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Chapitre 12

J'avais perdu Maureen et Briag, Ayaan refusait de quitter son père, et je ne pouvais pas faire confiance à Sunia. Je me retrouvais donc avec trois chefs de groupe au lieu des six prévus. Il était impensable pour moi de me passer de Rhys et de me retrouver tout seul dans tout ce bordel. Ce fut donc Llyn qui partit à l'aube.

Je n'avais pas fermé l'œil de la nuit et j'adressais de nouvelles paroles d'encouragement aux rebelles qui paraissaient impatients d'aller découper de l'elfe. Llyn ne voulait pas partir mais obéissait à mes ordres en sachant que j'étais le plus têtu de nous deux. Ol se contenta de me rappeler de dormir et me glissa à l'oreille le lieu et l'heure du rendez-vous que je lui avais demandé de fixer.

Je le regardais partir et sentis la silhouette silencieuse de Sunia se glisser à mes côtés. Je levais les yeux au ciel, elle avait visiblement décidé de venir assister à chaque départ avec moi ! Je ne pouvais pas contempler la forêt enneigée tranquillement sans que ma demi-sœur manipulatrice ne s'incruste dans le paysage !

- Tu sais que je pourrais diriger un groupe, fit-elle simplement.

- Non merci, répliquais-je froidement.

- Tu manques de chefs de groupe, Alec, insista-t-elle. Laisse-moi les emmener jusqu'à Ketj, qu'est-ce qui pourrait bien se passer ?

- Je n'ai pas envie de le découvrir, répliquais-je en tournant les talons.

- Que vas-tu faire de moi ? M'interpella-t-elle. Tu ne me l'as pas dit hier, que vas-tu faire de moi ?

- En tout cas, je ne vais pas te confier de groupe, répondis-je sans me retourner.

Je retrouvais Rhys qui était déjà au petit-déjeuner avec sa famille. Hector courut vers moi et sauta dans mes bras, ses yeux de chats me fixèrent en brillant d'excitation. Il avait déjà deviné mes plans la journée et voulait visiblement en faire partie.

- Tu penses pouvoir t'occuper de la caverne pendant les deux prochains jours ? Demandais-je.

- Tu comptes rattraper ton sommeil en retard ? Plaisanta Rhys en jouant avec son enfant.

- Je vais bien devoir aller expliquer le plan à la Reine des Fées un jour où l'autre, répondis-je.

Rhys ne répondit pas tout de suite, chatouillant son gosse de moins d'un an qui riait aux éclats. Je savais qu'il réfléchissait déjà à la façon dont il allait s'organiser pendant les deux jours à venir.

- Ayaan va reprendre l'entraînement avec Sunia, répondit-il. Si tu estimes que je peux demander à Ed de m'aider pour deux ou trois tâches, ça devrait aller.

J'approuvais et m'apprêtais à prendre la route quand la réflexion de Sunia me revint à l'esprit. J'avisais Iza et me demandais pourquoi que je n'y avais pas pensé plus tôt.

- Iza, fis-je à l'intention de la femme de Rhys. Tu penses que tu serais capable de mener un groupe jusqu'à Ketj et de le diriger pendant la bataille ?

- Depuis quand Iza prend par à la bataille ? Intervint Rhys alerté. Je croyais que tu restais ici ?

- Attend, depuis quand tu me dis ce que je dois faire ? Répliqua-t-elle. Bien sûr que je vais me battre, et bien sûr que je suis capable de diriger un groupe, Alec. Je te signale que tes survivantes, c'est moi qui les ai traînées dans les égouts et dans la forêt avec un nouveau-né dans les bras !

- Oui à propos d'Eli, intervint Rhys qui n'approuvait pas le plan, qui va s'occuper d'ellui pendant la bataille ?

- Armelle, répliqua Iza.

- Armelle vient au combat, rappelais-je. Elle a changé d'avis et j'ai besoin de main d'œuvre. Il y a un tas de personnes ici qui pourront s'occuper d'Eli. Je vous laisse à votre dispute de couple et je m'en vais voir Eirythyn.

J'avais réellement l'intention de partir et de ne pas être en retard. Il était plus qu'urgent que je parle aux fées et Hector avait visiblement l'intention de venir avec moi, ce qui n'était peut-être pas une mauvaise chose. C'était sans compter sur Charlie qui arriva encourant, le visage blanc, les cheveux emmêlés.

Son air grave et profondément choqué m'alerta immédiatement, elle n'avait jamais tiré une tête pareille. Je courrais vers elle et vis qu'elle était sur le point de vomir ou de s'évanouir. Elle leva ses yeux presque vides vers moi et articula un seul mot, d'une voix blanche.

- C'est Maureen.

Je n'avais pas été voir le père d'Ayaan depuis que je l'avais agressé. Il était couché sur son lit, entouré de linges couverts de sang et imprégnés d'alcool pour tenter de désinfecter vainement les plaies. Ayaan était à genoux auprès de lui et pleurait sur son corps agonisant. Elle était seule, j'avais croisé les deux soigneurs devant la porte qui m'avaient expliqués que c'était une question de minutes.

Je m'approchais, ne sachant que dire ou que faire. L'odeur de renfermé, de sang, de sueur et de merde me frappèrent à la gorge, me rappelant la Ceinture de Ketj. Une odeur de mort. Le visage de Maureen était gonflé, boursouflé, son œil crevé était pansé et l'autre était laiteux. Je l'avais défiguré. Je l'avais ravagé.

Mes tripes se serrèrent en contemplant ce que j'avais fait. Je m'agenouillais à côté d'Ayaan et posais maladroitement ma main sur son épaule. Elle leva son visage, suant et couvert de larmes vers le mien. Elle n'avait même pas la force de me détester, elle était juste ravagée par le chagrin. Ses yeux se posèrent sur son père qui agonisait dans un râle rauque et court.

Ayaan tenta vainement d'essuyer son visage et me tendit la dague qui reposait à côté de son père. Je la contemplais, ne comprenant pas ce qu'elle voulait, mon cerveau freinant de quatre fers pour ignorer la situation. Tout ce que je pouvais faire était admirer la dague courbée, le fourreau finement ouvragé de pierres précieuses et de gravures, serrée dans la main tremblant d'Ayaan.

- S'il-te-plaît, fit-elle d'une voix qui brisa mon cœur. Je n'en ai pas la force.

Je contemplais encore la dague, le silence était brouillé par les pleurs gémissants d'Ayaan et le râle de son père. Je regardais le visage inconscient et détruit, il ne comprenait plus rien, il souffrait juste. Ma gorge se serra et mes yeux brûlèrent de larmes.

Je plongeais mon regard dans ceux noirs et désespérés d'Ayaan. J'étais dos au mur, j'étais accablé et je me retrouvais à assumer la pire situation de toute ma vie. Imlee sortit de ma poche et vint s'enrouler autour de mon doigt mais rien ne se passa. Ni vague magique, ni force, ni courage exceptionnel.

J'étais tout seul, à devoir assumer ce que j'avais fait pour quelque chose qui me dépassait. Je devais tuer pour la seconde fois un homme qui voulait seulement protéger sa fille. J'aurais pu tourner les talons. J'aurais pu serrer Ayaan dans mes bras et attendre avec elle que son père meurt dans d'atroces souffrances. Au lieu de ça, je me retrouvais à tirer la dague sculptée de son fourreau d'une main tremblante.

Je vis Ayaan fermer les yeux et serrer les mains de son père. La lame rutila un instant au-dessus de sa poitrine qui se soulevait trop rapidement. Je finis par fermer les yeux et l'enfoncer d'un coup sec, traversant le cœur,arrêtant la souffrance. Maureen eut un hoquet. Puis poussa un soupir profond comme soulagé.

Ayaan poussa un cri de chagrin terrible quand les doigts de son père se relâchèrent dans sa main. Elle fondit davantage en sanglots, se jetant sur le corps, ignorant le sang qui commençait à maculer les draps et le sol.

Je relâchais la dague et me laissais tomber en arrière, assis sur le sol. Le spectacle d'Ayaan pleurant sur son père que je venais d'achever me paraissait affreusement lointain et pourtant il envahissait mon esprit.

Les deux soigneurs entrèrent et l'un d'eux m'aida à me relever. Je m'éloignais d'un pas chancelant, inconscient de ce qui se tramait autour de moi. Le monde tournait, le sang restait sur mes mains et le cri d'Ayaan emplissait mon cerveau.

Je repris connaissance quand Rhys me trempa le visage avec l'eau glacée du torrent. J'étais à genoux, à l'extérieur de la caverne, et il tentait de me secouer pour me faire revenir à moi. L'eau était glacée et je me retrouvais à frotter mes mains pour enlever toute trace de sang.

- Tu as fait ce qu'il fallait, fit la voix grave de Rhys.

- Dis-moi que je ne ferais plus jamais ça, parvins-je à articuler.

- Je ne sais pas, avoua Rhys.

Je sentis une nausée monter et eut à peine le temps de retirer mes mains de mon champs de vision avant que mon estomac ne franchisse mes lèvres. Rhys me retint et me frotta avec la neige glacée pour apaiser mes spasmes. Je me retrouvais allongé dans la neige, reprenant mon souffle, la main noire et inquiète de Rhys sur mon front.

- Alec, tu es malade ? Fit la voix inquiète de Charlie.

- Un peu, fit Rhys. Il va revenir dans quelques minutes, tu peux l'attendre à la caverne.

Je connaissais trop Charlie, je savais qu'elle n'allait pas retourner à la caverne. Pas après m'avoir vu gerber, ni après la tête qu'elle avait tiré en prononçant le nom de Maureen. Je me rassis dans la neige et lui fit signe de venir. Mon ami nous laissa pour retourner à ses nouvelles responsabilités.

- Tu vas bien ? Demandais-je à Charlie qui se blottit contre moi.

- Maureen est mort, n'est-ce pas ? Demanda-t-elle tristement.

- Oui, répondis-je. Il est mort.

- Je suis triste pour Ayaan, souffla-t-elle.

- Moi aussi, répondis-je sur le même ton.

Nous restâmes un long moment dans la neige, en silence, songeant à Ayaan et son père. Je finis par comprendre que j'avais froid et que mes orteils devenaient dangereusement bleus. À l'intérieur, la rumeur de la mort de Maureen avait déjà fait le tour de la caverne, Ayaan était entourée de tous les elfes et demi-elfes que nous avions en réserve. Elle se leva quand j'entrais et se dirigeais vers moi d'un pas noble malgré son visage rougi et trempé.

- Il me faut un bûcher pour mon père, déclara-t-elle.

- Un bûcher signalerait notre position, répondis-je d'un ton professionnel. Mais je peux t'aider à l'enterrer.

- Les elfes ne sont pas enterrés, répliqua-t-elle implacable. Ils sont brûlés. Sur des bûchers.

- C'est urgent ? Demandais-je en me rappelant que je devais aller voir la Reine des Fées.

- Je ne vais pas laisser mon père pourrir dans une caverne Alec ! Répliqua-t-elle.

Ses yeux en amandes flamboyaient de rage et je mesurais seulement l'effort considérable qu'elle faisait pour tenir debout et me parler. Elle aurait dû me haïr et hurler de chagrin sans pouvoir bouger. Mais Ayaan était une Reine et elle se tenait debout devant moi, pour me demander d'avoir la décence d'offrir des funérailles au type que j'avais tué.

- Des funérailles de père, pas de Général, répondis-je. Tu veux que je m'occupe du bûcher ?

- C'est à la famille de le faire, répliqua-t-elle. J'ai juste besoin d'un mage.

J'envoyais immédiatement Charlie en chercher un et partit annoncer la nouvelle à Briag qui était toujours emprisonné dans sa chambre. Je n'avais jamais vu mon père adoptif exprimer une telle émotion. Toutes les couleurs quittèrent son visage et il tomba assis sur son lit, le regard vide et noyé de larmes.

Je réglais les derniers détails, préparant mes affaires et allais annoncer à Ed qu'il était libre mais surveillé et prié d'assister Rhys sans le diriger. J'avais passé la nuit à vérifier ses histoires en fouillant les papiers de Briag, chacune était vraie. Il ignorait encore pour Keyr et je tenais à ce que cela continue.

Quand je revins dans la salle commune, il n'y avait plus aucun elfe à l'exception de Charlie qui m'attendait. Je sellais Sun et la suivis à pied, Hector accroché à ma selle, ne comptant pas me laisser filer à la Cité des Lumière sans lui.

Si je m'étais perdu dans la forêt en cherchant le bûcher, je n'aurais eu qu'à suivre les elfes. Ils étaient tous rassemblés autour du bûcher de Maureen, pourtant aucune trace de pas n'était visible à l'extérieur.

Ayaan se tenait devant le mémorial, droite et digne dans une longue robe noire. Je m'avançais, la foule des elfes s'écartant sur mon passage. J'aperçus Sunia qui se fondait parfaitement dans cette masse, son visage aussi triste et distant que l'imposait la situation. Une boule se forma dans mon ventre alors que je m'approchais du bûcher, Ayaan me tournant le dos, immobile et froide comme une statue.

Sur le tas de bois noir, le corps de Maureen était enveloppé dans un drap blanc, la dague que j'avais utilisé pour mettre fin à ses jours posée sur sa poitrine. Unæ mage se tenait en face de nous et tenait deux torches éteintes. En l'absence de magie, il fallut que je les allume à la main et laissait Ayaan prendre la sienne en première.

Le bois était sec et le bûcher s'enflamma rapidement sans trop de fumée. L'odeur de viande grillée finit malheureusement par s'élever et la cellule Lokki, le fer brûlant sur ma joue me revinrent en mémoire. Je tentais de me concentrer sur autre chose, la neige, Ayaan, le froid qui me mordait les joue, mais mon cerveau épuisé n'avait plus la force de lutter contre les flashs de douleur.

Ce fut la main de Charlie qui secouait discrètement la mienne qui me firent revenir à moi alors que j'étais au bord de la nausée et de l'évanouissement. Elle fronçait le nez et avait l'air sincèrement épuisée. Je m'inclinais devant Ayaan, lui présentant mes condoléances de la façon la plus diplomatique et royale possible. Je me retins de justesse de la rattraper quand elle manqua de tomber en s'inclinant à son tour.

Je regagnais ma monture et ordonnais à Charlie de rentrer à la caverne ce qu'elle fit en courant. Hector m'attendait toujours et je le laissais prendre les rênes après lui avoir expliqué où nous allions. Somnolant sur ma monture, guidé par un gosse haut comme trois pommes pour aller négocier avec des fées qui ne m'aimaient pas, je songeais que mon règne commençait plutôt mal. 

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