Les deux racailles courent sans se forcer à présent, une petite foulée pépère de deux salopards qui sont habitués à toujours s'attaquer a largement plus faible qu'eux en utilisant systématiquement la sournoiserie et qui savent qu'ils ne seront jamais inquiétés ni maintenant ni plus tard, ni par les autorités ni par personne.

Dès qu'ils ne sont plus en vue du parc et de sa fontaine, ils se remettent à marcher tranquillement.

—Wallah frère on est perdu la ou quoi? Wesh on se pose ou quoi on bédave et on repart niké des pigeons ou quoi"questionne Mohamed.

Aziz regarde autour de lui, ils constatent qu'ils n'ont pas du dérivé trop loin du centre-ville, même s'ils n'entendent plus de musique les maisons de la rue ou ils se trouvent sont des habitations de ville à plusieurs étages, des résidences accolées entre elles aux portes cochères ornées de sculpture et parsemé ça et là de petites ruelles sombres.

—Wesh gros on va se posé au KLM la dit Aziz en désignant une des ruelles un peu plus loin.

Regardant derrière eux pour d'assurer qu'ils n'étaient pas suivis, ils entrent dans la ruelle étroite, s'ils avaient levé la tête vers les toits ils auraient pu voir perché tout en haut du plus haut bâtiment de 4 étages une ombre menaçante penchée au-dessus d'eux...les observant.

Une ombre qui se lève et qui évolue lentement sur le toit, suivant sans les voir les individus en parallèle alors qu'il s'enfonce dans la ruelle.

Les deux racailles arrivent de leur démarche chaloupée au centre de la petite ruelle et constatent que c'est un cul-de-sac dont le fond est un entassement de sacs poubelle et de vieux meubles brisés.

Les murs sont très haut autour d'eux, on entend sur les toits des climatiseurs tournants à plein régime et qui fuient goutte à goutte dans la rue qui est parsemée de flaques nauséabondes d'eau croupie.

—Niquel ici ça mère, on va être tranquille" dit Mohamed ressortant la boulette de shit qu'il a dérobé aux deux jeunes adolescents.

—Wallah t'a vu ces baltringues avec leur histoire de fantôme trop cave sa mère ces deux crevards.

—Zy va roule frère!" rétorque Aziz, impatient de fumer alors qu'il s'appuie le dos contre le mur sale dont les premiers mètres de hauteur sont couverts d'affiche qui pèle comme de la vieille peau morte.

—Wallah gros roule un spliff toi aussi sa mère, on a ski faut se soir on se fait plez wesh. Répond Mohamed tout en s'accroupissant au sol de cette façon si particulière et simiesque qu'on les maghrébin.

Il sort une feuille de papier cigarette de sa sacoche bandoulière, la déplie et répand du tabac à l'intérieur puis effrite la boulette de shit dessus.

—Wallah pas besoin de chauffer ça sefrite nickel putain starfoulaah c'est dla balle ce truc ou ils on eu ça les batards wesh?

Les joints sont roulés à la va-vite et bientôt une fumée épaisse et âcre remplit l'étroite ruelle.

—C'est dla balle putain...trop bon cette soirée frère, ta vu la blonde taleur wallah j'ai trop le seum que ces fils de putes soit arrivé, jte jure sinon je l'aurais bouillave direct cette teupu dit Mohamed

—Wallah sur la vie dma mère ces putes de Française elles demandent que ça frère, ça se voyait rétorque Aziz en déhanchant sont bassin pour mimer des mouvements de copulation.

—Wallah tu es trop chaud frère!! On va en serrer une après wesh obligé,Ya une boîte de nuit sur le front de mer plus loin que la rue piétonne, wallah ya ya personne à l'extérieur, on va attendre qu'une salope de se pointe seul et on la bouillave sa mère sur la plage.Lâche aziz en lançant son mégot dans une flaque d'eau

—zy va on fini, on s'arrache frère.

Et il joint le geste à la parole en se retournant vers la sortie de la ruelle.

Ils n'ont pas fait un pas qu'ils constatent que quelque chose se tient devant la sortie, a quelque mètres dans l'embrasure de la rue étroite.

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