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Chapitre 34 : Un Bon Souvenir

- Ton frère est adorable. J'aurais aimé le rencontrer plus tôt. 

Lucifer serra les mâchoires. Lilith était détendue, trop détendue pour une personne dans sa ligne de tir. Elle ajouta, avec un naturel désarmant : 

- Vas-y. Tue-moi. Qu'on en finisse. 

La main de Lucifer se crispa sur la détente de l'arme. La peur l'avait rarement touchée dans sa vie. Elle avait toujours été compensée par autre chose : la foi, la colère, la douleur. Pas cette fois, apparemment. Une angoisse épaisse coulait dans ses veines, rendant tous ses mouvements lents et imprécis. 

Les yeux de Lilith s'étaient allumés d'une étrange lueur à la vue du pistolet pointé sur elle. Elle s'approcha lentement et colla le canon du revolver contre son cœur, sans aucune hésitation. 

- J'aurai aimé élever ta fille avec toi. Elle est adorable. Elle te ressemble beaucoup. 

Lucifer garda le silence. Lilith reprit d'une voix douce, attendant une réaction : 

- C'est un très joli prénom, Maëlle. C'est toi qui l'as choisi ? Non, sans doute que non. Tu n'as jamais aimé donner des noms. 

Elles n'étaient pas là pour ça. Elles n'avaient pas passé des siècles à s'éviter pour se contenter de banalités le moment venu. Lucifer prit une inspiration tremblante. 

- Pourquoi ? 

Lilith saisit immédiatement le sens de sa question. Elle reformula, chaque mot porteur d'une chaleur que Lucifer avait oublié au fil des ans : 

- Pourquoi me suis-je donnée autant de mal pour te faire venir à moi ? 

Elles se tenaient éloignées de la simple longueur du bras tenant l'arme, leur conversation réduite à un murmure à peine audible. 

- Tu me manques, Lucifer. Tu me manques tellement...

- Arrête. 

Lucifer tremblait. Ce n'était pas la première fois qu'elle menaçait quelqu'un de mort. Ce n'était pas la première fois qu'elle hésitait à presser la détente. Mais c'était la première fois qu'elle était incapable de paraître déterminée. 

Pourquoi était-il si difficile de rester immobile ? Pourquoi avait-elle l'impression que Lilith vivait plus en cet instant qu'elle ne le faisait depuis des années ? 

- Tu ne devrais pas prendre autant de temps, Lucifer.

Lilith sourit, comme à un enfant à qui l'on apprend la vie. Elle tendit la main et saisit tendrement les lunettes de soleil entre ses doigts. 

- Tu ne devrais pas te cacher non plus. 

Elle tira lentement les lunettes vers elle, jusqu'à dévoiler complètement les yeux rouges qui se cachaient en-dessous. Ensuite seulement, elle envisagea de donner une explication complète. Son visage s'assombrit : 

- Raphaël est venu me voir, une fois. J'ai réussi à le convaincre de revenir. Au fil du temps, j'ai réussi à le convaincre de beaucoup de choses. Les démons sont dangereux, le monde serait mieux sans eux, l'Apocalypse est pour bientôt... 

Elle baissa les yeux sur les verres teintés entre ses doigts, songeuse.

- Je n'aurais pas cru qu'il serait si facile de le manipuler. Il se sentait coupable, je crois. Pour tous ceux qu'il n'avait pas pu sauver. C'est si simple de manipuler quelqu'un de rongé par la culpabilité. 

- Pourquoi ? 

C'était l'unique question qui parvenait à se frayer un chemin jusqu'aux lèvres de Lucifer. Lilith releva les yeux :

- Pour te revoir, quoi d'autre ?

La surprise dans sa voix était sincère, innocente. Lucifer se retrouva sans voix pour y répondre.

- Tu étais partie, expliqua Lilith. Tu faisais tout pour m'éviter. Je me suis dit que si je menaçais le monde entier, tu ferais le déplacement. Entre-temps, j'ai découvert que tu avais un enfant. Pour elle aussi, j'étais sûre que tu me rejoindrais. 

Lucifer lâcha un rire nerveux. Elle avait effectivement fait le déplacement. Elle garda le silence néanmoins. L'expression de Lilith s'adoucit en un sourire triste :

- Toutes les histoires ont une fin, Lucifer. Il serait temps de terminer la nôtre.

Lucifer pinça les lèvres et secoua lentement la tête : 

- Nous ne sommes plus ensemble depuis longtemps.

- Mais ce n'est pas fini. On ne peut pas terminer comme ça, par une séparation toute bête. Pas nous

Lilith caressa la joue de Lucifer, le même air bienveillant et insupportable sur le visage. Elle la fixait patiemment, attendant qu'elle réagisse, qu'elle dise quelque chose. Et Lucifer lâcha une simple phrase, tout bas, presque inaudible :

- Je te demande pardon. 

Ces deux mots ouvrirent en elle une porte condamnée depuis une éternité, d'où des flots de sentiments s'échappèrent précipitamment. Des torrents de larmes inondèrent ses joues, intarissables. Les mots s'écoulèrent en vagues successives au même rythme, profitant de l'effondrement du barrage construit au fil du temps : 

- Pardonne-moi pour ne pas avoir compris à quel point tu voulais des enfants. Pardonne-moi pour tous les jours où je t'ai laissée de côté, pour toutes les fois où je t'ai ignorée alors que je savais qu'il fallait qu'on se voit. Pardonne-moi d'avoir été lâche, d'avoir fui un peu plus loin quand tu te rapprochais. Pardonne-moi pour tout le temps que tu as passé seule par ma faute. Pardonne-moi pour t'avoir fait signer ce contrat parce que j'étais terrifiée à l'idée que tu me laisses seule, que tu partes au Paradis et que je ne puisse jamais te revoir. Pardonne-moi pour t'avoir rendue immortelle dans ce monde alors que tu méritais mieux. Pardonne-moi pour tout.

Le sourire de Lilith s'agrandit, illuminant ses yeux d'une lumière à laquelle ils n'étaient plus habitués. Elle scruta longuement le visage de Lucifer, intensément, comme pour s'assurer que tout avait bien été dit. Elle laissa retomber sa main le long de son corps, une lueur déterminée dans le regard : 

- Maintenant, c'est fini. 

Si l'instant n'avait pas rendu chacun de ses gestes douloureux, si ses mains n'avaient pas tremblé violemment, si elle n'avait pas été en train de pleurer plus qu'elle ne l'avait jamais fait au cours de sa vie, Lucifer aurait éclaté de rire. Elle aurait lâché l'arme, elle aurait fini à genoux sur le sol en se tenant les côtes, elle aurait eu les larmes aux yeux. Elle aurait ri face à l'absurdité de la scène dans laquelle elle jouait. Elle aurait ri de la fin de son monde. 

Au lieu de son rire, ce fut un coup de feu qui retentit. L'écho de la détonation résonna longtemps à ses oreilles. Les lunettes de soleil tombèrent au sol. L'un des verres se détacha de l'armature et roula un peu plus loin sur le plancher. Le corps de Lilith s'effondra avec un bruit mat, un trou sanglant dans la poitrine. 

Si elle n'avait pas été certaine d'avoir entendu son cœur s'arrêter, Lucifer aurait hurlé de rire. 

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