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Chapitre 11

Elsa souffrait. C'était la seule chose qu'elle savait. Un bourdonnement lui vrillait les tympans, et sa tête la lançait horriblement. Elle tenta doucement d'ouvrir les yeux, sans succès. De dépit, elle s'en remit à ses autres sens.

Elle était allongée sur quelque chose de dur -du bois ?- et une couverture rugueuse la recouvrait. La pièce dans laquelle elle se trouvait suintait l'humidité, un peu comme... une cave ? Elle ouvrit les yeux.

Un cachot. Elle était dans un cachot d'Arendelle.

Que faisait-elle là ? Comment était-elle arrivée ici ? Sa migraine l'empêchait de réfléchir correctement, et ses idées étaient embrouillées. Lentement, elle se redressa en position assise, quand elle fut saisie d'un vertige dû à l'effort. Par réflexe, elle voulut porter ses mains à ses tempes, mais quelque chose de lourd l'en empêcha. Quand elle y dirigea son regard, elle se rendit compte que ses mains étaient emprisonnées par de gros tubes de métal reliés à des chaînes en fer qui étaient attachées au sol.

Bien. Plus de doute à présent, elle était prisonnière. Mais pourquoi ?

Chancelante, elle se leva pour se diriger vers la seule source de lumière dans cette pièce étroite aux murs de pierres noires. Une mince fenêtre, barrée par des lignes de métal verticales, qui laissait passer une faible lumière, comme lors des jours de pluie.

Quand elle posa ses yeux sur le monde extérieur, tout lui revint brusquement.

Le paysage qu'elle observait était fait de givre. Le lac était complètement gelé, les bateaux à l'arrêt, et la neige tourbillonnait.
« C'est moi qui ait fait ça, souffla-t-elle la voix tremblante de culpabilité. »
De petites volutes de fumée blanches et froides accompagnèrent son souffle.

Elle se remémora la bataille, le sang, sa chute, Jack...
Jack. Où était-il ? Que lui était-il arrivé ? Est-ce que Hans l'avait... ?
Non. Hans ne lui avait rien fait, car il ne pouvait pas le voir.

Toi, tu peux le voir. Pourquoi pas lui ?

Elle décida d'ignorer la petite voix. C'était plus facile à dire qu'à faire, mais elle s'en trouva légèrement rassurée.

Elle tenta de faire le point sur sa situation. D'abord, elle avait plongé son royaume entier dans un hiver éternel, ça elle l'avait bien compris, même si le voir de ses propres yeux l'avait passablement ébranlée. Mais étrangement, le fait d'être dans ce petit cachot, si proche et pourtant si loin de tout, dans une situation des plus improbables pour la reine qu'elle était, lui donnait l'impression que rien n'était réel. Que ce n'était qu'un rêve, un insignifiant cauchemar comme elle en avait fait tant. Elle se sentait étrangement déconnectée, ses émotions n'étaient plus qu'une onde imperceptible, glissant sur sa peau comme des milliers de gouttelettes d'eau, sans jamais l'atteindre plus profondément. Tout était... calme.

Prenant conscience de cet état d'esprit, c'est sereinement qu'elle reprit le fil de ses pensées.

Elle avait donc gelé son royaume puis rembarré sa sœur, et pas de la manière la plus charmante. Elle grimaça, se rendant compte que sa façon de faire avait peut-être été un peu extrême. Mais sur le moment, elle avait pris peur pour sa sœur, et dans sa panique, elle n'avait pas eu d'autre idée que de créer un bonhomme de neige animé de vie, comme Olaf, mais en dix fois plus grand et agressif. Elle pouvait sans hésitation affirmer que cela n'avait pas été son idée la plus glorieuse.

Malgré tout, le bonhomme de neige, en lui faisant gagner du temps avant l'attaque menée par Hans, lui avait probablement sauvé la vie.

Certes, il t'a sauvé la vie. Mais pour quoi ? Combien de personnes as-tu tué après cela ?

Les goutelettes remuèrent.

Avec honte et désespoir, Elsa dû admettre qu'elle n'avait aucune réponse à cette question. Tous ses souvenirs étaient brouillés, la bataille était passée dans le flou le plus total. Elle avait l'impression que ce moment de sa vie s'était déroulé alors qu'elle était en transe, aveuglée par le chagrin et le désespoir, qui peu à peu s'étaient mués en colère et en haine. Elle ignorait ce qu'elle avait réellement fait. Tout ce dont elle se rappelait, c'était la voix de Jack, et puis les corps.
Par terre, mal en point, ensanglantés pour certains. Pour combien d'entre eux, les dégâts seraient-ils irréversibles ? Combien d'enfants avaient perdu leur père par sa faute ?

À ces réflexions, le calme confortable qu'elle avait réussi à s'imposer se fissura. Les gouttelettes d'eau s'agitèrent violemment, et sans qu'Elsa ne puisse rien y faire, elles rampèrent le long de son corps, avant de s'infiltrer en elle par tous les pores de sa peau, acides, mordantes. Le poids de la culpabilité, qu'elle avait réussi à ignorer jusqu'ici, l'écrasa violemment et son esprit craqua.

Elle éclata en sanglots.

C'était une catastrophe. Ces hommes avaient une famille, des amis. Certains ne les reverraient jamais par sa faute. Mais le pire, c'était qu'elle ne savait même pas lesquels. Elle ne se souvenait de rien, aucun visage. Elle s'était contentée de les tuer. Elle avait ôté la vie. Elle avait assassiné, bon sang ! Assassiné !

C'était affreux, absolument affreux. Pire que tout ce qu'elle avait fait jusque là. Et elle en avait fait des choses !
Comment était-ce possible ? Elsa avait beau ne vouloir que protéger sa sœur et son royaume, c'était tout l'inverse. Elle ne voulait de mal à personne, et pourtant, partout où elle passait, elle ne semait que douleur, chaos et désolation.
Était-elle maudite ? Ce froid qui sortait de ses mains, était-ce une malédiction ? Ou bien était-ce juste elle, en tant qu'individu, le problème ?
Et si tout ce temps, elle s'était cachée derrière ses pouvoirs, voilée la face ?
Et si le monstre n'était pas tapi en elle ? Et si le monstre et elle ne faisaient qu'un ?
Et si le monstre... C'était elle ? Tout simplement ? Était-ce sa vraie nature ?

Seul le silence morbide du lieu lui répondit, entrecoupé par le bruit de ses sanglots.

Ce serait tellement plus simple si elle pouvait disparaître ! Elle se mit à fixer le sol crasseux de la pièce en rêvant de se fondre parmi ses ombres. Ses ombres... Une ombre. Il y avait une ombre qui n'était pas la sienne. Il y avait une ombre qui n'était pas la sienne !

D'un bond, Elsa fut sur ses pieds et fouilla la minuscule pièce du regard, tandis que grandissait l'impression que son cœur manquait de se décrocher de sa poitrine. Elle avait aperçu un homme, grand, ou du moins, son ombre, elle en était sûre, elle l'avait vu ! Secouée, elle analysa chaque recoin, chaque pierre du cachot.
Mais la pièce était désespérément -ou heureusement ?- vide. Et l'ombre avait disparu.

Elle se laissa retomber sur le banc, une expression inquiète et déboussolée sur le visage. Elle devenait folle. Ce lieu lui fichait la frousse, il n'y avait pas d'autre explication. Elle ferma les yeux et entreprit de calmer son souffle effrené, ce qui lui prit un petit moment.
Et après une dernière longue inspiration, elle rouvrit les yeux pour se concentrer sur la réalité.

Elle ne pouvait pas se fondre dans les ombres. Si elle voulait disparaître, il lui faudrait s'enfuir.

D'une lenteur aux accents royaux qui laissait deviner sa détermination nouvelle, Elsa se leva pour se diriger vers la mince fenêtre. Là se trouvait sa porte de sortie. Son échappatoire. Il lui suffirait de détruire ses menottes, puis ce mur qui donnait sur l'extérieur à l'aide de ses pouvoirs. Maintenant qu'elle avait déjà utilisé sa magie à plusieurs reprises, elle s'en sentait parfaitement capable. C'était juste... Enfin... et Anna ?

Anna se portera bien mieux sans toi. Tu le sais. Tu l'as toujours su.

Oui, Elsa l'avait toujours su, quelque part au fond d'elle-même. Après tout, c'était plutôt évident, non ? Toutes, absolument toutes les fois où elle avait tenté de faire les choses bien, cela virait à la catastrophe pour elle, pour Anna, pour tout le monde.

Et pourtant, la vérité, une fois admise, lui semblait être une gifle si glacée qu'elle la brûlait. La simple idée de partir, de quitter Anna, de ne plus pouvoir veiller sur elle, de près ou de loin, de ne plus la revoir... De ne plus revoir sa petite sœur...

Rien que d'y penser, elle avait l'impression que ses entrailles étaient aspirées par un trou noir à l'intérieur d'elle-même. C'était si affreux qu'Elsa était sur le point de pleurer de nouveau lorsque la porte de son cachot grinça sur ses gonds. Elle déglutit rapidement et se recomposa un visage correct, avant de se tourner pour faire face à Hans des Îles du Sud.

"Pourquoi m'avez-vous enfermée ? l'interrogea-t-elle directement."

Hans referma la porte derrière lui avant de lui répondre :

"Je ne pouvais pas les laisser vous tuer."

La Reine leva un sourcil circonspect.

"- Vous ne sembliez pas avoir autant de scrupules quand vous êtes entré par effraction dans mon château avec une centaine d'hommes, avant de m'attaquer purement et simplement, déclara-t-elle d'une voix froide.
- Sauf votre respect, Votre Majesté, répondit Hans en fronçant les sourcils, c'est vous qui nous avez attaqué en premier, d'abord avec votre bonhomme de neige géant, puis de vous-même quand nous avons enfin réussi à atteindre la pièce où vous étiez.
- Ce bonhomme de neige, répliqua Elsa sans daigner cacher son exaspération, a été conçu pour protéger mon château des intrusions, surtout si elles sont dangereuses. Que croyez-vous qu'il ait -et que j'aie- pensé en vous voyant débarquer avec une centaine d'hommes armés ? Et pour ce qui est du fait que je vous aie attaqué tout de suite quand vous êtes arrivé dans la pièce où je me trouvais, je trouve que c'est tout de même justifié lorsque l'on sait que vos deux hommes, les premiers à être montés, ont tenté de me tuer. Et non, ne me dites pas le contraire. Ils avaient à peine passé la porte que l'un d'eux m'a visée et a tiré. Sans mes... capacités, je ne serais plus de ce monde.
- Je l'ignorais.
- Et bien maintenant, vous savez, dit-elle durement."

Elle laissa un temps, laissant l'atmosphère s'alourdir, avant de finalement soupirer.

"- Hans, vous devez me laisser partir. Je... Je suis un danger pour Arendelle, tenta-t-elle de le raisonner. Où est Anna ? demanda-t-elle abruptement."

Hans la regarda d'un air grave.

"Anna... n'est pas revenue."

Elsa sentit son cœur se décrocher de sa poitrine. Elle tourna la tête vers la fenêtre. Derrière, un hiver froid, sans pitié, glaçait, fouettait le paysage. Et Anna n'en reviendrait peut-être pas. Et c'était de sa faute, comme toujours. Où était-elle ? Où était sa sœur ? Était-elle au moins vivante ? Mais si elle était... si elle était morte ? À cette pensée, son cœur se glaça d'effroi. Si Anna mourrait, Elsa ne se le pardonnerait jamais.

Ses sombres pensées furent interrompues par Hans :
"- Avant tout, sachez que nous étions armés uniquement par prudence, expliqua Hans. Nous ignorions tout de vos intentions, et cet hiver surnaturel n'avait rien pour nous rassurer. Vous m'en voyez désolé."

Au vu de tout ce qu'elle avait fait, les excuses lui brûlaient la langue, mais Elsa était incapable de les formuler. L'image d'une Anna tremblante de froid la hantait toujours, et sa gorge était aussi sèche que ses mains étaient froides. Elle se contenta donc du silence, puis Hans reprit :
"Pourriez-vous mettre un terme cet hiver ? Nous ramener le beau temps ? l'implora-t-il, les bras serrés autour de sa poitrine pour se protéger du froid."

Elsa ne put se résoudre à le regarder dans les yeux quand elle lui annonça en sanglotant à moitié :
"Si je le pouvais, je l'aurais fait."

Hans recula comme s'il avait reçu un coup de poing à l'estomac, ses yeux s'écarquillant petit à petit à mesure qu'il comprenait ce que ces mots impliquaient. Elsa tourna enfin la tête vers lui :
"Dites-leur qu'ils doivent me laisser partir, cela vaut mieux, l'implora-t-elle."

Hans la dévisagea un instant, toujours sous le choc, puis, tel un prince digne de ce nom, reprit ses esprits pour lui répondre d'une voix calme :
"Je ne vous garantis rien."
Avant de partir en refermant derrière lui la porte du cachot.

Quand Elsa regarda ses menottes, elles étaient couvertes de glace. Et si elle en croyait l'amplitude de sa peur et son inquiétude, ces pauvres bouts de métal ne feraient pas long feu.

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Hey guys ! Je suis (enfin!) de retour avec ce chapitre 11 !
Je m'excuse sincèrement de ce retard. Mon absence ne devait durer que jusqu'au mois d'août, et voilà que je reviens au mois d'octobre. Pour être honnête, si j'ai mis autant de temps à revenir, c'est que je ne savais plus ce que je voulais pour cette histoire. J'ai revu une partie du scénario, puis me suis demandé si je ne voyais pas trop loin pour ma première histoire longue. Puis je me suis demandé si j'étais satisfaite des chapitres déjà écris. En bref, j'ai tout remis en question.
Et puis je me suis rendue compte que malgré mon absence, des gens continuaient de lire cette histoire, et d'attendre la suite. Oui, j'ai réalisé que des lecteurs étaient là, et qu'ils appréciaient ce que j'écris. Je me suis rendue compte qu'on était presque aux 1k de lectures, et là je me suis dit que j'allais arrêter de me poser des questions. Que j'allais écrire parce-que j'aime ça, et parce-que vous êtes là, que vous m'attendez au tournant et que malgré la pression que ça me met, ça me réchauffe le cœur à un point que vous n'imaginez même pas. Alors merci, merci d'être là, merci de me motiver. Merci.
Athésia ❤️

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