Chapitre 29
- Comment ça il ne reviendra pas?
- Depuis le début, on était suivi. Fahey et moi avons préféré faire diversion pour les éloigner du train. Mais, tout ne s'est pas déroulé comme prévu. Vollard était avec eux. Fahey a été grièvement blessé, après ça je ne sais pas ce qui s'est passé. Mais je suis sûr qu'ils l'ont enlevé.
Je restai là abasourdie. Pendant que moi j'étais assise tranquillement dans le train, eux ils se battaient, eux ils risquaient leur vie. J'espérais qu'il ne soit rien arriver à Maître Fahey.
Espérer était la seule chose que je savais faire. Je ne savais pas agir, je ne savais qu'espérer. Je me doutais bien qu'il y avait quelque chose qu'ils me cachaient. Comment avaient-ils pu se battre devant tout le monde? Et pourquoi Craig était si calme et ne paraissait pas inquiet à propos du sort de Maître Fahey?
Il y avait quelque chose de louche dans toute cette histoire, quelque chose que moi, je ne pouvais comprendre. Mais pourquoi? Pourquoi tout cela n'arrive qu'à moi? Si seulement je n'avais pas vendu mon âme à ce Edgard, je serais tranquille à l'heure qui l'est. Mais ce n'était pas le moment pour me morfondre sur mon sort.
À Épernay, je devais faire preuve de courage, et arrêter de me dire et de me répéter que j'étais faible. Certes, je l'étais, mais ce n'étais pas une raison suffisante pour me pousser à rester les bras croisés, à attendre, je ne savais quoi.
Le voyage était long. Je ne pouvais plus tenir en place. Il fallait libérer Joséphine à tout prix, même si ça devait me coûter la vie, je devais au moins essayer.
Le train arriva enfin à la gare. Nous nous levâmes, Craig et moi, et nous sortîmes du train. Nous nous rendîmes ensuite à rue d'Anjou, une petite ruelle qui se situait non loin de la gare. Je ne savais pour quelle raison, mais je décidais de faire confiance au sixième sens de Craig.
Nous nous arrêtâmes devant une petite maison avec un petit jardin. Elle semblait vieille de plusieurs années mais gardait, malgré ça, un petit air moderne.
La rue semblait déserte, la maison aussi d'ailleurs. Nous ouvrâmes la barrière avant de pénétrer dans un petit jardin, bien entretenue. Nous ouvrâmes la porte d'entrée qui n'était pas fermée à clé, et nous pénétrâmes dans un petit salon, bien décoré, bien distingué.
Des voix se faisaient entendre à l'étage. Craig monta alors que moi je décidai de rester près de la porte. Je voulais être sûre que personne ne puisse sortir. J'entendis des bruits, puis rien. Un silence s'installa dans la demeure.
Soudain, j'aperçus deux silhouettes qui se dirigeaient vers moi. C'étaient deux hommes qui portaient un sac qui paraissait bien lourd. L'un d'eux me dit:
- Si tu tiens à sauver ta peau, écarte-toi!
- Tu peux toujours rêver!
- Ah! Alors comme ça, tu veux jouer avec moi!! Très bien. On verra si tu fais toujours la maligne.
Armé d'un couteau, il s'approcha doucement de moi, et voulut me l'enfoncer dans la poitrine.
Par un inattendu réflexe,je tins la lame du couteau avec ma main. Elle devint rouge, et du sang coula par terre.
- Non, mais ça va pas ou quoi? Qu'est-ce qui t'a pris de.....
Profitons de ce moment de surprise, je lui donnais un coup de poing en plein dans la figure. Il recula.Je tenais toujours le couteau dans ma main, et décidai de m'en servir.
- Si vous ne sortez pas maintenant, je n'hésiterai à me servir de ce couteau.
- Qu'est qu'on fait George?
- On déguerpit.
- Et la fille? On la laisse dans le sac?
- Ferme là!!
Je compris alors que Joséphine était dans le sac.
- Posez le sac, et fichez le camp!!
Il sortit un coutelas de sa poche et d'un pas rapide, il s'approcha de moi. Je n'eus pas le temps de réagir. Je croyais que ma dernière heure allait sonner. Mais soudain, l'homme se retrouva par terre. Je me retournai, c'était Craig.
Il a réussi à le mettre ko avec une facilité étonnante, alors que moi, il m'avait fallu rassembler tout mon courage pour lui donner un coup de poing, qui d'ailleurs n'avait servi à rien.
Le deuxième homme sortit en courant.
Craig ouvra le sac et trouva Joséphine attachée et bâillonnée. Une fois détachée, elle nous dit:
- Merci...... Merci beaucoup..... Je croyais que j'allais étouffer la dedans.
Je me précipitai vers elle et la serrai très fort contre moi. J'étais vraiment contente qu'elle soit saine et sauve, mais surtout, j'étais fière de moi. J'avais au moins servi à quelque chose.
Craig dit d'un ton sévère:
- Bon, il faut se mettre en route.
Joséphine répondit :
- Une minute, je vais aller me laver le visage.
- Fais vite.
Elle sortit du salon. Craig se tourna vers moi et me dit:
- Qu'est-ce que tu as à la main?
- Une simple égratignure.
- Ça me paraît profond. Comment tu tes fais ça?
- Peu importe.
- Laisse-moi deviner. Tu voulais jouer les super-héros, mais ça n'a pas fonctionné d'après ce que je vois.
- Je me suis bien défendue!
- Tu parles de bien se défendre. Tu as seulement eu de la chance. Si ça avait été quelqu'un de plus fort, tu serais morte à l'heure qui l'est.
- Au moins, j'ai servi à quelque chose.
- T'inquiètes, tu sers toujours à quelque chose. Laisse-moi voir.
Il s'approcha de moi, me prit la main, et noua un petit mouchoir sur la blessure. C'était la première fois qu'il se tenait si près de moi. Il était si doux, si attentionné. Il n'arrêtait pas de me fixer du regard, et me tenait toujours la main. Il allait me dire quelque chose quand Joséphine entra dans le salon.
- Voilà, je suis prête!!
Craig me lâcha la main, et dit:
- Mettons nous en route.
Il sortit de la maison. Joséphine me demanda:
- Qu'est-ce qui s'est passé?
- Rien.
- Qu'est-ce que vous faisiez?
- Il a seulement noué ce mouchoir sur la blessure.
- Ah, d'accord. Il faut que j'arrête de me faire des idées.
Elle quitta la maison et je la suivis.
Qu'est-ce qu'il voulait bien pouvoir me dire? Il faut absolument que j'arrête de me faire des idées pour rien. Si ça se trouve, il voulait me dire quelque chose sur la blessure.
Mais, c'était la première fois qu'il faisait attention à moi. Je ne comprenais pas pourquoi j'en faisais toute une histoire.
En vers Craig, c'était toujours de l'admiration que je ressentais. Il était très fort, et était un modèle à mes yeux. C'était la première fois que je ressentais ce sentiment, comme si quelque chose au plus profond de mon cœur avait surgi.
Mais je ne devais pas m'intéresser à ces futilités. Mon but était de sauver Maître Gloderhel et de découvrir le secret de ma mère, et je ne devais pas le perdre des yeux.
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