Acte I - III
Trois semaines plus tard.
-Ne vous inquiétez pas, madame Duchmou. Un peu de repos, et vous irez mieux.
-Merci docteur Watson. Combien vous-dois-je ?
-Vous me payerez quand vous serez guérie ! Allez, maintenant, allez vous couch...
-WATSON ! Hurla soudain une voix, les faisant tous les deux sursauter.
-Holmes ? S'étonna le docteur. Mais qu'est-ce que vous faites ici ?
Le détective fit irruption dans la petite pièce et se saisit du bras de son ami.
-Je vous l'enlève ! Lança-t-il a la pauvre vieille dame, qui ne comprenait rien à ce qui était en train de se passer.
-Mais enfin, Holmes...
Et avant qu'il ait pu comprendre quoi que ce soit, le docteur se retrouva dans la rue, son bras passé sous celui du détective consultant.
-Holmes, enfin ! Mais qu'est-ce qui vous prends ?
-Je connais son nom, Watson ! Je connais son nom !
-Mais le nom de qui ?
-Moriarty !
Avisant la figure perplexe de son ami, Holmes partit d'un bref éclat de rire et poussa la porte d'un restaurant.
-Giorgeo, lança-t-il au serveur, donne-nous une table spéciale.
-Je mets les chandelles, répondit le serveur avec un clin d'œil significatif.
Holmes poussa son amant dans une petite pièce, visiblement réservé aux réceptions privées.
-Ne faites pas cette tête, Watson ! Giorgeo m'est très reconnaissant d'un petit service que je lui ait rendu, il y a quelques années... Et il a été ravi de payer sa dette en me gardant toujours une table disponible dans son restaurant !
-Holmes, vous devez être plus prudent !
-Sur mon régime ?
-Vous savez très bien de quoi je parle ! Je n'ai pas envie de me réinventer une femme pour faire taire les rumeurs !
Le détective haussa les épaules.
-Je vous ai toujours dit que c'était une mauvaise idée.
Watson soupira.
-Vous prenez tous ça tellement à la légère, Holmes...
-Ce n'est pas comme si nous faisions quelque chose de mal. Vous avez honte de moi ?
-Mais non, qu'allez-vous cherchez là ? À une autre époque, j'aurais été fier de crier au monde entier que le grand Sherlock Holmes me trouvait à son goût... Mais nous ne sommes pas à cette époque, Holmes. Nous sommes à l'époque ou Wilde a fini en prison.
Ce fut au tour de Holmes de soupirer. Mais il se reprit dans un sourire, et sa main attrapa celle du docteur, sous la table.
-Alors, comme ça, docteur Watson, je vous trouve à mon goût ? Dois-je en conclure que vous pensez la même chose de moi ?
Le pauvre docteur rougit violemment et se mordit la lèvre.
Holmes partit d'un petit rire attendrit avant de redevenir sérieux.
-Il s'appelle Moriarty... souffla-t-il à son vis-à-vis. Il s'appelle Moriarty, et c'est un professeur de mathématiques apparemment des plus respectables...
Watson fut pris d'un frisson.
Soudain, il se sentit dans l'urgence d'emmagasiner toutes ses sensations, de les inscrire dans ses souvenirs, vite, la salle de restaurant, la main de Holmes, la voix du détective, son visage, ses yeux qui le regardaient avec douceur... Vite, vite. Une menace se profilait à l'horizon.
Et Watson avait la sourde certitude que tout cela allait bientôt disparaître.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro