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Chapitre 2

Je profitais de ma solitude dans l'eau tiède et la vapeur, mon cerveau tournait pour tenter de trouver un moyen de passer outre l'armée de Judicaël, ses mages noirs et me méfier de ma demi-sœur. Une idée se fraya dans mon esprit, s'installant dans un recoin sombre de mon cerveau et je pris soin de la laisser tranquille le temps qu'elle grandisse.

- Ma sœur va me buter, déclarais-je en entrant dans ma chambre.

Rhys, Elen et Ayaan se turent aussitôt et m'observèrent d'un air de se demander si je plaisantais ou si je manquais réellement de talent pour me faire des amis. Je leur racontais notre rencontre et compris à la façon dont ils me regardaient qu'il y avait un problème.

- Tu es vraiment sûr qu'elle te déteste ? Demanda Ayaan d'un air prudent.

- Affirmatif, répondis-je. Pourquoi ?

- Parce qu'Armelle l'adore, répondit Rhys. Elles sont tout le temps collés ensemble.

- Évidemment, compris-je aussitôt. J'ai volé sa mère, elle essaye de voler la mienne.

- Tu exagères, me reprit Rhys.

- J'ai vu suffisamment de gens me détester pour savoir à quoi leur regard ressemble, répondis-je. Sunia s'entendrait à merveille avec Lokki là-dessus ! Il est hors-de-question que cette fille reste dans mon périmètre !

- Ça va être compliqué, m'avertit Elen. Briag lui fait confiance et Armelle l'adore.

- Je m'en fiche, répliquais-je en sentant l'urgence monter en moi. Tant qu'elle ne s'approche pas de moi.

Je m'allongeais sur mon lit et fermais les yeux pour m'accorder une sieste largement méritée mais le raclement de gorge de Rhys me fit rouvrir les yeux. Il désigna Ayaan d'un mouvement discret du menton et me lança un regard entendu. Mes deux amis s'éclipsèrent et nous laissèrent seuls.

- Tu veux dormir tout seul ? Me demanda-t-elle quand nous fûmes seuls.

- Ayaan, il faut que je t'explique quelque chose, commençais-je en me demandant comment annoncer un changement pareil.

- Tu es de mauvaise humeur quand tu n'as pas tes heures de sommeil ? J'avais déjà deviné, se moqua-t-elle.

- La fée m'a accordé un vœu, continuais-je. Mais je n'ai pas choisi le vœu. Ce n'est pas que c'est une mauvaise chose, mais je n'arrive pas à m'y faire.

- Qu'est-ce que c'est ? Fit-elle d'un air alarmé.

Je ne répondis pas et pris sa main pour la faire s'asseoir sur mon lit. Elle fronça les sourcils mais se laissa faire quand je posais sa main sur mon torse plat. Je vis son visage réfléchir un instant avant de comprendre et s'illuminer de surprise.

Sa main glissa sur mon torse et mon cœur s'emballa sans qu'elle s'en doute. Un sourire lumineux dévoila ses dents blanches et je sentis mon corps s'électriser. Je m'allongeais et lui fis signe de s'installer dans mes bras. Je m'endormis aussitôt tandis que le sommeil engloutissait mes problèmes.

Je m'éveillais des heures plus tard, enfin reposé et seul dans mon lit, Ayaan ayant visiblement fui mes ronflements. Je m'étirais et sortis dans le couloir étrangement désert, l'odeur et le bruit provenant de la salle commune m'informa que j'étais en train de manquer le dîner. Je n'avais pas forcément envie d'affronter le silence et les regards appuyés et décidais de profiter de ma solitude pour aller m'entraîner.

La caverne d'entraînement était dans un désordre inhabituel, les armes en bois étaient plus nombreuses qu'auparavant et le sol recouvert d'empreintes et de traces de chutes. Visiblement, l'entraînement des nouvelles recrues avait déjà commencé.

Je n'étais pas le seul à avoir eu l'idée de profiter du calme pour m'exercer. Je reconnus les cheveux noirs et tressés d'Amélie, l'une des filles de Lucie, qui frappait le pantin avec une rage et une rapidité redoutable. Elle sursauta et fit volte-face en m'entendant, je levais les mains en signe de paix et nous nous entraînâmes en silence un moment.

J'hésitais un moment avant de m'entraîner torse-nu. Je n'avais jamais ressenti une telle liberté, tous mes mouvements étaient plus fluides, plus forts sans mon débardeur qui me serrait le dos et les côtes. J'étais libre.

- Ça fait plaisir de te revoir, fit Amélie quand je m'étirais à côté d'elle. On pensait que tu avais été enlevé, ou que tu avais fui.

- Fuir ? Répliquais-je. Je ne fuis pas.

- C'est aussi ce qu'on s'est dit avec les filles, répondit-elle. Du coup, il ne restait que l'enlèvement par Judicaël.

- Désolé de vous avoir inquiété, répondis-je.

Elle ne me demanda pas où j'avais été. J'étais revenu vivant, c'était tout ce qui importait.

- Tu as disparu au pire moment possible, fit-elle en haussant les épaules. Le bon côté des choses c'était qu'on était trop occupées pour s'inquiéter pour toi.

- Tu me fais un résumé ? Demandais-je.

Je savais que je pouvais compter sur la franchise d'Amélie pour qui je ne restais que le merdeux qui l'avait tiré des problèmes que je lui avais créé. Elle avait deux ans de moins que moi mais nous avions grandi ensemble à la caverne et étions parti pour Ketj ensemble où nous avions atterri chez Lucie. Elle s'était aussitôt mise à travailler et s'intégrer dans la ville, et moi j'avais commencé à m'attirer des soucis dès le premier jour.

- Il y avait tous ces gens qui arrivaient, expliqua-t-elle. Ils venaient par groupes de trois ou quatre, parfois tous seuls. Ils disaient qu'ils travaillaient pour Briag et venaient pour combattre Judicaël. En quelques jours, le nombre d'habitants à triplé et Briag, Elen et Rhys passaient leurs journées à te chercher, alors on a aidé Armelle. On a mis installé les gens dans les chambres, puis dans la salle commune, on a doublé les proportions de bouffe mais on commence à puiser dans les réserves. Armelle nous a demandé de les entraîner, alors on a organisé un roulement avec les filles.

- Une chance que vous soyez là, répondis-je sincèrement reconnaissant. Rhys m'a dit que vous vouliez partir à Ketj.

- Oui, répondit-elle sans embarras. Mais c'était avant.

- Avant quoi ? Relevais-je, surpris de sa détermination.

- Avant que les gens arrivent pour combattre, expliqua-t-elle comme si c'était évident. Avant qu'on comprenne qu'on avait une chance de gagner contre Judicaël. Avant que tout le monde pense que Judicaël t'avait fait les peau. Avant qu'on apprenne ce qu'il faisait dans les villes et les villages. Les gens ne sont pas venus ici sur ordre de Briag, Alec, ils sont venus ici parce qu'ils n'ont plus nulle part où aller, qu'ils sont traqués par Judicaël, et qu'ils pensent que tu peux les sauver. Ils sont venus pour toi, pour que tu les aides, pour se battre à leurs côtés.

Ses yeux verts étaient plantés dans les miens, brillant d'une flamme guerrière que je ne lui avais jamais connu. Amélie était une dure à cuire, comme toutes les filles de Lucie, mais cette flamme de rage et de détermination qui dansaient dans ses yeux était nouvelle. C'était un regard brillant d'espoir et de rébellion.

- Et toi ? Répondis-je. Tu crois que je peux les aider ?

- J'ai vu ce que tu pouvais faire à la Ceinture de Ketj, Alec, fit-elle sans l'ombre d'un doute dans sa voix. Tu nous a protégé tous et toutes pendant des années, tu as combattu les gris et Lokki. Tu as vu et vécu dans l'un des pires endroits du Royaume, tu sais ce qu'il se passe. Si quelqu'un peut abattre Judicaël et nous offrir une vie meilleure, c'est toi. Tu es le Roi-Dragon, tu as une armée prête à te suivre, et je suis dedans.

- Je ne suis pas sûr d'être à la hauteur, avouais-je.

- Ce n'est pas différent de Ketj, fit-elle avec une sagesse surprenante. La seule différence c'est que tu n'es plus dans un bordel mais dans une caverne.

Je ne répondis pas et hochais pensivement la tête.

- J'aurais bien aimé revoir Ketj une dernière fois avant la guerre, murmura-t-elle tristement.

- Moi aussi, fis-je sur le même ton.

Amélie m'abandonna pour rejoindre les autres avant qu'il ne reste plus rien à manger et je restais allongé dans le sable, torse-nu à réfléchir. L'idée dans un coin de ma tête se construisait peu à peu mais restait inaccessible.

Je me relevais et me rinçais rapidement du sable avant de rejoindre Briag et ses généraux dans son bureau. Je passais des heures à observer la carte avec Elen et Rhys, pendant que Ed, le maître-espion nous racontait ce qu'il se passait dans les villes.

Il avait passé la semaine à recueillir les témoignages pour nous dresser le tableau le plus précis possible. Un tableau d'horreur. Judicaël tentait de créer le pire des enfers pour nous faire sortir de notre cachette et nous tomber dessus. Il était à deux doigts de réussir.

Je tentais de comprendre ce que signifiait les pions qui étaient de moins en moins nombreux. Tous les résistants de Briag quittaient les villes pour se concentrer ici, il ne restait plus que les points de centralisations, comme le bordel de Lucie ou les tavernes, mais tous étaient hautement surveillés.

Nous étions près de deux cents ici, en comptant les mages qui avaient trouvés refuge dans la Forêt. L'armée de Judicaël comptait près de trois mille elfes, rien qu'au château de Grael. Nous n'avions aucune chance. Bien entendu, il nous restait quelques pirates, une dizaine d'espion éparpillés et les fées sans magie qui n'étaient pas pressées de nous sauver les miches.

Tout ce qu'il fallait, c'était que j'affronte Judicaël face à face, sans me faire poignarder par derrière par Lokki ou un gris quelconque. Je commençais à avoir mal à la tête et à perdre espoir, je m'éclipsais et m'éloignais dans la forêt en traversant la salle commune au pas de course, toujours suivi de ce silence et de ces regards insupportables.

Je partis au pas de course, m'éloignant jusqu'à être certain d'être seul. Il était temps que je vérifie si j'avais bien compris ce que j'avais lu à la Cité des Lumières. Je sortis la liste de noms de Dragons qui avait triplé en une seule nuit de recherche et Imlee vint s'enrouler autour de mon doigt. Je commençais à m'habituer à la vague de feu qui me submergeait à chaque fois mais elle ne cesserait jamais de m'enivrer.

Je fermais les yeux et me concentrais, plongeant la tête la première dans le feu au fond de mon ventre. Je prononçais le premier nom de la liste et la Dragonne grise argentée surgit de mes mains, s'élevant en grondant vers le ciel. Fine et élégante, rapide et redoutable, elle plongea vers le sol, formant un éclair dans le ciel et frappant le sol comme la foudre avant de remonter vers le ciel.

Je fermais mes poings et elle disparut sans un bruit. Je respirais profondément et rouvrit les mains en prononçant le second nom. Pendant des heures, les Dragons et Dragonnes se succédèrent dans le ciel, de toutes les couleurs, de toutes les tailles. Des Dragons féroces, protecteurs, pacifiques, rapides ou brutaux, des guerriers ou des messagers. Les Dragons réveillés par mes ancêtres, certains n'ayant été appelés qu'une seule fois par un Roi, d'autres connus de tous.

Je m'arrêtais un moment pour reprendre mon souffle, davantage épuisé par la concentration et l'émotion que par la magie qui continuait de m'entourer de lumière et de vapeur sous la pluie glaciale. Un bruit de pas derrière moi me fit sursauter et je fis volte-face, les mains prêtes à envoyer une décharge de magie sur Ayaan qui leva les mains.

- C'est moi ! Fit-elle précipitamment. Ne me tue pas maintenant, s'il-te-plaît.

- Excuse-moi, répondis-je en baissant les mains. Je ne t'ai pas entendue.

- Je t'ai appelé plusieurs fois, m'informa-t-elle.

- Je n'entends rien quand j'utilise la magie, expliquais-je. En fait, je ne peux me concentrer sur rien d'autre.

- Alors c'est vraiment important de te couvrir contre Judicaël, comprit-elle.

Je me contentais de hocher la tête et observais ma bague-dragon sur mon doigt brillant de lave.

- Tu voulais quelque chose ? Demandais-je.

- Tu devrais rentrer, m'informa-t-elle.

- Pourquoi ? M'alarmais-je. Quelque chose ne va pas ?

Ayaan se retint de justesse de lever les yeux au ciel et tenta de trouver une formulation diplomatique à son exaspération.

- Les gens ont besoin de te voir Alec, répondit-elle. Je sais que tu détestes ça, mais ils doivent te voir, te parler. Tu es le Roi-Dragon. Tu es leur Roi. Ils ont fait tout ce chemin pour venir te voir, pour te suivre, pour que tu les sauves.

- Je n'ai aucune idée de ce que je dois faire ! Répliquais-je.

- Parle-leur, m'expliqua Ayaan. Dis-leur que tu es content de les voir, que tout ira bien. Apprend-leur nom, leurs villes, ce qu'ils ont fait pour Briag, ce qu'ils sont prêts à faire pour toi. Rhys m'a dit de te dire que tu devais faire exactement la même chose que tu faisais à Ketj. Ni plus, ni moins.

- Pourquoi il ne me le dit pas lui-même ? Marmonnais-je.

- Parce que je le dis de façon bien plus charmante, répliqua-t-elle.

Son sourire irrésistible gomma ma mauvaise humeur et je ne pus résister à sourire à mon tour pendant qu'elle s'approchait de moi. Je glissais ma main sous son menton pour l'embrasser et la sentis froncer les sourcils quand elle me rendit mon baiser.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? Demandais-je en m'écartant.

- Tes mains sont brûlantes, répondit-elle.

Je baissais les yeux vers mes avant-bras luisant, si chauds que la pluie se transformait en vapeur à leur contact. Je m'apprêtais à retirer ma bague quand Ayaan pris mes mains pour les placer autour de sa taille et se blottir contre moi.

- J'avais froid, fit-elle simplement.

- Tu sais que tu n'as pas besoin d'excuses pour venir dans mes bras ? M'amusais-je.

- Je travaille encore là-dessus, répliqua-t-elle.

Je m'apprêtais à l'embrasser quand je vis un point blanc tomber du ciel et se poser délicatement sur son front noir avant de fondre. Je levais les yeux vers le ciel et vis les flocons tomber dans l'air glacé, les branches givrées furent bientôt recouvertes d'une fine couche blanche.

- Super, grommelais-je. Maintenant, il va neiger tout le temps.

- Moi je trouve ça romantique, répliqua Ayaan.

Je baissais les yeux vers elle et observais les flocons accrochés à sa capuche, auréolant son visage et ses yeux noirs. Elle était superbe. Un flocon tomba sur sa lèvre brune, comme une étoile qui serait venue se poser sur elle.

Je l'embrassais, faisant fondre la neige dans un éclair froid. Une vague de feu me submergea quand elle me rendit mon baiser et je la serrais un peu plus contre moi. Ses mains caressèrent mon torse, m'électrisant et me faisant frissonner malgré la lave sous ma peau.

Une vague brûlante de passion me submergea et je sentis mon cœur s'accélérer tandis que mes lèvres appuyaient davantage sur les siennes. Les doigts d'Ayaan glissèrent dans mes cheveux et elle se colla contre moi, je sentis son souffle s'accélérer sur ma joue. Je sentis son dos se cambrer quand mes mains glissèrent pour caresser sa taille.

- Je dérange ? Fit une voix claire et soudaine.

Je m'écartais soudainement d'Ayaan, brisant notre élan brûlant sans pour autant relâcher mon étreinte. Sunia nous fixait sans la moindre gêne à quelques mètres, un arc à la main, son regard fixe et inamical réveilla mon instinct méfiant. Elle ne portait pas de cape, ses cheveux blonds étaient parsemés de tresse et ruisselaient d'eau, elle était très belle mais d'une beauté froide et sauvage qui me glaçait le sang.

- On allait rentrer, répondis-je. Qu'est-ce que tu fais là ?

- Je nourris le peuple, répliqua-t-elle.

Elle leva sa main où pendait ses prises, mais je n'accordais pas un regard à son tableau de chasse. Sa réponse insinuait clairement qu'elle faisait ce que je ne faisais pas. Un doute horrible s'insinua en moi comme un serpent et je ressentis le besoin urgent de rentrer.

Je pris la main d'Ayaan et rentrais avec elle sans un mot, accompagné de Sunia. Elle alla rendre ses proies à Armelle avec un sourire adorable, toute mielleuse de gentillesse. Je vis ma mère adoptive la remercier d'un air sincère et discuter avec elle avec un sourire heureux.

Mon sang se glaça quand je vis Charlie courir vers elle et commencer à lui parler d'un regard brillant d'admiration. Sunia s'accroupit et commença à lui parler de son arc ou je ne savais quoi. Ses yeux d'émeraudes se posèrent un court instant sur moi avant de m'ignorer, elle savait que je l'avais vu, mais je ne comprenais pas encore ce qui me paniquait autant.

J'embrassais rapidement Ayaan avant de rejoindre Armelle pour l'aider à cuisiner. Je rassemblais mon sang-froid pour sourire et discuter avec les nouveaux venus qui aidaient aux fourneaux. Je me répétais sans cesse que ce n'était pas différent de Ketj, qu'il me suffisait de parler et de discuter tout en surveillant Sunia.

Le temps passa et je me surpris à prendre plaisir à connaître des gens, leur histoire, et je compris peu à peu toute l'ampleur de la résistance et des rêves de Briag pour ces gens. Ils rêvaient d'un monde qu'ils n'avaient jamais connus mais qui ne pouvait pas être pire que celui-ci. Une réalité où ils pouvaient être qui ils étaient, où ils ne seraient pas tués eux, leurs amants, amantes, frères et sœurs, pour être venu au monde.

- Armelle, fis-je en profitant d'un moment de répit. Tu savais pour Sunia ?

- Quemira a glissé une ou deux fois qu'elle avait eu un enfant, confessa-t-elle. Mais je n'ai jamais pu en savoir plus.

- Et maintenant ? Demandais-je.

- Que veux-tu dire ? Fit-elle d'un air surpris.

- Tu l'aimes bien ? Demandais-je le ventre serré d'angoisse.

- Elle est adorable, répondit ma mère avec un air attendri. Comme sa mère. Tu devrais lui parler Alec. Vous avez des choses à rattraper tous les deux.

- Je ne suis pas sûr d'avoir envie, grommelais-je.

- Ne sois pas si dur, me sermonna Armelle. Ce n'est pas facile d'être la sœur du Roi-Dragon.

Le nœud d'angoisse dans mon ventre explosa si brutalement que je faillis vomir. Armelle s'éloigna et je restais seul, pantelant avec ma nausée. Sunia me détestait et allait sans doute me traiter de bâtard pour le reste de ma vie, en veillant à me pourrir mes journées, mais elle n'allait pas chercher à me tuer. Elle allait m'utiliser pour s'assurer une place à un trône qui n'était même pas encore conquis. J'étais son accès au pouvoir.

Je tombais sur mon lit, épuisé par mon devoir de politicien. Le fait d'avoir participé à la cuisine et entamé la discussion semblait avoir désamorcé la situation et encouragé chaque habitant à venir me souhaiter une bonne journée.

Ma tête était remplie de noms, de récits, de visages que je m'efforçais de mémoriser. Mes nerfs étaient épuisés d'avoir surveillé Sunia en continu et d'avoir constaté que tout le monde l'adorait et la dévorait des yeux, elle et son minois faussement innocent. Et mon corps était courbaturé et une migraine naissante, ce qui était apparemment un des effets secondaires d'un usage abusif de la magie.

Je sentis la silhouette d'Ayaan s'asseoir sur le bord de mon lit et sa main fraîche se poser sur mon front. J'entrouvris les yeux et vis son visage doux et inquiet penché sur le mien. Son sourire moqueur fit aussitôt disparaître mon mal de tête.

- Tu te sens mal ? Demanda-t-elle inquiète.

- Je suis fatigué, répondis-je. J'ai trop usé de la magie et rencontré trop de gens.

- La vie de Roi a l'air éprouvante, se moqua-t-elle. Tant de gens qui veulent te parler.

- Ou qui veulent ma place, marmonnais-je en songeant à Sunia.

Je vis son visage se froncer d'inquiétude et me retrouvais à expliquer la situation à Ayaan et Elen qui nous écoutait en recousant sa chemise. Mon amie grommela que le plus sage serait qu'elle ait un accident de chasse et je ne trouvais rien à redire mais l'elfe ne parut pas convaincue.

- On va la surveiller, répondit-elle. En tout cas, je l'aime beaucoup moins depuis qu'elle a interrompu notre baiser.

- On peut difficilement le lui reprocher, plaisanta Elen.

Je ne répondis pas et posais ma main sur le ventre plat d'Ayaan que je caressais pensivement, ses yeux noirs pétillants n'arrivaient pas à chasser l'idée que Sunia voulait soit me tuer, soit manipuler toute ma famille.

- Je suis sûr que Maël aurait su quoi faire, soupirais-je.

Une bougie continuait de brûler dans le coin funéraire, à côté de celle d'Elliot. Les doigts d'Ayaan caressèrent tristement ma joue tandis qu'elle se penchait vers moi pour m'embrasser doucement.

- Tu devrais dormir, murmura-t-elle.

- Tu crois ? Souris-je en repoussant une mèche noire qui barrait son visage.

Je lui volais un baiser qu'elle me rendit avant de me mordre la lèvre inférieur. Je m'écartais avec un cri de surprise et vérifiais que je ne saignais pas pendant qu'elle se moquait de moi. Pourquoi je traînais toujours avec des gens qui aimaient me mordre ? Je sentis mon corps s'enflammer et attirais Ayaan contre moi pour l'embrasser sauvagement.

Je tirais le rideau de mon lit tandis qu'Elen allait prendre un bain en soupirant que j'étais impossible à vivre. Je ne répondis pas, bien trop occupé par le poids du corps d'Ayaan sur le mien qui embrassait merveilleusement bien. Je sentis sa main glisser sous mon col et fus surpris de son contact contre ma peau, maintenant que mon débardeur n'était plus là.

Je la fis basculer sur le dos et commençais à embrasser son cou quand je la sentis éclater de rire. Je m'interrompis surpris et lui lançais un regard interrogateur.

- Désolée, s'excusa-t-il sans cesser de rire. Mais tu es vraiment un dessinateur horrible, du moins dans ton enfance.

Je suivis son regard qui fixait mes dessins d'enfants sur le plafond de mon lit. Je ne pouvais pas lui en vouloir, mes gribouillis n'étaient sans doute pas l'environnement le plus romantique.

- Je ne peux pas avoir tous les talents, me défendis-je.

- Tu as d'autres talents ? Se moqua-t-elle.

- Je peux te montrer, répliquais-je en l'embrassant.

Je me remis à l'embrasser, ses mains glissaient dans mes cheveux et dans mon dos. Je sentais son cœur battre rapidement dans son cou, tout comme j'entendis sa voix résonner quand elle se remit à parler.

- Est-ce que c'est un Dragon ou un cheval ? Demanda-t-elle.

J'interrompis mes baisers avec un soupir d'exaspération, elle était impossible. Je me laissais tomber sur le côté et regardais le dessin qu'elle me désignait.

- Non c'est un Dragon, répondis-je vexé par sa question. Tu as déjà vu un cheval avec des ailes ?

- Ce sont des ailes ? S'étonna-t-elle.

- Bien sûr que oui ! Répliquais-je.

Elle explosa de rire, elle était superbe quand elle se moquait de moi. Elle se tourna de moi et m'embrassa tout en continuant de rire.

- Et celui-là ? Demanda-t-elle en me désignant un autre dessin peu artistique.

Je passais mon bras autour de ses épaules et me retrouvais à expliquer la signification de chaque dessin, les rêves et les histoires qui leur avaient donné naissance. Je fus rassuré quand elle me raconta ses rêves aussi stupides que les miens et vexé quand elle vit un moulin à vent à la place de mon ogre à trois têtes.

Je finis par m'endormir en l'embrassant et en lui racontant mes rêves de gosses à propos de Dragon, de chevaliers et de magiciens. La réalité était bien différente, et je n'étais pas sûr qu'elle soit mieux. Je contemplais le visage endormi d'Ayaan et mon regard se posa sur le Roi-Dragon qui chevauchait son Dragon Rouge. Je commençais à avoir un plan.

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