. J'étais jeune, je venais d'accéder au pouvoir, je me suis laissé influencée. On ne va pas en parler jusqu'à la fin des âges.
— Les gens ont besoin de repères, reprit Calendre d'un ton plus ou moins conciliant. Et si on ouvre le débat, plusieurs candidats se présenteront forcément, avec leur lot de partisans et d'ennemis. Nous n'avons pas le temps pour ça une lutte politique ! Ce n'est pas l'idéal, mais c'est la seule solution. Riza, tu mèneras les chats, et Jédima les humains.
— Mais je ne... protesta la chatte.
— Ne me dis pas que tu n'es d'aucun clans, la coupa Calendre. Tous les félins de la ville te connaissent, que ce soit pour te craindre ou te respecter. Tu ne peux pas fuir. Si l'idée te dérange tant que ça, tu n'auras qu'à tout abandonner après...
Riza fronça le museau, perdu dans ses réflexions, et échangea un regard tendu avec Jédima.
— Biennnnnnnn, lâcha Tasha en se pinçant l'arrête du nez d'un air excédé. Maintenant que vous avez réglé vos petites querelles, nous pourrions peut-être commencer à réfléchir à... je ne sais pas... Quoi faire, par exemple ?
Neige pouffa en se tortillant pour changer de position contre mon épaule.
— Commençons par réunir le plus de rescapés possible à l'intérieur des jardins, proposa Calendre. Il y a largement la place et cela nous fournira une position défendable.
— Nous pouvons toujours virer le reste des nobles, au besoin, s'amusa Tasha. Ils ne servent à rien, de toute façon.
Jédima sourit en coin.
— Ma foi...
— Riza et moi nous déplaçons facilement dans la citée, continua le chat roux. Nous nous irons contacter les groupes de résistance éparpillés un peu partout afin de les ramener ici.
— Je connais quelques chats de confiance qui nous aiderons, ajouta la féline borgne, comme à regret.
— Bien, approuva Jédima. Mais ne les faites pas passer par la porte principale, surtout. Neige...
Elle se tourna vers mon sorcier, qui fit un effort pour se redresser.
— La face ouest du palais donne presque sur la forêt. Pourrais-tu créer une entrée discrète à cet endroit-là afin qu'ils puissent entrer ?
— Oui, affirma-t-il sans hésiter. Je me suis déjà familiarisé avec la muraille, elle m'obéira sans difficulté. Je pourrais rester là-bas pour l'ouvrir et la refermer au besoin.
Les autres lui jetèrent des regards en coin, mais personne ne commenta son amitié naissante avec la muraille du palais.
— N'oubliez pas les domestiques se trouvant dans les écuries, avançai-je en me souvenant de ma dernière visite là-bas. Il y a beaucoup d'enfants... Nous devrions trouver un moyen de les mettre à l'abri le temps des combats.
— Nous les rapatrierons dans les sous-sols, proposa Dana. Les nobles hors des murailles, les révolutionnaires dans le palais, les enfants et les plus vieux dans les caves... Ça me semble parfait !
Elle se frotta les mains en souriant, comme si elle avait attendu ce jour toute sa vie.
— Et comment comptez-vous jeter les parasites dans la rue ? s'enquit Riza, qui avait l'air de particulièrement apprécier le programme.
— En leur faisant croire que Sekoff propose une place à ses côtés à tous ceux qui le rejoindront dans l'heure, répondit Dana en se levant. Je vous garantis qu'il nous suffira d'ouvrir brièvement les portes pour qu'ils se précipitent tous dehors. Laissez-moi faire. Jédima sait porter la couronne, Éliope sait raconter des âneries et moi je sais manipuler les foules dans l'ombre.
— Hey, mon rôle dans ce trouple est un peu plus important ! s'indigna le troubadour.
— Mais oui, mon chéri, mais oui, dit-elle en lui tapotant la tête.
Comme il faisait mine de bouder, elle nous jeta un regard en coin, hésita, puis se pencha pour déposer un baiser sur le haut de son crâne. Il sourit comme un enfant.
Attendri, je glissai mes doigts sur la chemise de Neige, effleurant avec délice sa peau chaude.
Il pouffa lorsque je me penchai pour embrasser le creux de son cou et j'eus brusquement l'envie brulante, presque insupportable, d'être seul avec lui.
Comme pour exaucer mon souhait, Jédima se leva, imitée par Éliope et Tasha.
— Nous allons prendre toutes les dispositions nécessaires, lança la seigneuresse à Calendre et Riza. Tenez-nous au courant.
Les félins échangèrent un regard, hochèrent la tête et sautèrent souplement du lit pour regagner la fenêtre.
— Reposez-vous, vous deux, nous intima Dana sur le pas de la porte. Nous viendront vous chercher dans quelques heures, lorsque nous aurons besoin d'ouvrir le passage dans la muraille.
Je hochai la tête. Elle sourit et s'en alla, suivit par Jédima et Éliope.
— Comment va Joan ? demanda Neige à Tasha, qui s'apprêtait à les imiter.
— Toujours inconsciente, soupira-t-elle. Je ne sais pas ce que ces porcs lui ont fait exactement. Son...
Un frisson d'horreur la traversa.
— Son bras est... L'intérieur est faux. Plein de fils et de rouages et de... choses. Je n'ai pas l'impression qu'elle ait d'autres... heu... modifications, mais j'ai peur...
Elle inspira profondément pour retrouver un semblant de calme.
— Je vais aller la voir.
— Explique ce qui se passe à Khany, proposai-je. Elle connaît bien les domestiques des écuries, elle pourra aider à les rapatrier dans le château.
Elle hocha la tête et sortit, nous laissant enfin seuls dans cette chambre.
Neige soupira et se décala entre mes jambes pour se blottir contre mon torse. Je refermai mon bras valide autour de lui, chérissant profondément la chaleur de son corps contre le mien.
— Je n'aime pas ça, murmura-t-il. J'ai l'impression d'être piégé, entrainé d'évènements en évènements dans des conflits qui ne nous concernent pas... Tu as peut-être raison, finalement, nous devrions peut-être fuir.
— Tu sais que je te suivrais partout, répondis-je en caressant ses cheveux, mais n'est-ce pas trop tard, désormais ? Nous leur avons dit que nous restons.
— C'est vrai, admit-il en attrapant ma main.
Il porta mes doigts à ses lèvres pour les embrasser doucement. Je frissonnai, le cœur battant un peu plus fort. Je pourrais le côtoyer des siècles durant qu'il me bouleverserait encore.
— Profitons de notre trêve... murmurai-je en reprenant possession de ma main pour la glisser sur sa joue.
J'appuyai légèrement sur sa mâchoire pour la relever et m'inclinait pour l'embrasser longuement, goûtant du bout de la langue la moindre déclinaison de son parfum.
Il s'écarta, retira ses habits et les jeta par terre avant de se glisser de nouveau sous les couvertures, laissant enfin nos peaux nues s'apprivoiser.
— Fais attention à ton bras, s'inquiéta-t-il alors que je roulais sur le côté pour le surplomber.
— Ne t'inquiète pas, marmonnai-je en l'embrassant de nouveau, à moitié allongé sur lui.
Ses doigts s'infiltrèrent dans mes cheveux. Sa bouche se pressa plus fort contre la mienne. Le baiser ne dérapa pas dans un élan de désir incontrôlable, mais quitta le terrain de la simple tendresse.
Ses mains commencèrent à caresser ma nuque, puis mes épaules et mon dos.
— Mon loup, murmura-t-il en soulignant mes bras, que tu as de beaux muscles...
Je souris, heureux de retrouver nos jeux familiers.
— C'est pour mieux t'étreindre, Neige.
— Mon loup, souffla-t-il en posant sa bouche contre la mienne, que tu as de belles lèvres...
— C'est pour mieux t'embrasser, répondis-je en offrant une démonstration qui le fit légèrement gémir.
Il s'écarta en passant sa longue sur ses lèvres, les joues rouges, le regard luisant, les cheveux décoiffés. Mon sang ne fit qu'un tour.
— Mon loup, s'amusa-t-il tendrement, que tu as un beau sexe...
Son bassin se frotta contre le mien. Le fourbe.
— C'est pour mieux te faire l'amour, Neige, répondis-je en plongeant mes yeux dans les siens.
Il prit une respiration précipitée lorsque je me baissai pour déposer sur son torse toute une série de baisers, m'attardant avec gourmandise sur le bouton rose de ses tétons. Sa verge durcissait contre mon ventre, faisant frémir la mienne.
Je pris mon temps pourtant, laissant ma langue trainer dans le sillage de mes lèvres. Il gémit lorsque j'atteignis son nombril et se cabra en me sentant descendre encore. Mon nez effleura les boucles blanches qui entouraient son sexe, m'enveloppant de son odeur familière.
Je pressai ma bouche close en haut de son membre dressé.
— Astre, balbutia-t-il. As... Ah !
J'avais ouvert les lèvres, accueillant contre ma langue le haut de son sexe. Il émit un bruit de gorge et bougea les jambes. Je lui transmis dans le langage des loups l'image délicieuse qu'il m'offrait : son corps vulnérable, si pâle, abandonné à ma merci, sa tête rejetée en arrière, ses mains crispées sur le matelas...
Je me penchai pour l'aspirer un peu plus dans ma bouche et m'appuyait inconsciemment sur mon épaule blessée.
La douleur me transperça si violemment que j'en perdis le souffle. Un éclair blanc passa devant mes yeux.
— Astre ! s'exclama Neige en se redressant d'un bond.
Il était si fortement lié à moi dans ces moments intimes qu'il avait dû sortir clairement la douleur m'envahir. Ses cheveux flottaient légèrement et ses yeux luisaient de magie retenue, comme s'il s'apprêtait à me défendre.
Je me laissai tomber sur le dos en me forçant à inspirer profondément.
— Ce... ce n'est rien, lui assurai-je. C'est en train de passer...
Le vent qui tournoyait dans la pièce se calma lorsqu'il comprit que nous n'étions pas attaqués. Il se pencha sur moi, l'air inquiet. J'en profitais pour attraper ses cheveux à l'arrière de sa tête, l'attirer à moi et l'embrasser sauvagement.
— As... Mmmm... Atte...
Ses protestations moururent d'elle-mêmes alors que je soulevai mon bassin pour me frotter au sien.
J'avais toujours mal à l'épaule, mais j'avais aussi désespérément envie de lui. Mon bas-ventre brûlait, menaçant d'exploser sous l'effet combiné de sa présence et de la sensation de manque provoqué par le désir. Ce n'était pas assez. Ce n'était pas assez. Je voulais me retourner, le plaquer contre le lit et m'enfoncer dans sa chair, je voulais glisser un doigt dans sa bouche pour tirer sa tête en arrière alors que je le pilonnai, je voulais le sentir gémir et lui dire que je l'aimai tout en l'envoyant en vas-et-viens constant vers le plaisir que nous partagions toujours...
— Non, souffla-t-il en s'écartant légèrement.
— Mais, Neige... gémis-je pitoyablement, comme privé de biscuits.
— Tu vas te blesser ! protesta-t-il. Et j'ai besoin de toi entier ! En plus, nous avons des choses à faire tout à l'heure et si tu me fais... heu...
Les images qui traversèrent son esprit le déconcentrèrent momentanément. Je souris diaboliquement alors que son sexe dur commençait à s'humidifier.
— Ne me dis pas que tu n'en as pas envie, susurrai-je en donnant un petit coup de bassin.
Il laissa échapper un bruit sourd lorsque ma verge ripa à l'intérieur de sa cuisse.
— Mais nous... tenta-t-il de protester. Nous aurons besoin d'être... Tout à l'heure... Ah ! Astre !
Le bout de mon sexe venait de frotter son anus, rendu accessible par ses jambes écartées.
— Si je ne te prends pas maintenant, grondai-je dans son esprit, je vais devenir fou.
Il ouvrit la bouche alors que je commençai à m'agiter.
— Nous... Astre, Astre, attends... Un compromis. Pour.. Tu... Ta blessure...
Ah, c'était comme ça ? Très bien.
Ignorant complètement la douleur de mon bras abîmé, j'utilisai ma main valide pour reculer et m'assis en face de lui.
Toujours à quatre pattes, il leva vers moi des yeux brillants, des joues rouges et des lèvres humides.
Oh bon sang de bon dieux de...
— Retourne-toi, lui ordonnais-je tout bas.
Il m'obéit, m'offrant une vue splendide sur le plus beau fessier du monde. Rendu maladroit par le désir, j'attrapais mon sexe pour l'incliner convenablement.
— Recule, lançais-je. Lentement. Oui... Stop. Redresse-toi.
Il fit ce que je lui dis sans discuter, sans même réfléchir. Ce nouveau jeu de pouvoir m'émoustilla encore plus.
Alors qu'il était presque droit sur ses genoux, j'attrapai ses deux poignets si fins en une main et les tirait pour le faire reculer.
— Lubrifiant, Neige, commandai-je.
Il mit quelques secondes à comprendre, puis à s'exécuter, si généreusement que mon bas-ventre luisait presque.
Je tirai encore sur ses poignets pour le faire descendre.
Le bout de mon sexe s'enfonça entre ses fesses. Il émit un petit son presque surpris. Je tirai encore un peu.
— Puisque je risque apparemment de me blesser, soufflai-je en serrant un peu plus fort ses poignets, c'est à toi de faire le tout le travail...
Je n'eus pas besoin de voir son visage pour savoir qu'il avait sourit.
Contractant ses cuisses, il baissa lentement les hanches, s'empalant centimètre par centimètre sur ma verge gonflée de désir. Des gouttes de sueur perlaient le long de son dos alors qu'il gémissait et haletait.
Cette vision faillit me rendre fou. Je mobilisai toute ma volonté pour ne pas bouger, tout mon courage et toute ma force. Neige...
Il se laissa tomber sur les derniers centimètres. Ses fesses pesèrent sur mes bourses alors qu'il s'arquait en tournant la tête vers moi.
Je lâchai ses poignets pour attraper sa hanche et donnait un petit coup de bassin.
— Astre... entendis-je comme un écho avant qu'il ne commence à bouger.
D'abord lentement, le temps de trouver un rythme, puis de plus en plus vite, avec des mouvements de plus en plus amples...
Je rejetai la tête en arrière et me mordis les lèvres pour ne pas hurler.
Neige... Neige... Neige...
Même mon cœur connaissait son nom.
— Astre... haleta-t-il en se contractant, resserrant l'étau de chair qui m'emprisonnait délicieusement.
Neige... Neige... N...
Et le plaisir me submergea. Je mordis son épaule sans m'en rendre compte alors que mon corps entier se contractait, balayant la douleur, la fatigue et la peur dans une vague de passion blanche, magnifique, entièrement concentrée sur lui.
Un instant de vide passa dans mon esprit. Lorsque mes pensées se reconstruisirent enfin, je me trouvais le dos, en travers du lit.
Je tournai la tête. Neige me souris.
— J'en avais besoin, m'avoua-t-il en s'approchant pour m'embrasser.
— Moi aussi, répondis-je directement dans son esprit avant de ne pas briser le baiser.
Il finit par s'écarter, à bout de souffle, et me contempla longuement, son visage à quelques centimètres du mien. Je le contemplai en retour, incapable de penser autre chose qu'au fait que je l'aimai.
Sa main caressa doucement ma joue.
Il m'aimait aussi.
— Comment va ton épaule ? s'inquiéta-t-il en jetant un coup d'œil vers la coupable.
À l'instant où je me posai la question, la douleur se manifesta de nouveau. Je dus arborer un air de chien battu, car Neige rit doucement et me surplomba pour déposer un tout petit baiser sur les bandages.
— À défaut de magie, s'amusa-t-il.
— Je suis sûr que ce sera très efficace. Je n'ai plus qu'à me blesser le se...
— Astre ! protesta-t-il, hilare, en me donnant une tape sur la poitrine.
Ses lèvres dessinèrent un sourire coquin alors qu'il ajoutait :
— Comme si tu avais besoin de subterfuges pour me faire accomplir ce genre de choses.
Je pouffai alors qu'il se rallongeait à côté de moi, près de mon épaule indemne.
— Nous devrions aller nous laver et nous rhabiller, soupira-t-il. Je ne sais pas ce qui va arriver, mais au cas-où, nous devrions nous tenir près.
Notre bulle de bien-être éclata, laissant glisser jusqu'à mon esprit toutes les angoisses liées à notre situation. Je soupirai.
— Quoi qu'il arrive, le suppliai-je, reste avec moi.
— Toujours, promit-il en m'embrassant.
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