Sans réfléchir davantage, tu t'empares de la bouteille et cours dans la rue, tu entends des cris, mais tu n'y prêtes pas attention. Il fallait juste que tu rentres dans ton nid. Oui c'est ça, il fallait que tu retrouves la sécurité que tu avais perdue en te rendant jusqu'ici. Mais, la tentation est bien trop grande. La bouteille semble te séduire. Ta bouche est sèche, tes lèvres tremblent. La maison paraît si loin. Juste une gorgée. Une simple gorgée pour aller plus vite.

Hors d'haleine, tu t'arrêtes dans une ruelle juste en bas de chez toi. Tu te laisses aller, à la colère, à la peur, à l'avidité. La morsure de whisky t'arrache un grognement. Le temps semble être arrêté, le temps ne s'écoule plus. Ta vision se fait de plus en plus réduite. Tu luttes pour garder les yeux ouverts, ta blessure te fait un mal de chien.

Avec peine, tu te traines devant la porte de ton bâtiment, tu tapotes des poches, ton sang continue de couler, l'alcool continue de monter, mais toujours pas de clé. Quelle heure était-il ? Il fait si froid, tout tourne autour de toi. Un profond désespoir monte dans ton être. Tu prends la bouteille, tremblant, elle t'échappe des mains et se brise sur le sol.

D'un œil fatigué, tu regardes ses nouveaux diamants, d'une main tremblante, tu récupères le plus beau, le plus grand morceau. Tu ris, tu pleures, tu abandonnes. Tu te laisses aller sur les escaliers de l'entrée. D'un geste rapide, mécanique, tu poses le diamant sur ta peau tendre, délicate et tu le laisses danser pour décorer ton cou.

Une fine ligne se dessine, tu es euphorique, une joie morbide t'anime. Si seulement, si seulement... il te restait encore un peu de whisky.