Le Feu. Toi, si beau. Si obnubilant. Déchaine tes flammes ardentes, lave les affronts, détruis, brûle.
Toi, qui est si dangereux, et pourtant indispensable à la survie. Tu es né sur terre dans les mains de nos ancêtres, mais tu existais déjà auparavant. Ta découverte fut précieuse, mais nous ignorions les contreparties. Est-ce Satan qui te contrôle ? Ou bien restes-tu avec lui par ta propre volonté ?
Toi, qui fais si peur, mais pourtant qui m'attire irrésistiblement. Est-ce parce que je ne tiens plus à la vie ? Chaque fois que je te vois, je voudrais te rejoindre, danser autour de toi, alors que les autres te fuient.
Je suis persuadée que je réaliserais ce rêve, puisque c'est par toi que je veux disparaître. Que tu brûles mon corps meurtri, que tu le fasses disparaître, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que mes cendres, qui se disperseront dans la nature. Peut-être me réincarnerai-je en arbre grâce à toi ? Je suis sûre que si c'était le cas, je ferai pousser un houx. Un houx prospère, qui durera dans le temps, mais qui piquerait tout le monde.
Toi, magnifique, mais qui peut rendre aveugle quiconque voudrait s'approcher trop près de ta lumière. Tu forges le fer,, fonds le diamant, déformes les chaires, romps les chaînes. Tu es source de vie et de mort. Les gens t'aiment et te craignent. Tu es une contradiction.
Toi, brûlant, répand ta douleur sur tous, pour ton bonheur, pour le plaisir de tuer, et de ravager. Détruis les âmes, détruis les espoirs, détruis les vies, en quelques minutes, alors que leurs vies ont pris des années. Bloque le passage des gens terrorisés, impose toi en maître, le maître de leurs destins. Dépose les cendres encore fumantes de leurs corps sur le sol, et vas-t-en maintenant, puisque ta mission est terminée. Rentre chez toi après ces milliards de meurtres, pour que la Terre ne soit plus que calme et silence. Paix, et sérénité.
Toi, qui n'est que fumée maintenant que tu es éteint, tu ne laisseras derrière toi que des souvenirs perdus, des corps à moitié calcinés, des cris, des pleurs, des peurs, ou des terreurs. Tu fais en sorte de tout détruire pour ne laisser aucun témoin. Tu consumes tes victimes, puis les laisse mourir.
Toi, qui n'est que chagrin, peut être te venges tu des être humains? Peut être ne voulais tu pas être réveillé de ton profond sommeil, mais plutôt agir à y'a guise, comme bon te semblait? Alors, ce serait notre faute? C'est cela? Tu es égoïste. Tu ne penses qu'à ton bonheur. Oui, je t'approuvais plus tôt, mais je me rend compte à présent que tu répands ta douleur, et te venges sur des innocents. Rien ne t'arrêtes, toi. Tu es flamme de Satan, mais aussi flamme de Dieu. Comment peux tu appartenir à deux êtres opposés? Tu es forcément compliqué, et inconvenable. Pourtant, tu es là. Tu existes. Alors pourquoi ne pas t'utiliser?
Toi, qui est incompris, tu es partagé entre deux mondes, tu es la preuve que la cohabitation est possible. Tu n'es que désespoir et pleurs d'un côté ; sagesse et découverte de l'autre. Tu reviens à être comparé aux hommes. Tu es peut être la réincarnation d'un Dieu? Tu es capable du meilleur comme du pire. Comme nous. Alors, en ce jour, je t'invoque, je t'appelle pour te demander de rétablir la situation avec moi, avant qu'il ne soit trop tard. J'appelle Dieu, Satan, et tous les hommes. Nettoyez votre vie, ou les flammes le feront à votre place...

Achevé d'écrire le 11 juillet 2018
[Epreuve 1]
« Le Feu »
(594 mots)