Le diable au coin du feu
La nuit automnale était complètement tombée, il n'y avait plus trace nul part du moindre rayon de soleil. Les créatures diurnes, à l'abri dans leurs maisons, inconscientes du spectacle iridescent qui se déroulerait dans une heure à peine. Les étoiles étaient déjà hautes dans le ciel, apparaissant les unes après les autres. Plus qu'une heure avant minuit.
Le vent claquait les volets, s'infiltrait entre les feuilles des arbres, créant une symphonie dont les humains ne pouvaient que se boucher les oreilles, craintifs de la nuit noire, catalysant toutes leurs craintes. Ils ne savaient pas ce qu'il y avait au-dehors, lorsque la lune était à son paroxysme et que tous les enfants sages étaient censés dormir.
Mais une heure avant minuit, alors que les lumières des maisons étaient supposées être éteintes, les couleurs jaunes et rouges, caractéristiques d'un feu dans une cheminée, se faisaient encore voir dans une certaine maisonnée. La fumée s'envolait doucement du conduit de cheminée pour rejoindre les rares nuages encore présents dans le ciel étoilé.
Cette maison était à la périphérie de la ville. Immense, intimidante, elle effrayait les parents qui déconseillaient à leurs bambins de trop s'en approcher. Enfants qui, parfois, pour tester leur courage ou leur stupidité, s'approchaient le plus possible de cette étrange maison aux allures de manoir.
Située au sommet d'une petite colline, la face avant de la maison apparaissait gargantuesque de terreur pour les enfants pas sages qui se défiaient de s'en approcher le plus possible. Aucun d'eux n'avaient jamais réussi à y pénétrer. Aucun d'eux n'avaient même jamais réussi à approcher le portail en fer forgé.
Certains disaient que leurs jambes tremblaient tellement au fur et à mesure qu'elles lâchaient sans prévenir. D'autres disaient encore que la peur n'avait pas d'emprise sur eux mais ils avaient la sensation qu'en se rapprochant, le portail s'éloignait d'eux de plus en plus, rendant impossible de ne serait-ce que le toucher.
Est-ce que les étranges marques de formes et allures autant géométriques qu'oniriques gravées à même le fer du portail avait à voir avec ces étranges sensations que tous les enfants aussi stupides qu'intrépides ressentaient ? Les enfants ne connaissaient pas grand-chose des enchantements, des maléfices, de la magie. Mais leurs parents savaient reconnaître la tanière de sorcières.
Et ces mêmes parents, dès que la nuit tombait, dès que l'obscurité prenait le pas sur la chaleur rassurante du soleil et de la journée vide de créatures inconnues tapies dans les moindres recoins sombres, fermaient leurs volets. Pas vu, pas pris.
Ce n'était pas tant pour se protéger, essayant de conjurer le sort avec des faibles volets en bois qui pouvaient s'éclater à coups de tisonnier. C'était pour ne pas voir. S'ils ne voyaient pas, c'est que cela n'existait pas. Ils ne voyaient pas ce manoir au sommet de la petite colline, retrouvant ce qui semblait être sa place naturelle dans l'opacité de la nuit noire. Ils ne voyaient pas les quelques silhouettes floues qui se détachaient de l'arrière de la maison, s'enfonçant dans cette même opacité jusqu'à disparaître.
Ils ne voyaient pas. Alors les sorcières qui préparaient leur cérémonie n'existaient pas.
Mais les sorcières existaient. Et cette nuit, une heure avant minuit, elles se préparaient avant de partir pour l'une de leurs cérémonies. Elles attendaient toutes cela avec impatience. L'intérieur de la maisonnée bouillonnait d'excitation. Les rassemblements ne se faisaient pas aussi régulièrement qu'elles l'auraient voulu. Elles suivaient les rythmes des saisons et d'autres dates importées de religions et croyances qui avaient existé bien avant qu'aucune d'entre elles ne naissent.
Des bruits se faisaient entendre à chaque coin de la maison. Casseroles qui tintent, pilon qui écrase des teintures, bavardages incessants. Et au milieu de tout ce joyeux petit monde qui attendait la prochaine heure avec impatience, leur doyenne, Polyussica, préparant la mixture dans laquelle elles s'enduisaient afin de voler.
Certaines d'entre elles préféraient s'en enduire le corps et sentir le vent passer entre leurs jambes. D'autres préféraient l'enduire sur un balai afin de le chevaucher, offrant plus de stabilité. Et d'autres encore préféraient chevaucher l'un des animaux offerts par leur Seigneur, Le Diable. Acnologia.
Les filles se pressaient, se demandant si elles auraient le temps de tout préparer. Polyussica leur hurlait dessus, leur criant que si elles se calmaient, tout serait fait dans les temps. Elles caquetaient tout en se préparant. Les couches de tissus volaient, éparpillés aux quatre coins de la maison, faisant d'autant plus râler leur doyenne qui se plaignait de les voir si désorganisées à l'approche de l'horaire dite.
Levy aidait avec un autre type de mixture, un onguent dans lequel elles s'enduiraient afin de ne pas ressentir le froid de la nuit d'octobre. Elles étaient toutes si heureuses, sauf l'une d'entre elles, assise dans un recoin, ne voulant pas gêner les préparatifs. Wendy les regardait avec envie. Mais elle était trop jeune, elle le savait. Du haut de ses 13 ans, elle ne pouvait participer. Il fallait en avoir 18, l'âge de la majorité, pour participer aux cérémonies.
Depuis maintenant deux ans, elle regardait ses consœurs se préparer à chaque fois avec tant de bonheur qu'elle était si triste de ne pas y participer. Mais les autres filles la rassurait. Elle serait bientôt suffisamment grande pour pouvoir les accompagner. Et elle aussi pourrait adorer leur Seigneur tout comme elles. Même enfant, elle restait une sorcière. Elle attendrait leur retour aux petit matin, avec sa chatte Carla, lui faisant un peu de compagnie.
Lucy avait encore un tas de choses à faire mais elle voulait rester encore un petit peu avec la benjamine du groupe. Pour la mettre à contribution et lui donner le sentiment qu'elle participait tout de même, la blonde la laissa la maquiller. Les filles aimaient quand Wendy les maquillaient et encore une fois, elle le faisait bien, permettant à Lucy d'être prête en même temps que les autres, même si elle était l'une des plus désorganisée et bordélique de la maison.
Erza, de sa place surélevée, donnait des ordres aux autres filles de la maison, afin que tout soit fait en temps et en heure, bien que Mirajane aimait la déconcentrer dans son travail. Elles s'entraidaient, déboutonnant les hauts boutons des cols qui les serraient. Les doigts lisses couraient sur des peaux tout aussi lisses. La sorcellerie était pratique pour garder un teint éclatant alors même que la nourriture manquait régulièrement.
Le tissu tombait peu à peu, révélant de plus en plus de peaux blanches. Certaines étaient un peu plus foncées, s'étant aventurées au-dehors afin de chercher les herbes qui leur manquaient. Libérés de leur carcan, les seins tombaient, rebondissaient librement alors qu'elles sautillaient sur place ou se dépêchaient de se rendre d'un endroit à un autre.
Finissant de se coiffer et de se maquiller, Polyussica appela toutes les filles qui se mirent en ligne, l'une derrière l'autre. Une à une, la doyenne leur enduisirent le corps de la substance qui leur permettraient de s'envoler dans les cieux et de rejoindre leur Seigneur ainsi que d'autres groupes de sorcières et sorciers.
Les corps et les balais étaient enduits. Les animaux étaient prêts. Levy aimait particulièrement cet immense chat noir qui pouvait changer de taille, Lily. Mirajane, quant à elle, privilégiait le bouc envoyé par leur Seigneur, la forme qu'il prenait sur Terre lorsqu'il n'était pas dans sa véritable forme de dragon.
De temps en temps, les filles riaient derrière les rideaux de leurs fenêtres, admirant les paysans au loin qui travaillaient sans se douter que parmi leur cheptel, le diable en personne s'était glissé parmi eux. Les filles auraient aussi aimé pouvoir se changer en animaux et se fondre parmi les humains, voir comment ils vivaient leurs nuits.
Les préparatifs étaient terminés. Quinze minutes avant minuit. Les filles, entièrement nues et montées sur des balais, des animaux, accompagnées de chouettes et de corbeaux, survolant déjà légèrement le sol, finirent de dire au revoir à leur benjamine, qu'elles laissaient là pour la nuit afin de faire la fête.
Wendy leur dit au revoir en les embrassant toutes avant de les voir s'envoler de plus en plus haut, de plus en plus loin. Soupirant, elle rentra avec Carla alors qu'aucune d'entre elles n'étaient plus dans son champ de vision, ayant été complètement enveloppées par l'obscurité.
Le trajet les grisaient toutes. Le vent s'éclatait contre leurs visages et peaux nus, mais aucune d'elles ne ressentaient nullement le froid de la nuit pleine. Elles se mirent à chanter comme elles en avaient l'habitude, faisant résonner les mélodies au loin et atterrissant dans les oreilles malheureuses d'enfants et d'adultes qui ne dormaient toujours pas, malheur à eux.
Leurs cheveux volaient, dégageant leurs visages. Ils ondulaient, ils fouettaient et toutes les mèches colorées se perdaient dans le même rythme que leurs chants. Certaines d'entre elles étaient deux par balai, Laki et Kinana, toujours proches l'une de l'autre, se serraient l'une contre l'autre. Cana était innovatrice et avait enduit d'onguent pour faire voler son tonneau d'hydromel. La vue du tonneau volant désespérait Lucy mais en faisait rire la plupart, la rejoignant parfois et déstabilisant le bout de bois rond sous le poids de plusieurs sorcières simultanées.
Sur son bouc, Mirajane aimait se rapprocher et taquiner Erza qui aimait voler sans aucun accessoire. Elle n'avait aucune autre sensation sur sa vulve que celle du vent qui s'insérait doucement en elle. Pas de bois, pas de duvet animal. Rien d'autre que le vent et quelques fois les doigts taquins et habiles de sa consœur Mirajane qui aimait un peu trop la voir déstabilisée.
C'était une belle nuit, il n'y avait aucun nuage à l'horizon. Elles pouvaient admirer à loisir les étoiles scintillantes et la lune brillante. On voyait suffisamment loin en cette nuit dégagée et le lieu du rassemblement fut repéré rapidement.
La lumière qui se dégageait et les atteignait de leur place lointaine était brûlante et rayonnante. Elles sourirent à l'unisson, appréhendant déjà les délices qui les attendaient. Il y avait déjà quelques personnes sur place. Trois minutes avant minuit.
Elles amorcèrent la descente en faisant connaître leur présence à grands coups de cris et d'appels pour celles qu'elles reconnaissaient à terre. Des sorcières d'autres villes. Juvia reconnaissait Meldy et fonça sur elle, l'entourant de ses bras tout en déviant légèrement la trajectoire de son balai. Erza reconnut également Kagura et Miliana. Lucy, s'assura de descendre sans percuter Yukino.
Les filles, heureuses de se retrouver s'embrassèrent joyeusement, sur l'entièreté du visage et du corps. Les quelques messieurs présents ne furent pas oubliés et certains comme Jellal ou Luxus eurent également droit à leur part de baisers.
Après leurs retrouvailles chaleureuses, une minute avant minuit, Polyussica regroupa tout le monde autour de l'immense feu de joie qui se dressait au centre du rassemblement. Les mains dans les mains, ils formaient ensemble une grande ronde, prêtes à accueillir leur Seigneur.
Et minuit arriva.
Et à minuit, le feu autour duquel elles étaient toutes s'embrasa, faisant jaillir les flammes à plusieurs mètres de hauteur. Des étincelles étaient éjectées et atterrissaient sur les peaux enflammées des participantes et participants de la cérémonie.
Doucement, à travers la lueur du feu, les ombres dansaient et de nouvelles formes se dessinaient. Elles ne voyaient qu'un seul morceau à chaque fois. Là, une corne apparaissait. Ici, on voyait un sabot. Un museau joueur se déplaçait dans les flammes, ne se faisant voir que très rapidement. Ménageant le suspense, la créature, leur Seigneur, ne se laissait pas distinguer en entier.
Les cris et les chants avaient repris. Honorant sa présence, la transe s'était finalement emparée de toute la foule. Certaines continuaient de fixer ardemment le feu de joie, ne voulant rater aucune apparition d'un morceau du corps de leur Seigneur. Mais d'autres étaient déjà concentrées sur autre chose. Les corps se mélangeaient désormais, personne ne savait qui commençait où et se finissait.
L'extase s'emparait d'elles, se touchant, se frôlant, s'embrassant, se pénétrant, à l'aide d'une autre personne, de soi-même ou encore avec l'intermédiaire d'objets. Les têtes se renversaient de bonheur, les yeux convulsaient, les doigts et orteils se crispaient, les liquides en tout genre jaillissaient.
Leur Seigneur, sous sa forme terrestre de bouc continuait son apparition fragmentée, faisant languir d'impatience toutes celles qui le regardait obstinément. Si la plupart avaient déjà atteintes l'orgasme, celles qui observaient savaient qu'elles l'atteindraient lorsqu' « il » se montrerait enfin en entier.
La chaleur traversait le corps de toutes, les sensations se diffusant à travers leurs corps entiers. Quelques-unes pouvaient même être aperçues en train de continuer leurs activités, comme Jellal qu'Erza chevauchait avidement. Ou bien encore Lucy, Yukino et Cana qui avaient toujours leurs mains pétrissant habilement un sein, une cuisse, descendant plus loin encore que le mont de venus et s'enfouissant profondément dans une autre chaleur.
Les flammes se reflétaient sur toutes leurs chevelures, confondant les couleurs. Les ombres formées sur les peaux étaient autant celles du feu que celles des mains qui continuaient leur travail. Bien que diverses personnes s'acharnaient à se perdre dans les méandres du plaisir physique, d'autres amenaient la suite de la cérémonie.
Joyeusement, en chantant, toujours en chantant, le drap qui recouvrait une cage laissée avant cela dans un coin fût promptement enlevé. Et entre les barreaux, pas un cri, seulement des babillements incompréhensibles. Enfin. Les nouveaux-nés étaient là. Les sacrifices étaient là. Après tout, leur Seigneur ne se montreraient pas à elle sans un peu de volonté de leur part.
Juvia et Meldy se chargeraient de la suite. C'était leur tour cette fois-ci. Les deux jeunes femmes étaient autour d'un immense chaudron, d'où bouillait déjà une étrange mixture, préparée par les deux femmes en question. Ce n'était rien de plus qu'un bouillon. Un délicieux bouillon, brûlant et bouillant.
Les filles faisaient la queue, chacune un nouveau-né dans les bras. Polyussica fut bien évidemment la première. Elle tendit l'enfant à Juvia, qui, d'un coup net lui trancha la gorge. Retournant le nouveau-né qu'elle tenait maintenant par le talon, elle versa l'entièreté du sang qui dégoulinait dans l'immense feu de joie qui accueillait la silhouette du bouc qui aurait aimé apparaître sous sa forme de dragon devant elles.
Lorsque l'enfant était entièrement vidé de son sang dans les flammes, Juvia passait le sacrifice à Meldy qui le plongeait dans le chaudron bouillant. Les premiers nouveaux-nés étaient d'abord égorgés puis ébouillantés mais les suivants seraient d'abord brûlés dans le bouillon aromatisé. Leurs chants n'étaient rien s'ils n'étaient pas accompagnés de cris assourdissant et de pleurs résonnants de nouveaux-nés ébouillantés.
Beaucoup mouillaient sur place rien qu'en entendant ces cris. Dans la fil d'attente, elles n'attendaient que d'être le plus proche possible afin d'entendre au mieux ces cris enchanteurs à leurs oreilles de sorcières. Ces messieurs, quant à eux, ne pouvaient que bander à ces bruits sur le côté. Ils ne pouvaient pas y assister, tendre les bébés ou encore les tuer.
Les enfants naissent des femmes, il n'y a que les femmes qui peuvent les sacrifier. Une femme donne naissance à un bébé et une femme le tue. C'était le cercle de la vie que toutes les personnes présentes respectaient.
Meldy ébouillantait tandis que Juvia leur tranchait la gorge, récoltant désormais leur sang frais et le faisant tomber dans un immense plat creux et arrondi. Alors que tous les bébés finissaient de passer par le chaudron puis jetés dans le feu comme une nouvelle offrande à leur Seigneur, les trois derniers restèrent dans le chaudron afin d'alimenter le bouillon et lui donner meilleur goût.
Le plat était rempli, le sang désormais quasiment au rebord et le moindre mouvement brusque pouvait en faire tomber une grande partie. Il ne fallait pas gâcher la marchandise, la prochaine cérémonie serait dans plusieurs mois et il était hors de question d'attendre autant de temps avant d'à nouveau goûter aux délices de la vie.
Les hommes purent enfin se lever et rejoindre les femmes lorsqu'elles eurent fini avec les nouveaux-nés. Elles n'étaient plus en ligne droite, elles s'étaient agglutinées toutes ensemble. Juvia passa le plat à Mirajane et Lisanna qui montèrent sur le bouc et survolèrent le groupe. Tenant leur précieux délice à quatre mains, elles le renversèrent sur tout le monde, les noyant dans des litres de sang de nouveau-né.
Les chants avaient repris. Les danses aussi. Elles se prenaient par les mains, tournaient en rond, pendant que le sang continuait de dévaler sur leurs peaux, les confondant désormais toutes à la lumière de la lune et du feu de joie. Les couleurs de peaux et de cheveux se confondaient, les rendant toutes pareilles aux yeux de leur Seigneur qu'elles acclamaient maintenant les genoux à terre, les mains levées vers le ciel.
Les deux sœurs redescendirent lorsque tout le monde fut aspergé du sang plus que juvénile. Ce fut alors à leur tour de se voir bénir, elles aussi les genoux à terre, le sang coulant de la pointe de leurs cheveux jusqu'à leurs pieds, suivant les courbes de leurs épaules, de leurs seins, de leurs hanches.
De nouveau en ronde, se prosternant devant les flammes, les mouvements se firent plus pressant de la part des ombres dans les flammes. Elles avaient mérité la présence de leur Seigneur Diable parmi elles et il s'en repaîtrait désormais à travers elles.
Soudain, une main immense, poilu, aux griffes proéminentes, se posa sur le bûcher, faisant craqueler le bois déjà bruni. Les cris redoublèrent d'intensité, leur désir augmentant à la seule vue de cette main et avec l'appréhension de ce qui allait ensuite suivre. Peu à peu, le reste du corps suivait. L'autre main, un torse, un premier sabot, le deuxième. Et enfin, après une heure et demie d'attente, de luxure, de désir, de sang versé, il était là, sa gueule sortit du feu, glorieuse, enchanteresse, les ombres luisant et dansant sur ses cornes.
Certaines filles ne purent se retenir et ce fut le moment où leurs corps lâchèrent, atteignant finalement l'orgasme. Leur Seigneur, le remarquant, se dirigea vers ces filles en premier. Acnologia dans toute sa splendeur terrestre se tenait enfin devant elles. Les jambes lâches et tremblantes, le souffle haché, les yeux vitreux, le Diable se pencha sur chacune d'elles, joignant leurs lèvres.
Pendant qu'ils les embrassaient férocement, forçant sa langue dans leur bouche et explorant chaque recoin de leur être par cette langue, ses mains descendaient à chaque fois au même endroit. Ce fut d'abord ses doigts qui, sachant qu'elles seraient toutes mouillés, ouvertes, chaudes, impatientes, plongea ses doigts en elles sans attendre plus que cela.
La bête les doigtèrent, augmentant le liquide sur ses mains alors même qu'elles venaient à peine de jouir. Lorsqu'il était satisfait de ce qu'il faisait avec ses mains, il les remplaçait par son engin, droit, fier, épais, recouvert de veines mi-humaines mi-bestiales, le bout brillant de liquide pré-éjaculatoire. Il les prenait par les hanches et les empalait d'un seul coup, les faisant hurler et augmentant le désir de toutes leurs consœurs qui voyaient cet accouplement d'un œil envieux. Mais qu'elles ne se tracassent pas, leur tour viendrait juste après.
Il grognait, ses mouvements de plus en plus rapides, ne laissant jamais aucune d'entre elles reprendre leur souffle. La plupart étaient déjà épuisées de leurs précédentes jouisseries. Mais leur Seigneur Diable n'avait que faire de leur fatigue, lui ne se fatiguerait pas avant d'avoir joué et joui avec chacune d'entre elles une dizaine de fois.
Quelques hommes participèrent également au balais des réjouissances, prenant avec grand plaisir le démon en eux. Mais le Diable préfère les femmes bien qu'il n'ait aucun problème avec le fait d'empaler des hommes et de les remplir de la même manière.
Mais le Diable aimait parcourir de ses mains poilus ces seins rebondissants et ces cuisses fermes et moelleuses. Il aimait s'enfoncer au plus profond d'elles en sachant que s'il éjaculait suffisamment en elles et accumulait suffisamment de semence, alors un jour plus que sûrement, elles enfanteraient de son engeance.
Lorsque le Diable eut enfin fini de jouer avec elles, à leur plus grand plaisir, leur Seigneur se déplaça vers le chaudron, prenant un peu du bouillon cuisant encore lentement, aromatisé aux nouveaux-nés. Une louche chacune, il nourrit ces femmes qui s'étaient offertes à lui, le vénérant plus que tout au monde.
Leurs savoir venait de lui. De par son sperme et par la magie qu'il infiltrait dans le bouillon qu'il leur faisait boire, leurs connaissances s'élargissaient. Les sorcières maîtrisaient le pouvoir des plantes, de la nature, cette même nature dont il était issu.
Tour à tour, elles burent toutes de ce bouillon fantastique qui éclatait en saveurs sur leurs papilles engourdies par la langue chaude et savoureuse de leur Seigneur. Il coulait sur leur menton, atterrissant en fines gouttelettes sur le sol, creusant un petit trou dans le sol.
Seules celles qui vénéraient le Diable et étaient passées par la cérémonie précédente pouvaient boire ce bouillon infusé de sa magie. Si une personne le buvait sans en être autorisée ou préparée, elle devait s'attendre à d'atroces souffrances, le liquide brûlant la bouche, faisant fondre la langue qui s'écoulait sur le sol, incapable d'empêcher le flux de continuer son chemin dans la gorge, exposant ainsi les cordes vocales.
Et lorsque la boisson sacrée traçait son chemin, annihilant les organes internes, les faisant fondre tour à tour. En même temps, toutes les informations, les milliers d'années de savoir du Diable se déversait dans leurs esprit, non préparé à recevoir autant d'informations. Leurs esprits étaient lobotomisés en même temps que leurs corps étaient réduits à une pâte épaisse et gluante qui s'écoulait sur le sol pour ne finir qu'en un petit tas informe.
Mais les sorcières étaient préparées, elles savaient ce qu'elles faisaient et n'avaient aucun mal à recevoir toutes les informations que leur Seigneur leur donnait. Et trois heures après minuit, alors que tout le monde avait fini de se repaître du breuvage autant diabolique que salvateur, la cérémonie prenait peu à peu le pas de sa fin.
Juste avant de partir, leur Seigneur Diable se présentait à elles une dernière fois afin qu'elles lui rendent un dernier hommage. En file indienne, agenouillées sur le sol, leur Seigneur devant elles, chacune à leur tour, elles se penchèrent pour lui embrasser l'anus.
Cela pouvait aller d'un simple baiser du bout des lèvres ou bien encore enfouir sa langue dans la profondeur de ses entrailles mais toutes lui rendaient hommage de cette façon. De quoi marquer un dernier au revoir avant de le voir repartir et de devoir attendre des mois entiers avant qu'il les honore de sa présence à la prochaine cérémonie.
Ceci fait, toutes ces femmes (et ces quelques hommes) passées, il se jeta à nouveau dans le feu sans se retourner, leur présentant son anus embrassé par l'entièreté de la foule jusqu'au dernier instant. Leur Seigneur à nouveau disparu, les flammes gigantesques perdirent de leur splendeur pour ne redevenir qu'un simple feu de camp qui s'éteignait peu à peu, faute d'être alimenté.
Alors que les flammes redescendaient en intensité, la foule s'effondra au sol, emplie d'exaltation et de bonheur dû à la soirée passée. Les souvenirs parcouraient déjà leurs corps, leurs cœurs, leurs esprits, les laissant remplis et repus jusqu'à la prochaine fois.
Peu à peu, les participantes et participants se dirent un dernier au revoir, elles aussi, avant de remonter sur les divers balais, animaux, tonneaux et de reprendre la route de leur demeure avant le lever du soleil, bien qu'elles aient encore quelques heures. Les bouches et leurs mains traînaient, toujours réticents à se laisser partir et ne pas se voir pendant de si longs mois.
Les filles de Polyussica reprirent la route de leur maison, ayant hâte de rentrer et de se blottir à nouveau toutes ensemble devant le feu de leur cheminée, se remémorant les moments extraordinaires de la soirée en se murmurant tout ce qu'elles feraient à la prochaine cérémonie.
----------------------------------------------
Je suis vraiment très contente d'avoir écrit sur le sabbat des sorcières.
C'est un sujet qui m'a toujours beaucoup très intéressé et très récemment, j'ai relu des livres sur les procès des sorcières, leurs mécaniques, les accusations, ce qui se passait pendant les sabbats, l'inquisition ainsi qu'un autre sur l'imagerie des sorcières dans l'art. Donc même si je suis pas une experte, je connais franchement pas mal de choses sur les sorcières et donc notamment leurs pratiques. C'est pour ça que je n'avais pas vraiment de recherches à faire.
Excepté la soupe aux nouveaux-nés dont je suis pas vraiment sûre (ils les faisaient cuire sur des broches au-dessus d'un feu généralement comme un cochon de lait), toutes les pratiques que j'ai décrites dans l'histoire étaient des pratiques que les "témoignages" ont rapporté. C'est-à-dire qu'on les forçait à dire que les sabbats se passaient comme ça.
Pour celleux qui sont étonné.e.s, oui, il y avait aussi des hommes au sabbat, ce n'était pas exclusivement féminin et bien que le nombre de victimes soit moindre par rapport aux femmes, des hommes ont aussi été exécutés pour sorcellerie.
Le tableau en média (en très mauvaise qualité, je suis désolée) s'appelle "Sorcières se rendant au sabbat" par Luis Ricardo Falero et il m'a aidé pour l'imagerie générale que je voulais, notamment pour le voyage jusqu'au sabbat, même si je l'ai pas beaucoup explicité.
A noter que le mot "jouisserie" n'existe pas. Comme d'hab, je croyais que si mais en fait non.
Playlist écriture : - "The curse" Agnes Obel
- "Déjà vu" Beyoncé & Jay-Z
Sinon, comme d'habitude, en espérant que ça vous avez aimé ^^
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro