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Audience

Astre

Je n'avais jamais réellement apprécié Terdhome, mais j'avais dû reconnaître que l'endroit n'était pas mauvais en soi. Les humains avaient créé leur propre écosystème en apprivoisant leur environnement sans le détruire totalement.

Ce n'est qu'en arrivant à Solaris que je compris réellement pourquoi Mère-de-tous m'avait mis en garde contre les villes. Les humains qui vivaient ici n'étaient que des parasites sur un corps presque mort qu'ils épuisaient et empoisonnaient lentement. Tout était sale, les rues, les murs, les gens... Je pouvais sentir la pourriture émaner de cet endroit comme d'une charogne.

En courant au-dessus des toits, Neige sur mon dos, je vis des bassins d'eau souillée dans lequel s'abreuvaient en même temps les rats, les ânes et les passants. Je vis des tas de déchets croupir aux coins des rues délabrés, des humains à peine vêtus tendre vers leurs semblables indifférents des bras si maigres qu'un coup de vent aurait pu les briser, des enfants faméliques et des rongeurs gras aux yeux luisant de santé.

La musique de cet endroit était dissonante, discordante, à la limite du supportable. J'y percevais l'écho d'une majorité courbée par la misère et le labeur, la violence et l'avidité, l'indifférence et la colère ; avec, à contretemps, des notes plus riches et plus dures figées dans une effrayante froideur. Je pleurais presque à l'idée de savoir Joan, Tasha et les jumeaux perdus dans un tel endroit et me jurai, après les avoir délivrés, de ne plus jamais remettre les pieds.

Je refusai catégoriquement d'envisager la possibilité que nous ne les retrouvions pas. Ils étaient là, forcément, quelque part. Je ne les avais pas abandonnés, puisque j'allais les délivrer.

Je ne les avais pas abandonnés... Pourquoi cette phrase sonnait-elle si fausse dans mon esprit ? J'essayai de ne pas trop y songer, mais je ne pouvais que revoir en boucle l'instant où Neige m'avait pris par la main pour fuir vers la forêt, l'instant où j'avais tourné le dos à Tasha en train de se battre seule contre les Charognards... Rester n'aurait probablement réussit qu'à me faire tuer, mais je ne pouvais chasser l'arrière-goût de culpabilité qui entachait ce souvenir.

Je sentis Neige se tendre sur mon dos. Plongé dans mes pensées, je n'avais pas vu que nous étions arrivés.

Devant nous se dressait un immense mur, trop haut pour en atteindre le sommet d'un bond, trop lisse pour être escaladé. Il était construit en pierres blanches polies qui réverbéraient méchamment la lumière du soleil. Je sentais, venant de l'autre côté, des effluves que j'associai à des arbres et des fleurs inconnus. Je ne pus m'empêcher de me demander si nous n'y trouverions pas un peu de nourriture en passant. Nous n'avions pas déjeuné, après tout...

Neige pointa un doigt vers la porte principale, au moins deux fois plus haute que nous. Cinq individus en armes se tenaient devant, prisonniers d'une armure dans lesquelles ils devaient cuire à petit feu.

— Allons leur demander de nous faire entrer, proposai-je en évaluant déjà le meilleur moyen de descendre sans trop bousculer Neige.

— Leur demander ? répondit Riza, visiblement incrédule. Vous êtes sérieux ?

Je m'arrêtai, surpris. J'aimais bien la chatte borgne, elle avait quelque chose de sauvage, presque lupin, que ne possédait certainement pas l'insupportable Calendre.

— On ne peut pas ? s'étonna Neige. Oh, il y a certainement des horaires ! Cette dame doit être très occupée, après tout... Mais pour une urgence, elle fera bien une exception, non ?

Riza s'assit sur ses pattes de derrière et arbora l'air de quelqu'un s'apprêtant à expliquer à des enfants le fonctionnement du monde.

— Non, répliqua-t-elle d'un ton patient, légèrement amusé. Personne ne fera d'exception au palais pour recevoir deux péquenots inconnus, dont un mal fagoté et un presque nu. Même si l'un des deux est un bâtard Croisé – sans offense, hein.

— Ce n'est pas offensant, répondit Neige, légèrement surpris, c'est ce que je suis. Mais quand est-ce que cette Dame...

— Dame Jedima.

— Quand est-ce qu'elle reçoit les demandes de ses sujets ? insista Neige.

— Les demandes de... Vous créchiez où, avant ?

— Dans la forêt, répondit mon sorcier. Et à Terdhome, très brièvement.

— Terdhome ? Connaît pas. Une bourgade du nord, je suppose... Enfin, ça explique certain trucs. Vous êtes vraiment mignons tous les deux, mais vous n'avez pas l'air de vous rendre compte que Dame Jedima et ses Ministres n'ont absolument rien à carrer de qui vous êtes en particulier ou du peuple en général.

— Mais ce n'est pas elle qui dirige tout ? demandai-je, de plus en plus perdu.

— C'est ce que j'essaie de vous expliquer ! s'impatienta Riza.

Calendre se racla la gorge, attirant notre attention.

— Neige, Astre, toutes les villes ne sont pas comme Terdhome et tous les dirigeants ne sont pas comme Carol. Le système qui régit Solaris est beaucoup moins avancé que le nôtre...

— Dit donc, pète-sec, lui lança Riza, personne ne t'a demandé de venir !

— Attendez, intervint Neige en se pinçant l'arrête du nez. Si celle qui dirige cette ville est si catastrophique, pourquoi les gens l'accepte-t-elle ?

— Parce qu'ils ne connaissent rien d'autres, répondit Calendre, et que cela leur semble dans l'ordre des choses. Si tu repasses à Terdhome un jour, Neige, tu devrais lire le traité du philos...

— Assez ! le coupa Riza, excédée. Le loup, l'humain, vous arrêtez de poser des questions et l'aristo, tu cesses de... Parler. Voilà. Parfait. Vous voyez cette muraille, là ? Ça fait des années que j'essaie de passer de l'autre côté pour choper quelques trucs à grailler et croyez-moi, je ne suis pas la seule. Mais la pierre est trop lisse, il n'y a que trois portes et elles sont toutes bien gardées. La principale, celle que vous voyez là, ne peut s'ouvrir qu'à l'aide de deux gardes. Une autre, plus au nord, sert à faire sortir leurs automobiles. La dernière, à l'ouest, est celle des domestiques. Tous les véhicules entrant sont fouillés et les domestiques identifiés par des fers inimitables.

— Ce n'est pas grave, répliquai-je ne haussant les épaules, Neige va nous faire une porte. C'est un puissant sorcier après tout, capable de tuer un Chasseur à lui tout seul.

Je fus absolument ravi de voir l'air de respect qui se peignit sur les traits couturés de Riza.

Mon loup, ne m'exhibe pas comme un trophée ! protesta silencieusement le concerné.

Mais quel beau trophée, soupirai-je intérieurement en lui transmettant une part de la fierté que je ressentais lorsque les gens l'admiraient.

Je reçus en retour une vague d'affection si grande que j'évitai de le regarder pour me retenir de l'embrasser. Calendre grommela quelque chose que je préférai ignorer.

Est-ce vrai ? demanda Riza dans mon esprit.

Elle avait l'air à la fois incrédule et pleine d'espoirs. Ce que je venais de dire représentai apparemment beaucoup pour elle.

Oui, répondis-je simplement.

Et elle savait comme moi que dans ce langage, on ne mentait pas.

~

Dix minutes plus tard, nous longions le mur blanc à la recherche d'un angle discret.

— Dépêchons-nous, murmura Riza. Des gardes passent tous les quarts d'heure.

Ses pattes raclaient nerveusement le sol tandis que son œil, ouvert au maximum, tentait de couvrir le plus de champ possible. Elle faisait un drôle de contraste avec Calendre, qui mettait un point d'honneur à toujours paraître calme.

Neige s'agenouilla devant le mur et posa son front dessus, les yeux fermés. Son esprit m'échappait toujours lorsqu'il faisait de la magie, comme une couleur que mes yeux n'auraient su appréhender. Cela ne le rendait que plus beau, évidemment.

L'ombre qu'il projetait sur la pierre commença à bouger, puis à changer, comme un liquide animé de volonté. Elle forma un cercle et s'obscurcit progressivement. Au bout d'un instant, je compris qu'elle était en train de creuser le mur.

Un faible courant d'air souleva le chaperon de mon amant. Des parfums de plantes chatouillèrent mes narines. En se baissant, on pouvait deviner, au bout du tunnel, une étendue d'herbe verte.

— Par toutes les griffes de mes ancêtres... souffla Riza en s'engouffrant aussitôt dans le passage.

Neige rouvrit les yeux, l'air satisfait de lui-même. Je l'écartai gentiment pour m'engager en premier dans le trou, histoire de contrer tout danger éventuel. Je sentis une pique d'irritation le traverser, mais fit semblant de ne pas m'en rendre compte. Le protéger me faisait du bien, même quand il n'en avait pas réellement besoin.

Quelques secondes plus tard, je débouchai dans un autre monde.

L'herbe s'étalait en tapis parfait, uniforme, anormalement régulier. Les fleurs, séparées par couleurs, formaient des dessins étranges entre les buissons en forme d'animaux. Des arbres absolument identiques les uns aux autres couvraient la blancheur du mur. Leurs branches possédaient toutes la même longueur.

Je déglutis, mal à l'aise. La musique de cet endroit ressemblait à celle d'un oiseau en cage que l'on force à chanter sans réellement l'écouter.

Neige posa une main sur mon épaule, devinant mon trouble sans le ressentir tout à fait. Lui trouvait cet endroit beau. Comment faisait-il ?

— Enfin ! marmonna Riza en tournant la tête de tous les côtés. Enfin ! Je t'en suis extrêmement reconnaissant, Sorcier.

— Je... hum... de rien ? balbutia mon pauvre Neige, peu habitué à une telle révérence.

— J'aimerais passer un marché, reprit la chatte, mortellement sérieuse, en fixant son œil valide dans celui de mon humain.

Je me plaçai dans son dos, l'air de rien. Elle reçut le message et sourit avec indulgence.

Arrête de fanfaronner, le loup, je sais qu'il est à toi !

Je ne vois pas de quoi tu parles, répondis-je en posant nonchalamment une main sur le chaperon rouge.

Inconscient des échanges entre la chatte et moi, Neige s'accroupit.

— Quel genre de marché ?

— J'ai cru comprendre que vous avez quelques petites affaires à mener en ville avant de repartir. Vous allez avoir besoin d'un guide, quelqu'un qui connaît bien l'endroit. Je vous mènerais partout et répondrait à toutes vos questions, si vous ouvrez un passage permanent pour moi dans la muraille.

— Pourquoi ? s'enquit aussitôt Neige, qui n'avait jamais perdu une occasion de poser cette question.

— Il y a plus de nourriture à l'intérieur d'une de ces baraques, répondit le chat en désignant les immenses bâtiments blancs qui se dressaient au bout du jardin, que dans l'entièreté de mon quartier. Pas besoin de vous faire un tableau.

— De mieux en mieux, lâcha dédaigneusement Calendre. Une voleuse...

— C'est étrange, cracha Riza dans sa direction, je n'ai entendu personne te demander ton avis, l'aristo. Tu commences à me briser les moustaches.

— Paix, tous les deux ! soupira Neige en se retournant vers la muraille.

Le tunnel qu'il avait créé avait déjà disparu. Il posa sa main sur la pierre, ferma les yeux et laissa son esprit partir de nouveau. Une nouvelle ombre apparue au raz du sol, un passage juste assez large pour un maigre félin.

— Marché conclut, lâcha Neige en époussetant son pantalon troué aux genoux.

— Parfait, déclarai-je en le prenant par la main. Maintenant, dépêchons-nous, nous avons déjà perdu trop de temps. Allons prévenir qui tu veux pour les gens perdus dans la forêt, partons à la recherche de mes amis et quittons cet endroit pour toujours. Je déteste cette ville, je déteste ses habitants, et je déteste ce jardin. Les choses y sont affreusement... rangées.

Neige acquiesça en retenant un sourire, raffermi sa prise sur ma main et marcha avec détermination vers le plus grand des bâtiments. Mais au fur et à mesure que les murs se rapprochaient, un horrible malaise s'insinua en moi. Je serrai de plus en plus fort les doigts de Neige. Mes bras tremblaient. L'écho de mon cœur se démultipliait en heurtant les parois de mon crâne. L'idée de me trouver à l'intérieur...

Et si je ne parvenais plus à ressortir ? Si les murs se refermaient sur moi ? Si j'étais de nouveau prisonnier, loin de la forêt et du vent ? Non, non, non, je ne voulais pas...

L'odeur de l'herbe se mua lentement en relents de paille moisie et celle des arbres en fumet de parquet souillé. Je sentais sous mes pieds l'infernal roulement de la charrette – de ma prison – et sur ma peau la chaleur brûlante de l'unique rayon de lumière qui pénétrait entre les planches disjointes. Il n'y avait plus d'air, plus d'espace, plus de chaleur... J'étais de nouveau abandonné, perdu dans cet endroit confiné, privé de tout, amputé de ma propre liberté.

Je sentis qu'on m'agrippait les épaules et clignai furieusement des yeux pour revenir au présent, chassant avec difficulté les lambeaux de mon cauchemar éveillé. Neige me faisait face, son visage à quelques centimètres du mien. Ses yeux brûlaient d'un feu sauvage. Ses mains se posèrent sur mes joues alors qu'il m'obligeait à fixer son regard dans le sien.

— Ça n'arrivera pas ! cria-t-il, plantant chaque mot dans l'air vibrant. Personne ne t'enfermera plus jamais ! Plus jamais, Astre ! Je ne laisserais plus personne poser la main sur toi ! Tu m'entends ? Personne ! Jamais !

Il y avait du désespoir dans sa voix, mais aussi des notes de rage froide et une détermination propre à terrifier quiconque oserait le défier. Quelque chose se desserra dans ma poitrine, permettant à l'air de circuler de nouveau. Pour la première fois, j'acceptai entièrement l'idée que Neige puisse me protéger. Je n'étais pas seul. Il serait là pour moi, comme je l'étais pour lui.

Je fis oui de la tête. Je voulais vraiment être fort, mais j'avais vaguement envie de pleurer. Il posa un baiser sur ma joue et se remit en route, plus vite, sa main serrant toujours la mienne.

En regardant autour de moi, je remarquai que les bâtiments, plus nombreux que les doigts de ma main, étaient disposés en arc-de-cercle. Neige m'emmenait vers celui du milieu, dont la porte se trouvait en haut d'un double escalier courbé.

Deux gardes patientaient sur le seuil. Ils clignèrent des yeux en voyant Neige avancer comme une furie en me trainant dans son sillage, suivit de deux chats aussi différents que le jour et la nuit.

— Heu... attendez... balbutia l'un d'entre eux.

Neige les dépassa sans répondre.

L'instant d'après, nous nous trouvions dans une salle immense, si grande que toute la maison de Solana aurait pu y entrer, avec son petit ruisseau et sa clairière. Je chassai avec un coup au cœur cette image du passé : ce n'était pas le moment de songer à Solana, à Mère-de-tous, ou à tout ce que nous avions perdu.

Je notai un certain soulagement de la part de Neige et mis quelques secondes à comprendre qu'il appréciait d'avoir échappé à la morsure du soleil. Il échangea avec moi un sourire résolu, retira sa capuche et inspecta les environs. Je l'imitai, plus par réflexe que par réel intérêt. Le manque d'horizon commençait à me rendre nerveux, mais l'espace était heureusement assez large pour que l'air circule, tenant à distance mes cauchemars.

De chaque côté d'un sol froid, découpé en carrés noirs et blancs, se dressaient d'imposantes colonnes. Entre chacune d'entre elle s'ouvrait une porte menant sur un couloir et au-dessus de chaque porte s'étalait une peinture représentant des gens au milieu de livres, d'or ou de cadavres. Les humains avaient toujours des goûts bizarres.

— Allons par-là, trancha Neige en reprenant sa route.

Il se dirigea sans plus d'hésitation vers le fond de la salle, où s'ouvrait une porte plus haute, plus large et plus décorée que les autres.

Elle était fermée. Neige posa sa main sur le bois et pencha la tête sur le côté. J'eus l'étrange impression qu'il demandait très poliment s'il pouvait entrer.

Les imposants battants s'ouvrirent sans un grincement et Neige repartit aussitôt, m'emportant avec lui.

Nous débarquâmes dans une grande salle où trônait une table carrée, couverte de cartes et de papiers, entourée d'humains richement habillés. Ils tournèrent tous la tête à notre entrée, fixant sur nous un même regard hébété.

La seule qui ne bougea pas était aussi la seule à être assise, tout au bout de la table, sur une chaise curieusement surélevée. Sur sa peau sombre, presque aussi brune que la mienne, sa robe bleue dessinait des motifs travaillés. Elle avait des cheveux noirs, tressés, sur lesquels trônaient un cercle d'or et de pierres incrustées.

— Bonjour, lança Neige, je suis vraiment désolé de vous interr...

— Gardes ! s'exclama la femme, visiblement outrée, en tendant un doigt dans notre direction. Saisissez-vous de ces intrus !

Ce qui était tout de même bien malpoli.

Un bruit métallique résonna dans notre dos. Je fis volte-face. Une dizaine d'humains en armure se précipitaient vers nous, les poings serrés sur des lances ou des épées.

Ils voulaient se battre ?!

Parfait. Je mourais d'envie de défouler sur quelque chose.

Je ne réfléchis pas avant de courir vers eux, le poil retroussé, un grognement au fond de la trachée. Ils s'arrêtèrent et reculèrent, déstabilisés.

— Astre ! s'inquiéta une voix familière.

Je ne l'écoutais pas. Le premier tendit sa lance vers moi. Je la lui arrachai et la brisai de mes mains nues, juste avant de lui sauter au cou. Je savourai le cri de frayeur émit par ses camarades. J'allais leur apprendre, moi, ce qu'il en coûtait d'attaquer ma Meute...

J'arrachai la ferraille qui recouvrait l'épaule de l'homme et le mordit jusqu'au sang. Il chuta en hurlant. Je bondis sur sa voisine, esquivait son épée et la cognait à la tempe, l'assommant sur le coup. Le troisième n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche avant que je frappe dans son genou pour le retourner, lui arrachant un hurlement de douleur terrifié.

J'allais bondir sur le quatrième lorsque j'aperçus, trop tard, l'éclat d'une lame plongeant vers mon visage.

— Ne le touchez pas ! rugit Neige dans mon dos.

Il y eut un sifflement terrible, comme le vent s'engouffrant dans les failles d'une montagne, et les humains qui me menaçaient se trouvèrent projetés en arrière. Semblables à de vieilles poupées désarticulées, ils glissèrent longtemps sur le sol glacé avant de s'immobiliser.

Je me relevai. Neige se tenait droit, les poings serrés, fermement campés sur ses pieds. Ses yeux rouges luisaient d'une fureur guerrière qui fit naitre dans mon ventre de drôles de sensations. Sa cape flottait autour de lui, comme ses cheveux blancs emmêlés par le vent qu'il venait d'invoquer. Il était à la fois splendide et terrifiant.

Diablement excitant.

Je le rejoignis en essuyant nonchalamment le sang qui perlait à mes lèvres. Nous échangeâmes un infime signe de tête, puis il se tourna vers les hommes et les femmes de Solaris qui se tassaient au fond de la salle, tétanisés.

— Je m'appelle Neige, tonna-t-il, et je vous sommes de m'écouter.

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