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Chapitre 15

La vie, ce trésor d'une valeur inestimable ne valait plus rien à mes yeux. Pourquoi tant de gens s'acharnaient il à vivre? Pourquoi avaient- ils si peur de mourir?

La vie n'était que désastre et souffrance, elle n'était que suite de malheurs et d'adversité. Le mort ne pouvait être que meilleure.

On disait qu'il suffisait de croire en la vie, d'être positive pour voir ses rêves se réaliser. Ce n'était que d'atroces mensonges qui nous faisaient croire au changement et en un avenir meilleur.

J'avais beau positiver, j'avais beau changer pour être une personne meilleure, allant jusqu'à enlever ma crainte des gens, mais rien. La vie ne voulait pas m'offrir de chance.

A chaque fois que je me relevais et que je me disais qu'il fallait combattre ce mauvais sort, il y avait quelque chose ou quelqu'un qui me faisait redescendre et me ramener à la dure réalité. Et je ne pouvais y échapper, je ne pouvais que me soumettre.

Maintenant que j'avais la certitude que je ne pouvais enlever cette malédiction qui s'abattait sur moi, je pouvais rejoindre ma mère, le sourire aux lèvres. Cette vie n'avait plus rien à me donner, n'avait plus rien à m'offrir. Donc, pourquoi me battre.

Voilà  ce que j'étais en train de  penser quand quelqu'un me réveilla en sursaut. J'eus du mal à ouvrir les yeux.

J'étais dans une pièce très étroite. Il n' y avait ni chaise, ni table, ni meuble. J'étais allongée par terre et mes bras étaient remplis de bleu. J'essayais de les bouger mais je ne pouvais pas. Ils ne cessaient de trembler.

Je levais la tête et trouvais une jeune femme qui se tenait près de moi et qui me regardait avec surprise. Elle me dit:

- Ça va?

- Ça peut aller. On est où?

- Dans le sous sol de la maison.

- Quelle maison..... Je.....Ah je m'en souviens!!..... Ah ma tête!!.... Et vous, vous êtes qui?

- Je suis la femme de ménage. Si le maître me trouve ici, il va me tuer.

- C'est qui ce maître?

- Il s'appelle Edgar, à part ça je ne sais rien de lui. Mais je peux te dire qu'il est bizarre.

- Bizarre? Comment?

- Il a des livres de magie noire dans la bibliothèque. Je ne sais pas au juste ce que c'est ,mais ils parlent tous de démons, de mages, d'âmes ou de je ne sais quoi d'autre. Et toi, qu'est ce que tu fais là?

- Je n'en ai pas la moindre idée.

- Et ces bleus sur tes bras, c'est lui qui te les a faits.

- Oui.

- Mais pourquoi?

- Il cherche à se venger.

- De quoi?

- Parce que je l'ai sous estimer et que ...

-Et que quoi?

- Désolée, je ne peux pas trop en parler.

- D'accord ce n'est pas grave. Bon, je dois y aller, je t'ai apporté du pain et du fromage. Manges, tu dois avoir faim.

- Merci.... Merci beaucoup, j'ai vraiment très faim.

- Au fait, je m'appelle Joséphine.

Elle sortit et verrouilla la porte derrière elle.

Je levais tant bien que mal ma main, pris un morceau de pain et l'enfonçais dans ma bouche. La seule chose à laquelle je pensais c'était qu'il fallait que je reprenne des forces.

Et dire que je croyais que j'étais morte, me revoilà en vie, en train de manger.  Qui l'aurait cru?

Je me mis à penser à tout ça essayant de trouver une explication, ou plutôt une solution. Mais, la seule chose que je trouvais c'était une multitude de questions sans réponses.

Pourquoi ce Edgar ne m'avait pas tué?Je me souvenais qu'il avait parlé de mon père. Mais qu'est ce qu'il venait faire là? Et surtout quel était le rapport avec Edgard et mon père?

Le mage Gloderhel était la seule personne capable de me donner des explications. Mais comment pouvais-je le joindre? Je ne pouvais pas sortir de là. La porte était verrouillée, et il n' y avait pas de fenêtre. J'étais bel et bien bloquée.

J'avais à peine fini de manger quand la porte s'ouvrit. L'homme du nom d'Edgar apparut. Il me fixa longtemps  du regard avant de me dire:

- Alors, vous êtes réveillée. Bien, c'est très bien même! Nous pourrons causer. J'ai une question à vous poser,pourquoi me détestez vous autant?

- C'est peut être à moi de vous poser la question. Vous me retenez ici. Je ne sais pas où je suis ni qu'est ce que je fais là.

- Ça peut se régler. Je pourrai répondre à toutes vos questions en contrepartie, vous ferez de même. Ça vous va ?

Je ne pouvais qu'accepter étant donné que je ne savais rien qu'il pouvait ignorer. Alors que lui savait une tonne de choses qui pouvaient m'éclairer sur mon père et sur moi. Il me dit:

- Alors, posez- moi votre question!

- Vous aviez parlé de mon père. Comment  le connaissez vous? 

- Ah, alors l'autre vieux ne vous a rien dit.

- Quel vieux?

- Le mage, celui qui prétend vous aider. Cet imbécile qui ne ....

- Je vous interdis de l'insulter. Il a été très gentil avec moi et a toujours été là pour me sauver.

- Si c'était vraiment le cas, il aurait commencé par vous raconter l'histoire de votre père, de cet homme que vous n'avez jamais connu, et que vous ne connaîtrez jamais.

- Pourquoi le mage Gloderhel connaîtrai-t-il l'histoire de mon père?

- Parce qu'il le connaissait, et je peux vous dire que c'est son assistant qu'il l'a tué.

- Mais qu'est ce que vous me racontez là? 

- La pure vérité. Vous devez pouvoir différencier entre vos ennemis et vos amis.

- Et déjà, pourquoi je vous croirai? Pourquoi est- ce que je vous ferais confiance? Vous avez essayé de me tuer.

- Oui, je l'avoue. Qu'est- ce que vous préférerez, mourir dans l'ignorance ou vivre dans le mensonge?

Je continuai à le fixer. Quand même, un peu de bon sens! Cet homme qui se tenait devant moi était mon ennemi. Il avait essayé de mon tuer, il m'avait pris mon âme et maintenant il était en train de me mentir. Il voulait me monter contre Maître Gloderhel. C'était évident.

Il ajouta:

- Ah vous hésitez, vous ne ressemblez pas à votre père.

- Vous le connaissiez vous aussi?

- Oh oui et beaucoup. C'était mon meilleur ami. Il était très fort et très courageux. Mais cet imbécile l'a tué sans aucune hésitation. Si j'étais à votre place, j'aurais peur de cet assistant. Sous cet air de mystère, il cache bien son jeu.

Il sortit me laissant seule avec mes pensées.

Je ne pouvais pas croire un seul mot de ce qu'il m'avait raconté. Ça n'avait aucun sens. Pourquoi Craig aurait-il tué mon père? Tous deux n'avaient aucun rapport. C'était une histoire montée de toute pièce.

Ce Edgard prétendait connaître mon père et disait qu'il était fort. Je ne pouvais vérifier si c'était vrai ou faux. Il pouvait facilement me mentir étant donné que je n'avais jamais connu mon père

Et pourquoi cet homme le connaissait il si bien? Et dire que je croyais que cet homme, que ce Edgar était le Diable, et bien, je me trompais. J'étais totalement désemparée.

Alors comme ça le mage connaissait mon père, et me l'avait caché. C'était absurde. Cet Edgard voulait me brouiller les idées, mais ce n'était pas réussi. J'avais confiance au mage et je savais qu'il n'avait aucun rapport avec mon père.

À cette époque, je ne pouvais imaginer que cette histoire n'était qu'une parcelle de la vérité, et que mon père n'était pas du tout ce que je croyais. Je vivais dans l'ignorance totale mais je ne tarderais pas à découvrir ce qui se cachait derrière tous ces mensonges.   

Ce n'est que le début des mésaventures!!!! 

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