Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 8

Au volant de sa voiture climatisée, Isaure monte le volume de la radio et fredonne l'air d'«In your Eyes » de The Weeknd.

Mon regard se perd dehors, le son s'insinue dans mes oreilles et me déconnecte de la réalité alors que je repense aux propos du Docteur Werner.

Il ne faut pas pousser quand même.

En deux secondes, il m'a sorti tout son laïus sur la dépression et le burn-out comme si j'étais la prochaine élue de l'année.

Bon, j'avoue qu'il n'a pas tort au sujet de la fatigue, si je pouvais rester chez moi tout un week-end à buller, je ne dirais pas non, mais c'est impossible.

La boutique et le club passent en priorité même si j'admets que les moments rien qu'à moi se font de plus en plus rares.

Même nos restaurants du lundi ont été abandonnés, tant nos journées, à Isaure et moi, sont remplies.

Et puis, les soirées mondaines barbantes pour lesquelles mes parents comptent sur ma présence me flinguent mon week-end aussi.

Quant à ma vie amoureuse, elle est aussi vide qu'un verre de vin rosé laissé à l'abandon dans un bar.

Ai-je du temps à consacrer à une relation ?

Non.

L'amour avec un grand A existe-il vraiment ?

Non plus.

J'ai vingt-cinq ans et je vais finir vieille fille avec des chats.

Depuis ma dernière relation amoureuse, tout a changé.

J'ai érigé des barrières indestructibles, personne ne pourra les rompre.

Au moindre signe d'attachement ou de sentiment amoureux, une alerte se déclenche pour que mon cœur ne finisse plus en miette.

Plus jamais, je ne veux revivre ce sentiment d'abandon et d'échec, ça fait trop mal.

La seule solution que j'ai trouvée pour ne pas sombrer est de travailler, m'occuper l'esprit pour ne plus y penser.

C'est de cette manière que j'ai réussi à l'oublier.

Oublier le seul que j'ai aimé jusqu'ici : Sam Miller.

«Il y a trois ans, j'ai rencontré Sam lors d'un anniversaire d'une connaissance commune.

Sur la terrasse au sommet d'un immeuble de haut standing au design épuré, à l'écart des invités, un verre à la main, j'étais occupée à observer le coucher de soleil.

Agacée par sa vantardise d'avoir eu l'occasion d'en admirer de plus beaux au Brésil, je l'ai rembarré et j'ai bien failli lui envoyer mon verre à la figure. Mais comme je n'aime pas le gaspillage, j'ai préféré le snober et finir mon verre.

Malgré mon air mauvais, il s'est accroché et a su trouver les mots pour me décocher un léger sourire. L'humour a ce pouvoir insoupçonné de me faire perdre pied.

Sam a redoublé d'efforts.
Ce soir là, j'ai cru bon d'écouter une petite voix qui me murmurait de lui laisser une chance.
Son sens de l'humour ponctué d'un léger accent so british m'a conquise d'entrée de jeu.

J'ai appris qu'il était âgé de vingt-sept ans et qu'il était étudiant en médecine, spécialisation chirurgie.

Ma première impression le concernant n'était pas la bonne, j'avais cette tendance à juger les gens trop vite.

Sam était un mec simple, mature et sincère.
Dois-je vous signaler qu'il était à tomber par terre ?

Cheveux blonds, yeux bleus et une carrure musclée, il n'avait rien à envier à personne.

Bref, un canon.

Un canon parfait.

De cette rencontre, une étincelle a jailli et l'envie d'y croire est née.

Les quelques relations que j'avais eues jusque-là, n'avaient abouti arien de concret, que des déceptions et avec le temps, j'étais devenue plus méfiante.

Malheureusement, la soirée a été écourtée par l'état d'ébriété avancé d' Isaure, qui au passage, a relooké mon pantalon beige.

Je vous évite les détails.

Sam étant occupé avec notre hôte, je n'ai pas pu lui dire au revoir et me suis empressée de m'occuper de ma meilleure amie en la reconduisant chez elle.

Quelques jours plus tard, je recevais un SMS de sa part.
Il m'expliquait qu'il avait eu mon numéro de téléphone par notre ami commun et qu'il avait passé une agréable soirée à mes côtés.

Après quelques échanges, nous avons décidé de nous donner une chance alors que son université était éloignée et que ses horaires entant qu'interne étaient à la limite de l'inhumain.

Ça pouvait fonctionner, je le voulais de tout mon cœur, car Sam l'avait déjà touché.

L'attente de chacune de nos rencontres était amplement récompensée par des retrouvailles explosives.
Nous vivions chaque minute avec une intensité décuplée. 

Entre nos conversations et nos ébats, le temps s'égrainait à une vitesse hallucinante.

Sam me soutenait dans mon projet d'ouvrir une boutique, il croyait en moi quand j'étais perdue, démotivée, au trente-sixième dessous.

Lui avait des étoiles dans les yeux lorsqu'il me détaillait ses journées à l'hôpital et son envie grandissante de pouvoir, un jour, se rendre utile auprès d'enfants malades.

Plus le temps passait, plus j'étais convaincue que Sam était celui avec lequel je me verrais vieillir.

Un bonheur inégalable où la seule ombre était la distance.

Cette foutue distance qui me crevait à petit feu.

Au bout d'un an, les appels et les rendez-vous à la va-vite ne m'ont plus suffi.

La tristesse me gagnait à chaque fois que l'on se quittait et je la chassais en me jetant dans le boulot en pensant à notre prochain rendez-vous.

Malgré l'alchimie et l'amour qui nous liaient, j'avais l'impression que nous étions plus préoccupés par nos projets respectifs que par notre histoire commune.

On s'éloignait.

Ses parents, eux-mêmes chirurgiens, lui infligeaient une pression considérable concernant ses études.

Et ne parlons pas des miens, qu'il n'avait rencontrés que trois fois par la force des choses et qui, pourtant, prévoyaient déjà des noces royales.

Mes doutes et mes craintes m'envahissaient tellement que j'imaginais sans cesse des scénarios catastrophes ruinant l'avenir de notre relation.

Ne supportant plus la situation, je lui ai fait part de l'état d'esprit dans lequel je me trouvais.

Ce souvenir restera à jamais gravé dans ma mémoire.

Assis dans le fauteuil, les coudes sur les genoux, Sam mit quelques secondes à réagir, mais reconnut que la situation était difficile en terme de distance.

Avec tout le calme dont il avait le secret, il me rassura en se montrant confiant en l'avenir.

Une fois son diplôme obtenu, tout serait différent.

La balle était dans mon camp et la patience était de mise.

Trois semaines plus tard, je déchantais.

N'ayant pas eu de réponse à un SMS envoyé la veille, je l'appelai.

Une voix féminine à l'accent italien décrocha, me laissant perplexe.

Avais-je fait une erreur de numéro ?

Qui était-ce ?

Avec un petit rire cristallin, elle me répondit que la nuit avait été courte et que Sam dormait encore.

Sans préambule, je la sommai de me le passer au téléphone.

Une bouffée de colère s'insinua dans mon être.

Pire, l'enfer m'embrasait et je refoulais de toutes mes forces ce que les ténèbres me chuchotaient à l'oreille : le doute.

Accrochée au combiné, j'entendis ses pas fouler le parquet grinçant, puis une porte s'ouvrir et ensuite le ruissellement d'eau qui m'indiquait clairement qu'elle était entrée dans la salle de bain.

Connasse !

Mes ongles s'enfoncèrent si profondément dans la chair de ma cuisse que le retour à la réalité fut aussi intense que la vive douleur qui s'en dégageait.

Des chuchotements inaudibles suivirent.

L'attente était aussi insoutenable que la rage qui bourdonnait dans mes tempes.

Mon cœur cognait dans ma poitrine et mon esprit s'emballait alors que ma main gauche compressait le téléphone contre mon oreille.

Mes ongles s'enfonçaient, cette fois, dans le cuir de mon canapé à l'idée que...

Non, c'était impossible, Sam n'aurait jamais pu me trahir.

Et pourtant, cette fille venait d'entrer dans la salle de bain comme si tout était normal alors que mon mec était probablement nu.

Qui fait une chose pareille ?

Une larme roula sur ma joue, puis une deuxième au son de sa voix.

Il était visiblement étonné et agacé de savoir que j'étais à l'autre bout du fil.

Mon téléphone s'échappa de ma main pour s'écraser avec fracas au sol.

J'étais anéantie.

Pourquoi???

C'est le mot qui m'apparut un milliard de fois dans ma tête.

Pourquoi m'avait-il trompée ?

Notre relation était-elle partie à vau-l'eau à ce point ?

Peut-être que je ne lui plaisais plus ou que je n'en valais pas la peine ?

Ses« Je t'aime » maintes fois prononcés avaient-ils eu un sens pour lui ?

Depuis combien de temps entretenait-il une liaison ?

Manifestement, il avait plus de temps pour elle que pour moi.

Cette foutue distance nous avait sans doute éloignés l'un de l'autre.

Autant de questions qui torturèrent mon esprit des nuits entières.

Le cœur en miette, ma tristesse se mélangeait à l'incompréhension et à la colère tandis que mon esprit en pagaille m'invitait à arrêter de penser à notre histoire.

Crème glacée et séries débiles furent un réconfort le soir après mes longues journées de boulot.

Isaure me poussa à l'appeler, me voyant sombrer, entourée de mouchoirs gisant au sol.

Téléphone en main, je ne comptais plus les fois où mon doigt était resté en suspens au dessus son prénom parce que mon cœur me suppliait de l'appeler, pour reprendre notre histoire là où on l'avait laissée.

Le mot « gâchis » tournait en boucle dans ma tête, il ne restait plus que dix-huit mois.

Étais-je prête à entendre sa trahison, lui pardonner et repartir à zéro pour pouvoir concrétiser les projets dont nous avions parlé, même les plus fous ?

La rage et la raison se bataillaient tous les soirs et les pleurs d'incompréhension inondaient mon oreiller sur lequel je finissais par m'endormir d'épuisement.

Tout était terminé.

Il avait ébranlé ma confiance.

Tourner la page et balancer le livre de notre histoire pour ne plus jamais y penser était la seule et unique décision à prendre.

Ne plus revenir en arrière.
Ouvrir une nouvelle page pour écrire un nouveau chapitre de ma vie.

Jour après jour, colmatant les plaies de mon cœur fêlé, je choisissais de faire face la tête haute.

Pour reprendre un semblant de vie, je me suis accrochée à ma boutique, au bonheur de voir mes clientes chaque jour tout en continuant à apprendre le métier d'hôtesse dans le club de ma tante.

Il y avait pire dans la vie.
L'amour avait volé en éclat, mais j'étais toujours là, estimant la chance que j'avais d'être en bonne santé, d'avoir un commerce florissant et d'être entourée d' Isaure et de ma tante.

Il était grand temps de rallumer ce qui s'était éteint en moi pour retrouver le goût et l'envie.

Et pourtant.

Un mois plus tard, je retrouvai Sam le dos voûté contre ma porte d'entrée, les bras sur les genoux, la tête entre les jambes.
Sous l'effet de la surprise, je fis tomber mon trousseau de clés.

Lorsqu'il m'entendit, il releva la tête, ses cheveux blonds en bataille, ses yeux rougis et cernés me détaillèrent.

Statufiée et éreintée suite à une soirée du club, je me giflai mentalement d'avoir gardé sur moi ma tenue de travail un peu, beaucoup, trop sexy.

Affublée d'une robe bustier courte noire et perchée sur des talons de dix centimètres, j'avais assuré la soirée spéciale « Anges et Démons ».

Encore heureux, quelques accessoires étaient restés au vestiaire.

Sam n'était pas au courant de ma double vie.

Ce lourd secret était tellement difficile à révéler que j'attendais le bon moment pour lui en parler, le courage me manquait.

Toutefois, je savais bien que tôt ou tard, il faudrait que je le lui avoue.

Ce jour-là aussi, j'avais préféré continuer à mentir en lui expliquant que j'avais dépanné mon ancien patron d'un club, le Paradise Flower.

Son regard noir soutenait le mien sans ciller, un frisson me parcourut de part en part.

«Ça fait des semaines que je tente de te joindre. Tu refuses mes appels».

Silence.

«Je n'ai que quelques heures devant moi. Tu comptes me faire entrer pour qu'on puisse enfin discuter ? »

Appelez ça du masochisme, j'avais juste envie de me jeter dans ses bras, mais je n'en fis rien.

Décontenancée, je ramassai mon trousseau pour déverrouiller la porte et nous entrâmes dans mon appartement.

Je balançai mon sac et mes chaussures dans l'entrée en bégayant qu'il pouvait se servir à boire et je me dirigeai vers la salle de bain pour l'éviter.

Tout en me démaquillant, je perçus la fureur s'insinuer à nouveau en moi au souvenir de sa trahison et de l'état dans lequel je m'étais retrouvée par sa faute.

Une discussion s'imposait pour clore enfin notre histoire.

Une fin rapide comme un pansement que l'on arrache sans hésitation, provoquant une douleur vive, mais qui s'atténue avec le temps.

Un long soupir s'échappa de mes lèvres au moment où je jetai ma robe dans la panière.

Pourquoi l'avais-je laissé entrer ce soir ?

Pourquoi l'avais-je laissé entrer dans ma vie pour qu'il en sorte de cette façon ?

Parce que je l'avais aimé dès notre première rencontre.

Mon cœur pourrait-il supporter sa révélation et se briser encore une fois ?

Sous la douche, j'essayai de mettre mes idées au clair lorsque je sentis sa main se poser sur mon ventre, et ses lèvres me chuchoter à l'oreille que je lui avais terriblement manqué.

Sentant que je voulais me soustraire à son étreinte, il me retourna pour lui faire face, imprimant ses yeux dans les miens, emprisonnant mon visage de ses mains.

C'est ainsi qu'il m'expliqua que la personne qui avait répondu au téléphone n'était que son amie Marla, en couple avec Mario.

Tous les trois vivaient ensemble dans une spacieuse maison.

Cette nuit-là, ils avaient fêté les fiançailles de ses amis.

Mon cerveau fit un looping.

Le constat était sans appel, je n'avais laissé aucune chance à Sam de pouvoir s'expliquer.

La honte s'empara de moi, comment avais-je pu imaginer tout ça ?

Les larmes commencèrent à couler.

En guise d'excuses, je l étreignis aussi fort que je pouvais en me fondant dans ses bras, la tête nichée dans le creux de son cou.

Intérieurement, je me détestais d'avoir été aussi immature.

Sam prit mon visage en coupe et m' embrassa comme si sa vie en dépendait.

L'heure était aux retrouvailles, la discussion remise à plus tard.

Nos corps se retrouvèrent et se soudèrent avec ardeur, trop longtemps éloignés l'un de l'autre, sous les jets brûlants de la douche.

La douceur et l'amour se reflétaient dans chacun de nos gestes, comme si on se découvrait pour la première fois.

Le moment parfaitement parfait, comme je l'imaginais lorsqu'on vivrait ensemble.

À l'aube, son corps chaud avait laissé place au vide à mes côtés.

J'étais encore ensommeillée quand je découvris Sam habillé.

Il me chuchota qu'il devait partir pour reprendre une garde.

Le regard sur ses chaussures, il était assis sur le lit et me confia qu'il avait accepté de poursuivre un stage de plus d'un an à l'étranger ; le départ était imminent.

Un silence gênant, étouffant régnait dans la chambre.

On en était là.

Après nos retrouvailles, notre nuit intense et le bonheur partagé, la déception me prenait à la gorge.

J'assumai ma fierté mal placée, il était hors de question que je m'effondre devant lui.

Sam se leva, enfila sa veste.
Une main sur la poignée de la porte, sans un regard, il me déclara.

«Je comprendrai que tu ne veuilles pas m'attendre, je ne t'en voudrai jamais ».

Sans un mot de plus, il partit en fermant avec délicatesse la porte derrière lui.

Assise dans mon lit, je sentis une plaie béante se former à la place de mon cœur que rien ni personne ne pourrait réparer cette fois.

Seul mes sanglots emplissaient la pièce.

Sam savait.

Il savait que je n'étais pas prête.

Après son départ, j'aurais peut-être dû lui courir après et lui dire ce qu'il voulait entendre, mais j'étais restée plantée là, paralysée, une boule dans la gorge.

Je n'étais pas prête à tout ça.

Les jours passèrent et, en même temps, la raison prit le pas sur mon cœur qui se transformait en pierre pour ne plus jamais rayonner.

Des barrières glacées s'érigèrent.

Notre destin était scellé.

Sam méritait d'avoir à ses côtés une personne à sa hauteur qui le soutiendrait quoi qu'il arrive, prête à l'attendre, prête à le suivre et qui l'inonderait d'amour.

Il avait besoin de cette femme.

Une femme que je n'étais pas ».

Une année et demie plus tard, je suis passée à autre chose.

On ne s'est plus jamais revus et je n'ai pas eu de ses nouvelles.

D'ailleurs, je n'ai pas cherché à en avoir.
Pour m'aider à tourner la page, j'ai appliqué une méthode qui avait fait ses preuves : me réfugier dans le boulot.

Ma boutique était mon exutoire, mon rôle d'hôtesse au club me distrayait, sans parler du soutien sans faille d'Alix et d'Isaure, qui n'avaient pas compris pourquoi j'avais laissé filer Sam.

Parfois, je me pose encore la question, mais je la chasse très vite de mon esprit.

Cette rupture m'a profondément éprouvée et attristée si bien que je me demande si je suis en train d'en payer le prix aujourd'hui.

— Ava? Tu... Est-ce que tu vas bien? Me demande Isaure d'un ton hésitant me sortant ainsi de mes pensées.

Je lui offre un semblant de sourire en guise de réponse et je me rends compte que mon amie a arrêté le moteur et que sa voiture est stationnée devant la boutique.

Elle me tend un mouchoir.

Je n'avais pas remarqué que les larmes étaient en train de rouler.

— Tu devrais peut-être aller à la pharmacie pour aller chercher tes médicaments et des pansements pendant que je gare la voiture. Est-ce-que tu veux que je te reconduise chez toi ?

Je réponds par la négative de la tête en sortant de la voiture et elle ajoute.

—C'est sûrement le contrecoup, Ava.

Je claque la portière et essuie les traces du passé sur mes joues.

Ça doit être ça, le contrecoup.












Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro