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Histoire 1





Sophia était nouvelle dans cet établissement. Une clinique flambant neuf en plein 16-ième arrondissement.

Tout avait été pensé dans la démesure. Des chambres spacieuses, un bloc opératoire dernier cri, avec du matériel de haute technologie. Jusqu'au parking et ses 320 places numérotées électroniquement. Un véritable luxe pour la capitale.

Mais Sophia prenait le métro. Elle n'avait pas encore les moyens de se payer une voiture.


L'infirmière en chef lui faisait les honneurs de la visite.  Le service SLD ( Soin de Longue Durée), en l'occurrence. Service dans lequel Sophia allait exercer.


- Et là, se trouve notre doyen, s'exclama-t-elle en poussant la porte de la chambre 428. Voici Monsieur Victor et ses 103 ans. Bonjour, Monsieur Victor. Comment allez-vous ce matin?

Un vieil homme à la peau toute flétrie, parsemée de taches brunes, somnolait dans un fauteuil. La tête penchée sur le côté.. Il sursauta en entendant prononcer son nom. Et se redressa du mieux qu'il put, afin de paraître présentable.

- Ah! mon infirmière préférée! (il lui fit un clin d'oeil) c'est vous qui officiez ce matin? C'est nouveau ça!


Elle s'avança pour lui recaler l'oreiller qui venait de chuter.

- Pas de fausses joies Monsieur Victor. Je suis venue vous présenter Sophia, la nouvelle aide soignante qui s'occupera de vous, désormais.

Elle poussa littéralement Sophia devant le vieil homme.

-Ne soyez donc pas si timide, mademoiselle, ajouta ce dernier malicieusent, je ne vais pas vous croquer. (Il refit un clin d'oeil appuyé à l'infirmière-chef), même si je vous trouve ravissante.


Sophia sentit le rouge lui monter aux joues.

- Méfie-toi de lui, c'est un flatteur. Il fait le coup à toutes les jolies jeunes femmes.

- Allons, allons, mon grand âge me confère le privilège de l'honnêteté désormais. Il me reste au moins cela. Je peux dire à une personne que je la trouve charmante sans pour autant que cela ne prête à confusion. Ah! par contre, si j'avais eu vingt-ans de moins...

Il laissa retomber son avant-bras le long de sa jambe, en signe de fausse impuissance.


Les deux femmes rirent de bon coeur.

- Vingt ans de moins, voyez-vous ça! Vous aurez l'occasion de raconter votre vie trépidante à Sophia. Je suis sûre qu'elle apprendra beaucoup, avec vous.


Après lui avoir administré ses cachets journaliers, elles s'éclipsèrent discrètement.


- Il m'a l'air en pleine forme. On ne croirait pas, pour son âge.

- Ne te fie pas aux apparences. Aujourd'hui, tu as vu le bon côté de sa personne, mais Il peut être sujet à des périodes de grandes dépressions. Et là, il faut l'avoir à l'oeil, nuit et jour, sinon il risquerait de faire des bêtises.

Sophia emboîta le pas à sa supérieure qui dévalait à présent les escaliers menant à l'étage en dessous.

- Pourtant, il me semble avoir toute sa tête. Et puis, quelle répartie...

- Méfie-toi, je te dis. Les apparences peuvent parfois se révéler trompeuses. Mais il est vrai que c'est un homme charmant. Un vrai gentleman.


¤¤¤


Cela faisait maintenant un mois que Sophia exerçait dans cette clinique privée. Le travail ne manquait pas. S'occuper tous les jours de la vingtaine de patients était harassant. La toilette du matin, le lavage, les repas, la chambre à faire... 

Heureusement, les après-midi étaient moins chargés. Une promenade quotidienne dans le grand parc ombragé de la propriété. Une lecture, des jeux de société... Et pour finir, le repas de dix-huit heures trente.

Après, Sophia était libre. Libre de retourner dans son minuscule studio, plus seule que jamais.

Heureusement, elle avait Monsieur Victor...


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Au fil du temps, elle avait appris à apprécier le vieil homme. Sa bonne humeur, ses manières polies, un petit mot gentil chaque fois qu'elle pénétrait dans sa chambre.

Il savait y faire, le bougre.  Dès le début, elle l'aima bien. C'était visiblement réciproque.

Elle aimait l'emmener prendre l'air jusqu'au fond du parc, le poussant dans son fauteuil roulant. Ils avaient pris l'habitude de s'asseoir sur un vieux banc vermoulu, contre le mur d'enceinte.

Elle prenait soin de bien nettoyer l'endroit, au préalable. 

Elle lui faisait la lecture. Surtout des romans de voyage. Jules Verne restait son auteur préféré.

D'autres fois, de longs silences s'instauraient entre eux deux. Silences qu'elle n'osait briser. Elle devinait alors que son humeur changeait. Devenait morose.

Elle redoublait alors d'attentions à son égard. Lui relevant la couverture de laine, lui proposant quelques bonbons au caramel. Il adorait ces quelques attentions.

Mais parfois, cela ne réussissait pas à le sortir de sa mélancolie. Sophia redoublait de vigilance. Ne le quittant pas des yeux. L'infirmière-chef, l'avait bien mise en garde. Elle serait tenue pour l'unique responsable s'il arrivait quoi que se soit à Monsieur Victor.

Et elle ne voulait pas qu'il lui arrive quelque chose...


Les mois, les saisons passèrent ainsi.


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Un soir, alors qu'elle quittait son service, la sonnerie de la chambre 428 retentit.

Elle se précipita dans le couloir, son manteau sur le dos.

- Vous êtes encore là. Dieu soit loué!

- Tout va bien Monsieur Victor? Elle s'avança vers son lit. J'ai terminé ma journée et je m'apprêtais à partir.

Il lui prit la main, la fixant d'un regard sombre.

- Vous serez-là demain, n'est ce pas Sophia? Vous serez-là?

Il tremblait, soudain.

- Bien sûr, Monsieur Victor. Comme chaque jour.

Il poussa un long soupir de soulagement.

- Je vous dirai quelque chose d'important, demain. Un secret. Mais je ne veux pas abuser de votre précieux temps. Vous êtes tellement bonne pour moi. J'espère vous revoir...

Sophia le rassura autant qu'elle put. Elle lui déposa un chaste baiser sur le front avant de s'éclipser.


Cette nuit-là, Sophia eut du mal à trouver le sommeil. C'était la pleine lune.


  ¤¤¤


A sept heures trente, elle enfila sa blouse réglementaire et entreprit son tour des pensionnaires. Arrivée à la chambre 428, elle marqua un temps d'arrêt. Elle toqua à la porte. Pas de réponse. Bizarrement, Monsieur Victor d'ordinaire si matinal, semblait dormir encore.

Elle se résolut à entrer.

L'intérieur de la chambre était vide. Les rideaux tirés. Aucun occupant. Le sang de Sophia se figea dans ses veines. Une angoisse sourde l'étreignit.

Elle se précipita dans le couloir et faillit heurter Tom, l'infirmier de service.

Il lui suggéra de s'adresser aux urgences. Ils auraient certainement la réponse à sa question.

A la réception, on lui confirma que Monsieur Victor avait été hospitalisé de toute urgence. Il se trouvait actuellement en salle de réanimation.


Sophia repris son travail. Changer les draps de la chambre 340. Elle avait laissé la porte grand ouverte. Comme à son habitude.

Elle reconnu les pas de l'infirmière en chef. Cette dernière la cherchait.

- Monsieur Victor a eu un malaise, cette nuit. Il a fallu l'opérer en urgence. Je me demandais si...

Devant le mutisme de Sophia, elle poursuivit.

- S'il n'aurait pas cherché à mettre fin à ses jours.

Sophia se redressa, les pommettes rouges.

- Mon Dieu, mais pourquoi donc?! Certes, il était moins gai, ces derniers temps, mais de là à supposer que...

- Enfin, nous verrons bien ce que dira le chirurgien.

Sur ce, elle tourna les talons et sortit de la chambre 340.


  ¤¤¤


Ce n'est que trois jours plus tard, que Monsieur Victor réintégra sa chambre. Sophia était si heureuse de le revoir. En même temps, elle se sentait horriblement gênée. En effet, comment reprendre les mêmes habitudes comme si rien ne s'était passé, alors que...

Ce fut le vieil homme qui prit les devants. 

- Ma chère Sophia, je crois que j'ai failli y passer. (Il lui fit un clin d'oeil). Heureusement, que j'ai été pris en charge immédiatement, sinon ma dernière heure arrivait.

- Voyons, Monsieur Victor, ne dites pas cela. Ce n'est pas vrai. Regardez-vous, vous êtes plus fringant que jamais.

Il leva un bras au ciel, en signe de protestation.

-Que nenni! Me voilà obligé de prendre ces maudites pilules jaunes jusqu'à la fin de mes jours. Pfff! Décidément, la vieillesse me rattrape. (Il cligna à nouveau des yeux.)

Sophia lui cala un oreiller contre son dos.

- Vous nous enterrerez tous, Monsieur Victor, je vous le dis.

Elle le borda, lui adressa un large sourire, puis sortit.



Elle s'en vint trouver sa supérieure qui pianotait sur son ordinateur, confortablement installée dans son bureau.

Sophia prit une petite voix, consciente qu'elle dérangeait.

-Excusez-moi, madame Smith, je crois savoir que Monsieur Victor suit un nouveau traitement?

L'infirmière-chef leva les yeux vers elle.

- En effet. Vous tombez bien. Je devais vous en parler. Suite à son opération, il a été victime d'un début d'infarctus, Monsieur Victor doit prendre trois gélules tous les matins, sans exception.  Sinon cela déclencherait des symptômes d'affaiblissement artériel.

- Mon Dieu...

- Il suffirait que notre patient ne les prennent pas pendant une semaine, et la mort serait certaine.

Elle regarda Sophia droit dans les yeux.

- Je compte sur vous pour que cela ne se produise pas.


¤¤¤


Les jours suivants, la routine s'installa dans le service SLD. Sophia prenait grand soin de Monsieur Victor. Grand soin de ses médicaments. Et surtout les trois gélules jaunes.


Elle avait complètement oublié la conversation mystérieuse qu'avait tenu Monsieur Victor la veille de son attaque.

Ce fut lui qui remis l'affaire sur le tapis.

- Vous souvenez-vous de la conversation que j'avais eu avec vous?

Sophia parut étonnée.

- Non, pas vraiment.

- Mais si, voyons, je devais vous révéler un secret. Et bien, ce jour est venu.

Sophia rit bruyamment. Elle lui adressa un clin d'oeil complice.

- Arrêtez donc de jouer les cachottiers avec moi. J'ai passé l'âge. Vous allez me révéler que vous avez gagné au loto, c'est cela?

Il mit ses mains dans les siennes.

- Je suis sérieux, Sophia. Je ne peux plus attendre. Il faut que vous sachiez. Surtout après ce qui m'est arrivé.

Sophia redevint sérieuse. Une pointe d'inquiétude dans le regard.

- Vous m'effrayez, tout à coup! Qu'avez-vous donc de si important à me dire?!

- Ma vie. J'ai à vous dire ma vie. Avant qu'elle ne me quitte.





¤¤¤





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