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Chapitre 23

La mine fatiguée, les épaules basses, Noah claqua la porte de son appartement avec son pied. Tant pis s'il laissait une trace, il prendrait le temps de nettoyer plus tard.

Son humeur était morose, tout comme le temps qui avait tourné à l'orage. Les quelques rayons de soleil du matin avaient déserté le ciel pour laisser place à une pluie de grêle, vite remplacée par une pluie diluvienne. Son manteau goutait sur le sol, laissant une traînée derrière son passage.

Il se dévêtit de celui-ci, le jeta sur une chaise, puis s'effondra dans son canapé. Son regard contempla les pièces de son appartement, vides. Son estomac était noué et, malgré l'heure tardive, il ne ressentait aucune nécessité de manger. Ses yeux se posèrent sur l'écran noir de la télévision, mais il les détourna rapidement. Il avait l'impression que cela faisait une éternité qu'il ne l'avait pas regardé. Tout du moins seul. Son cœur se serra.

Il secoua la tête pour faire fuir ses mauvaises pensées puis, avant de s'endormir sur son canapé, il se dirigea vers sa salle de bain, pour une bonne douche chaude. L'eau coulait sur son corps, réchauffant ce dernier. Des milliers de frissons parcoururent son échine. Le contraste entre la pluie froide qui était tombée et les jets chauds s'échappant du pommeau était saisissant.

Il profita de ce cocon de chaleur de nombreuses minutes, avant de finalement s'arracher à ce moment de bien-être. Une serviette nouée autour de sa taille, il effaça la buée du miroir à l'aide de sa main. Ses cheveux mouillés et emmêlés retombaient sur son front. Ses traits étaient légèrement tirés, mais pas par la fatigue contrairement à d'habitude.

Un soupir se détacha de ses lèvres avant qu'il ne cesse sa contemplation pour s'emparer de son téléphone. L'écran s'alluma, révélant la photo de son fond d'écran : Mattéo, assis sur le canapé du salon, avec sa petite sœur bien calée dans le creux de ses bras. Ils étaient mignons tous les deux. Son cœur se gonfla d'amour devant cette vision.

Son observation prit fin lorsque la petite fenêtre annonçant l'arrivée d'un message s'afficha.

« — Où es-tu ? »

Il fronça les sourcils devant la question, dont la réponse lui semblait évidente.

Il était vingt et une heure passée. Sa journée avait été épuisante. Il avait quitté le bureau en dernier, bien après que la nuit soit tombée, et essuyé la pluie battante. Ou pouvait-il être autrement que chez lui ?

« — Chez moi. »

Court, net, concis. Il pouvait difficilement faire autrement de toute manière.

« — Je croyais qu'on devait se voir ce soir. »

Le froncement de ses sourcils s'accentua à la lecture de ces derniers mots. Il réfléchit plusieurs secondes avant d'envoyer sa réponse.

« — Tu m'as dit de laisser tomber. »

Son cœur s'emballa, impatient de la réponse.

Après leur conversation houleuse du matin et les derniers mots prononcés par Aaron, il ne s'attendait pas à recevoir un message de sa part.

Se pourrait-il qu'il ait mal interprété ses paroles ? Qu'une nouvelle fois, les doutes et les souvenirs du passé aient pris le pas sur sa raison ? Que la peur soit si insinuée en lui, qu'il se glisse dans la moindre petite faille pour fuir ?

Cependant, ses espoirs s'enfuirent plus vite que Bip Bip devant le coyote. Son écran demeurait désespérément noir.

> Vendredi 18 décembre

Le rire de Lola résonna au moment où elle pénétrait dans la cuisine. Son regard pétillait. De très légères fossettes se dessinaient sur ses joues, alors que son sourire dévoilait ses dents blanches, dignes d'une pub pour dentifrice. Elle riait alors que Maggy, sur ses talons, racontait la dernière péripétie qui lui était arrivé.

Bien que Noah soit, lui aussi, amusé par les déboires de sa collègue, il ne ressentait ni l'envie de rire, ni même celle de rester en présence de ses collègues. Il voulait juste aller se terrer dans son bureau, se plonger dans le travail pour éviter de ressasser.

La veille, son écran avait fini par s'allumer pour annoncer l'arrivée du message qu'il attendait. Endormi comme un loir, il n'en avait pris connaissance que le matin même et depuis, les mots se répétaient en boucle dans sa tête.

« — Tu te moques de moi ? Putain Noah ! »

Il se moquait de lui ? C'est lui qui lui avait dit de laisser tomber, comment aurait-il dû le prendre ? Ses interrogations tournaient dans sa tête depuis qu'il avait reçu ce message. Son esprit si embrouillé qu'il avait été incapable de répondre.

Lors de ces précédentes relations, il n'avait pas vu les signes annonciateurs de catastrophe. Même lorsque Gaëtan lui avait fait part de ses doutes, il avait ignoré la situation. Épris. Amoureux. Il profitait de son petit nuage, rendant la chute encore plus rude lorsqu'elle arrivait.

La dernière lui avait été fatale. Il s'était difficilement relevé. La confiance l'avait déserté. Les doutes avaient emménagés dans sa boîte crânienne. Et depuis, il passait son temps à analyser le moindre petit geste, la plus silencieuse des paroles qui pouvaient annoncer que tout était voué à l'échec. Il anticipait, peut-être trop. Sûrement. Mais, les mots d'Aaron étaient clairs : « Laisse tomber ! ».

Et c'est ce qu'il était en train de faire.

> Samedi 19 décembre

Il soupira puis regarda l'heure sur son téléphone.

10h37.

La matinée n'était pas terminée. La journée loin d'être finie. Pourtant, il avait déjà fait la totalité de son ménage. Ses placards étaient loin de déborder, mais suffisamment remplis pour lui éviter d'affronter la foule le week-end précédent Noël. Sa machine était vide et les vêtements pendus sur son étendage. En résumé, il avait tout fait.

Il pouvait prendre du temps pour lui, profiter de sa solitude comme il le faisait si souvent. Enfin ça, s'était avant. Avant qu'Aaron n'entre dans son univers, ne le pousse à sortir de chez lui pour aller parcourir les rues de la ville, leurs doigts enlacés, ne l'invite chez lui pour lui faire découvrir son propre monde et renoncer à ses soirées en solitaire.

Une nouvelle plainte quitta ses lèvres.

Il s'affaissa dans son canapé après avoir saisi le livre, délaissé ces dernières semaines, qui trainait sur sa table basse. Il lui fallut plusieurs dizaines de minutes avant de cesser de lire, relire et encore lire la même page et passer à la suivante, se laissant happer dans le monde de l'auteur.

> Dimanche 20 décembre

— Tonton !

Le petit garçon de cinq ans se précipita dans les bras de son oncle, à peine ce dernier avait-il franchi la porte. Ses bras s'enroulèrent automatiquement autour de sa nuque et il lui fit un câlin en posant sa tête dans le creux de son cou. Noah profita de l'étreinte avant qu'il ne s'échappe pour retrouver ses jouets.

Il n'avait pas prévu de rejoindre sa famille ce week-end. Leurs retrouvailles devaient se faire le soir du réveillon, chez sa sœur. Puis il devait passer la nuit chez ses parents, avant que la famille ne se réunisse de nouveau dans la demeure familiale le jour de Noël. C'est ce qui était prévu. Néanmoins, s'il était resté chez lui, il aurait passé la journée à tourner en rond et ruminer. Comme hier.

Il n'avait toujours pas pris son téléphone pour répondre à Aaron. Incapable de retrouver le fil de ses pensées, il ne trouvait pas ses mots. Il y avait le petit ange sur son épaule gauche, non loin de son cœur, qui lui soufflait que les mots prononcés par Aaron n'étaient pas une rupture, une fin de non-recevoir. Il lui suffisait qu'il se laisse aller comme conseillé par Gaëtan, qu'il parle pour qu'Aaron comprenne ses doutes. Mais il y avait aussi le petit démon sur son épaule droite qui sautillait, exultait, tout en murmurant qu'Aaron ne l'avait pas recontacté non plus. Signe évident que son « laisse tomber ! » signifiait bien ce que Noah pensait.

— Tu as des petits yeux mon chéri, constata Corinne, glissant sa paume de main sur la joue de son fils. Je sais que les fin d'années son speed, mais tu dois quand même prendre du temps pour toi, il n'y a pas que le boulot dans la vie.

Si seulement ces cernes étaient dus au travail. Sa nuit avait été agitée. Il n'y avait pas prêté attention avant, mais ces dernières nuits, ils les passaient plus souvent chez Aaron que chez lui. Blotti dans son étreinte chaude, profitant de ses doigts qui laissaient de douces caresses sur son épiderme. Et cela faisait trois nuits qu'il ne dormait pas avec Aaron. Deux jours qu'ils n'avaient pas échangé un mot, ni un regard.

Ces pensées, il les garda pour lui.

— Le boulot est compliqué en ce moment, se contenta-il de répondre. Ça ira mieux une fois les fêtes passées.

Corinne lui adressa un sourire complice avant de retourner derrière ses fourneaux. Amélia lui donna une légère tape sur l'épaule en guise de bonjour. Ils n'avaient jamais montré leurs sentiments par des gestes affectifs ou des mots. Pourtant, tous savaient qu'ils s'aimaient fort. Et, s'il ne faisait pas la bise à sa sœur pour lui dire bonjour, il répondit à sa salutation par le même geste, ce qui arracha un sourire à cette dernière.

— Tu as quitté ta grotte, s'amusa-t-elle alors qu'il grogna en réponse.

— Laisse ton frère tranquille, la morigéna leur père.

Noah adressa un regard moqueur à sa sœur, puis un sourire de remerciement à son père... qu'il perdit bien vite quand ce dernier continua à parler.

— A force de rester dans sa tanière, il doit plus savoir parler avec la civilisation. Peut-être qu'on devrait penser à créer son propre langage pour le comprendre ?

Sa sœur fut incapable de retenir son éclat de rire, alors que Noah resta coi, telle une carpe sortie de l'eau.

— Mais papa ! finit-il par s'exclamer.

Ce dernier répondit par un haussement d'épaule, retournant aider son épouse à la préparation du repas. Amélia finit par calmer son éclat de rire, avant de lui adresser un regard revanchard.

— Au moins, je ne suis pas la seule victime de son humour bien à lui.

Ce fut au tour de Noah de sourire en se remémorant la dernière fois que sa sœur avait été victime des paroles de leur père. Amélia se plaignait des quelques kilos de grossesse qu'elle n'arrivait pas à perdre. Pour une raison que Noah ignorait, elle avait dit ressembler à une lampe. Et si elle s'attendait à être contredite dans ses propos, son père en avait décidé autrement en répondant, le plus naturellement du monde : « Tu ressembles à une lampe, mais t'es loin d'être une lumière ! ».

Noah s'apprêtait à charrier sa sœur à ce souvenir, mais elle lui coupa l'herbe sous le pied.

— Je sais à quoi tu penses et ne fais aucun commentaire !

Elle quitta la cuisine pour se rendre dans le salon, retrouver ses enfants. Noah lui emboita le pas. Un sourire attendri se dessina sur ses lèvres. Mattéo était tranquillement installé à même le sol, concentré sur son puzzle. Maëlys était à quelques pas de lui, allongée sur son tapis d'éveil, essayant d'attraper les jouets pendus au-dessus de sa tête.

Arnaud, de son côté, avait déjà pris place autour de la table dressée. Noah le salua d'une poignée de main amicale.

— Alors, enfin vacances ?

— Enfin, répondit Arnaud en soufflant. Toujours pas de vacances pour toi ?

— Jamais pendant les fêtes, soupira Noah.

Ces dernières vacances lui semblaient loin. Il s'apprêtait à reprendre la parole, quand il sentit une petite main tirée sur son pantalon.

— Tonton, murmura Mattéo.

— Oui, mon chat ?

Son neveu était debout, à ses côtés, les joues rouges. Amélia était derrière lui, un pot plein de pièces dans les bras. Un bocal que Noah reconnaissait bien pour l'avoir croisé à de nombreuses reprises.

— C'est pour toi, dit Mattéo, du ton timide qu'il lui arrivait de prendre.

Amélia lui tendit le cadeau avec un sourire, sous le regard interrogateur de Noah.

— C'est lui a qui décidé, dit-elle. Mon cœur, pourquoi tu veux donner le pot à tonton ?

Le visage de Mattéo retrouva son air canaille.

— Ben pour que quand tonton il aura un amoureux, ils aillent au restaurant ! s'exclama-t-il comme si c'était une évidence.

Et l'évidence frappa Noah.

Puissante. Forte. Évidente.

La seule personne à qui il pensa à l'entente de ces mots avait un regard gris, tirant sur le bleu, inoubliable. Des mains douces, chatouilleuses et joueuses. Une voix suave qui lui donnait des frissons. Des cheveux dans lesquels il adorait glisser ses doigts. Un corps qu'il avait envie de découvrir dans sa tenue d'Adam. Une personne répondant à un doux nom...

Aaron.

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