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Chapitre 5 : Les trois mousquetaires

-Et donc ? Pourquoi tu as voulu devenir serveur ?

Je sirotais un thé à la framboise en discutant avec Dylan. J'avais le temps avant de rejoindre Kim et Clara. Pour une raison que j'ignorais, le destin avait voulu nous lier et en quelques jours, je le considérais presque comme un ami.

-Eh bien…

Il détourne ses yeux noirs encre, un peu gêné de sa réponse.

-C'est compliqué… Au début, je voulais faire des études de psychologue.

Je fronce les sourcils, étonnée, psychologue est un métier bien différent de serveur.

-J'ai fait 2 ans là-bas et j'ai redoublé une année. Au même moment, il y a eu une grosse grève des trains et des étudiants et on n'a pas eu cours pendant 4 mois. J'ai fini par m'habituer à rester à la maison et, petit à petit, je travaillais moins. La FAC m'a dégoûté et les cours aussi. Je n'ai plus eu envie d'étudier et je me suis dit que peut-être je n'avais pas le mental pour aider les gens.

-Pourquoi tu ne l'aurais pas ? Demandais-je intrigué.

-C'est un métier difficile mentalement. On ne fait pas qu'écouter en hochant la tête. On doit comprendre les histoires difficiles. Souvent on leur donne des outils, et parfois, ils ne veulent pas les utiliser ou ne veulent pas s'aider. Et on peut se demander si on a bien fait ou abordé les choses. On doit aussi rester froid et très neutre parce qu'il ne faut pas nouer de lien émotionnel avec le patient pour se protéger.

-Ça me fait penser que certaines personnes avec qui j'ai discuté disaient que leur psychologue n'était pas assez empathique. Mais en fait, je comprends maintenant que c'est normal.

Il hausse les épaules.

-Oui, on est obligé d'être comme ça. Pour revenir à mon histoire... Ensuite, je me suis demandé ce que je voulais faire d'autre. J'avais envie d'essayer un métier dans le tertiaire comme vendeur ou serveur et j'ai atterri ici et finalement. Je suis content, ça me plaît. J'ai une petite préférence pour le bar, mais je dois tenir plusieurs rôles ici.

-C'est fou... Comme quoi, on peut faire un métier qui n'a rien à voir avec ce qu'on souhaitait faire au tout début.

Il rigole doucement et affiche un grand sourire.

-Et oui ! Mais j'ai gardé quelques notions intéressantes !

Il s'avance vers moi, coude contre la table, avec un sourire malin.

-Est-ce que tu connais le conditionnement ?

-Non ? Qu'est-ce que c'est ?

-C'est une notion qui explique que pour faire apprendre quelque chose, notre cerveau peut le faire par une expérience positive et négative. Par exemple, manger une pomme, tu ne seras que c'est bon, c'est une expérience positive et qu'elle n'est pas dangereuse. Par contre, mettre ta main près du feu et te brûler, c'est une expérience négative et ton cerveau va se souvenir que c'est dangereux.

-Est-ce qu'on peut comparer ça avec l'éducation ?

-Totalement ! Un enfant doit apprendre ce qui est bien et ce qui est mal.

-Ça me rassure, je hais l'éducation positive.

-Ha oui ?

-Oui ! Les parents ne veulent pas faire comprendre à leur enfant ce qui est mal. Je veux bien que tu ne veuilles pas frapper ton enfant. Mais le gronder ne va pas le traumatiser ! Justement, il comprendra un peu mieux que si tu lui parles comme d'habitude. Je le vois, les parents qui parlent mielleusement à leur enfant ne se font pas entendre. Les gamins courts de partout font mille bêtises et ça finit par des parents dépassés qui donnent leur téléphone à un gosse de 4 ans.

-Ça sent le vécu.

-Ma marraine est venue un jour avec sa fille. Pour peu qu'on la voie, elle était comme ça. Sa fille a pété deux verres, jeté un téléphone dans les toilettes et cassé ma boîte à bijoux préférée. 

J'avais pris la même voix candide de l'époque.

-"Ce n'est pas bien. Arrête.".

Puis je reprends ma voix normale.

-Étrangement, mon père a engueulé sa fille et juste après, elle lui a demandé un câlin. Comme quoi, les gosses, c'est maso.

Dylan se met à lâcher un grand rire.

-J'adore ta façon de parler ! Et ne t'en fait pas, je n'aime pas aussi l'éducation positive.

Je rigole aussi à sa réaction.

-Et toi ? Pourquoi tu fais une fac de lettres ?

-J'aimerais écrire mon propre livre et ouvrir une bibliothèque.

-C'est un joli projet. Tu as toujours voulu faire ça.

-J'ai hésité avec le commerce. Mais j'ai voulu suivre mes rêves.

-Ça parle de quoi ton histoire ?

-Ho heu... C'est un peu brouillon. C'est nul pour l'instant.

Je bégaye en détournant les yeux. Je n'avais pas envie de lui parler de mon livre. Il n'est pas terminé, il n'est pas parfait et il y a sûrement plein de fautes d'orthographe.

-Haha ! Je suppose que ça prend du temps. Je t'avoue que je ne suis pas un très grand lecteur.

Je soupire discrètement de soulagement.

-Je suis sûr que tu deviendras une grande lectrice !

-Merci ! Au fait ! J'allais oublier.

Je fouille dans mon sac à dos bien en bordel, le papier était au fond. Je lui tends un flyer noir et violet.

-Mon école organise une soirée ce week-end et les personnes externes peuvent venir. Enfin, tu n'es pas obligé, mais si tu veux venir.

Je me sens extrêmement gênée, quelle idée de merde vous avez eue, les filles ! Qu'est-ce qu'il fouterait à une soirée ? Il n'a pas l'air vraiment fêtard en plus !

Il prend le flyer poliment et souriant.

-Pourquoi pas ! Je vais y réfléchir !

-Super !

Je regarde ma montre en bois de bambou. Merde ! Je vais être à la bourre !

Je me lève précipitamment en récupérant mon sac.

-Je dois y aller ! Je vais être en retard pour voir mes meilleures amies ! À plus !

-Pas de soucis ! À plus tard.

Il me fait un signe de la main et je pars en courant prendre le tram.

Après quelques minutes à rester collée contre la vitre comme une sardine, j'arrive dans une petite rue avec un tacos. Clara était déjà là, elle était élégamment habillée, avec une veste noire, une chemise blanche et des boucles d'oreilles dorées. Sa chevelure châtaigne tombait lentement dans son dos, elle avait lissé ses cheveux. Je l'appelle et elle se retourne, contente de me retrouver. On se prend dans les bras comme si cela faisait une éternité.

-Anya ! Tu vas bien ?

-Ça va ! Et toi ?

On se fait un léger cuddle en se regardant dans les yeux. Ceux de Clara sont aussi châtains que sa crinière. Son visage est légèrement rond avec une petite dent brisée, souvenir d'une mauvaise chute en maternelle.

-Je parie que Kim est en retard. Dis-je en gloussant.

-Il lui faut toujours ses 10 minutes de retard syndical.

C'était déjà comme ça au lycée.

Soudain, une silhouette apparue au loin. Comparé à Clara, Kim était beaucoup plus garçon manqué. Elle avait les cheveux longs, mais portait une queue de cheval châtain. Des lunettes bleues cachaient ses yeux de la même couleur. Elle avait mis une chemise perroquet et un jean bleu dont elle avait les mains dans les poches. Sa démarche était calme et assurée. 

-Salut ! Vous allez bien ?

-Ouuuiii ! Câlin ? Fais Clara heureuse de voir son amie d'enfance. Elle tend les bras.

Kim lève les yeux au ciel et ouvre les bras. Clara fonce dedans. D'habitude, Kim n'est pas tactile. Mais elle savait faire des exceptions.

-Prête pour un tacoooos ?!

-Ho yeah ! Dit-elle en faisant un V avec ses doigts.

-Et bah allons-y j'ai faim ! Plaisantais-je.

Nous entrons dans un petit tacos à l'odeur alléchante. Qu'est-ce que j'ai faim ! Nous regardons le menu avec une précision d'aigle.

-Je vais partir pour un tacos : barbecue, nuggets et cordon bleu. Dis-je hésitante. Je ne sais vraiment pas me décider.

-De même, mais ketchup. Mentionna Kim.

-Et toi Clara ?

Elle semblait aussi hésitante que moi.

-Hmm... Ketchup, cordon bleu et bœuf.

-Parfait !

On prend nos commandes auprès d'un monsieur plutôt grand, à la peau mate et très souriant. Il nous l'a fait assez rapidement. Nos sacs en main, on se met à marcher dans la rue, vide de toute population.

-Alors ? Quoi de neuf ? Demanda Kim.

-La routine ! Je passe mes examens de comptabilité bientôt.

-Bonne chance ! Moi, j'ai ceux d'ingénierie. Les maths quelle plaie…

-Bonne chance les filles. Personnellement, aucun examen en vue. Enfin, pas tout de suite.

Les maisons s'étiolent dans le paysage en compagnie des arbres. On allait vers le grand hôtel de notre petite ville.

-En ce moment, mon père n'arrête pas de virer des campeurs ici, en plus de récupérer des chiens qui s'échappent.

-Ha ouais ? Y'a des campeurs dans ce trou perdu ?

Le père de Kim est policier.

-Et oui Anya ! C'est le parfait endroit pour dealer de la drogue. Surtout depuis qu'ils ont été virés du parking de l'église.

Je rigole doucement. Notre marche nous mène vers le parking près du gymnase de notre ancienne école. À cette heure-ci, il n'y avait presque personne. Avant, Clara habitait près d'ici, avant que sa maison soit la proie d'un incendie.

Nous nous asseyons sur un banc en déballant nos tacos. Nous prenions toujours les mêmes boissons depuis le lycée. Kim un tropicou, Clara un swaps pomme et moi un oasus à la framboise.

Le vent soufflait faiblement dans notre dos. Je regardais le parking vide me rappelant les quelques fois où ma mère m'emmenait faire du roller. En revenant à la réalité, je ne pouvais pas échapper à l'odeur alléchante du tacos et je croque directement dedans. Un goût fat et délicieusement bon se posa sur mes papilles. 

-Vous vous souvenez de Madame Bertrand ?

Sûrement un souvenir qui revient car nous sommes près de notre ancien collège.

-Ouais ? Répondais-je à Kim la bouche pleine.

-Elle était toujours habillée avec une jupe courte et des couleurs extravagantes.

-Alors qu'elle insistait bien sur nos tenues pour qu'elles soient "décentes". Remarqua Clara en mimant les guillemets avec ses doigts.

-Je me souviens qu'elle me demandait toujours d'enlever mon bonnet alors que je tombe facilement malade. Dis-je en me rappelant nos années de collège.

-Oui, mais c'était une question de respect pour le collège. Mentionna Kim.

-Je me demande si elle travaille toujours là-bas. Demanda Clara.

-Il me semble. Lui répondis-je.

-N'empêche Clara. On a constamment été ensemble depuis la maternelle. Et toi Anya, tu me collais dès le CM1.

-Je ne te collais pas ! Je n'avais juste pas d'amis... Je venais d'emménager.

-T'es pas allée voir la fille la plus sociable.

-Mais finalement, tu es devenue mon amie !

-En me demandant s'il fallait des chaussures pour la danse ? Wouaw ! La rencontre ! Plaisanta-t-elle dans de grands gestes.

Elle prit un fou rire avant de devenir soudainement sérieuse et embêtée.

-Je sais que je n'ai pas toujours été une bonne amie et que je ne suis pas forcément toujours là pour vous deux. Mais si vous avez besoin, je suis là.

Je souris tendrement. Je voyais à quoi elle faisait allusion. En vérité, nous avions toutes les trois un point commun. Nous avons des difficultés à parler de nos problèmes. Clara a une famille qu'elle adore, mais qui est instable, et Kim est seule là où elle se trouve et n'a pas confiance en elle.

-Merci. Vous avez toujours été là. Et je suis contente de passer ce moment avec vous.

-Moi aussi. Fais Clara avec un regard de compassion.

La nuit tombe alors que nous rêvons...

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