
Chapitre 26 - Fin
— Tonton !
Un sourire illumina le visage de Mattéo lorsque Noah pénétra dans le salon. Le jeune garçon lui sauta dans les bras, pour leur câlin de bonjour habituel.
Lorsque les pieds de Mattéo rencontrèrent de nouveau le sol, Noah constata que son neveu était vêtu d'une de ses plus belles tenues. Si, en temps normal, il avait une bouille d'ange à qui on donnerait le bon dieu sans confession, ce n'était rien comparé à aujourd'hui. Son petit air malicieux était accentué par son pantalon en daim noir et sa petite chemise grise ajustée. Ses cheveux étaient coiffés avec du gel et il se tenait droit comme rarement.
— Tu t'es fait beau pour le père Noël ?
— Oui ! s'exclama-t-il, un sourire aux lèvres.
— Tu crois que tu as été assez sage pour avoir tes cadeaux ?
— Oui ! Plein, plein, plein de cadeaux !
Mattéo déguerpit aussi vite qu'il était arrivé, préférant aller reprendre son jeu sur la console que d'écouter son oncle le taquiner sur sa sagesse, toute relative. Il espérait aussi que la soirée se déroulerait vite. Plus il serait couché, plus tôt il se réveillerait le lendemain pour découvrir la montagne de cadeaux qu'il avait commandés.
— Enfin te voilà ! On a bien cru que tu n'arriverais pas.
Sa mère vint lui pincer la joue puis le détailla de la tête au pied, comme elle en avait l'habitude.
— Tu étais encore au boulot, dit-elle d'un ton réprobateur.
Noah s'empourpra, ce que sa mère prit pour une affirmation à ses dires.
— Tu sais qu'il n'y a pas que le boulot dans la vie !
— Je n'étais pas au travail, maman. Je me suis reposé....
Des frissons parcoururent son corps au souvenir des doigts d'Aaron parcourant son épiderme cet après-midi. Après avoir signé le matin même le dossier qui leur avait permis de se rencontrer, ils avaient pris la direction du domicile de Noah.
Lovés sur son canapé, leurs caresses douces s'étaient rapidement transformé en touchés affamés. Leurs pantalons s'étaient ouverts, leurs mains s'étaient glissées sur cette peau chaude, rougie pas le plaisir, tendue par l'envie.
Aaron avait fini par mener la danse. Il s'était glissé entre ses jambes, avait parcouru son torse de ses lèvres, effleurant le tissu qui le séparait de sa peau blanche. Sa course s'était terminée plus au Sud et un gémissement d'envie s'était échappé de ses lèvres quand celles d'Aaron s'étaient posées sur sa virilité, encore couverte par le tissu de son boxer. Celui-ci n'était pas resté en place bien longtemps et ses plaintes régulières s'étaient transformées en un souffle haché quand sa bouche avait cajolé son sexe.
— .... Et ma sieste a duré plus longtemps que prévue.
Et elle s'était surtout avérée plus crapuleuse qu'il ne l'avait pensé, mais ça, il ne le dirait pas à sa mère.
Ils n'avaient pas encore franchi l'étape ultime avec Aaron, mais depuis trois jours, ils apprivoisaient leurs corps plus en profondeur. Non, Corinne n'avait pas besoin de savoir que son fils avait eu un orgasme du tonnerre grâce à la délicieuse bouche de son compagnon quelques heures plus tôt... Ni que, ledit amant, avait à son tour atteint le septième ciel grâce aux mains de Noah qui avait fait des merveilles sous la douche, raison du départ tardif de son appartement.
Corinne lui adressa un regard peu convaincu, mais ni l'un ni l'autre ne s'attarda sur le sujet. La soirée ne prêtait guère à un débat enflammé concernant l'amour que Noah avait pour son travail, au détriment de sa vie personnelle.
— La fin d'année approche. J'espère que lever le pied sur ton travail fait partie des résolutions que tu vas prendre cette année.
Un fin sourire, que Corinne ne remarqua pas, se dessina sur les lèvres de Noah. Il n'avait – étonnement – aucun doute sur le fait que son nombre d'heures supplémentaires allait considérablement diminuer... Au grand dam de Laurent !
— Salut frangin !
Amélia lui asséna une tape amicale sur l'épaule, que Noah s'empressa de lui rendre.
— Tu comptes rester planter dans l'encadrement de la porte où venir t'asseoir avec nous ? Et c'est quoi, ce petit sourire ?
— J'arrive, répondit-il en ôtant ses chaussures. Maman et ses leçons de morales sur mon boulot alors...
— ...alors qu'elle n'était pas mieux ! termina Amélia à sa place.
Il suivit sa sœur pour prendre place aux côtés du reste de sa famille, en cette soirée de réveillon. Il pensa à Aaron qui passait sa soirée en compagnie de Mark et son épouse, ainsi que la journée de demain en compagnie de leur famille. Ils s'étaient quittés depuis à peine une heure, mais il avait déjà hâte de le retrouver.
☆
L'odeur s'évaporant des cuisines le réveilla. Les douces émanations pénétraient dans la chambre qu'il avait occupée pour la nuit. Son estomac était à peine rassasié des mets dégustés la veille, mais ces effluves réveillaient ses papilles.
Il s'étira de tout son long, se cognant contre le mur. Un instant, il avait oublié que lorsqu'il dormait chez ses parents le lit n'avait qu'une place, pas deux. Il se frotta le coude rougi, avant que son regard ne se pose sur son téléphone dont l'écran était allumé.
Il sourit, n'ayant aucun mal à deviner la personne à l'origine du sms qu'il venait de recevoir.
« — Joyeux Noël, Noah <3 Tu me manques déjà »
Le concerné rougit comme une collégienne devant son premier béguin.
« — Joyeux Noël à toi aussi. »
Il adorait les fêtes de fin d'années. Cette période était toujours propice à des moments d'échanges chaleureux, mais cette année s'annonçait encore meilleure. Sa journée ne pouvait que bien se passer après cet échange banal qui, néanmoins, lui donnait du baume au cœur.
« — Vivement demain »
Il sourit de nouveau, avant de taper à toute vitesse sur son clavier.
« — Demain ? Qu'est ce qui se passe demain pour que tu sois si pressé ? »
« — Toi, moi, enlacés, des mains baladeuses, et accessoirement nus... Et, surtout, mon cadeau ! »
Si Noah avait commencé à rougir à la lecture du message, il retrouva bien vite son sérieux à la fin de celui-ci.
« — Ton cadeau ? Qui te dit que je t'ai fait un cadeau ? »
« — Mon petit doigt... Et aussi, l'emballage que j'ai vu au fond de ton armoire quand je t'ai piqué un tee-shirt et un boxer. »
Il grogna, dépité d'avoir été découvert. Ce n'était pas vraiment une cachette. En réalité, le cadeau avait fini la course au fond de son armoire puisqu'après leur dispute, il ne pensait pas avoir l'occasion de l'offrir à Aaron. Il l'avait donc enterré au fond du placard, avec l'espoir – vain - de l'oublier. Avant qu'il n'ait le temps de répondre, un nouveau sms arriva.
« — C'est quoi mon cadeau ? »
« — Qui te dit qu'il était pour toi et pas pour quelqu'un de ma famille ? »
« — Peut-être parce que ceux de ta famille était en évidence dans ton salon pour pas que tu les oublie. C'est toi-même qui me l'a dit, alors ne me contredis pas. »
« — Ce sera plus un cadeau, si je te dis ce que c'est. »
« — Mais je suis pas patient ! C'est quoi ? »
« — Un cadeau. »
« — Je sais que c'est un cadeau. Mais c'est quoi mon cadeau ? »
« — Tu sauras demain. »
« — S'il te plait ? »
« — Arrête ou je t'ignore jusqu'à demain. »
« — Tu n'oserais pas ! »
Noah sourit et ne répondit pas. Aaron avait beau être son aîné, il avait conservé une âme d'enfant et pouvait se montrer très gamin. Un peu comme lui.
« — Noah ? »
« — Noah ? »
« — Réponds-moi ! »
« — Je te jure que si tu continues à m'ignorer, tu me le paieras dès demain. »
« — Ah oui ? Et comment ? »
« — Pas de sexe pour une durée indéterminée. »
Noah rit franchement devant son écran.
« — Tu as conscience que tu seras autant puni que moi. »
Il attendit plusieurs minutes avant de voir – enfin – la réponse arriver.
« — Tu m'énerves quand t'as raison. »
☆
Il avait fini par quitter la chaleur de son lit et délaisser son téléphone pour rejoindre ses parents. Sa mère s'affairait derrière ses fourneaux, refusant que Noah lui apporte son aide. Il n'était pas un bon cuisinier et Corinne refusait tout bonnement qu'il vienne gâcher son repas préparé avec amour. Heureusement pour lui, sa sœur et sa petite tribu était arrivée de bonne heure.
— Hep ! Hep ! Hep ! Et mon câlin alors ?
Mattéo avait franchi la porte à toute vitesse, jetant sa veste sur le sol sous le regard désapprobateur de son père, pour se diriger vers le salon.
— Mais tonton ! Les cadeaux !
Il trépignait. Sautillant sur le sol, Mattéo était partagé entre continuer sur sa lancée et se diriger vers les cadeaux ou aller dire bonjour à Noah.
— Qui te dit qu'il y a des cadeaux ?
— Je sais, c'est tout.
— Et moi, je dis que si tu ne dis pas bonjour, les cadeaux vont disparaître.
Noah adressa un clin d'œil à son père. Il profitait de la distraction pour aller cacher les cadeaux en question.
— N'importe quoi ! Le papa Noël, il reprend pas les cadeaux, surtout qu'il sort que la nuit pour qu'on le voie pas.
Sûr de lui, Mattéo tourna les talons pour pénétrer dans le salon et déchanta rapidement. Le pied du sapin était visible, sans aucuns présents devant lui.
— Maman ! hurla-t-il les larmes au bord des yeux.
— C'est malin, grogna Amélia en donnant une tape à l'arrière du crâne de Noah.
— Petit chat, ne pleure pas.
Plein de culpabilité, Noah se précipita vers Mattéo pour l'encercler dans ses bras.
— Tonton, il est pas drôle, il a demandé à cacher les cadeaux que le père Noël a apporté.
Il berça Mattéo pour calmer ses larmes – de crocodile – et déposa des dizaines de baisers papillons sur son visage.
— Je sais, s'amusa Mattéo quand Noah le relâcha. J'ai vu papy partir avec. Il est pas très discret papy.
Noah resta coi devant son neveu. Il s'était fait prendre à son propre jeu et il était forcé de constater que cet enfant le menait à la baguette. Et il le ferait certainement encore très longtemps, Noah étant incapable de lui résister.
— Cet enfant causera ma perte !
— Et encore, ce n'est pas le tien. Tu verras comme ils te feront tourner en bourrique, s'amusa Arnaud.
☆
Le repas avait été délicieux, comme Noah s'y attendait. L'ambiance était conviviale et familiale. Ils s'étaient rempli la panse, avait bu – certains un peu trop – et déballé les différents cadeaux. Mattéo avec un empressement non feint, qui avait aussi pris plaisir à ouvrir ceux de sa petite sœur.
Après la fin du repas, le café et le digestif qui s'ensuit, Noah avait remarqué que la fougue de Mattéo avait diminuée. Il avait pensé que c'était dû à la fatigue, mais son neveu avait refusé d'aller à la sieste.
Surpris, Noah décida donc d'aller s'installer aux côtés de son neveu, glissant un bras autour de ses épaules. Le petit garçon jouait avec l'un de ses cadeaux, mais une lueur de tristesse gisait au fond de ses yeux habituellement pétillants.
— Qu'est-ce qui ne va pas, mon grand ?
— J'avais demandé un autre cadeau, mais le père Noël ne l'a pas apporté.
Une nouvelle vague de culpabilité envahit Noah suite à sa blague – pas drôle – du matin, même si Mattéo n'était pas tombé dans le panneau malgré son jeune âge.
— Oh mon petit chat. Qu'est-ce qu'il a oublié le père Noël ?
Mattéo baissa les yeux, gêné et triste, et fini par murmurer :
— Un amoureux pour toi, pour que t'utilises les pièces.
Une bouffée d'amour réchauffa le corps de Noah aux paroles du jeune enfant. Un amour inconditionnel, fort et puissant. Il pourrait donner sa vie pour la bouille d'ange qu'était son neveu et le voir attristé, pour lui, le peinait à son tour.
— Oh mon petit chat ! Tonton, va te dire un secret, souffla-t-il à son oreille.
A ces paroles, Mattéo délaissa son jouet et son regard retrouva sa lueur malicieuse. Il adorait entendre des secrets, même s'il n'était pas le meilleur pour les garder – comme tout enfant de cinq ans.
— Le père Noël t'a écouté. Tonton, il a un amoureux.
Un large sourire fendit les lèvres de Mattéo.
— C'est vrai ?
— Oui, mon chat.
— Trop cool !
Il leva les bras en l'air, en signe de victoire, heureux que le Père Noël ait apporté le cadeau qu'il avait commandé pour son tonton. Noah savait que, bientôt, toute sa famille serait au courant. Qu'importe ! Ses doutes étaient encore présents, mais l'espoir et l'envie prenait petit à petit le pas sur l'obscurité.
Il n'avait pas proposé à Aaron de l'accompagner. C'était bien trop tôt. Leur relation débutait à peine, il manquait encore de confiance en lui. Il l'appréciait, énormément, mais il n'était pas encore amoureux. Alors le présenter à sa famille, il en était pour l'instant hors de question.
Cependant, il n'avait aucun mal à s'imaginer au même endroit, l'année prochaine, ses doigts enlacés à ceux d'Aaron, profitant de leur traditionnel repas en famille avec le beau châtain à ses côtés, partageant ces instants de bonheur et d'amour.
— Je t'aime petit chat.
— T'aime fort tonton.
FIN
» —— ☆ —— «
Après plusieurs mois d'aventure, ça me fait un peu bizarre de mettre le point final à cette histoire.
Je me suis beaucoup attachée à Noah et Aaron et je suis triste de les quitter. Mais tout à une fin.
Ce dernier chapitre n'est peut être pas celui que vous attendiez. Aaron est peu présent, mais c'est comme ça que je l'ai imaginé depuis le début.
Et maintenant ?
Si Noah et Aaron vous ont plu, j'espère vous retrouver pour les aventures de Gaëtan, le meilleur ami de Noah. Il est donc fort probable que ce dernier fasse des apparitions, accompagné de sa moitié - ou célibataire, allez savoir - dans cette seconde histoire. Le premier chapitre, qui ne devait être qu'un OS, est en ligne depuis un moment. Le second sera en ligne dans le courant du mois de Mai, normalement.
Un autre projet va bientôt voir le jour également. Celui-là doit être fini avant la fin du mois de septembre, alors ce sera le projet principal de ces prochains mois, mais, promis, je n'oublie pas Gaëtan et Monsieur Huet pour autant.
Je termine par vous dire merci pour l'accueil fait à cette petite histoire. Je ne m'attendais pas à atteindre les 4k vues, encore moins dépasser les 700 votes et les 1k commentaires.
Merci ♡ Et peut-être à bientôt au détour d'une autre histoire ?
Helyne
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