Épilogue
Un bourdonnement.
Un bourdonnement incessant.
Puis une sensation de chaleur, au creux de sa paume.
Tout son corps était engourdi, comme s'il dormait depuis si longtemps qu'il avait oublié comment bouger.
Il tenta de se souvenir de la manière dont on ouvrait les paupières.
Au deuxième essai, un rai de lumière se découpa dans la pénombre. Il battit des paupières pour en chasser l'empreinte persistante de la lumière.
Il était allongé.
Quelqu'un lui tenait la main.
C'était Holmes.
-Alors, Watson ? Réveillé ?
Le docteur sourit doucement. Sa voix ne lui semblait pas assez sûre pour être utilisée.
-Ne dites rien ! S'exclama Holmes. Ne bougez pas ! Ça fait trois semaines que vous êtes dans le comma. J'ai cru...
Sa voix se brisa. Il se racla la gorge et repris d'un ton plus assuré.
-Le médecin ne devrait pas tarder à passer. Il vient tous les jours.
-Où ? Murmura Watson d'une voix rauque.
-Je vous avais dit de ne pas parler ! Nous sommes toujours en Suisses. Vous vous souvenez des évènements qui vous ont valu un poignard dans le ventre ?
Le docteur hocha faiblement la tête en signe d'assentiment.
-Moriarty n'est plus, continua le détective. Avalé par les flots, coulé par le poids de son propre orgueil. L'aubergiste m'a fait savoir que le vieil apiculteur du coin venait de décéder. Il s'est avéré que c'était en fait un meurtre. Que j'ai résolu. Mais passons. En échange de mes services, j'ai obtenu l'usufruit de la maison et des ruches aussi longtemps que je le voudrais. Et quelles ruches, Watson !
Le docteur sourit devant l'enthousiasme de son ami.
Le détective posa sur lui un regard indéchiffrable.
-Quoi ? Demanda faiblement le blessé.
-Votre sourire, Watson. Je viens de me rendre compte à quel point il m'avait manqué.
Il se releva et s'étira nonchalamment.
-Vous savez, dit-il, avec la bande de Moriarty sous les verrous et le patron dans la flotte, Londres risque d'être un peu monotone. Il faudra bien un an ou deux au crime organisé pour se reconstruire ! Pourquoi ne voyagerions-nous pas un peu ?
-Les gens... Lestrade...
-Vous n'avez qu'à leur faire un petit récit de votre composition ! Une version personnelle des évènements ! La mort de Sherlock Holmes, par exemple... Ne faites pas cette tête, nous retournerons bien à Londres un jour ! En attendant, que diriez-vous d'aller au Tibet ? Au Pérou ? En Égypte ?
Watson sourit.
Son regard se fit soudain soucieux.
-Qu'y a-t-il ? Demanda le détective.
-La drogue, Holmes ...
-Ne vous en faites pas, répondit l'autre avec un geste qui suggérait que ce n'était qu'un détail. Je m'en suis débarrassé. Je ne pouvais pas vous veiller et me droguer en même temps !
-En trois semaines ?...
-C'est que je ne suis pas n'importe qui, Watson ! Je suis Sherlock Holmes ! Tout de même !
Watson partit d'un petit rire qui se finit dans une grimace de douleur.
Holmes s'agenouilla sur le bord du lit et posa sa main sur la poitrine du docteur.
-Tenez, mon très cher Watson. Je vous ai cueillit une rose...
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