On dirait des coups de feu, un, deux... Cinq, quelqu'un frappe à ma porte, le bruit s'intensifie, je ne comprends pas ce qui se passe.

D'abord, j'hésitai à aller ouvrir cette porte. Ce bruit m'avait terrifié jusqu'à ce qu'une voix venant de l'extérieur m'interpellât:
– Ouvre Mélanie, c'est moi. Ouvre Mélanie, c'est papa.

Cette douce voix que j'avais l'habitude d'entendre depuis ma tendre enfance aurait dû normalement me réconforter. Mais cette nuit sombre en pleines vacances d'été au milieu de nulle part me fit douter de la sincérité de la voix qui m'appelait.
– Ouvre ma chérie, c'est moi ! continua-t'il

Je sentais que cette voix était terrifiée tout autant que moi. Mais c'était bel et bien celle de mon papa. Je ne l'avais jamais entendu hurler comme ça avec tant de désespoir et de peur. Je me dépêchai d'ouvrir cette porte en enlevant les verrous que j'y avais mis. D'une force brutale, il poussa la porte.

Son regard n'était plus le même, c'était un regard horrifié. Je peinais à le reconnaître. On aurait dit quelqu'un d'autre qui était là, en face de moi, mais avec sa silhouette. J'avais l'impression que ses yeux voulaient sortir de leurs orbites, peut-être avaient-t'il vu quelque chose d'infâme. Sa bouche tremblait, son corps aussi. Il avait soudainement des difficultés à parler. Aucun mot ne sortait pourtant, c'était bien lui qui hurlait il y a quelques secondes.
– Qu'est ce qui se passe papa ? Pourquoi tu fais tout ce boucan ?

Il avait gardé le silence pendant encore quelques secondes. Mon corps était secoué. Je sentais une fraîcheur m'envahir.  Soudain, il sortit un couteau, caché dans sa manche qu'il serrait fortement dans sa paume de main. La monstruosité de son regard s'intensifia. Il me fixait soudainement sans me lâcher. Silence radio, juste le regard glacé.

D'un coup très rapide, il retourna le couteau vers moi et me le tendit. Je n'avais encore jamais eu aussi peur de toute ma vie.
– Prends ça Mélanie, et va-t'en loin d'ici!  Amène ta petite sœur avec toi et prends bien soin d'elle. Faites attention et ne vous retournez surtout pas.

Ma langue pesait dans ma bouche. Ces propos me paraissaient tout à fait insensés.
– Que… Quoi ?
Où veux-tu qu'on aille ? Je te rappelle qu'on est au beau milieu d'une forêt. Et ce couteau, tu veux que j'en fasse quoi?

Son regard devint plus laid. Il regarda le sol avec insistance en tremblant légèrement de la tête.
– Il y a quelque chose… il y a un truc dans cette forêt, me répondit-il avec un léger bégaiement qui me donnait des frissons partout. Cette chose m'a attaqué et je crains qu'elle ne revienne te faire du mal. Je m'en suis sortie de justesse continua-t-il

– Et Alfredo ? répondis-je simultanément..

Cette fois, sur son visage hideux glissait quelques gouttes de larmes. Je sentais un froid traverser tout mon corps…
– Ton frère…, cette chose l'a emporté et je n'ai rien pu y faire…

Bonsoir/Bonjour tout le monde.

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