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Au fil du temps

"En l'espace d'un seul jour et d'une nuit terribles, tout ce que vous aviez de combattants rassemblés fut englouti dans la terre, et l'île Atlantide de même fut engloutie dans la mer et disparut."

On raconte souvent que l'Atlantide ne serait autre que la civilisation minoenne, qui en l'espace dee peu de temps, fut ravagée par des catastrophes naturelles, de Théra à Knossos. Les grecs, eux, étaient persuadés que c'est Poséidon lui-même qui, furieux de l'hybris des crétois, aurait englouti tout ce dont ils étaient fiers.

Croyez-moi ou non, les légendes ne proviennent pas de rien...

Il y a fort longtemps, ma jeune sœur, Phèdre, et moi vivions dans le palais le plus somptueux de toute la Méditerranée. Nous étions les princesses d'un peuple puissant au cœur d'une civilisation florissante et riche. Mais nous étions bien loin de connaître la vérité. Nous ignorions tout de nos deux frères cachés : et de celui qui mourut à Athènes et de celui qui le vengea. Notre palais était une ville à lui tout seul, un labyrinthe immense où chaque recoin pouvait cacher des secrets merveilleux. C'est de là que l'on inventa le minotaure et sa prison. Mon frère Astérion n'était en vérité qu'un pauvre prince handicapé, né de l'infidélité de ma mère, que mon père gardait reclus dans le palais. Chaque année, certains des esclaves athéniens envoyés pas Égée étaient chargés de ses soins. Rien de bien terrifiant...

Cette époque était l'apogée de mon enfance : un bonheur infini, une méconnaissance totale de l'horreur de la vie. Phèdre était une petite princesse adorable qui ne savait pas encore qu'elle serait mariée de force. Et encore moins à l'homme qui avait causé la perte de sa famille.

Des années plus tard, délaissée par l'homme que j'aimais, j'avais rencontré Dionysos. Son amour était réconfortant mais pas réciproque. Et le jour où j'appris la mort de Phèdre, je pris la décision de renoncer à l'immortalité qu'il m'avait conférée. Je la sacrifierai en échange d'une vengeance. Et les Moires m'accordèrent mon souhait : je revins dans le temps, quelques jours avant l'arrivée de Thésée au palais.

~~~

"Ariane ! Ariane ! Tu ne me croiras jamais !

- Qu'est-ce qu'il y a Phèdre ? Pourquoi es-tu si pressée ?

- C'est un secret ! Tu dois me promettre de ne rien répéter. Y a que Icare qui le sait."

Ma cadette s'écarta pour laisser la place au jeune garçon. Le fils de Dédale était un homme magnifique. Le statut bancal de son père n'empêchait pas les crétoises de s'imaginer toutes sortes d'histoires à l'eau de rose avec lui. Mais, visiblement, Éros avait d'autres projets pour lui. Il le fit, dès son plus jeune âge, tomber amoureux de la plus vieille princesse, moi. Mais je n'avais, jusqu'à l'arrivée de Thésée, jamais aimé quiconque, j'avais toujours été indifférente à ses sentiments. Pourtant, je compris aux battements accélérés de mon cœur et à la farandole que dansaient les papillons dans mon ventre que cette fois serait bien différente.

Phèdre se pencha vers moi et murmura quelques mots à mon oreille. Mon sang se glaça dans mes veines.

"Il paraît qu'un jeune prince va venir... Le fils d'Égée, le roi d'Athènes qui déteste Papa ! J'espère qu'il sera aussi beau qu'on le prétend..."

Mes frissons n'étaient pas sans causes : bien des années auparavant, c'est moi qui avait prononcé les mêmes mots à l'oreille de ma jeune sœur. Puisque la jolie ainée naïve et frivole ne pouvait plus tomber amoureuse du jeune athénien, le destin avait choisi la petite dernière, froide et obsessive. Et le passé allait se répéter : Phèdre tomberait amoureuse, irait voir Dédale, récupérerait la pelote et partirait pour la Grèce avec Thésée avant d'être abandonnée à Naxos. Mais, étant conscient que le temps avait remonté, Dionysos n'aiderait pas Phèdre, puisqu'il était épris de moi. Je connaissais bien mon ancien compagnon : il ne l'aiderait pas parce que j'avais renoncé à une éternité auprès de lui pour cette enfant. Les dieux sont parfois puérils avec leur jalousie à la Héra...

Mon corps fut parcouru de désagréables frissons. Il était hors de question que cela se reproduise. Je devais à tout prix sauver ma petite sœur de cet enfer. Cet homme avait détruit sa vie jadis, et je refusais qu'il le fasse à nouveau.

De retour au palais, je réfléchis longuement. Puis, j'en déduis que je n'avais qu'un moyen de la tirer de là : lui parler du "minotaure"...

Je trouvais, sans étonnement, Phèdre sur la digue, attendant son prince charmant. Rageant de la mauvaise blague du destin, j'appelais ma benjamine.

"Phèdre ! Phèdre s'il te plaît viens voir.

- Quoi encore... j'étais bien là-bas, la houle est bien moins ennuyante que ces courtisans au palais...

- Sais-tu au moins quel sort est réservé à ce jeune homme que tu attends impatiemment ?"

Phèdre rougit, prenant conscience que je n'étais pas dupe de ses prétextes. Elle avait beau être froide et parler peu, je la connaissais mieux que personne et si elle ne savait pas mentir, elle savait encore moins bien dissimuler ses émotions.

Elle rajusta, d'un geste brusque et gêné, un pan de sa robe de toile. Elle passa une main dans ses bijoux emmêlés puis, relevant la tête, me répondit fièrement :

"Il sera envoyé au Minotaure, certes, mais je l'aiderai !

- Phèdre... tu ne crois quand même pas que notre frère est un monstre ! Astérion est né d'une amourette à Maman, peu après la mort d'Androgée.

- Qui est Androgée ?

- Notre frère ainé. Lors des Jeux Olympiques, il y a bien des années, il fut tué sur les terres d'Égée. Astérion est donc né peu après et, honteuse qu'il soit illégitime et handicapé, Maman a demandé à Papa de le cacher dans une aile lointaine du palais. Cette aile est si complexe que tout le monde dit que c'est un labyrinthe. Papa y envoie tous les sept ans quatorze esclaves athéniens qui doivent s'occuper de lui. La plupart du temps, ils meurent de faim dans les couloirs. Les autres sont tués par les véritables serviteurs de notre frère.

- Ses véritables serviteurs... tu veux parler des mercenaires du labyrinthe ?

- Oui. Parfois, l'un de nos frères va lui rendre visite, car nos parents s'y refusent. Catrée m'a dit qu'il n'avait pas du tout l'air d'un monstre !

- Alors c'est là qu'est allé Deucalion l'autre jour ! Quand il disait qu'il allait vérifier le labyrinthe !"

Mes yeux s'embuèrent en repensant à mon adorable frère aîné. Il était certes, en vie, mais, dans son précédent destin, il était mort, tué par Thésée, juste devant l'aile du labyrinthe, quand il avait voulu m'empêcher de donner la pelote de fil au prince d'Athènes. Je revoyais clairement la surprise dans ses yeux lorsqu'il avait compris ma trahison. Je frissonnais à nouveau.

Nous étions une bien grande famille. Si seules Phèdre et moi étions reconnues comme des princesses, nous avions une grande sœur, Acacallis, que notre père avait exilée. C'était la seconde enfant, née juste après Androgée, mais l'on ne l'avait pas connue non plus. Nous avions trois autres frères : Deucalion, le plus âgé, avait 23 ans et avait déjà plusieurs enfants. Catrée, âgé de 17 ans, était né deux ans avant moi et Glaucos, qui se trouvait entre Phèdre et moi, en avait 14. Ma chère petite Phèdre avait 12 ans et, enfin, la petite dernière était Xénodicé, qui venait d'avoir 10 ans juste avant l'arrivée de Thésée. J'étais très proche de mes deux sœurs mais moins de la dernière, car ma mère la surprotégeait, au point même d'avoir caché son existence. En fait, nous avions une autre sœur, cachée aussi, mais pour d'autres raisons. Astraée était la jumelle d'Astérion. Elle était en parfaite santé et l'on racontait qu'elle était si belle qu'on l'avait enfermée avec son frère, la condamnant à tisser leur futur linceul à tout jamais...

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