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Chapitre 28

Godefroy s'était endormi sur une vieille chaise en bois, son couteau de chasse dans une main, une bouteille de whisky à moitié vide dans l'autre. Goldy, couchée dans un coin de la pièce, le surveillait. Il avait totalement perdu pied, mais elle ne pouvait rien faire pour l'aider. Sur le lit à barreaux à côté d'eux, une jeune femme était inconsciente. Sa respiration était à peine perceptible, cela faisait plus de douze heures qu'elle n'avait pas ouvert les yeux. Une compresse imbibée d'un sang foncé lui barrait l'arcade droite.

La bouteille glissa lentement des doigts de Godefroy, tombant sur le sol dans un son mat, éclaboussant ses pieds couverts de simples chaussettes. Il ouvrit les yeux, jeta un regard au lit, sa protégée n'avait pas bougé, seule Goldy s'était redressée et avançait lentement vers lui. Il laissa la bouteille échouée sur le sol, son liquide se déversant lentement, et retira ses chaussettes trempées. Il observa le soleil se montrant timidement dans le ciel encore sombre, caressant la tête de sa chienne posée sur sa cuisse.

Il ne savait pas quoi faire de sa protégée, enfin plutôt de sa prisonnière, il n'avait pas encore tranché. Était-elle réellement en sécurité avec lui ? Plus les heures passaient, plus il en doutait. Il ne sentait lui-même pas en sécurité, qu'elle soit une innocente ou une complice, il ne doutait pas que les Sylvestres viennent la récupérer d'un moment à l'autre. Peut-être étaient-ils déjà en route. Peut être attendaient-ils cachés derrière les thuyas qui entouraient la maison.


Sur le lit, Ylena s'agita. Elle avait l'impression qu'une fanfare jouait à l'intérieur de son crâne. Une odeur aigre inondait ses narines. Elle ouvrit les yeux sans vraiment pouvoir bouger, son corps semblant peser une tonne. En face d'elle, le soi-disant flic qui lui avait raconté que Maple était l'étripeur. Il ne portait qu'un jean qui semblait souillé et n'avait pas l'air dans sa meilleure forme, encore plus perdu que lorsqu'il était venu la voir plus tôt dans la journée. En apercevant le ciel encore sombre par la fenêtre, elle comprit que toute une nuit s'était écoulée depuis la dernière fois qu'elle l'avait vu. Il fixait le paysage, un grand couteau cranté serré dans son poing.

Elle essayait de se souvenir de comment elle avait atterri dans cette pièce qu'elle ne reconnaissait pas. Elle se souvenait que Maple n'avait pas nié ses accusations et qu'elle avait voulu rentrer chez son père. Et puis le blanc.

La peur lui crispait les muscles, à moins que ce soit la douleur lancinante derrière son œil qui devenait de plus en plus insupportable. Elle tenta de se relever, mais sa tête lui tournait. En le remarquant, Godefroy lui parla sans la regarder.

— Je ne veux pas te faire du mal, dit-il d'un ton las, je me rends bien compte que c'est difficile à croire.

— Qu'est-ce que vous me voulez ? demanda Ylena d'une voix bizarrement grave.

Elle faisait de son mieux pour paraitre calme alors qu'elle était terrifiée. Comment était-elle passé d'une vie normale avec une petite amie normale à être enfermée dans une maison glauque avec un flic ivrogne et une petite amie tueur en série ?

— Je crois que je deviens fou. J'ai vu des choses qui ne peuvent pas être réelles, continua-t-il sans lui répondre.

Elle ressentait la même chose, elle avait l'impression d'être coincé dans un mauvais rêve et espérait se réveiller d'un moment à l'autre dans les bras de Maple.

— J'ai l'impression que j'ai tout perdu, poursuivit-il. Ma mère, mon père, mon travail... et puis ma tête, ajouta-t-il en tapotant son crane du bout du doigt. Tout ça à cause d'une putain secte, dit-il d'un ton plus sec. Les gens ne peuvent pas prendre feu comme ça, la foudre ne peut pas venir de nulle part.

— Laissez-moi partir, tenta-t-elle. Je ne dirais rien, je le jure.

— Je ne peux pas, dit-il en la regardant enfin de ses yeux rougis. Tu sais comment ils font ça ?

— Qui ? Faire quoi ?

— Les Sylvestres, ton amie Maple.

— Je ne vois pas de quoi vous parler. Je ne sais rien, je vous le jure, dit-elle essuyant les larmes qui perlaient à ses yeux d'une main tremblante.

— Je crois que ta copine est morte, dit-il d'un sourire triste.

— Quoi ? questionna Ylena le cœur déraillant.

— On ne peut pas prendre feu, bruler comme sur un bucher et survivre, si ?

— Qu'est-ce que vous racontez ? insista-t-elle la gorge de plus en plus serrée.

— J'ai vu Maple Sylvestre se prendre un coup de foudre alors que le ciel était bleu, expliqua-t-il en s'agitant. Elle a été foudroyée. Sous mes yeux. Elle a pris feu. Elle est tombée dans l'herbe. Il y avait le feu. Elle était dans le feu. On ne peut pas survivre de ce genre d'incendie. Elle est morte.

— Non.

Ylena n'acceptait pas, elle ne pouvait pas imaginer que Maple soit morte. Elle avait déjà du mal à admettre que c'était une criminelle, une tueuse en série. Il ne pouvait pas lui dire cela comme ça. Elle étouffa un sanglot comme si elle prenait tout à coup conscience de la gravité de la situation.

— Faut pas pleurer, dit-il en se levant, déposant son couteau sur la chaise, tu te remets à saigner.

Ylena grimaça de terreur en essayant de se tenir le plus loin possible de Godefroy. Elle sauta du lit, mais glissa sur le sol mouillé et s'effondra en se cognant la tête contre le sol imbibé d'alcool. Elle voulut se relever, mais se mit à vomir.

— Je crois que tu as un traumatisme crânien, dit-il en la prenant dans ses bras pour la remettre sur le lit comme si rien n'était.

Il prit un gant humide qu'il avait laissé dans une bassine à côté du lit et lui nettoya le visage avec délicatesse. Il retira minutieusement la compresse, nettoya la plaie et remis une compresse propre.

— Qu'est-ce que vous allez me faire ? osa demander Ylena.

— Je ne sais pas, dit-il en retournant à côté de la fenêtre alors que Goldy se délectait de ce qui venait d'atterrir sur le sol. Je voulais te protéger, mais tu es clairement de leur côté. Tu n'es pas une victime.

— C'est vrai, je ne suis victime de rien du tout. Je ne savais pas pour Maple et son frère. Je vous le jure.

— Pourquoi tu voulais fuir alors ?

— Fuir ? demanda-t-elle, non, pas du tout. Enfin si, mais c'est Maple que je fuyais.

— Pourquoi ? interrogea-t-il intéresser. Elle t'a menacé ? Son frère m'a fait ça, il m'a menacé, il me suivait partout, il en avait après moi, après ma Goldy. Ils sont dangereux, s'emporta-t-il. Ils doivent être à notre recherche, mais ne t'inquiètes pas tu es en sécurité avec moi, dit-il en reprenant son couteau, je ne les laisserai pas s'attaquer à toi.

— Non, elle ne me ferait jamais rien.

— Comment tu peux penser ça, tu n'as pas idée de ce qu'ils ont fait, dit-il en découvrant ses dents, l'écume aux lèvres.

Ylena se recroquevilla sur le lit. Elle ne se sentait pas du tout en sécurité, elle avait l'impression qu'il pouvait péter un câble à tout moment et s'en prendre à elle. Il l'avait déjà frappé et assez violemment pour qu'elle saigne.

— Qu'est-ce que tu faisais chez elle il y a deux nuits ? demanda-t-il en retrouvant son calme.

— Je... C'est... bégaya-t-elle.

— Tu as participé à un rituel ?

— Pas du tout. Maple me présentait sa famille.

— Pourquoi ? pour rejoindre l'Ordre Olympie ? demanda-t-il en s'agitant de nouveau.

— Non, je ne connais pas l'Ordre Olympie, rappela-t-elle. Maple est ma petite amie, enfin était.

— Tu as des relations intimes avec Maple Sylvestre et tu ne sais pas qu'elle fait partie d'une secte.

— Je n'ai plus de rapport intimes avec elle, dit-elle peinée. C'est devenu un peu compliqué après votre éruption chez moi pour me dire que c'était une criminelle. Vous lui avez fait quoi ? demanda-t-elle la gorge à nouveau serré, vous l'avez tué ?

— Moi ? Non, je n'ai rien fait à part les espionnait. C'est la foudre ou peut être sa sœur, je ne sais pas vraiment, dit-il en fixant de nouveau le ciel qui s'éclaircissait.

— Qu'est ce qui s'est passé ? demanda-t-elle en pleurant silencieusement.

— Tu t'inquiètes pour ta petite amie. Que je te raconte, dit-il s'asseyant sur la chaise qu'il rapprocha du lit. Hier matin, je t'ai suivi dans la rue jusqu'à chez toi, après qu'ils aient empoisonné ma petite Goldy, précisa-t-il en caressant l'encolure de sa chienne.

Il parlait comme s'il racontait son weekend à un ami, avec une certaine excitation dans la voix.

— Bah là, je t'ai interrogé, je t'ai prévenu pour ta petite amie, précisa-t-il avec une pointe de sarcasme. Je suis retourné me planquer devant chez eux. Cimeon était dans le jardin, au fond de leur grande cours. C'est fou le temps qu'il passe avec ses chiens celui-là, releva-t-il d'un ton d'amusement. Maple a débarqué comme une furie. Je sais pas ce qui s'est dit, mais ils se sont disputés. Elle ne l'a pas touché et il s'est tenu la tête comme s'il s'était pris un coup, dit-il en mimant la scène, il s'est écroulé. Je ne comprends pas tu vois.

Le discours de Godefroy n'était pas cohérent. Elle était de plus en plus effrayée constatant avec effroi qu'il avait complètement perdu la tête. Elle s'imaginait déjà en une des médias, « une étudiante torturée et tuée par un ancien flic fou ».

— Et puis, l'autre sœur, Wila, poursuivit-il, elle est sortie dans le jardin aussi. Sûrement pour calmer les choses. Elle a volé dans les airs, elle s'est jetée au sol, je ne sais pas. Et puis, le ciel s'est recouvert de nuage, continua-t-il d'un ton plus sérieux, mais juste au-dessus de leur jardin. Et puis la foudre. Un éclair bruyant s'est abattu dans leur cours, sur Wila, mais sur Maple surtout. Elle a pris feu comme une allumette qu'on craque. Il a pris d'un coup, un incendie très localisé. Elle est tombée au sol, enflammée et je suis partie te chercher.

— Vous êtes complètement fou, ne put s'empêcher de dire Ylena.

— Moi ? dit-il en se levant. Tu fais l'innocente, mais je sais que tu te fous de moi, tu essaies de gagner du temps avec tes petites pleurnicheries.

Il s'était rapproché d'elle, son visage rouge à quelques centimètres du sien, l'odeur d'alcool inondant ses narines. Elle eut un petit cri de terreur alors qu'elle se recroquevillait contre la tête de lit. Elle regrettait ses derniers mots, il pouvait la poignarder à tout moment. Il était complètement instable, elle devait tout faire pour ne pas l'énerver. Le silence dans la pièce résonnait aux oreilles d'Ylena, jusqu'à ce que son ventre gargouille autant de peur que de faim.

— Je manque à tous mes devoirs, dit-il en retrouvant son calme presque enthousiaste, je vais aller te préparer un petit encas. Mais avant, je vais t'attacher, parce que je suis peut-être fou, dit-il en tapotant sa tête avec la lame de son couteau, mais je ne suis pas bête.

Il prit une paire de menottes, la passa autour d'un barreau de la tête de lit et attacha les deux poignets d'Ylena. Il quitta la pièce suivi de sa chienne. L'étudiante essaya de se libérer en vain, alors que le soleil montait dans le ciel de plus en plus bleu.


Godefroy eut un peu de mal à se déplacer dans la maison, parce qu'il avait encore les pieds mouillés et qu'il était ivre, mais aussi parce que des centaines de feuilles étaient éparpillées un peu partout. Son obsession avait passé un nouveau cap. Il avait passé des jours entiers à lire et à relire ces dossiers, il avait tenté de trouver des coïncidences, des preuves. Toutes les informations qu'il avait pu trouver, toutes, il les avait imprimés en essayant de leur donner un sens. Il avait fouillé partout, il avait lu des articles sur des sites obscures, des suites de mails bizarres, des témoignages étranges. Plus il découvrait de nouveaux éléments, plus il se posait de questions, plus il se laissait sombrer.

Dans sa cuisine jonchée de détritus, il trouva de quoi préparer un sandwich. Il huma une tranche de jambon pour s'assurer qu'elle était encore mangeable, il ne voulait pas empoisonner son invitée. Il se sentait bien tout à coup, tellement bien, qu'il se mit à chantonner, alors qu'il donna un bout de jambon à sa chienne.

Quand quelqu'un frappa à sa porte, il se dit que c'était surement Deniel qui venait prendre des nouvelles et espéra qu'Ylena ne fasse pas trop de bruit à l'étage, il ne saurait pas comment lui expliquer qu'il séquestrait quelqu'un. Il prit tout de même son couteau de chasse qu'il avait déposé sur le plan de travail et parti ouvrir la porte avec enthousiasme.

La porte s'ouvrit, il eut un regard ébahi qui dura une seconde avant que son enthousiasme laisse place à une terreur profonde. Il voulut hurler, mais aucun son ne sorti de sa bouche. Il tangua de gauche à droite, il tenta de garder les yeux ouverts mais s'effondra sur le sol, s'évanouissant.

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