Chapitre 4: Cloaque.
La pluie efface immédiatement son sourire dès qu'il franchit les portes à battant du commissariat. La nuit tombe alors qu'il n'est même pas 18h.
Il ne fait pas froid en ce mois de février, il ne fait jamais froid ici, 15 degrés en hiver, on peut pas dire qu'on se les gèles, mais l'humidité étouffante lui fait mal jusque dans les os.
"Putain de région de merde"
Il dévale la volée de marches qui mènent au parking extérieur. Sa voiture de fonction est une ancienne berline Peugeot grise, comme pour tous les autres détectives, la sienne est reconnaissable à la couche de boue et de poussière qui la macule.
À l'intérieur, le cendrier est plein et la cendre déborde sur son pourtour. Un sac en papier rempli des restes d'un Burger King est abandonné sur le siège passager, il le pousse négligemment au sol et dépose à la place son paquet de cigarettes à moitié vide ainsi qu'une flasque d'essence à briquet. L
Il démarre et sort de l'enceinte sans prendre le temps faire chauffer la voiture qui crache une fumée grise épaisse.
Il décroche la radio.
—Patrouille 115 de lieutenant Beckerman, vous êtes où?
— Au rond point lieutenant avant la rue de la palissade noire, on vous attend là.
— Bien reçu, j'arrive terminé.
Il appuie un peu plus sur l'accélérateur et prend la direction de la sortie de la ville.
Les rues aux maisons mitoyennes cèdent brutalement la place à une zone industrielle à l'abandon, les ronds-points sont envahis de mauvaise herbe et la voiture rebondit mollement dans les multiples nids de poule de l'asphalte, les arrêts de bus se font de plus en plus rares et sont de plus en plus vétuste. Les rues bordées d'arbres qui ne reçoivent plus aucun soin des jardiniers municipaux s'étirent vides d'activité ou d'un quelconque signe de vie. Le quartier a eu son dernier quart d'heure de gloire dans les années 70, a présent, il ne reste plus que les hangars éventrés des anciennes usines.
Il passe la bagnole au point mort et la laisser glisser sur le bas-côté puis le trottoir couvert de gravier et s'arrête le long de la barrière d'une usine désaffectée. Une vieille fabrique de boîtes de thon, ça fait longtemps que l'industrie du tourisme a remplacé celle de la pêche, c'est bien plus lucratif, mais bien plus questionnable... Un pays qui vit du tourisme c'est déjà un pays mort, mais qui ne le sait pas.
Il descend de son véhicule et jette un regard aux alentours, les cheminées sont froides et ne font aucune fumée, aucun son, aucune âme qui vivent par ici, seule la pluie anime ce paysage sombre et morne.
Il franchit la barrière par une ouverture béante dans le grillage rouillé et s'avance dans l'entrepôt en ruine, le sol et les poutres en métal sont couverts de fiente de pigeon, les volatiles s'enfuient en entendant ses pas résonner dans l'immensité vide.
Il s'approche d'un vieux pot en fer blanc rouillé, jette un dernier regard derrière lui et sort la petite culotte de la gitane à présent raide de sperme sec de sa poche et la jette à l'intérieur de la boîte de conserve avant de l'arroser d'essence a briquet et d'y bouter le feu.
Le coton s'enflamme et le bout de tissu se consume en moins de 30 secondes en grésillant. Il remue les cendres en secouant la boite de conserve du bout de son pied puis arrose encore d'essence à briquet, vidant complètement la petite bouteille d'essence et allume une nouvelle fois.
Puis, satisfait, il balance d'un coup de pied le bidon vide au loin et reprend la direction de son véhicule.
Une fois à l'intérieur il ouvre la boîte à gant et sort une flasque ronde en métal, dévisse le petit bouchon doré et porte le flacon à sa bouche pour en prendre une grande gorgée.
"Dommage pour ma collection la perte de ta petite culotte de salope..."
Il jette la flasque vide sur le siège passager et démarre en trombe, les pneus éjectent des gravillons derrière lui en laissant de profonds sillons dans le trottoir.
De rond-point en rond-point, il finit par apercevoir les tours et les barres de béton gris des habitations du quartier suburbain de la ville et, bien vite, il repère la voiture de police garée sur le bas-côté à 500 mètres de l'entrée de la cité.
Il stoppe à leur hauteur et baisse sa vitre.
—Messieurs, je vous suis.
Le petit convoi s'ébranle et prend doucement le chemin de la cité.
Les deux voitures arrivent aux abords du lieu et ralentissent, les policiers jettent des regards méfiants aux alentours.
La cité des gitans est un immense ensemble formé de 4 barres de béton comportant une douzaine d'étages chacune, disposé face à face en une sorte de grand carré de ciment. Tout le pourtour est entouré de parking séparé par des allées qui mènent aux habitations, le tout est agrémenté d'arbres qui furent majestueux, mais qui sont à présent en mauvaise santé pour la plupart... les gitans sont en fait la minorité ethnique de l'ensemble, la cité n'étant comme tant d'autres rien de plus qu'un ghetto pour arabe...mais les gitans qui stoppaient leur vie de nomadisme était assez peu courant, et surtout ils mettaient un tel bordel dans la cité qu'elle portrait officieusement leur nom.
Ils sortent de la rue principale et s'engagent sur une des allées, l'endroit des très sales, les caniveaux ne sont même plus visibles, les bordures des allé sont recouverte de carton et papier boueux, canette d'aluminium, et tout un fatras de déchet non identifiable détrempé par la pluie hivernale. C'est une décharge à ciel ouvert.
Tous les lampadaires fonctionnent déjà, mais leurs néons sont si usés que leur lumière n'apporte rien de notable dans le crépuscule naissant.
Leur avance est bientôt stoppée par une barricade de caddies de supermarché, des dizaines et des dizaines empilés dans un enchevêtrement de rouille bloquent la route. Partout devant des sacs plastiques éventrés répandent leur contenu nauséabond dans une marre de boue putride. Des planches pourries posées au-dessus de cette pestilence forment une sorte d'allée de fortune qui contourne la barricade. C'est le seul moyen d'entrer dans la cité.
"Doivent plus venir souvent les éboueurs chez ces fils de putes cradingues"
Ils descendent lentement de leur véhicule, et continuent leur route à pied, un des flics reste derrière pour éviter qu'ils retrouvent leur bagnole en feu, il a déjà sorti son arme de service.
Ils prennent la piste de planche de bois pourrie et finissent par déboucher de l'autre côté du mur de ferraille précaire. Il n'y a plus de boue à présent et une fine piste de gravier et de terre tournicote en direction de la résidence de béton qui leur fait face et qui arbore au-dessus du hall d'entrée une grande lettre "A" dont la peinture pèle comme de la vieille peau morte. Leurs pas crissent dans les débris de verre qui semblent joncher chaque centimètre carré de ce putain d'endroit.
"Putain j'ai l'impression que je vais chopé la chtouille rien qu'en regardant se merdier"
L'officier interrompt les pensées du lieutenant:
— On c'est planté détective, c'est pas le bâtiment A qu'il nous faut, c'est le B, celui à l'opposé de nous.
— Merde, il va falloir traverser cette chienlit.
Ils entrent dans le hall A pour le traverser et ressortir par la sortie opposée, celle qui mène à l'extérieur, dans l'espèce de parc au milieu de ces 4 bâtiments formant la résidence des gitans.
Le parc a dû être beau un jour, longtemps avant que les gitans soient logés ici, à présent c'est un terrain vague couvert d'une herbe jaunâtre parsemée de papier gras et déchet divers, mais aussi de rebus plus étrange, des carcasse de voiture, de machine à laver et autre tas de ferraille informes jonche l'endroit... une marre d'huile de vidange fait lentement crevé le plus grand arbre de la placette. La plupart de ses feuilles ont déjà été remplacées par des sacs plastiques blanchis qui volent au vent.
Les allées piétonnes qui traversent sont trop nombreuses, ça n'a pas été conçu comme ça, la majorité ont été faites par les habitants du coin et sont creusés de profonds sillons portant les marques caractéristiques de motocross, elles s'étendent partout comme un réseau de mycélium boueux...
C'est un bidonville insalubre et délabré, les habitants auraient le choix de vivre dans un endroit sain, mais on dirait qu'ils se complaisent dans la fange.
C'est pas comme si tout était vieux et laissé à l'abandon, la mairie et la région déversent des dizaines de millions tous les deux ou trois ans dans ce capharnaüm, mais c'est comme jeter du fric dans un trou sans fond, parce que le problème c'était pas les structures et infrastructures, le problème c'est les gens qui vivaient dedans... la lie de l'humanité.
Des humains même pas pauvres, sous perfusion d'un État aussi distant que condescendant, pour la simple et bonne raison que ce genre de clapier n'était pas seulement le lieu de vie des racailles, c'était aussi le lieu de vie de tous les domestiques et serviteurs de la bourgeoisie.
On est plus au 19e, les riches n'ont aucunement l'envie d'hébergée par leurs esclaves dans des chambres de bonnes dans les sous pente des greniers de leurs maisons cossues, c'est mieux de les parquer la, par mieux on entend moins cher évidemment.
Alors pour conserver le lieu de villégiature de leurs serviteurs, les riches font déverser sur les racailles une pluie de fric sous forme d'alloc, c'est un contrat même pas tacite, c'est la aux sus et à la vue de qui veut bien voir:
"restez ici, faites ce que vous voulez tant que nos larbins peuvent aussi vivre ici... prenez ce fric... c'est pas le nôtre de toute façon"
—C'est plus la France ici. Ronchone le flic en uniforme.
—C'est toujours la France caporal, c'est parfaitement et totalement la France justement, ya pas plus frenchy que de se servir d'une bande de dégénérés du tiers monde comme esclaves, des fois ya juste des périodes ou ils oublient juste qui c'est qui les fait vivre ici au lieu de les renvoyer dans leur hutte en bouse de vache... J'espère que vos vaccins sont à jour.
Il s'allume une clope en espérant que la cigarette lui couvre l'odeur de déchetterie qui règne ici, ça ne fera rien pour la vue, mais il valait mieux avoir l'œil de toute façon, la saleté ne les attaquerait sûrement pas, mais les gens du coin si...
—On n'arrivera pas à embarquer les parents en garde à vue seuls, ils nous laisseront pas faire. Appelez du renfort, la BRI et qu'ils viennent avec tout leur matos... je nous donne 20 minutes après être entré dans la résidence avant que tout tourne à la dramaturgie gitane, alors ils feraient mieux de se manier le fion.
Plus personne n'a peur des flics, pasque les flics n'en sont plus vraiment, ils ont à peu près autant d'autorité qu'un putain de facteur de nos jours, et ici ça fait longtemps que les facteurs passent plus.
Il y avait quelques décennies un coup de téléphone ou une simple lettre recommandée aurait suffi pour faire venir un citoyen au poste, à présent il fallait envoyer l'équivalent civil d'un bataillon des forces spéciales armé jusqu'aux dents, c'est pas comme s'ils allaient avoir le droit de se servir de leur matos c'était que de l'esbroufe, mais ça marchait encore, pour combien de temps... pas longtemps encore, d'ici 10 ans ces merdiers de quartiers seraient impénétrables sans avoir a dégommé quelques fils de putes "Brazilian style"mais évidemment c'est pas arrivé le jour ou se serait toléré de faire ça. Et les flics d'intervention allaient encore passer quelques générations à ne tirer que sur des cibles en carton en noyant leur chagrin dans l'alcool apres avoir tabassé leurs femmes...la seule chose qu'ils pouvaient vraiment passer a tabac au final.
Le bâtiment B est la réplique du A, même peinture défraîchie, mêmes monceaux d'ordures au pourtour, la seule différence sur celui-là est l'incendie qui a dû se déclarer au 5e étage dans un des apparts de la partie gauche de la bâtisse, le noir de suie a recouvert tout le mur des étages supérieurs... ça n'a dérangé personne.
Le hall du bâtiment est illuminé au néon blanc, la moitié sont tellement usés qu'ils clignotent passablement, le sol est jonché de mégot de joint et de cigarette. Les boîtes aux lettres sont toutes défoncées, les portes arrachées pendent tordues sur leurs gonds, les casiers ainsi ouverts sont remplis de déchet du quotidien, boîte de burger et verres de soda en plastique, vieux paquet de cigarettes.
—3e étage. Énonce l'officier d'une voix neutre.
Le mur de l'escalier est recouvert de graffitis de pauvre facture. Dès le premier étage, ça sent la pisse et du papier cul parsème les marches, on ne peut pas douter qu'ils sont remplis de merde. Ces con de gitans ont tous des toilettes, mais va comprendre faut toujours qu'ils chient par terre... ç'est culturel... une bien belle culture.
Dès le deuxième étage il n'y a même plus d'éclairage et l'odeur de merde est juste révulsante.
Ils finissent par arriver à leur niveau, il y a de la lumière ici, mais le couloir est absurdement austère et vétuste, ridiculement sale, les murs son couvert de tache noire dégoulinante, le sol est jonché de mégot de chewing-gum et de terre, c'est comme un décor de film, on dirait que c'est fait exprès tellement c'est misérable... C'est comme si jamais personne ne balayait devant sa porte... comme si les moindres règle ou geste de propreté n'existaient pas ici. Il y a tout un réseau de câbles électriques qui courent sur les murs de la façon la plus désordonnée possible, les habitants du coin ont connecté leur installation électrique domestique au réseau de la résidence pasque ça suffit pas de vivre comme des privilégiés il faut en plus avoir l'électricité gratuite.
—Faite gaffe caporal aux câbles sur les murs, touchez pas a ça, c'est pas du travail d'électricien, ça c'est du travail d'arabe.
Le caporal n'a aucune réaction devant la blague flagrante du détective, ça lui arrive souvent, peu de gens comprennent son humour, très sarcastique, et pince-sec.
"travail d'arabe, mais c'est des gitans ici... arf laisse tomber"
Ils arrivent devant la porte de l'appartement, elle est flambante neuve, c'est une porte en acier blindé, c'est le truc le plus propre qu'ils est vu depuis leur arrivée dans la citée.
Le détective sonne à la porte, elle n'est pas assez épaisse pour leur cacher que de l'autre coté il doit y avoir toute une marmaille de gitans aussi abrutis que débridé, car on entend des cris sortant des gorges de tout un panel d'âge et de sexe, c'est un vrai cirque la derrière, impossible de dire s'ils s'amusent ou s'ils s'engueulent, pour eux ça doit pas faire de différence.
Il sonne une seconde fois puis toque sur le métal froid de la porte massive.
Finalement un gamin d'à peine 8 ans pied nus, crasseux et vêtu d'un simple short rouge immonde ouvre le battant épais en grand et s'enfuit de sans un mot en laissant la porte béante. Les deux flics se retrouvent la a contempler un couloir éclairé par une simple ampoule nue qui pend du plafond, la tapisserie déchirée pend en lambeaux, elle est du même vert émeraude délavé que le linoléum du sol, mais sans les marques de brûlures laissées par les mégots de clope.
"c'est paradoxal, ces sous doués de la race humaine refusent les pompiers dans leur quartier, tu penserais qu'ils aient au moins des rudiments de sécurité incendie mais quedale"
L'air est saturé de fumée de tabac et d'odeur de malbouffe... ça pue la friture, ça pue l'ignorance, ça pue le tier monde, ça pue la France.
Au bout du couloir ce trouve un salon vide aux murs blanc baignés par la lumière trop vive et trop blanche de plusieurs dizaines de spots encastrés dans le plafond, sous cet éclairage abominable s'agitent une bonne dizaine de dégénérés de tout âge, tous vétus de fripe sale et déchirées. Ils gesticulent à même le sol sur un tapis Ikea élimé, de ce qu'on peu en voir c'est le seul objet dans la pièce, toute la fratrie vi à même le sol comme des sauvages dans un appart vide de meubles et vide de décoration.
Le lieutenant frappe durement du poing sur le panneau de métal ouvert en espérant couvrir le bruit de marmaille qui lui arrive du bout du couloir, y'a tout une ménagerie qui se gueule dessus la derrière.
Un homme entre deux âges finis par apparaître dans le couloir à contre contre-jour, il tient une assiette dans une main, une fourchette dans l'autre... une vague odeur de pâte bolognaise en conserve leur parvient, mais elle est bien vite suivi par une odeur de vieille crasse lorsque l'homme se rapproche nonchalamment.
Il porte un débardeur qui a du être blanc, mais qui est à présent taché de noir, de jaune et de sauce tomate, une fine moustache recouvre sa lèvre supérieure, ses cheveux noirs et bouclés sont comme mouillés, mais c'est juste du gras, il pue.... Son pantalon semble recouvert de cambouis, le machin est tellement sale qu'il pourrait tenir debout. Il est pied nus et ses ongles sont si longs et jaunes que l'on dirait plus les griffes d'un animal que les ongles d'un humain.
— Bonjour, on vient au sujet de votre fille Leonora.
L'homme ne répond pas et se contente de prendre une pleine fourchette de pâte bolognaise qu'il s'empiffre en une seule bouchée en mâchant la bouche ouverte tout en regardant droit dans les yeux le policier d'un air de défi.
Une énorme montre dorée bringuebale mollement à son poignet droit, le cadran est à moitié sur le dos de sa main, le logo laisse supposer que c'est une Omega, mais la façon dont la trotteuse saute d'une seconde à l'autre indique immanquablement que c'est une contrefaçon chinoise à 15€ trouvé sur le stand merdique d'un black en boubou au marché de la ville.
Le flic ne baisse pas le regard et laisse le type finir sa bouchée de pâte en arborant fièrement sa joaillerie de merde.
Nathan n'a que faire de ces postures de bad boys que les merdes humaines comme ce gitan essayaient toujours de leur imposer. Il inspire la dernière taffe sur sa cigarette et laisse tomber le mégot au sol sans même l'écraser tout en soufflant sa fumée dans les pattes bolo de l'espèce de clodo a domicile fixe devant lui, ce dernier rompt le contact oculaire pour fixer un œil morne le mégot qui grille le linoléum merdique de l'entré puis lâche:
— C'est pas ma fille pédé c'est ma sœur.
"Mais combien sont-ils sont à s'entasser dans ce cloaque, et combien de gosses est ce qu'il y a dans ce dépotoir?"
L'espèce de pouilleux en face de lui approche aisément de la quarantaine, le gamin qui lui a ouvert vient à peine de rentrer à l'école primaire et la sœur décédée avait à peine 16 ans.
"Je sais pas où passe le fric des allocs, mais c'est sûrement pas dans la déco" pense-t-il avant de dire:
—Ya tes parents ou les tuteurs légaux dans ton taudis?
Un tic à l'œil gauche tu gitan lui agite la paupière, il ne semble pas comprendre pourquoi ce flic est si différent, pourquoi il a pas le respect que lui défère les autres. Et il ne fait que baragouiner une réponse incompréhensible avant qu'une voix caverneuse ne le coupe.
— Sur le sang de ses morts qu'est-ce qu'elle a fait Leonara!! Hurle un homme ridiculement obèse et hirsute qui s'avance dans le couloir.
Il est torse nu, des poils gris recouvrent de vrais seins qui auraient pu recevoir l'aide bienvenue d'un soutif. Sa bedaine recouvre un bermuda de couleur indéterminée tant il est taché, ça doit faire des années que ce guignol dégueu a dû perdre de vue sa propre bite tant il est gros, ça doit être pour ça qu'il pue la pisse. Une sorte de liquide orangé et cireux s'écoule de son nombril qui est entouré par tout un champ de furoncles d'un rouge malsain, certains sont purulents.
Il a un teint basané et maladif, ses joues mal rasées sont couvertes de grains de beauté d'un aspect qui ferait le bonheur d'un étudiant en dermatologie. On peut entendre sa respiration sifflante malgré le chahut de la meute de débiles derrière.
"Bordel c'est pas possible, ya que deux niveaux dans le diabète, mais ce gros porc de zombie a l'air d'être a au moins 15..." Pense le flic avant de dire à peine courtoisement:
—Depuis combien de temps n'avez-vous pas vu votre fille Sanchez?
—Qu'est-ce que ça peut vous foutre? siffle-t-il alors qu'une quinte de toux l'emporte et qu'il tousse sans précaution à la figure du policier.
— Votre fille est mineure, elle est sous votre responsabilité, vous êtes dans le devoir de savoir où elle est tout le temps.
Le gros homme se racle la gorge et passe sa tête dans l'entrebâillement de la porte et crache dans le couloir... le flic ne s'en émeut pas.
— J'en ai rien à foutre de cette pute! Poursuit-il après son petit intermède peu hygiénique.
—Cette fille elle veut vivre comme vous les gadjos, c'est la honte du clan. finit-il par lâcher à court de souffle avant de reprendre une inspiration profonde d'asthmatique et de poursuivre:
—Elle a foutu le camp d'ici je veux même pas savoir ou elle ni ce qu'elle a fait... cassez vous à présent ya rien pour vous ici.
— Désolé connard j'suis pas ton employé de la CAF habituel, a moi tu me donnes pas d'ordre
—Sale raciste de tes morts! Aboit-il de façon aussi déplacée qu'instinctive.
Le lieutenant ignore l'invective et contemple le petit crucifix en or qui pend au cou de cette loque humaine. Puis le fixe dans les yeux.
— Je ne sais pas vraiment encore où est votre fille, si c'est l'enfer ou le paradis, mais on cherche... va falloir que tu nous aides, que tu le veuilles ou non.
—Mais qu'est-ce que vous me baratinez là? Jté dit on en sais rien, elle est partie vivre comme les gadjos de blanc...elle est morte pour nous t'a compris.
— Elle est morte pas que pour vous, à présent elle est morte tout court alors va falloir nous suivre au poste à présent, vous allez être placé en garde à vue.
Voilà les mots étaient lâchés, à présent il fallait espérer que ces bourrins de la brigade d'intervention soient pas a plus de quelques centaines de mètres de la, car il en était sur ces cons de gitan allait commencer leur cinéma.
—Vous allez nous suivre à présent, mon collège va embarquer votre femme, elle est là?
—On a rien à voir avec vous, vous représentez rien pour nous, vous n'êtes pas notre autorité, on a pas à vous suivre, on s'en bat les couilles de vous les gadjos.
—Quand c'est pour avoir un toit sur la tête et des allocs la tu fais moins le dédaigneux sale pourriture... murmure t_il plus pour lui-même.
C'est là que la pièce de théâtre débuta sans qu'il y ait les 9 coups.
À peine les mots prononcés, une grosse femme obèse et enceinte de ce qui paraissait être un éléphanteau déboule dans le couloir tel un diable de sa boîte, elle avait dû se planquer en tendant ses oreilles sales jusque là et faire son entrée dramatique au moment le plus opportun...
Elle se mit à beugler:
—Sale flic raciste c'est ma fille! ma fille c'est vous qui l'avez tuée!
Ça sortait de nulle part, ça n'avait aucun sens, c'était à son image, elle était absurde.
Vêtue d'une tenue moulante en lycra noir, il est impossible de distinguer sa poitrine du reste des bourrelets de lard qui ceinturent son tronc, ses cuisses infectes ballottent énormes comme des jambons de porc. On aurait dit un orang-outang a qui on aurait enfilé des fringues de yoga.
Un monstre de cirque.
Elle a cette démarche grotesque et caractéristique de gens morbidement obèses qui semblent mouvoir leurs jambes trop écartées avec difficulté, se balançant en chancelant presque d'un côté à l'autre comme si l'air où ils évoluaient s'était transformé en mayonnaise.
À mis chemin dans le corridor elle se met à hurler le nom de sa fille en lâchant des larmes de crocodile.
—Leonara oh Leonara vous l'avez tué c'est vous les Français qui avaient fait ça!
Elle lançait des regards autour d'elle de gauche à droite, sa bouche distordue par sa comédie.
Elle avait la même moustache que son fils aîné et la moitié de ses dents étaient en or, l'autre moitié étaient d'un jaune qui n'avait rien de doré... Ses traits grossiers et bouffis n'avaient pas besoin de grand-chose pour qu'elle ait l'air difforme et sa prestation pour le moins approximative la rendit d'une laideur épouvantable... elle était innommable.
Beckerman la contemple d'un œil torve et méprisant puis se retourne vers l'officier et lui murmure:
—C'est le moment pour ces putain de cowboys guérilleros d'entrer en scène ils sont ou bordel?
Par une coïncidence incroyable, les flics d'intervention choisirent ce moment pour débouler hors de la cage d'escalier, tout armé de pistolet mitrailleur et vêtus de leur gilet par balle et autre bouclier en acrylique transparent.
La femme continue son cinéma:
—Ma fille ooh ma fille bien-aimée, c'est vous qui l'avez tué ooh c'est la police!! C'est vous les salopards de gadjo!
Elle s'en foutait bien de sa fille, elle avait omis de déclarer l'absence ou son départ depuis va savoir combien de temps, mais le flic se doute bien que la gitane devait penser qu'il y avait un billet à se faire en se la jouant mère éplorée.
—Pas la peine de chercher madame ya pas de la TV, tu peux arrêter ton mauvais jeu d'actrice grosse truie. Envoie le flic sur un coup de tête alors qu'il pensait:
"Putain si je pouvais te coller une balle la de suite a toi et ton futur parasite de merdeux de gitan dans ton ventre infect, ça ferait un peu moins d'allocs a verser par les gens qui bossent"
Elle fonce à présent sur lui comme un hippopotame quand on se met entre lui et sa mare de flotte.
Il sait bien que les gitans viennent d'Inde à la base, mais comme l'hippopotame il peut pas s'empêcher d'avoir envie de la renvoyer en Afrique.
"Putain de sous merdes débarquées du pays de la chiasse ya 1000 ans et qui sont toujours pas intégrés, et on veut nous faire croire que les Arabes débarqués ya 50 ans sont français...fils de pute..."
Au moment où elle allait sortir de son couloir, il l'agrippe de ses deux mains par les épaules et se sert de son poids à elle pour l'extirper et la faire pivoter sans ménagement hors de l'appart pour la jeter comme un sac de patates pourries dans les bras du premier policier d'intervention qui arrive dans le corridor de l'étage et qui grimace derrière la visière de son casque comme si on lui avait envoyé un seau de chiasse dessus.
Il n'a absolument aucune attention pour l'état de la grosse femme enceinte, elle est méprisable et rebutante, s'il y avait pas eu autant de témoins il l'aurait peu être pas buté, mais il lui aurait certainement filé des coups de pied dans le ventre ça lui aurait peu être fait fermer sa gueule pendant un temps avant qu'elle ait l'idée d'appeler son assistante sociale.
Là il aurait dû la flinguer du coup...
"Fils de pute de gitans valent même pas le prix de la balle qu'il faudrait leur collé à tous entre les deux yeux"
Outré, le fils de quarante ans jette son plat de pâte par-dessus la tête de son père dans le couloir et l'assiette vient s'éclater sur l'uniforme de l'officier à côté de Nathan.
—Fils de pute t'es même pas d'ici, d'où tu nous traite?! J'ver te suriner l'bide en diagonale et chier dedans sale chien de blanc de ses morts!! Hurle le gitan avant de se ruer furieusement dehors en poursuivant ses élucubrations.
—Par le sang d'ses morts la touche pas sale bâtard t'a aucun droit sur elle, t'es qu'un flic à la con!
—Toi me touche pas ou tu pars aussi, t'es prévenu. Rétorque-t-il sur un ton calme qui ne laisse aucune place à la discussion.
Le gitan ne peut croire qu'un flic lui parle comme ça, il enrage davantage et menace de sa fourchette avant d'éructer:
—Sale enculé de keuf de ses morts jver te buter espèce de f...
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que Beckerman lui décoche en pleine tempe un crochet du gauche dévastateur et le gitan s'écroule au sol.
—Désolé mon gros je suis peut être un flic, mais je suis pas tes larbins de la brigade de proximité qui t'apprennent à jouer au foot entre deux caravanes, moi j'suis terriblement vintage.
Il porte le poing a son nez pour renifler, ça pue le gitan et les bolognaise de merde et il fait une grimace dégoûtée et lève les yeux sur le père pour dire:
— Et toi putain espèce de gros tas de merde purulent tu viens de quelle façon? Sur tes deux jambes d'enfoiré de gros porc à la con? Ou jte fait traîné au sol comme la putain de saloperie de fils de pute de sous merde dégueulasse que tu es?
Le père ouvre de grands yeux incrédules devant le manque de respect dont ce flic fait preuve a son égard, mais il n'a pas le temps de s'en émouvoir oralement qu'une dizaine de flics d'intervention entrent déjà dans l'appart sans ménagement et le plaque au mur en lui ligotant les poignets tout en tenant en respect la dizaine de gitans tous plus répugnants les uns que les autres qui vivaient dans ce 50m² décrépi et puant.
Ils s'agitent à présent comme une bande de singes en cage essayant de rameuter tout l'étage, voir le quartier.
Les portes de l'étage commencent déjà à s'ouvrir pour laisser apparaître le même genre d'engeance dépravée, une tribu de bouseux rebutant de saleté, ils ont tous des téléphones en main et filment la scène à la verticale.
"C'est bien connu on a les yeux foutus à la verticale sur la gueule... tarés de frappadingues cancéreux de tik tok"
La sortie allait être coton, il allait falloir s'exfiltrer comme si c'était une zone de combat.
Ça ne lui fait pas peur et il sourit, peut-être allait-il finalement pouvoir décharger son arme de service dans la paillasse d'un de ces enculés du tiers monde.
Les flics prennent déjà la direction de la cage d'escalier et il va leur emboîter le pas quand soudain du coin de l'œil il aperçoit une fille à la silhouette féline incroyable et familière dans l'appartement. Elle lui donne immédiatement envie de décharger autre chose que son arme de service. Elle est trop belle pour l'endroit. Comme quoi c'est vrai que même les plus belles fleurs peuvent pousser dans du crottin.
Elle essaye de gérer la marmaille comme elle peut, mais sans crier ou s'agiter comme les autres babouins dans le salon autour d'elle, mais il y a plus troublant: c'est la copie conforme de la pouffiasse qu'il a trouvée à la décharge! une copie carbone, la différence c'est qu'elle est pas en plusieurs morceaux... Elle a des cheveux plus longs aussi, et un teint peut être légèrement plus mat.
Il aurait peut être dû consulter davantage les fichiers relatifs à cette famille avant de débarquer ici, peu importe qu'est-ce qu'il en avait à foutre, la grognasse en pièce détachée a une sœur en un seul morceau qui a peu ou proue le même âge, elle a l'air un ou deux ans plus âgée d'après lui, ça lui donnerait quoi autour des 18 ans?
"Est-ce que tu portes les mêmes petite culotte de gamine que ta pute de sœur?" pense-t-il en imaginant déjà comment il pourrait faire pour le savoir...
L'officier chargé des policiers d'intervention approche du lieutenant et sans cérémonie interrompt ses pensées obscènes pour lui dire:
—On est bon lieutenant! dit-il.??
Beckerman lui envoie un signe de tête avant de lâcher:
—On décolle, vous nettoierez le dégueulis sur votre uniforme plus tard caporal. D'une voix indifférente à l'officier couvert de reste de bouffe de merde alors qu'il reste les yeux rivés sur la fille à l'intérieur de l'appart.
Juste avant de partir la gitane se redresse et ils croisent leur regard, ses yeux ne sont pas vairons, mais ses seins sont des melons indécents, se dit-il avant de rompre le contact visuel et de prendre la direction de la sortie en s'allumant une clope d'une main que ses vieux démons font trembler.
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Merci de votre visite dans la Dimension 99.
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