Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Acte II - VII

Watson se réveilla avec le soleil, et sortit aussitôt de son lit pour se rendre au salon, dans l'espoir d'y trouver un certain détective...

Mais la pièce était vide et froide.

Le docteur était prêt à se laisser tomber dans son fauteuil lorsqu'un bruit sortit de la chambre d'ami. Il s'y rendit avec lassitude, s'attendant déjà au spectacle qu'il allait trouver, c'est-à-dire un Percy complètement catastrophé. Il avait eu un mal fou, la vieille, à le persuader d'aller se coucher, en lui répétant toutes les deux secondes que Holmes allait résoudre cette enquête, et qu'il ne devait pas s'inquiéter, et qu'il serait plus utile reposé, etc, etc.

Comme prévu, il trouva son ami au bord de la crise de nerf.

-Holmes n'est toujours pas rentré ? Miséricorde !

-Il a dit qu'il serait de retour ce matin. Il n'est que sept heures. Pas de quoi s'affoler, le rabroua gentiment Watson, qui était bien incapable d'être ne serais-ce qu'un peu méchant envers une personne en détresse.

Il se pencha en avant pour se saisit des épaules de son ami, et le força presque à se lever. Puis il le soutint du mieux qu'il put jusqu'au salon...

Où se trouvait Holmes.

De joie -et de soulagement- Watson lâcha le pauvre Phelps pour se précipiter vers le détective, qui l'accueillit avec une certaine réserve.

Il avait essayé. De ne pas y penser.

Mais les mots de Moriarty était un poison abominable. Corrosif.

Ils s'insinuaient entre chacune de ses pensées comme autant de serpents qu'il n'arrivait pas à arracher, échappant systématiquement à la moindre tentative de rationalisation. La meilleure solution qu'il avait trouvé étaient de les tenir à l'écart. Les poser quelque part, dans un coin de sa conscience, et ne plus y toucher. Mais c'était ce que les serpents attendaient de lui. Qu'il les laisse grossir, doucement, tout doucement, inexorablement, en se nourrissant de toutes ses pensées. Pour tout envahir. Tout étouffer.

Et lorsque Holmes avait vu Watson sortir de la chambre dans les bras de Phelps...

Il se retourna brusquement, et sonna Madame Hudson pour qu'elle leur apporte leur petit déjeuner.

Watson remarqua soudain la main bandée de son ami.

-Holmes ! S'écria-t-il. Vous êtes blessé ?

-Mais non, rétorqua l'autre en arborant un sourire de façade. Une petite imprudence de ma part. Rien de grave.

-Vous êtes sûr ? Laissez-moi regarder.

-Après, Watson. Mangeons d'abord quelque chose, voulez-vous ? Je n'ai rien avalé depuis hier midi !

Watson lui jeta un regard soupçonneux. Holmes qui insistait pour manger, c'était on ne peut plus inhabituel !

-Monsieur Holmes, intervint Phelps, qui n'en pouvait plus, dites-nous : est-ce que vous avez troué quelque chose ?

-Votre affaire, répondit Holmes, est sans conteste l'une des plus sombres dont j'ai dû m'occuper.

-Je craignais que vous la trouviez hors de votre portée...

-Ça a été une aventure passionnante !

-C'est ce qu'évoque votre pansement, rétorqua Watson, pas sûr d'apprécier le petit jeu du détective. Nous raconterez-vous enfin ?

-Après le petit déjeuner, Watson ! Répondit l'autre, qui prenait un plaisir coupable à faire mariner Percy. Souvenez-vous que je viens de parcourir cinquante kilomètre ! J'ai bien droit à un peu de réconfort !

-De réconfort ?

Le mot, dans la bouche de Holmes, semblait on ne peut plus déplacé.

-Pas de réponse à mon annonce sur le fiacre ? Continua le détective. Hélas, on ne peut être gagnant à tous les coups... Ha, Madame Hudson ! Posez donc tout cela sur la table ! Watson, monsieur Phelps, joignez-vous à moi ! Madame Hudson s'est surpassée ! S'exclama le détective en découvrant un plat de poulet au curry. Et vous, Watson, qu'avez-vous ?

-Des œufs au jambon, Holmes, comme d'habitude...

-Bien ! Que prendrez-vous monsieur Phelps : du poulet, des œufs... Ou peut-être voudrez-vous vous servir par vous-même ?

Percy lui jeta un regard complètement dépassé.

-Non, merci. Je crois que je ne pourrai rien avaler.

-Allons, allons, prenez donc de ce plat, devant vous... J'insiste !

-Non, merci, vraiment.

-Alors, reprit Holmes, vous ne verrez pas d'inconvénient à me servir ?

Phelps soupira, ôta le couvercle... Et poussa un cri de joie.

À l'intérieur se trouvait un petit rouleau de papier gris argenté. Il s'en empara, le dévora du regard, résista visiblement à la tentation de l'embrasser et esquissa quelques pas de danse au milieu du salon.

-Holmes, vous êtes un génie ! Un génie !

Puis, épuisé par cet accès de joie, il retomba dans un fauteuil. Watson se dépêcha de lui servir un verre d'eau. Holmes se tenait en retrait, un léger sourire sur les lèvres. Aider les gens. C'est ce qu'il aimait dans son métier, en plus des challenges intellectuels. C'est ce qu'il aurait dû répondre à Moriarty. Oui...

Et soudain, ce qu'il avait fait le frappa de plein fouet.

Il chancela et s'appuya sur une table pour ne pas tomber. Heureusement, Watson, trop occupé à calmer Phelps, ne s'aperçut de rien.

Holmes était atterré. Comment avait-il pus penser, une seconde plus tôt, qu'il était quelqu'un de bien ? Alors qu'il avait peut-être signé l'arrêt de mort de l'homme qu'il venait d'aider ?

Non... il n'était pas quelqu'un de bien...

Et si Watson le savait... Si Watson le savait, il partirait aussitôt. S'il savait qui il était réellement...

Qu'il était comme Moriarty...

Comme Moriarty.

Quelque part, au fond de lui-même, il savait que ce n'était pas vrai, et qu'il était en train de se faire manipuler.

Mais la voix de sa culpabilité écrasa celle de sa conscience.

-Comment avez-vous fait, monsieur Holmes ?

La voix de Phelps lui parvint troublée, comme venant de loin, très loin.

Il se rendit soudain compte que Watson était sur le point de se retourner, et, dans un accès de panique, se constitua un visage neutre. Quoi qu'il arrive, jamais au grand jamais, Watson ne devait voir cet autre visage.

Jamais.

Pour se donner contenance, il se leva, alluma sa pipe, et en tira quelques bouffés.

-Après vous avoir laissé à la gare, commença Holmes, j'ai fait une charmante petite ballade jusqu'au village de Riphey. Là, j'ai bu mon thé, et j'ai attendu le soir. Puis je suis partit pour Woking, et je suis arrivé chez vous, monsieur Phelps, au moment où le soleil se couchait. J'ai attendu que la rue soit déserte, et j'ai escaladé la clôture. Puis je me suis avancé jusqu'au bosquet de rhododendrons en face de la fenêtre de votre chambre et j'ai attendu. J'ai vu votre fiancé se retirer, et, comme je lui avais demandé, fermer la porte à clef. Il est certain que sans sa coopération, vous n'auriez pas votre document entre les mains à cet instant. Elle sortit donc, les lumières s'éteignirent, et je fus abandonné à mes rhododendrons. La nuit était belle, mais ma faction s'avéra bien fatiguante ! Enfin, il y avait l'adrénaline de la chasse pour compenser l'ennui...

Sentant qu'il s'approchait un peu trop de la vérité, Holmes embraya brusquement.

-Enfin, je l'ai vu. Vers deux heures du matin. J'entendis le bruit d'un homme marchant sur la pelouse, et d'une fenêtre qu'on forçait... Et Joseph Harrisson apparu au clair de lune.

-Joseph ! S'exclama Percy.

-Lui-même, répondit Holmes. Il portait une cape, de manière à pouvoir se cacher le visage en cas d'alerte. Quand il arriva devant la fenêtre, il introduisit son long couteau dans l'interstice et tira l'espagnolette. Puis il poussa les volets et entra. De là où je me trouvais, j'avais une vue parfaite sur tous ses mouvements. Je le vis déchausser une des lattes du parquet, et se saisir du rouleau de papier qui y était dissimulé... Je lui sautais dessus au premier pas qu'il fit dehors. Je dus bien l'étendre deux fois avant qu'il ne se calme ! C'est de là que vient ma blessure, Watson : l'animal était plus farouche que prévu ! Enfin, il a fini par écouter la voix de la raison, et m'a remis les documents.

-Où est-il à présent ? Demanda Percy.

-Je l'ai laissé aller. J'ai prévenu l'inspecteur Forbes. À lui maintenant de l'arrêter !

-Vous êtes un chic type, monsieur Holmes, répondit Percy. Je suis sûr qu'au fond Joseph n'était pas bien méchant...

Holmes sentit une main froide lui enserrer le cœur. Il ne sut pas où il trouva la force de continuer d'une voix égale. Peut-être dans la présence de Watson. Si Watson continuait de penser qu'il était quelqu'un de bien, alors, quelque part, il le resterait, ne serais-ce qu'un peu...

-D'après ce que j'ai compris, dit-il, Joseph Phelps a beaucoup perdu en jouant à la bourse, et a contracté quelques dettes auprès de personnes des plus dangereuses. Tant et si bien qu'il aurait été prêt à faire n'importe quoi pour un peu d'argent. La principale difficulté dans votre affaire, observa le détective d'un ton didactique, c'est qu'elle contenait trop d'éléments. Il fallait séparer ceux qui étaient essentiels des simples aléas. J'ai soupçonné Joseph tout de suite : vous aviez prévu de rentrer ensemble, c'était normal qu'il passe vous prendre à votre bureau. Quand j'ai appris que quelqu'un voulait s'introduire dans votre chambre, là où seul Joseph aurait pu cacher quelque chose, j'en ais eu l'absolu certitude.

-Comme j'ai été aveugle... murmura Percy.

-Les faits, pour autant que je sache, se résument à ceux-ci : Joseph Harrisson est entré au Foreign Office par Charles Street. Il est allé tout droit au bureau que vous veniez de quitter. Ne vous y trouvant pas, il a sonné, et en sonnant, il a vu les papiers qui se trouvait sur la table. Un simple coup d'œil lui en a fait comprendre la valeur. Vite, il l'a mis dans sa poche et est repartis. Quelques minutes s'écoulèrent avant que vous ne réveilliez l'homme endormis et vous interrogiez sur la sonnette : ça lui suffis largement pour s'échapper. Il est rentré chez vous par le premier train, et a aussitôt caché les documents dans sa chambre, en attendant de pouvoir les monnayer... Mais il ne pouvait prévoir qu'à votre retour, c'est précisément l'endroit où vous vous installerez ! Enfin, en le laissant lui-même me montrer où se trouvait sa cachette, je me suis épargné une fouille en règle de sa chambre. Y a t-il des détails qui ne vous ont pas semblé clairs ?

-Pourquoi est-il passé par la fenêtre, la première fois, objecta Watson. Il aurait pu passer par la porte...

-Et prendre le risque de passer devant sept portes de chambres occupées ! Finis Holmes.

-Croyez-vous, dit Percy, qu'il m'aurait vraiment fait du mal ? Le couteau n'était peut-être qu'un outil, pour le plancher...

-Qui sait, répondit Holmes. Qui sait... Mais écoutez, je crois qu'on sonne à la porte ! Votre fiancé est venu vous chercher ! Pourquoi n'allez-vous pas lui expliquer les derniers rebondissements ?

Aussitôt, Percy sauta sur ses pieds, donna une accolade fraternelle à Watson, serra avec un flot de remerciement les mains de Holmes, et se rua dans l'escalier pour rejoindre Annie, qui l'attendaitavec un sourire bienveillant.

Holmes, la pipe aux lèvres, regarda pensivement par la fenêtre disparaître les deux amoureux.

-Holmes ? Murmura Watson en l'enlaçant par-derrière, comme il en avait l'habitude. Vous allez bien ?

Le détective ferma les yeux un instant. Ainsi, dans les bras de Watson, entouré de sa chaleur, il pouvait se persuader qu'il allait bien et que...

Sa culpabilité le frappa de plein fouet.

Il se désengagea de l'étreinte, et pris la direction de sa chambre.

-Je suis très fatigué, Watson. Je vais dormir, si vous le permettez.

-Et votre repas ? Je croyais que vous étiez affamé ?

-Simple mise en scène, soupira Holmes en entrant dans sa chambre.

Il s'arrêta net, les yeux écarquillés.

-Watson ? Souffla-t-il. Il y a une rose sur mon lit...

Le sourire de Moriarty dansa devant ses yeux.

-Oh, répondit Watson, visiblement gêné. Eh bien, je ne savais pas que vous aimiez les roses, je veux dire, avant-hier, alors lorsque je suis passé devant un fleuriste, en revenant à Baker Street, j'ai pensé...

Holmes ne trouva pas la force de sourire.

-Merci, Watson, souffla-t-il simplement en referma la porte derrière lui.

Il s'assit dans son lit, l'esprit vide. Sa main se referma sur la rose, qu'il serra dans son poing. C'était la même qu'il avait offert à Moriarty.

Les épines lui transpercèrent la peau. Comme des aiguilles.

L'aiguille d'une seringue.

Une seringue hyperthermique.

Emplie d'une solution à 7 %.

L'oubli, enfin...

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro